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Quels sont les bénéfices et risques des différents vaccins contre le virus du papillome humain (HPV) pour la prévention du cancer du col de l'utérus et d'autres maladies associées au HPV ?

16 hours 10 minutes ago
Principaux messages

La vaccination contre le papillomavirus :

- réduit l'incidence du cancer du col de l'utérus d'environ 80 % chez les personnes vaccinées avant 16 ans ;

- réduit l'incidence des lésions précancéreuses de haut grade du col de l'utérus, ainsi que des verrues ano-génitales (papillomes) ;

- n'est pas associée à une augmentation du risque d'effets secondaires à long terme ou d'infertilité ;

- est plus efficace lorsqu'elle est administrée avant 16 ans, avant le début de l'activité sexuelle.

Qu'est-ce que le HPV ?

Le papillomavirus humain (HPV) se transmet par contact sexuel, notamment par voie vaginale, anale ou orale. Il existe de nombreux types de HPV. Certains types sont inoffensifs, mais d'autres peuvent provoquer un cancer. Le cancer du col de l'utérus est le type de cancer le plus courant que le HPV peut provoquer, mais il peut également causer des cancers du vagin, de la vulve, du pénis, de l'anus, de la tête et du cou, ainsi que des verrues ano-génitales (une infection sexuellement transmissible causée par certains types de papillomavirus humains). À partir de l'infection par le HPV, le cancer du col de l'utérus met généralement plus de 10 ans à se développer, et d'autres cancers prennent plus de temps.

En quoi les vaccins contre le papillomavirus peuvent-ils être bénéfiques ?

Chez les jeunes de tous genres, les vaccins contre le HPV visent à prévenir l'infection par le HPV, qui peut parfois provoquer un cancer et des verrues ano-génitales. Les vaccins contre le papillomavirus ne sont pas efficaces chez les personnes qui ont déjà été exposées au HPV. C'est pourquoi la plupart des programmes de vaccination visent à offrir le vaccin aux jeunes avant qu'ils ne deviennent sexuellement actifs.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions davantage d'informations sur les questions concernant des effets à long terme et des événements rares qui ne peuvent pas être étudiés dans des essais contrôlés randomisés (études dans lesquelles les personnes sont assignées de manière aléatoire à deux groupes de traitement ou plus) :

- Quels sont les effets de l'introduction de la vaccination contre le papillomavirus sur les taux communautaires de cancer du col de l'utérus, du vagin, de la vulve, de l'anus et du pénis, et sur les stades précancéreux de la maladie au cours du développement du cancer ?

- Quels sont les effets de l'introduction de la vaccination contre le HPV sur le nombre de personnes qui développent des verrues ano-génitales et sur le nombre de personnes qui suivent un traitement pour une maladie liée à le HPV ?

Nous voulions également savoir si les vaccins contre le HPV étaient associés à des risques, en particulier ceux les plus fréquemment discutés sur les réseaux sociaux.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études évaluant l'impact de la vaccination contre le HPV sur les niveaux de population du cancer du col de l'utérus et d'autres cancers, les lésions précancéreuses de haut grade (changements cellulaires anormaux à haut risque qui se produisent après une infection persistante à HPV et qui peuvent se transformer en cancer s'ils ne sont pas traités), les verrues ano-génitales, les taux de traitement, les infections à HPV et les événements indésirables (non souhaités ou nocifs). Il s'agit notamment d'études suivant des groupes de personnes après avoir reçu la vaccination contre le HPV et d'études observant l'évolution de ces maladies après l'introduction de la vaccination contre le HPV au niveau national.

Nous avons également effectué des recherches sur les réseaux sociaux (WebMD et X (anciennement Twitter)) à la recherche d'événements indésirables fréquemment mentionnés liés à la vaccination contre le HPV. Nous avons recherché et inclus des études évaluant l'impact de la vaccination contre le HPV sur ces événements.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 225 études répondant à ces critères, provenant du monde entier et portant sur les bénéfices et risques de la vaccination contre le HPV, incluant plus de 132 millions de personnes.

La vaccination contre le HPV réduit probablement l'incidence du cancer du col de l'utérus d'environ 80 % chez les personnes vaccinées avant 16 ans. Cette réduction est plus faible pour les personnes vaccinées plus tard.

La vaccination contre le HPV réduit probablement l'incidence des lésions précancéreuses de haut grade du col de l'utérus (CIN3+, CIN3, CIN2+ et CIN2), ainsi que des verrues ano-génitales. Là encore, les réductions sont plus importantes chez les personnes qui ont reçu le vaccin contre le HPV avant 16 ans.

Les données probantes étaient plus faibles en ce qui concerne l'effet de la vaccination contre le HPV sur des maladies rares qui mettent beaucoup plus de temps à se développer, telles que l'adénocarcinome in situ, d'autres lésions précancéreuses et d'autres cancers liés au HPV (par exemple le cancer du vagin, de la vulve, de l'anus et du pénis). Nous avons identifié moins d'études sur ces résultats.

Pour la plupart des événements indésirables spécifiques que nous avons examinés, notamment le syndrome de tachycardie orthostatique posturale, le syndrome de fatigue chronique/l'encéphalomyélite myalgique, la paralysie, le syndrome douloureux régional complexe, le syndrome de Guillain-Barré et l'infertilité, il existe des données probantes d’un niveau de confiance modéré indiquant que la vaccination contre le HPV n'augmente probablement pas le risque de développer ces événements. La vaccination contre le HPV n’augmentait pas non plus l’activité sexuelle.

La vaccination contre le HPV semble également réduire les taux de traitements associés aux maladies associées à le HPV, augmenter la fréquentation des programmes de dépistage du cancer du col de l'utérus et réduire les infections par le HPV.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes modérément confiants dans nos résultats pour le cancer du col de l'utérus, les maladies cervicales de haut grade, les verrues ano-génitales et les risques spécifiques. Toutefois, des études de meilleure qualité et de plus grande envergure pourraient donner des résultats plus fiables et plus précis sur le degré de protection.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en septembre 2024.

Henschke N, Bergman H, Buckley BS, Crosbie EJ, Dwan K, Golder SP, Kyrgiou M, Loke YK, McIntosh HM, Probyn K, Villanueva G, Morrison J

Quels sont les bénéfices et risques des différents vaccins contre le papillomavirus humain (HPV) pour la prévention du cancer du col de l'utérus et d'autres maladies liées au HPV ?

1 week ago
Principaux messages

- Chez les femmes et les jeunes filles âgées de 15 à 25 ans vaccinées contre le papillomavirus humain (HPV) avec Cervarix, Gardasil ou Gardasil-9, par rapport à celles qui n'ont pas été vaccinées contre le HPV, on a constaté une légère réduction des lésions précancéreuses de haut grade du col de l'utérus (cellules d'apparence anormale qui peuvent devenir cancéreuses si elles ne sont pas traitées) au bout de quatre à six ans. Chez les personnes vaccinées avec Gardasil ou Gardasil-9 par rapport à celles qui n'ont pas été vaccinées, on a constaté une légère réduction des lésions précancéreuses de la vulve et du vagin au bout de quatre ans. La vaccination contre le HPV a réduit le risque de verrues ano-génitales et la nécessité d'un traitement pour les maladies liées au HPV. Aucune étude n'a duré suffisamment longtemps pour rendre compte de l'apparition de cancers.

- Une certaine douleur et un gonflement au point d'injection sont fréquents après la vaccination contre le papillomavirus, mais nous n'avons pas constaté d'effets indésirables graves.

- La plupart des études ont porté sur des personnes âgées de 15 ans et plus, qui sont plus susceptibles d'avoir été exposées à l'infection et donc moins susceptibles de bénéficier de la vaccination. Les essais étaient trop courts pour mesurer les critères de jugement à long terme, comme le développement d'un cancer.

Qu'est-ce que le papillomavirus humain (HPV) ?

L’infection par le papillomavirus est une situation courante. Il se transmet entre personnes par contact étroit, notamment lors de rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux. Il existe de nombreux types de HPV. Certains types peuvent provoquer un cancer. Le cancer du col de l'utérus est le type le plus courant, mais il peut également provoquer des cancers du vagin, de la vulve, du pénis, de l'anus, de la tête et du cou, ainsi que des verrues ano-génitaux (papillomes), de sorte que le HPV peut toucher aussi bien les hommes que les femmes. Le cancer du col de l'utérus met généralement plus de 10 ans à se développer après l'infection initiale. D'autres cancers liés au HPV se développent plus lentement.

Comment les vaccins contre le papillomavirus peuvent-ils aider ?

Les vaccins contre le papillomavirus visent à prévenir les types d'infections à papillomavirus qui provoquent parfois des cancers et des verrues ano-génitales. Les vaccins contre le papillomavirus ne sont pas aussi efficaces chez les personnes qui ont déjà été exposées au virus, c'est pourquoi la plupart des programmes de vaccination s'adressent aux jeunes avant qu'ils ne deviennent sexuellement actifs.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les vaccins contre le papillomavirus pouvaient :

- prévenir les cancers et les lésions précancéreuses (cellules d'apparence anormale qui peuvent devenir cancéreuses si elles ne sont pas traitées) ;

- réduire la nécessité de traiter les maladies liées au HPV ;

- prévenir les verrues ano-génitales ; et

- ne pas entraîner d'effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui comparaient :

- un vaccin contre le HPV accompagné soit d'un placebo (vaccin factice), soit d'un vaccin sans HPV, soit d'aucun vaccin ; ou

- différents vaccins contre le papillomavirus ou nombre différent de doses de vaccins contre le papillomavirus.

Nous avons comparé et résumé les résultats et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études. Nous avons été soutenus par un groupe consultatif indépendant, composé notamment d’usagers de santé.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 60 études portant sur 157 414 personnes. L'étude la plus importante a porté sur 34 412 personnes et la plus petite sur 11 personnes. Elles ont été suivies de 4 jours à 11 ans. Des études ont été menées dans le monde entier. La plupart ont duré 12 mois. Les entreprises pharmaceutiques ont financé 44 des études.

Principaux résultats

- Les études n'étaient pas assez longues pour nous renseigner directement sur la prévention des cancers et se concentraient sur des résultats à plus court terme.

- Chez les femmes et les jeunes filles âgées de 15 à 25 ans, Cervarix et Gardasil ont permis de réduire à court terme toutes les lésions pré-cancéreuses du col de l'utérus de haut grade (CIN2+). Chez les femmes de plus de 25 ans, il n'y avait que peu ou pas de différence.

- Chez les personnes âgées de 15 à 25 ans, il n'y avait que peu ou pas de différence à court terme en ce qui concerne les lésions pré-cancéreuses de haut grade de l'anus ou du pénis. Les vaccins Gardasil et Gardasil-9 ont réduit les lésions pré-cancéreuses vaginales ou vulvaires de haut grade dans ce groupe de personnes.

- La vaccination contre le HPV a réduit le risque de verrues ano-génitales et le nombre de personnes âgées de 15 à 25 ans nécessitant un traitement pour un éventuel cancer lié au HPV à un stade précoce.

- Des douleurs et des gonflements locaux sont fréquents après tous les vaccins contre le papillomavirus, mais il n'y a pas d'effets indésirables graves. Nous ne savons pas s'il existe des différences de risques entre les différents vaccins.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous nous sommes interrogés sur la manière dont certaines études ont été menées, ce qui pourrait avoir une incidence sur certains résultats. Nous avons une confiance modérée dans les données probantes concernant les effets indésirables graves, le traitement des maladies liées au HPV, les lésions pré-cancéreuses du col de l'utérus, du vagin et de la vulve, et les verrues ano-génitales. Nous sommes moins confiants dans les données probantes concernant le cancer et le pré-cancer du pénis et de l'anus parce qu'il y avait peu de cas, parce que les études étaient trop courtes pour mesurer le cancer et parce que les personnes participant aux études étaient plus âgées que les personnes qui reçoivent les vaccins.

De nombreuses études ont été financées par l'industrie, mais nous n'avons pas trouvé de différences par rapport aux études financées par des sources indépendantes.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 18 septembre 2024.

Bergman H, Henschke N, Arevalo-Rodriguez I, Buckley BS, Crosbie EJ, Davies JC, Dwan K, Golder SP, Loke YK, Probyn K, Petkovic J, Villanueva G, Morrison J

Antibiotiques pour le rhume banal, une infection des voies respiratoires supérieures

1 week 1 day ago

La plupart des gens dans le monde ont un ou plusieurs épisodes de rhume chaque année. Sauf dans les pays à faible revenu, le rhume est l'une des raisons les plus souvent citées pour justifier l'utilisation d'antibiotiques, d'autant plus si le mucus du nez est coloré (rhinite purulente aiguë). Cependant, les rhumes courants sont causés par des virus, qui ne répondent pas aux antibiotiques, et les antibiotiques peuvent provoquer des effets secondaires, notamment des diarrhées. La surconsommation d'antibiotiques entraîne une résistance des bactéries aux antibiotiques.

Pour savoir si les antibiotiques sont efficaces contre le rhume, nous avons identifié des études comparant un groupe de personnes prenant un antibiotique à un autre groupe de personnes prenant un médicament similaire mais ne contenant pas d'antibiotique (un placebo). Nous avons trouvé six études sur le rhume, avec 1 047 participants, et cinq études sur la rhinite purulente aiguë, avec 791 participants. De nombreuses études présentaient des lacunes qui auraient pu biaiser les résultats, notamment parce qu'un grand nombre de participants souffraient probablement d'infections thoraciques ou sinusales dont les chercheurs n'avaient pas connaissance.

Les résultats suggèrent que les antibiotiques ne sont pas efficaces pour le traitement du rhume banal ou pour la rhinite purulente aiguë, et de nombreuses personnes sont affectées par les effets secondaires des antibiotiques.

Kenealy T, Arroll B

La riboflavine (vitamine B 2) permet-elle de réduire la pression artérielle chez les adultes ?

1 week 5 days ago
Principaux messages
  • L'effet des compléments alimentaires oraux de riboflavine (vitamine B 2 ) sur la pression artérielle reste incertain.

  • Des essais larges et bien conçus sont nécessaires pour évaluer l'effet de la riboflavine sur la diminution de la pression artérielle.

Qu'est-ce que la pression artérielle ?

La pression artérielle est la pression exercée par le sang circulant sur les parois des vaisseaux sanguins. La pression artérielle systolique est la pression la plus élevée au cours d’un battement cardiaque, et la pression artérielle diastolique est la plus basse pression entre les battements de cœur. Une pression artérielle systolique et diastolique élevée augmente le risque de maladies cardiaques et d'accident vasculaire cérébral.

Qu'est-ce que la riboflavine ?

La riboflavine est une vitamine (vitamine B 2 ) que l'on trouve naturellement dans de nombreux aliments tels que le lait et les produits laitiers, les extraits de levure, les œufs, le foie et les reins. La riboflavine peut également être prise sous forme de complément alimentaire.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la prise de riboflavine permet de réduire la pression artérielle.

Qu'avons-nous fait ?

Nous avons recherché des études portant sur des adultes et comparant les effets de la riboflavine à ceux d'un placebo (pilules « factices ») sur la pression artérielle. Nous avons évalué la qualité des études que nous avons incluses et résumé leurs résultats. Nous avons ensuite évalué notre confiance dans les données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus quatre études avec un total de 374 personnes. Les données probantes sont très incertaines quant à l'effet de la riboflavine sur la pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique. Les données probantes suggèrent que la riboflavine pourrait n'entraîner que peu ou pas de différence en termes d'effets indésirables.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Nous avons recherché toutes les données probantes disponibles jusqu'en octobre 2024.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes indiquant que la riboflavine diminue la pression artérielle est très faible, car les résultats de certaines des personnes ayant participé aux études incluses n'ont pas été rapportés et parce que les études incluses étaient relativement petites.

Qu’est-ce que cela signifie ?

L'effet de la riboflavine sur la pression artérielle est très incertain. En outre, des études de meilleure qualité et plus vastes sont nécessaires pour déterminer si la riboflavine diminue la pression artérielle.

Bradbury KE, Coffey S, Earle N, Ni Mhurchu C, Jull AB

Quels sont les bénéfices et risques des programmes d'exercices de renforcement musculaire pour les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ?

1 week 5 days ago
Principaux messages
  • Les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) peuvent participer en toute sécurité à des programmes d'exercices impliquant un renforcement de la force musculaire.

  • En pratiquant des exercices de renforcement musculaire, les personnes ayant subi un AVC peuvent augmenter leur force musculaire et améliorer leur équilibre.

Qu'est-ce qu'un AVC ?

L'AVC survient lorsque l'irrigation sanguine d'une partie du cerveau est interrompue, ce qui entraîne des dommages dans certaines zones du cerveau. Les conséquences d'un AVC peuvent bouleverser la vie quotidienne et varient selon la gravité des dommages et de l'endroit où ils se produisent dans le cerveau. Les conséquences d’un AVC peuvent être à la fois physiques et psychologiques, affectant non seulement la capacité à se mouvoir, mais aussi la façon de penser, de se comporter et de ressentir les émotions. Ces effets peuvent persister tout au long de la vie après l'AVC. L’un des effets physiques d’un AVC est une diminution de l’endurance et de la force musculaire. Cela rend les mouvements plus difficiles et peut limiter le retour à des activités quotidiennes essentielles.

Que se passe-t-il pendant la rééducation après un AVC ?

Après un AVC, de nombreuses personnes suivent une rééducation, par exemple avec un ou une kinésithérapeute ou autre personnel professionnel de santé, pour les aider à surmonter leurs difficultés physiques dans les activités de la vie quotidienne. Cette thérapie peut impliquer différents types d'exercices, notamment des exercices de musculation. Ce type d’exercice, appelé aussi « renforcement musculaire », peut consister à soulever des poids ou à tirer sur des bandes élastiques. Le renforcement musculaire peut améliorer la forme physique en renforçant les muscles importants pour des activités comme soulever des objets, se lever ou marcher. Il peut également être conseillé à la patientèle de faire des exercices à la maison. Ainsi, le processus habituel de rééducation après un AVC peut inclure des exercices de renforcement musculaire.

Que voulions‐nous savoir ?

Comme la force musculaire est souvent diminuée après un AVC, le renforcement musculaire peut aider à améliorer la forme physique et à réduire les effets des problèmes physiques qui en découlent.

Nous voulions savoir si le renforcement musculaire est bénéfique à n’importe quel moment après un AVC — que ce soit tôt, à l’hôpital, ou plus tard, une fois de retour à la maison. Plus précisément, nous voulions savoir si le renforcement musculaire après un AVC est sans danger, s’il améliore la force musculaire et les mouvements (y compris la marche et l’équilibre), s’il influence le ressenti des personnes (par exemple la dépression ou la qualité de vie), et s’il réduit le risque de faire un autre AVC.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui ont testé des exercices de renforcement musculaire chez des personnes ayant eu un AVC. Nous n'avons inclus que les études dont le programme d'exercices était basé uniquement sur le renforcement musculaire. Nous avons exclu celles qui comprenaient d’autres formes d’exercice, comme l’entraînement aérobie (un exercice qui sollicite l’endurance et la respiration). Nous avons comparé et résumé les résultats des études, puis évalué notre niveau de confiance dans les données, en tenant compte de facteurs comme les méthodes utilisées et le nombre de personnes participantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 27 études portant sur 1 004 personnes ayant eu un AVC, dont la plupart pouvaient marcher de façon autonome. La plupart des programmes de renforcement musculaire ont commencé plus de six mois après l’AVC, et la majorité étaient de courte durée (moins de 12 semaines). La plupart des personnes ont pu suivre les programmes de renforcement musculaire jusqu’au bout. Ces programmes utilisaient différents types de matériel d’exercice, comme des appareils, des bandes élastiques ou simplement le poids du corps pour créer une résistance.

Principaux résultats

Les personnes participantes ont pu suivre des programmes de renforcement musculaire sans que cela n’augmente le risque de blessures ou autres problèmes de santé. Nous n’avons pas pu savoir si les exercices de renforcement musculaire protègent contre le risque de décès ou de nouvel AVC, que ce soit à court ou à long terme.

Le renforcement musculaire a clairement permis d’améliorer la force des bras et des jambes. Le renforcement musculaire peut aussi améliorer l'équilibre. Ces points pourraient être importants, car on sait que cela peut réduire le risque de chutes chez les personnes ayant eu un AVC. Il y avait peu ou pas d’effet sur la vitesse de marche habituelle et confortable, peut-être parce que, même si les exercices renforcent les jambes, ils ne reproduisent pas directement l’acte de marcher. Nous n’avons pas pu tirer de conclusions sur les effets du renforcement musculaire concernant le niveau global de handicap (c’est-à-dire la façon dont les personnes réalisent les activités de la vie quotidienne).

Les bénéfices psychologiques sont peu connus, bien qu'ils soient importants aux yeux des personnes victimes d'un AVC. Cependant, nos données suggèrent que le renforcement musculaire pourrait réduire la dépression.

Quelles sont les limites des connaissances actuelles ?

La plupart des études ont porté sur des personnes capables de marcher. Cela signifie que l'on sait peu de choses sur les nombreuses personnes victimes d'un AVC dont la mobilité est plus réduite.

La plupart des études ont été menées dans des pays industrialisés à revenu élevé. Cela signifie que l'on sait peu de choses sur les autres régions du monde.

Il persiste beaucoup d’incertitudes et il n’y a pas assez de données probantes sur les effets du renforcement musculaire.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour les données d'une version précédente (sous un format différent qui combinait trois programmes d’entraînement distincts). Les données probantes de cette revue sont à jour jusqu’en janvier 2024.

Saunders DH, Baker G, Cheyne JD, Cooper K, Fini NA, Kilgour AHM, Swinton PA, Williams G, Mead GE

Quels sont les facteurs qui influencent les opinions et les pratiques des proches aidants et des adolescents concernant la vaccination des adolescents contre le papillomavirus humain (HPV) ?

1 week 6 days ago
Principaux messages

- De nombreux facteurs peuvent influencer les opinions et les actions des proches aidants et des adolescents concernant la vaccination contre le virus du papillomavirus humain (HPV). Nous les avons regroupés en 8 thèmes relatifs aux connaissances et perceptions individuelles, aux relations familiales et sociales, et aux contextes plus larges dans lesquels vivent les proches aidants et les adolescents.

- Les professionnels de santé et les responsables de décisions politiques pourraient utiliser les thèmes pour les aider à comprendre les contextes spécifiques dans lesquels les gens prennent des décisions concernant la vaccination contre le papillomavirus. Cela pourrait les aider à concevoir des moyens plus pertinents et plus efficaces pour promouvoir l'acceptation et l'adoption de la vaccination.

Qu'est-ce que le papillomavirus humain (HPV) et pourquoi le vacciner ?

Le HPV est la principale cause du cancer du col de l'utérus chez les femmes et provoque également des verrues génitales et plusieurs types de cancers chez les personnes de tous les sexes. La vaccination des adolescents (jeunes âgés de 9 à 19 ans) est l'un des moyens les plus efficaces de prévenir ces maladies.

Pourquoi est-il important de comprendre ce qui influence les décisions des proches aidants et des adolescents concernant la vaccination contre le papillomavirus ?

Pour qu’un programme de vaccination contre le papillomavirus fonctionne bien, beaucoup d’adolescents doivent être vaccinés. Cependant, dans le monde entier, de nombreux adolescents ne sont pas encore vaccinés contre le papillomavirus. Il y a plusieurs raisons à cela. Les vaccins peuvent ne pas être disponibles ou les adolescents peuvent éprouver des difficultés à accéder aux services de vaccination, par exemple en raison de la mauvaise qualité des services de santé, de l'éloignement d'un établissement de santé ou du manque d'argent. Certains proches aidants et adolescents peuvent ne pas accepter la vaccination contre le papillomavirus.

Que voulions‐nous savoir ?
Nous voulions savoir quels facteurs influencent les opinions et les actions des proches aidants et des adolescents en ce qui concerne la vaccination contre le papillomavirus. Nous nous sommes intéressés aux facteurs susceptibles de « renforcer » ou de « réduire » l'acceptation de la vaccination contre le papillomavirus.

Comment avons-nous procédé ?
Nous avons recherché des études portant sur les opinions, les expériences et les actions des proches aidants ou des adolescents concernant la vaccination contre le HPV, dans tous les pays où la vaccination contre le HPV est proposée. Les participants à l'étude devaient être des adolescents ou des proches aidants chargés de décider si un adolescent devait être vacciné.

Qu’avons-nous trouvé ?
Nous avons trouvé 206 études pertinentes et analysé les résultats de 71 d'entre elles. Les études ont été menées dans le monde entier, en milieu urbain et rural, dans des pays et des communautés à revenus élevés, moyens ou faibles.

Résultats principaux
Nous avons constaté que de nombreux facteurs pourraient influencer ce que les proches aidants et les adolescents pensent de la vaccination contre le HPV et les mesures qu'ils prennent. Nous les avons répartis en 8 thèmes.

1. Un manque de connaissances médicales

2. Croyances et idées sur les risques et les bénéfices de la vaccination contre le HPV

3. Opinions ou expériences concernant d'autres vaccins et programmes de vaccination

4. Le rôle des adolescents et de leurs proches aidants principaux dans la prise de décision

5. Les opinions et les actions sur la vaccination contre le HPV d'autres membres de la famille ou d'autres membres de la communauté sociale, tels que les pairs, les chefs traditionnels ou religieux et les médias

6. Croyances sociales ou culturelles plus larges sur l'adolescence, la sexualité, le genre, la parentalité et la santé

7. Confiance ou méfiance à l'égard des institutions ou des personnes associées à la vaccination, telles que les enseignants et les écoles, l'industrie pharmaceutique, le gouvernement et les professionnels de la santé

8. L'accès aux programmes et services de vaccination contre le papillomavirus et l'expérience qu'on en a, par exemple le degré de commodité, le coût du vaccin ou les barrières linguistiques.

Quelles sont les limites des données probantes ?
Notre confiance dans les données probantes est principalement modérée à élevée. Toutefois, les méthodes ou les résultats de certaines études n'étaient pas très clairs, et certaines se concentraient sur un type de contexte ou de pays et n'étaient donc potentiellement pas pertinentes pour d'autres contextes ou pays. Toutes les études incluses ont été publiées en anglais ou en français, il est donc possible que nous n'ayons pas pris en compte les résultats publiés dans d'autres langues.

Ces données probantes sont-elles à jour ?
Les données probantes sont à jour jusqu'en février 2023.

Cooper S, Schmidt B-M, Jama NA, Ryan J, Leon N, Mavundza EJ, Burnett RJ, Tanywe AC, Wiysonge CS

Quelles sont les mesures à prendre pour prévenir les infections après une intervention chirurgicale visant à réparer les artères des jambes ?

1 week 6 days ago
Principaux messages

- Les antibiotiques semblent réduire les infections du site chirurgical (là où la peau est incisée) chez les personnes qui subissent une chirurgie pour réparer les artères des jambes (reconstruction artérielle périphérique des membres inférieurs).

- La thérapie par pression négative en incision fermée (une technique spéciale pour soigner les plaies) peut réduire le taux d'infection du greffon et le taux d'infection du site chirurgical, mais nous avons besoin de plus d'études bien faites.

- Les autres interventions évaluées semblent faire peu ou pas de différence dans la réduction des infections du greffon et du site chirurgical.

Qu'est-ce que la maladie artérielle périphérique ?

La maladie artérielle périphérique (MAP) est une maladie où les artères qui apportent le sang aux membres sont rétrécies ou bloquées, souvent à cause de l’accumulation de plaques, ce qui réduit le flux sanguin. Cela peut entraîner des symptômes tels que des douleurs ou des crampes dans les jambes lors de la marche. Une MAP sévère peut nécessiter une chirurgie (reconstruction artérielle) pour réparer les artères. Cependant, les infections au niveau du site chirurgical constituent une préoccupation majeure, causant des maladies graves et des décès. Ces infections ont un impact considérable sur les soins de santé dans le monde entier. Il est important de vérifier si les mesures que nous pouvons prendre pour prévenir ces infections fonctionnent. Cette revue a étudié comment prévenir les infections du site chirurgical après une opération des artères de la jambe.

Que voulions-nous savoir ?

Nous avons voulu comprendre comment les médicaments et les autres traitements (antibiotiques, méthodes de nettoyage, techniques chirurgicales et soins des plaies) influencent le risque d'infections du site chirurgical et d'infections du greffon chez les personnes opérées pour réparer les artères des jambes, qui sont des vaisseaux sanguins importants.

Qu’avons-nous fait ?

Nous avons examiné toutes les études randomisées qui ont testé différents traitements pour prévenir les infections après une chirurgie pour réparer les artères des jambes. Il ne s'agit que d'études dans lesquelles les personnes ont été assignées de manière aléatoire à différents traitements. Nous avons également cherché à savoir si les différents traitements avaient un impact sur d'autres critères de jugement importants, tels que la mortalité globale, le taux d'échec de la réparation des artères, la nécessité d'une chirurgie supplémentaire, le taux d'amputations, la douleur résultant des traitements anti-infectieux et les éventuels risques/effets secondaires causés par ces traitements. Nous avons évalué la qualité des études, la collecte et la combinaison des données pour l’analyse chaque fois que cela était possible, et nous avons également examiné la qualité des données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus dans cette revue un total de 40 études impliquant 7 970 participants. Nous avons examiné 16 comparaisons pour neuf critères de jugement.

Antibiotiques avant la chirurgie : Les données probantes suggèrent que les antibiotiques pourraient réduire les infections du site chirurgical par rapport à l'absence d'antibiotiques. Il n'y a pas eu de différence entre les groupes pour les autres critères de jugement que nous avons pu évaluer.

Différents types d'antibiotiques systémiques préventifs : Nous n'avons pas trouvé de différence claire entre les types spécifiques d'antibiotiques ou entre l'utilisation à long terme et à court terme. Il n'y a pas eu de différence entre les groupes pour les autres critères de jugement que nous avons pu évaluer.

Antibiotiques préventifs de courte durée par rapport à ceux de longue durée : Nous n'avons pas trouvé de différence entre les antibiotiques de courte et de longue durée pour la prévention des infections du greffon ou du site chirurgical. Il n'y a pas eu de différence entre les groupes pour les autres critères de jugement que nous avons pu évaluer.

Thérapie par pression négative pour incision fermée (une technique spéciale de soins des plaies) par rapport à une fermeture de plaie standard : Les données probantes suggèrent que cette technique pourrait réduire les infections du site chirurgical, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires. Il n'y a pas eu de différence entre les groupes pour les autres critères de jugement que nous avons pu évaluer.

Autres méthodes : Nous n'avons trouvé que peu ou pas de différence entre les autres méthodes évaluées, telles que les différents pansements, les techniques chirurgicales ou les sutures spéciales. Les résultats peuvent être peu fiables en raison du peu d'événements étudiés.

En résumé, les résultats montrent que les antibiotiques peuvent être efficaces pour prévenir les infections du site chirurgical. La thérapie par pression négative pour incision fermée peut réduire le taux d'infection du greffon et le taux d'infection du site chirurgical, mais nous avons besoin de plus d'études standardisées. Toutefois, pour d'autres méthodes, les données probantes n'étaient pas suffisantes pour montrer des différences significatives dans la prévention des infections.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les études disponibles portaient sur des populations diverses et utilisaient des méthodes différentes pour diagnostiquer les infections. La durée du suivi après la chirurgie était aussi très variable. Nous avons également remarqué que certaines études présentaient des problèmes méthodologiques susceptibles d’introduire des biais dans les résultats, et pour la plupart des critères de jugement, nous n'avions qu'une faible confiance dans les données probantes. Nous avons pris ces limites en compte avant de tirer nos conclusions.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en août 2024.

Correia RM, Nakano LCU, Vasconcelos V, Cristino MAB, Flumignan RLG

Les traitements médicamenteux et non médicamenteux permettent-ils de réduire les troubles du contrôle des impulsions chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ?

1 week 6 days ago
Principaux messages
  • Nous ne savons pas si les traitements médicamenteux et non médicamenteux contribuent à réduire les troubles du contrôle des impulsions chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, car les données probantes actuellement disponibles sont limitées et incertaines.

  • Nous avons besoin d'études supplémentaires, avec plus de participants, qui explorent l'éventail des comportements qu'ils développent, afin de tirer des conclusions sur les meilleures options de traitement.

Que sont les troubles du contrôle des impulsions (TCI) ?

Certaines personnes atteintes de la maladie de Parkinson développent des troubles du contrôle des impulsions (TCI). Ce sont des comportements difficiles à contrôler et qui peuvent se répéter, même s'ils posent des problèmes. Voici quelques exemples de TCI :

  • jouer excessivement ;

  • dépenser ou faire des achats de manière incontrôlable ;

  • manger de manière excessive ou compulsive ;

  • hypersexualité (augmentation des pensées ou des comportements sexuels) ;

  • autres comportements répétitifs, excessifs et inhabituels, tels que trier ou démonter des objets.

Comment sont traités les TCI ?

Il n'existe pas de données probantes suffisantes sur la meilleure façon de traiter les TCI chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Certains médicaments utilisés pour traiter la maladie de Parkinson peuvent aggraver les TCI, c'est pourquoi les médecins réduisent souvent la dose, mais cela peut entraîner une réapparition ou une aggravation des mouvements anormaux.

Les traitements susceptibles d'aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à gérer les TCI comprennent des options médicamenteuses et non médicamenteuses. Les médicaments peuvent aider à équilibrer les niveaux de dopamine dans différentes régions du cerveau. La dopamine est parfois appelée la « molécule du plaisir », car elle est impliquée dans le système de récompense du cerveau. Les traitements non médicamenteux, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la stimulation cérébrale non invasive, visent à améliorer la maîtrise de soi et la prise de décision en renforçant la capacité du cerveau à gérer les impulsions.

Que voulions-nous savoir ?

Nous voulions savoir s'il existe des médicaments ou des traitements non médicamenteux (y compris des changements de mode de vie, de l'exercice, des interventions psychologiques ou comportementales) permettant de réduire la fréquence et la gravité des TCI ainsi que d’améliorer la qualité de vie et les autres symptômes associés aux TCI chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant l'un des traitements actifs mentionnés ci-dessus (approches médicamenteuses ou non médicamenteuses) à un placebo (médicament inactif ou « factice ») ou à l'absence de traitement chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé quatre études avec un total de 151 participants. L'âge moyen des participants aux études se situait entre 58 et 61 ans environ. Entre 24 % et 32 % des participants étaient des femmes. Trois études ont testé trois médicaments différents - l'amantadine, la naltrexone et la clonidine - et les ont comparés à un placebo. Une étude a évalué la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Étant donné que les études ont évalué différents traitements et n’ont porté que sur un petit nombre de participants, nous n'avons pas pu combiner les résultats pour tirer des conclusions plus fiables.

Principaux résultats

Amantadine par rapport au placebo

- La seule étude portant sur cette comparaison n'a pas mesuré la plupart des critères de jugement d'intérêt.
- Elle a toutefois évalué si le traitement entraînait des événements indésirables et dangereux par rapport au placebo. Les données probantes étaient très incertaines quant à l'existence d'une différence entre les deux groupes.

Naltrexone par rapport au placebo

• Par rapport au placebo, la naltrexone pourrait ne faire que peu ou pas de différence dans la sévérité des TCI.
• Les données probantes sont très incertaines quant à l'effet de la naltrexone sur les événements indésirables et les risques.

Clonidine par rapport au placebo

• Les données probantes sont très incertaines quant à l'effet de la clonidine sur tous les critères de jugement qui nous intéressaient, notamment : la fréquence et la gravité des TCI, les événements indésirables et les risques, et toute modification de la qualité de vie, de la dépression et de l'anxiété.

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) par rapport à l'absence de traitement

- La TCC pourrait ne faire que peu ou pas de différence dans la fréquence et la gravité des TCI.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pas confiance dans la plupart des données probantes, car il n'y avait que quelques études avec un petit nombre de participants. Toutes les études n'ont pas fourni d'informations sur tous les aspects qui nous intéressaient.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles actuelles ?

Nous avons inclus les données probantes publiées jusqu'au 13 juin 2025.

Mantovani E, Martini A, Purgato M, Tamburin S

La colchicine à faible dose réduit-elle le risque d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral chez les personnes atteintes d'une maladie cardiovasculaire établie ?

2 weeks 4 days ago
Principaux messages
  • Les personnes atteintes d'une maladie cardiovasculaire (c'est-à-dire affectant le cœur et les vaisseaux sanguins) qui utilisent la colchicine à faible dose pendant au moins six mois réduiront leur risque d'infarctus du myocarde (crise cardiaque) et d'accident vasculaire cérébral, sans augmenter leur risque d'effets secondaires graves.

  • La prise de colchicine à faible dose ne réduit probablement pas le risque de décès, quelle qu'en soit la cause ou spécifiquement par maladie cardiaque, et n'affecte pas le nombre de personnes qui ont besoin d'un traitement pour élargir les vaisseaux sanguins de leur cœur.

  • La prise de colchicine semble augmenter le risque d'événements indésirables gastro-intestinaux (par exemple diarrhées, nausées), mais ceux-ci sont généralement bénins et passent rapidement.

Contexte

Les maladies cardiovasculaires (c'est-à-dire les maladies affectant le cœur et les vaisseaux sanguins) sont souvent causées par une inflammation de faible intensité dans l'ensemble de l'organisme, conduisant à des événements indésirables (négatifs) cardiovasculaires majeurs et répétés (par exemple, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral ou décès). La colchicine est un anti-inflammatoire reconnu, bon marché, largement disponible et pris par voie orale, ce qui en fait un traitement supplémentaire prometteur pour les personnes présentant un risque élevé de réapparition d'événements cardiovasculaires.

Que voulions‐nous savoir ?

Ces dernières années, un certain nombre d'études appelées « essais contrôlés randomisés » ont été menées pour examiner les bénéfices et risques d'un traitement à base de colchicine à faible dose pour prévenir d'autres événements cardiovasculaires, tels qu'une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, après un premier incident (« prévention secondaire »). L'objectif de cette revue était de fournir une évaluation systématique des bénéfices et risques liés à l'utilisation de la colchicine pendant au moins six mois chez les adultes atteints d'une maladie cardiovasculaire établie ou ayant subi un événement cardiovasculaire récent.

Qu’avons-nous fait ?

Nous avons recherché toutes les études examinant les effets de la colchicine à faible dose pendant au moins six mois chez des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, par rapport à une intervention placebo (simulée) ou à l'absence de traitement. Nous avons systématiquement extrait les informations de toutes les études pertinentes et évalué la qualité de leur réalisation. Nous avons ensuite combiné leurs conclusions et jugé la fiabilité des données probantes.

Nos principaux critères de jugement étaient les suivants : décès toutes causes confondues (mortalité toutes causes confondues), crise cardiaque (infarctus du myocarde), accident vasculaire cérébral, traitement visant à élargir les vaisseaux cardiaques (revascularisation coronarienne), décès d'origine cardiovasculaire (mortalité cardiovasculaire), qualité de vie, événements indésirables graves (effets secondaires négatifs) et événements indésirables liés au système digestif (effets secondaires gastro-intestinaux).

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 12 études portant sur 22 983 personnes atteintes de maladies cardiovasculaires et examinant les bénéfices et risques de la colchicine à faible dose.

Des données probantes d’un niveau de confiance élevé montrent qu'un traitement par colchicine à faible dose réduit le risque d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral, sans augmenter le risque d'événements indésirables graves. Cependant, la colchicine est associée à un risque plus élevé d'effets secondaires gastro-intestinaux, bien que ceux-ci soient légers et passent rapidement. Les données probantes suggèrent que la colchicine ne réduit probablement pas le risque de décès ou de nécessité de revascularisation coronarienne. Les effets sur la qualité de vie et les hospitalisations sont inconnus car les études disponibles n'ont pas mesuré ces critères de jugement.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes très confiants dans le fait que la colchicine à faible dose réduit le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral. Notre niveau de confiance dans les autres résultats est modéré, il est donc possible que des études futures modifient ces résultats. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier les effets à long terme sur la mortalité et la qualité de vie. Cela nécessitera des études plus longues et impliquant un plus grand nombre de personnes.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue est basée sur des revues de la littérature médicale effectuées jusqu'au 18 février 2025.

Ebrahimi F, Ebrahimi R, Beer M, Schönenberger CManuel, Ewald H, Briel M, Janiaud P, Hirt J, Hemkens LG

La thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (TCC-I) aide-t-elle les personnes atteintes d'un cancer ?

2 weeks 4 days ago
Principaux messages

- La thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (TCC-I) (un type de thérapie par la parole qui aide les gens à identifier les pensées nuisibles, à les remettre en question et à apprendre des façons plus saines de penser et de se comporter) pourrait réduire légèrement la gravité de l'insomnie et améliorer légèrement la qualité du sommeil chez les personnes atteintes d'un cancer par rapport à d'autres traitements, mais ces résultats sont très incertains.
- La TCC-I ne parait pas entraîner d'événements indésirables et dommageables, mais ce résultat aussi est incertain.
- Les recherches futures devraient s'attacher à comprendre comment les personnes atteintes de différents types de cancer et se trouvant dans différentes phases de traitement du cancer répondent à la TCC-I.

Pourquoi l'insomnie est-elle un problème pour les personnes atteintes d'un cancer ?

De nombreuses personnes atteintes d'un cancer éprouvent des difficultés avec l'insomnie, elles ont du mal à dormir, même lorsqu'elles ont la possibilité de le faire. Les personnes atteintes d'un cancer sont plus susceptibles de souffrir d'insomnie que la population générale. Elles pourraient avoir du mal à dormir à cause de la douleur, du stress, de l'inquiétude ou des effets secondaires du traitement du cancer. Un mauvais sommeil peut les faire se sentir plus fatiguées, anxieuses ou déprimées, et peut rendre la gestion du cancer et de son traitement plus difficile.

Comment l'insomnie est-elle traitée chez les personnes atteintes d'un cancer ?

Il existe deux façons principales de traiter l'insomnie : les médicaments et les approches non médicamenteuses telles que la TCC-I et l'exercice physique. La TCC-I est une thérapie structurée qui aide les personnes à apprendre à penser le sommeil différemment, à comprendre le fonctionnement du sommeil et à utiliser des outils pratiques tels que :

- créer de meilleures habitudes de sommeil ;
- entraîner le cerveau à faire le lien entre le lit et le sommeil ;
- limiter le temps passé au lit pour améliorer la qualité du sommeil.

Bien que la TCC-I soit largement reconnue comme le traitement de premier choix pour la gestion de l'insomnie dans la population générale, son efficacité chez les personnes atteintes d'un cancer doit encore faire l'objet d'une évaluation approfondie, actualisée et détaillée.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la TCC-I était plus efficace que (1) l'absence de traitement actif ou (2) d'autres traitements pour diminuer la sévérité de l'insomnie, augmenter la qualité du sommeil et les paramètres de l'agenda du sommeil, c'est-à-dire des éléments tels que l'heure à laquelle les personnes se sont couchées, le temps nécessaire pour s'endormir et le nombre de réveils pendant la nuit. Nous voulions également savoir si la TCC-I avait donné lieu à des événements graves, non désirés ou dommageables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la TCC-I à d'autres traitements pour les personnes atteintes d'un cancer. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 21 études portant sur 2 431 personnes, principalement des femmes adultes atteintes d'un cancer du sein. Dix-sept des 21 études ont été menées en Amérique du Nord. Nous avons identifié cinq comparaisons. Dans ce résumé, nous présentons les résultats des deux principales comparaisons :

- TCC-I par rapport à l'absence de traitement ;
- TCC-I par rapport aux activités aérobiques.

Principaux résultats

TCC-I par rapport à l'absence de traitement actif

Chez les personnes atteintes d'un cancer, la TCC-I pourrait améliorer légèrement la gravité de l'insomnie, la qualité du sommeil et la plupart des paramètres de l'agenda du sommeil sans introduire d'événements supplémentaires indésirables ou dommageables. Cependant, nous sommes très incertains quant aux résultats concernant la gravité de l'insomnie, la fréquence ou le délai de réveil après l'endormissement, et les événements graves, non désirés et dommageables.

TCC-I en comparaison avec des activités aérobiques

La TCC-I pourrait améliorer légèrement la sévérité de l'insomnie et la qualité du sommeil sans introduire d'autres événements indésirables ou dommageables. Cependant, la TCC-I pourrait entraîner peu ou pas de différence pour la plupart des paramètres de l'agenda du sommeil. Nous sommes très incertains quant aux résultats concernant les événements indésirables ou dommageable et la durée totale du sommeil enregistrée par l'agenda du sommeil.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pas confiance dans les données probantes, car les personnes participant aux études pourraient avoir su quel traitement elles recevaient, ce qui aurait pu influencer leur réponse au traitement. En outre, les études étaient trop peu nombreuses pour que les résultats sur les critères de jugement d'intérêt puissent être sûrs.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Ces données probantes sont valables jusqu'en avril 2025.

Cai Z, Tang Y, Liu C, Li H, Zhao G, Zhao Z, Zhang B

Quelle est la précision du test Xpert Ultra pour le diagnostic de la tuberculose pulmonaire et de la résistance à la rifampicine ?

2 weeks 5 days ago
principaux messages
  • Xpert Ultra a une sensibilité (personnes atteintes de tuberculose correctement diagnostiquées comme ayant la maladie) et une spécificité (personnes non atteintes de tuberculose correctement identifiées comme n'ayant pas la maladie) élevées pour le diagnostic de la tuberculose pulmonaire chez les personnes suspectées de tuberculose sur la base de signes, de symptômes ou d'une radiographie thoracique anormale.

  • Xpert Ultra présente une sensibilité (personnes présentant une résistance à la rifampicine correctement diagnostiquées comme présentant la résistance) et une spécificité (personnes ne présentant pas de résistance à la rifampicine correctement identifiées comme ne présentant pas la résistance) élevées dans la détection de la résistance à la rifampicine (un traitement important de la tuberculose).

  • Xpert Ultra présente une sensibilité réduite chez les personnes dont le frottis d'expectoration est négatif (le mucus craché par les voies respiratoires est examiné au microscope et les bactéries de la tuberculose ne sont pas vues) et une spécificité réduite chez les personnes avec des antécédents de tuberculose.

Pourquoi est-il important d'améliorer le diagnostic de la tuberculose pulmonaire ?

La tuberculose pulmonaire est une maladie des poumons causée par une bactérie (un germe) qui se propage dans l'air via les gouttelettes d'une personne infectée. Pendant les premiers stades, il reste dormant (il ne se multiplie pas) et le patient présente des symptômes tels que fièvre, toux, perte de poids et sueurs nocturnes. La tuberculose est l'une des principales causes de décès dans le monde. Lorsque les personnes reçoivent un traitement approprié et opportun, la tuberculose est généralement guérissable. L'un des problèmes liés à la gestion de la tuberculose est que la bactérie devient résistante à la rifampicine (un antibiotique), ce qui signifie que ce médicament n'est plus efficace. La lutte contre la tuberculose est menacée par les retards de diagnostic et les traitements inappropriés lorsque les personnes ont une résistance à la rifampicine. Les personnes vivant avec le VIH ont un risque plus accru de développer une tuberculose.

Qu'est-ce que le test Xpert Ultra ?

Xpert Ultra est recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (une organisation internationale de renom axée sur la santé mondiale) comme test rapide permettant de détecter simultanément la tuberculose et la résistance à la rifampicine.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu déterminer la précision de Xpert Ultra pour diagnostiquer la tuberculose pulmonaire et la résistance à la rifampicine chez les adultes (âgés de 15 ans et plus) et les adolescents (âgés de 10 à 14 ans).

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur la précision du Xpert Ultra dans le diagnostic de la tuberculose pulmonaire et de la résistance à la rifampicine.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 32 études (12 529 personnes) qui ont évalué Xpert Ultra pour le diagnostic de la tuberculose pulmonaire, et 10 études (1 644 personnes) qui ont évalué Xpert Ultra pour la résistance à la rifampicine.

Pour la détection de la tuberculose, Xpert Ultra avait :

  • une sensibilité élevée (91 personnes sur 100 atteintes de tuberculose ont été correctement diagnostiquées comme telles ; Xpert Ultra a manqué 9 cas) ;

  • une spécificité élevée (95 personnes sur 100 ne souffrant pas de tuberculose ont été correctement identifiées comme non atteintes de cette maladie ; Xpert Ultra a manqué 5 cas).

La sensibilité du Xpert Ultra était plus faible chez les personnes dont le frottis d'expectoration était négatif (mucus expectoré des voies respiratoires négatif pour la tuberculose) et la spécificité était plus faible chez les personnes avec des antécédents de tuberculose.

Pour la détection de la résistance à la rifampicine, le Xpert Ultra avait :

  • une sensibilité élevée (96 personnes sur 100 présentant une résistance à la rifampicine ont été correctement diagnostiquées comme ayant une résistance ; Xpert Ultra a manqué 4 cas) ;

  • une spécificité élevée (98 personnes sur 100 sans résistance à la rifampicine ont été correctement identifiées comme n'ayant pas de résistance ; Xpert Ultra a manqué 2 cas).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Six des 32 études qui ont détecté la tuberculose et trois des 10 études qui ont détecté la résistance à la rifampicine ont été menées dans des hôpitaux spécialisés, de ce fait ces résultats peuvent ne pas s'appliquer aux personnes travaillant en cabinet et dans des hôpitaux locaux.

Les résultats concernant la détection de la tuberculose chez les adolescents par Xpert Ultra reposent sur six études portant sur seulement 160 adolescents, ce qui limite nos conclusions.

Nous n'avons pas été en mesure d'estimer la précision du Xpert Ultra pour les tests de résistance à la rifampicine chez les personnes vivant avec le VIH, car nous n'avons trouvé aucune étude.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue est basée sur une recherche de base de données effectuée le 16 octobre 2023. Ces résultats ont été complétés par ceux d'un appel publique de l'Organisation mondiale de la Santé portant sur les études en cours et non publiées entre le 30 novembre 2023 et le 15 février 2024. Nous avons également contacté des experts travaillant sur de nouveaux diagnostics de la tuberculose.

Horne DJ, Zifodya JS, Shapiro AE, Church EChandler, Kreniske JS, Kay AW, Scandrett K, Steingart KR, Takwoingi Y

Le molnupiravir (un médicament antiviral) est-il sûr et efficace dans le traitement des personnes atteintes de la COVID-19 ?

2 weeks 5 days ago
Principaux messages
  • Chez les personnes atteintes de formes légères à modérées de COVID-19 qui ne sont pas admises à l'hôpital, le molnupiravir ne fait probablement que peu ou pas de différence dans la réduction du risque de décès par rapport au placebo (traitement fictif) ou aux soins standards. Le molnupiravir peut n’avoir que peu ou pas d'effet sur la réduction de la nécessité d'une hospitalisation ou sur l'accélération du rétablissement. Le molnupiravir n'augmente probablement pas le risque d'effets indésirables et n'augmente pas le risque d'effets indésirables graves.

  • Les données probantes ne permettent pas de déterminer clairement si le molnupiravir est bien toléré ou efficace sur les personnes hospitalisées pour cause de COVID-19.

Qu'est-ce que le molnupiravir ?

Le molnupiravir est une pilule utilisée pour traiter la COVID-19 chez les personnes présentant un risque élevé de développer une maladie grave. Il agit en interférant avec la capacité du SARS-CoV-2 (le virus qui cause la COVID-19) à se reproduire, aidant ainsi le corps à combattre l'infection.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir comment le molnupiravir se compare à l'absence de traitement, à un placebo (traitement fictif) ou au standard de soins en termes :

  • de réduction du nombre de décès et d'hospitalisations chez les personnes atteintes de COVID-19 ;

  • d’accélération du rétablissement (délai de disparition des symptômes) ;

  • d'élimination du virus responsable de la COVID-19 (clairance virale) ;

  • de sécurité, en examinant tous les événements indésirables et les événements indésirables graves.

Qu’avons-nous fait ?

Nous avons recherché des études évaluant le molnupiravir par rapport à l'absence de traitement, à un placebo ou au standard de soins chez des personnes atteintes d’une COVID-19 confirmée. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes des études. Les types d'études que nous avons examinés étaient des essais contrôlés randomisés, qui répartissent les personnes de manière aléatoire entre deux groupes, ou plus, de traitement. C'est la meilleure façon de s'assurer que les groupes d'étude sont similaires et que ni les personnes chargées de l’enquête ni les personnes participant ne savent qui fait partie de quel groupe.

Qu’avons-nous trouvé ?

La revue a inclus 11 études portant sur 31 272 personnes, pour la plupart ambulatoires (personnes non admises à l'hôpital) atteintes d’une forme légère à modérée de COVID-19. En combinant les résultats des études qui ont recruté de la patientèle ambulatoire (personnes non admises à l'hôpital) souffrant d’une forme légère à modérée de COVID-19, nous avons obtenu les principaux résultats suivants :

  • Le molnupiravir n'entraîne probablement que peu ou pas de différence en termes de risques de décès. Par rapport aux personnes recevant un placebo ou le standard de soins, entre quatre et dix personnes de moins recevant le molnupiravir mourront dans le mois suivant pour 10 000 personnes traitées. Nous avons considéré que cette réduction était cliniquement insignifiante.

  • Le molnupiravir pourrait ne pas réduire le nombre d’hospitalisations, ce qui signifie qu'il peut ne pas empêcher les personnes de voir leur état s’aggraver ou d'avoir besoin de soins hospitaliers.

  • Des données probantes ont montré une augmentation de la clairance virale avec le molnupiravir au jour 5, mais cet effet s'est estompé au jour 14, et il n’est pas sûr que cela fasse une réelle différence pour la patientèle.

  • Le molnupiravir peut n'avoir que peu ou pas d'effet sur la probabilité d'absence de symptômes au jour 14 ou au jour 28.

  • Le molnupiravir entraîne probablement peu ou pas de différence en termes d'événements indésirables, et peu ou pas de différence en termes d'événements indésirables graves.

Il y a trop peu de données pour tirer des conclusions claires sur les effets du molnupiravir chez les personnes admises à l'hôpital avec une forme sévère de COVID-19.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La plupart des données probantes proviennent d'études menées auprès de patientèle ambulatoire souffrant d’une forme légère à modérée de COVID-19, de sorte que les résultats peuvent ne pas s'appliquer aux personnes hospitalisées atteintes d’une forme grave. Les études ont fourni peu de données probantes sur les critères de jugement à long terme, tels que la qualité de vie après la guérison ou la durée de séjour du virus dans l'organisme. Nous n'avons pas été en mesure d'analyser si le molnupiravir avait un effet différent dans certains groupes de personnes, comme les personnes souffrant de maladies préexistantes graves ou les personnes originaires de pays à revenu faible ou intermédiaire.

Les données probantes sont-elles à jour ?

La revue inclut les études publiées jusqu'en avril 2024. Des recherches en cours pourraient permettre d'en savoir plus à l'avenir.

Tatz GS, Ochodo EA, Fox T, Owino EJ, Nyagol B, Rupali P, McCaul M, Kredo T, Cohen K

Quelles sont les méthodes de reconnexion les plus appropriées pour réduire la fuite de suc pancréatique vers les tissus abdominaux pour les personnes subissant l'opération de Whipple ?

2 weeks 6 days ago
Principaux messages
  • La pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse (fixation du canal excréteur du pancréas à l'intestin) pourrait n'avoir que peu ou pas d'effet sur la fuite de suc pancréatique vers les tissus abdominaux par rapport à la pancréaticojéjunostomie par invagination (insertion de la partie coupée du pancréas dans l'intestin), mais nous sommes très incertains des résultats. Aucune étude n’a examiné les effets indésirables ou les risques.

  • Nous ne savons pas si une pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse modifiée est meilleure, égale ou pire qu’une pancréaticojéjunostomie traditionnelle canal-muqueuse.

  • Il est nécessaire de poursuivre les recherches sur les avantages et les risques de la pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse par rapport aux autres types de pancréaticojéjunostomie.

Qu'est-ce qu'une fistule pancréatique postopératoire ?

Le pancréas est une glande digestive située à l'arrière de la partie supérieure de l'abdomen qui permet de contrôler la glycémie. Le traitement chirurgical standard du cancer ou de l'inflammation du pancréas consiste à retirer une partie de la tête du pancréas ainsi que l’intestin voisin par une procédure connue sous le nom d’opération de Whipple (ou duodénopancréatectomie). L'opération de Whipple implique une pancréaticojéjunostomie (reconnexion du pancréas et de l'intestin) afin de permettre au suc pancréatique contenant des enzymes digestives de pénétrer dans le système digestif. Une fistule pancréatique postopératoire se produit lorsque la reconnexion ne guérit pas correctement, créant une fuite de jus pancréatique du pancréas vers les tissus abdominaux. La fistule pancréatique postopératoire est une complication qui retarde le rétablissement après opération et qui nécessite souvent une nouvelle intervention chirurgicale afin d’assurer une guérison complète.

Que pouvons-nous faire pour réduire la fistule pancréatique postopératoire ?

Les méthodes de reconnexion du pancréas et de l'intestin pour les personnes subissant une opération de Whipple sont les suivantes :

  • pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse (attachement du conduit excréteur du pancréas à l'intestin) ;

  • pancréaticojéjunostomie par invagination (insertion de la partie coupée du pancréas dans l’intestin) ;

  • liaison du pancréas et de l'intestin.

La pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse est une méthode couramment utilisée dans le monde entier pour réduire les fuites de suc pancréatique vers les tissus abdominaux après une opération de Whipple. Cependant, les avantages et les risques de la pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse en comparaison avec d'autres types de pancréaticojéjunostomie sont encore incertains.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse pour les personnes subissant une opération de Whipple était meilleure que les autres types de pancréaticojéjunostomie pour réduire :

  • les fuites de suc pancréatique vers les tissus abdominaux ;

  • le taux de mortalité ;

  • les effets indésirables ;

  • le taux de ré-opération ;

  • le taux de saignement après opération ;

  • le taux global de complications ; et

  • la durée d’hospitalisation.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse à tout autre type de pancréaticojéjunostomie ou à différents types de pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse après une opération de Whipple. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué la fiabilité des données probantes en fonction de facteurs tels que les méthodes d'étude et les tailles des échantillons.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 14 études (dont 3 nouvelles avec cette mise à jour) portant sur 2 140 adultes ayant subi une opération ouverte de Whipple. Les études variaient en taille, allant de 64 à 308 personnes, et ont été menées dans des pays du monde entier ; la plupart d'entre elles ayant été réalisées en Chine (quatre études). La plupart des études ont duré environ deux ans ; seulement quatre études ont duré quatre ans ou plus. Cinq études ont été financées par des subventions non commerciales.

Principaux résultats

Nous avons trouvé 12 études impliquant 1 678 adultes dans lesquelles la pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse a été comparée à la pancréaticojéjunostomie par invagination chez des personnes subissant une opération ouverte de Whipple. La pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse pourrait avoir peu ou pas d'effet sur la fuite de suc pancréatique vers les tissus abdominaux, le taux de décès, le taux de ré-opération, le taux de saignement après opération, le taux global de complications et la durée d’hospitalisation par rapport à la pancréaticojéjunostomie d'invagination, mais nous sommes très incertains des résultats. Aucune étude n'a rapporté les effets indésirables.

Nous avons trouvé deux études portant sur 462 adultes dans lesquelles une pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse modifiée a été comparée à la pancréaticojéjunostomie canal-muqueuse traditionnelle chez des personnes subissant une opération ouverte de Whipple. Nous ne savons pas si la méthode modifiée réduit les fuites de suc pancréatique vers les tissus abdominaux, le taux de mortalité, les événements indésirables, le taux de ré-opération, le taux de saignement après l'opération, le taux de complication global ou la durée d’hospitalisation.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons que très peu confiance dans les données probantes car la plupart des études présentaient des problèmes liés à la manière dont elles ont été menées ou rapportées.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour notre revue précédente. Les données probantes sont à jour jusqu'en juin 2024.

Wu X, Hu L, Zhou S, Liu Z, Gong J, Deng Y, Cheng Y

Quels sont les bénéfices et risques des médicaments utilisés pour traiter une élévation légère de la pression artérielle ?

2 weeks 6 days ago
Principaux messages
  • Les médicaments hypotenseurs peuvent ne pas réduire le risque de décès ou le risque de développer une maladie cardiovasculaire majeure (cœur et vaisseaux sanguins) chez les personnes dont la tension artérielle est légèrement élevée mais qui ne souffrent pas de maladies cardiovasculaires (par exemple, crises cardiaques) ou d'autres risques de santé connexes (par exemple, diabète)

  • Les médicaments hypotenseurs peuvent réduire le risque d'accident vasculaire cérébral, mais ils peuvent également augmenter le risque d'effets indésirables entraînant une sortie d’étude.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les effets des médicaments hypotenseurs chez les personnes présentant une tension artérielle légèrement élevée, ne présentant ni maladie cardiovasculaire ni autres risques liés à la santé (par exemple, le diabète).

Qu'est-ce que l'hypertension ?

L'hypertension est une pression artérielle constamment élevée.

Comment l'hypertension est-elle traitée ?

En fonction de la gravité de l'hypertension et d’autres pathologies dont souffre une personne, l'hypertension peut être traitée par un mode de vie sain comprenant un régime alimentaire et une activité physique régulière. Des médicaments sont également couramment prescrits.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître les bénéfices et risques des médicaments qui abaissent la tension artérielle prescrits à des personnes souffrant d'hypertension légère (tension artérielle systolique comprise entre 140 et 159 mmHg, tension artérielle diastolique comprise entre 90 et 99 mmHg) et ne présentant pas de maladies cardiovasculaires (cœur et vaisseaux sanguins) majeures ou d'autres risques de santé connexes.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur des médicaments hypotenseurs administrés à des personnes souffrant d'hypertension légère, afin de déterminer s'ils réduisaient le risque de décès et de maladies cardiovasculaires majeures (y compris les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques). Nous avons également examiné le risque d'effets indésirables. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué la fiabilité des données probantes en fonction de facteurs tels que les méthodes d'étude et les tailles des échantillons.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus cinq études portant sur un total de 9 124 personnes, dont 4 593 ont reçu des médicaments hypotenseurs et 4 531 ont reçu un placebo (traitement factice) ou n'ont reçu aucun traitement. Nous avons constaté que les médicaments ne réduisent pas nécessairement le risque de décès ou de maladies cardiovasculaires majeures. Les médicaments hypotenseurs peuvent réduire le risque d'accident vasculaire cérébral, mais ils peuvent également augmenter le risque d'effets indésirables entraînant une sortie d’étude.

Principaux résultats

Le bénéfice d'une diminution du risque d'accident vasculaire cérébral grâce aux médicaments antihypertenseurs pour les personnes souffrant d'hypertension légère et n'ayant pas d'autres problèmes cardiaques ou d'affections augmentant leur risque de maladie cardiovasculaire doit être mis en balance avec les effets indésirables de ces médicaments.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons une confiance limitée dans ces données probantes car les études ne couvraient pas toutes les personnes qui nous intéressaient et étaient de petite taille. De plus, il n'y avait pas assez d'études pour être certain des résultats. L'une des études ayant montré une réduction du risque d'accident vasculaire cérébral portait sur des personnes souffrant d'une maladie rénale, et ne s'applique donc peut-être pas à toutes les personnes souffrant d'hypertension légère. Une seule étude a fait état d'effets indésirables des médicaments.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juin 2024.

Wang D, Wright JM, Adams SP, Cundiff DK, Gueyffier F, Grenet G, Ambasta A

Quels types de traitement hormonal de la ménopause sont les plus efficaces pour réduire le risque d'épaississement et de cancer de la muqueuse utérine ?

2 weeks 6 days ago
Principaux messages
  • Chez les femmes ayant un utérus, l'œstrogénothérapie seule (sans progestatif) augmente probablement le risque d'hyperplasie endométriale (épaississement de la muqueuse utérine pouvant évoluer vers un cancer) par rapport au placebo (traitement factice) ou à l'hormonothérapie combinée continue (où l'œstrogène et le progestatif sont tous deux pris quotidiennement). L'œstrogénothérapie seule pourrait augmenter le risque d'hyperplasie endométriale par rapport au traitement combiné séquentiel (où l'œstrogène est pris tous les jours mais le progestatif n'est pris que certains jours du mois).

  • Les femmes sous traitement hormonal combiné séquentiel pourraient présenter un risque plus élevé d'hyperplasie de l'endomètre à un an par rapport aux femmes sous placebo. Il pourrait n'y avoir que peu ou pas de différence de risques d'hyperplasie endométriale à un an entre les femmes sous traitement hormonal combiné continu et les femmes sous placebo.

  • Nous n'avons pas été en mesure de tirer des conclusions significatives sur le risque de modifications précancéreuses ou cancéreuses de la muqueuse utérine chez les femmes utilisant différents posologiques de traitement hormonal combiné.

Qu'est-ce que l'hormonothérapie ?

L'hormonothérapie consiste à utiliser des hormones (généralement des œstrogènes, des progestatifs ou les deux) pour traiter les symptômes gênants de la ménopause. Il est recommandé aux femmes d'utiliser la dose efficace la plus faible et de revoir régulièrement le traitement avec leur médecin. Des études antérieures ont montré qu'un traitement à base d'œstrogènes seuls peut augmenter le risque d'épaississement de la muqueuse utérine (hyperplasie de l'endomètre), qui peut évoluer vers un cancer. L'ajout d'une hormone progestative réduit le risque d'hyperplasie endométriale mais peut avoir des effets indésirables.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions évaluer si différentes combinaisons d'hormonothérapie sont suffisantes pour protéger contre l'hyperplasie et le cancer de l'endomètre, puis comparer les schémas de dosage pour voir si l'un d'entre eux est meilleur que les autres. Nous voulions connaître la dose la plus faible de progestatif pouvant être utilisée en toute sécurité pour équilibrer une dose spécifique d'œstrogène (faible, modérée ou élevée). Nous avons également voulu inclure des études qui évaluaient les différents modes de prise de l'hormonothérapie, pas seulement les comprimés (tels que les patchs, les gels, les sprays nasaux, les dispositifs intra-utérins et les inserts vaginaux), étant donné qu'ils sont désormais plus largement disponibles et que leur utilisation augmente.

Il est important de savoir quelles combinaisons d'hormonothérapie assurent une protection adéquate de la muqueuse utérine. Si nous constatons qu'une dose plus faible de progestatif est adéquate pour une dose donnée d'œstrogène, cela pourrait contribuer à réduire les effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché et sélectionné toutes les études qui répondaient à notre question. Nous avons utilisé une liste de contrôle pour nous assurer que nous n'incluions que les études dont nous pouvions vérifier les informations. Nous avons évalué la qualité des études, analysé les résultats et résumé nos conclusions.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus dans cette revue 72 études portant sur 40 652 femmes.

L'œstrogénothérapie seule augmente probablement le risque d'hyperplasie endométriale à partir d'un an par rapport au placebo ou à la thérapie combinée continue (où l'œstrogène et le progestatif sont tous deux pris quotidiennement).

L'hormonothérapie combinée séquentielle (où l'œstrogène est pris tous les jours mais le progestatif n'est pris que certains jours du mois) pourrait augmenter le risque d'hyperplasie de l'endomètre par rapport au placebo après un an. L'œstrogénothérapie seule pourrait augmenter le risque d'hyperplasie endométriale par rapport au traitement combiné séquentiel (où l'œstrogène est pris tous les jours mais le progestatif n'est pris que certains jours du mois) à un an et plus tard.

Il pourrait y avoir peu ou pas de différence de risque d'hyperplasie endométriale avec le traitement combiné continu et avec le placebo après un an. L'œstrogénothérapie seule augmente probablement le risque d'hyperplasie endométriale par rapport à un traitement combiné continu à un an et plus tard.

Nous ne savons pas si des schémas de dosage spécifiques pour l'hormonothérapie combinée réduisent le risque d'hyperplasie de l'endomètre. Nous ne savons pas exactement quels types d'hormonothérapie réduisent le risque de cancer de l'endomètre. Les recherches futures devraient se concentrer sur les différents schémas d'hormonothérapie combinée susceptibles de réduire le risque de ces événements.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Pour la plupart des études comparant différents schémas de dosage d'hormonothérapie, il y avait trop peu de femmes chez qui l'on avait diagnostiqué une hyperplasie ou un cancer de l'endomètre pour pouvoir tirer des conclusions significatives.

Dans quelle mesure les données probantes sont-elles à jour ?

Nous avons recherché toutes les données probantes disponibles jusqu'au 22 juillet 2024.

Kim D, Jordan V, Casciola F, Ferguson M, Humphries A, Bofill Rodriguez M, Wise MR

Les traitements non médicamenteux et les nouveaux modèles de prestation des soins de santé aident-ils les enfants et les adolescents atteints d'épilepsie ?

3 weeks 1 day ago
Principaux messages

• Une étude a montré qu’après trois mois de traitement, les adolescents ayant suivi une psychothérapie de groupe visant à réduire l’anxiété et la dépression pourraient présenter légèrement moins de crises par mois que ceux n’ayant pas bénéficié de thérapie.
• Nous ne savons pas si d’autres traitements non médicamenteux et des soins de santé innovants ont contribué à réduire le nombre de crises ou à améliorer la qualité de vie des enfants, car les données probantes étaient limitées et très incertaines.
• Les études montrent que les traitements et les nouveaux modèles de prestation de soins de santé n'ont pas causé de tort aux participants.

Qu’est-ce que l’épilepsie ?

L’épilepsie est une maladie du cerveau qui provoque des crises. Elle touche environ un enfant sur 1000 de moins de cinq ans et environ un enfant sur 200 entre cinq et 19 ans. Lors d’une crise, les signaux électriques du cerveau sont soudainement perturbés ou deviennent excessivement actifs. Les crises d’épilepsie peuvent être mauvaises pour la santé et réduire la qualité de vie.

Quel est le rôle des traitements non médicamenteux et des modèles innovants de prise en charge de l’épilepsie ?

La plupart des personnes atteintes d’épilepsie prennent quotidiennement des médicaments anticonvulsivants pour aider à contrôler leurs crises. Cependant, jusqu’à quatre enfants sur dix atteints d’épilepsie ne répondent pas bien aux médicaments seuls : les crises persistent. D’autres traitements non médicamenteux et des nouveaux modèles de prestation des soins pourraient aider les enfants et adolescents atteints d’épilepsie à gérer les effets psychologiques, émotionnels et liés au mode de vie de la maladie.

Nous avons réparti ces traitements et approches en trois catégories, selon leur mode de fonctionnement :

• les traitements psycho-comportementaux, qui visent à modifier le comportement d’une personne ;
• des traitements psycho-corporels, tels que la relaxation musculaire et le yoga ;
• des approches de prestation des soins, telles que les soins de santé numériques ou le soutien de spécialistes de l’épilepsie.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer si ces traitements et approches de prestation des soins pour les enfants et les adolescents (moins de 18 ans) atteints d’épilepsie et leurs familles étaient plus efficaces que les soins standards au niveau de :

• la réduction du nombre de crises subies ;
• l’amélioration de leur qualité de vie.

Nous voulions également savoir si ces traitements entraînaient des événements indésirables ou nocifs.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui évaluent (a) des traitements non médicamenteux ajoutés aux soins standards des enfants avec une épilepsie ou (b) des changements dans la façon de dispenser les soins. Nous avons comparé et résumé les résultats des études, et évalué notre confiance dans les données probantes, en nous basant sur des facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé six études, impliquant 468 participants. Elles ont été menées dans cinq pays différents : deux études en Chine et une étude en Inde, en Jordanie, en Suède et au Royaume-Uni.

• Trois études ont examiné les traitements psycho-comportementaux ajoutés aux soins standards de l’épilepsie.
• Une étude a comparé le yoga, un traitement psycho-corporel, aux soins standards.
• Deux études se sont penchées sur les nouveaux modèles de prestation des soins de santé. Dans une étude, du personnel pharmacien a animé une séance éducative de 30 minutes à des personnes aidantes adultes. L’autre étude a assuré un suivi de six mois auprès des parents via une application de messagerie sociale (WeChat).

Principaux résultats

Tous les traitements et nouveaux modèles de prestation des soins analysés dans cette revue semblent bien tolérés : aucune des études ne rapporte qu’ils aient entraîné des événements indésirables ou dommageables pour les enfants ou leurs personnes aidantes.

Traitements psycho-comportementaux

• Les résultats d’une étude ont montré qu’après trois mois de traitement, les adolescents ayant suivi une psychothérapie de groupe pourraient présenter légèrement moins de crises par mois que ceux n’ayant pas bénéficié de thérapie.
• Les données probantes de deux études n’ont pas montré de différence dans la fréquence des crises entre les enfants qui ont reçu des traitements supplémentaires et ceux qui n’en ont pas reçu.
• Nous ne savons pas si l’un des traitements a amélioré la qualité de vie des enfants, car les données probantes sont très incertaines. Une étude n’a pas mesuré ce critère de jugement.

Traitements psycho-corporels

• Il est incertain si le yoga permet à plus d’enfants de ne plus avoir de crises d’épilepsie après trois mois.
• L’étude sur le yoga n’a pas mesuré la qualité de vie des enfants.

Approches en prestation des soins

• Il est très incertain que l’approche de prestation des soins dirigée par du personnel pharmacien ait eu un effet sur la fréquence des crises.
• Nous ignorons également s’il a amélioré la qualité de vie globale des enfants après deux mois. La qualité de vie a été évaluée par les adultes qui s’occupent des enfants, et non par les enfants eux-mêmes.
• L’étude proposant un suivi via l’application WeChat n’a rapporté que l’anxiété et la dépression des parents, sans évaluer le contrôle des crises ni la qualité de vie globale.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n’avons que peu ou pas de confiance dans les données probantes, car il y avait trop peu d’études pour être certains des critères de jugement qui nous intéressaient et toutes les études étaient de petite taille. Elles ont testé différents types de traitements ou d’approches, ont été menées selon des modalités variées et ont mesuré de manière différente la fréquence des crises et la qualité de vie. La plupart des données probantes concernent des effets à court terme, jusqu’à trois mois.

Les études futures devraient tenir compte des limites des données probantes actuelles.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu’en août 2023.

Fleeman N, Mayer J, Huang Y, Nevitt SJ, Panebianco M, Hill RA, Doherty AJ, Wilson N, Boland P, Clegg AJ, Bilsborough H, Williams EJ, Shaw EJ, Maden M, Kelly R, Marson AG

Quels sont les bénéfices et risques des médicaments antihypertenseurs pour le traitement de l'hypertension artérielle chez les adultes âgés de 60 ans ou plus ?

3 weeks 1 day ago
Principaux messages

- Les médicaments antihypertenseurs diminuent le risque de décès et réduisent probablement les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux chez les personnes souffrant d'hypertension (pression artérielle élevée) âgées de 60 ans ou plus.

- Il pourrait y avoir plus de personnes qui quittent l’étude parmi celles qui prennent des médicaments pour faire baisser la tension artérielle que parmi celles qui reçoivent un placebo (traitement factice) ou ne recevant aucun traitement.

Qu'est-ce que l'hypertension ?

L'hypertension est une pression artérielle élevée. Elle est fréquente chez les adultes de 60 ans et plus. L'hypertension augmente le risque de maladies du cœur et des vaisseaux sanguins.

Comment l'hypertension artérielle est-elle traitée ?

L'hypertension est généralement traitée par différents médicaments qui font baisser la tension artérielle.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître les bénéfices et risques liés à l'utilisation de médicaments qui font baisser la tension artérielle chez les adultes de 60 ans ou plus souffrant d'hypertension artérielle. Il s'agit de la troisième mise à jour de cette revue, publiée pour la première fois en 1998 et précédemment mise à jour en 2009 et 2019.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant le traitement par des médicaments qui font baisser la tension artérielle à un placebo (traitement factice) ou à l'absence de traitement chez des adultes de 60 ans ou plus souffrant d'hypertension. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 16 études portant sur un total de 26 795 adultes de 60 ans ou plus souffrant d'hypertension artérielle, comparant des médicaments qui font baisser la tension artérielle à un placebo ou à l'absence de traitement pendant une durée moyenne de 3,8 ans. Nous n'avons pas trouvé de nouveaux essais dans cette mise à jour. Les médicaments qui font baisser la tension artérielle administrés aux personnes de 60 ans ou plus souffrant d'hypertension ont réduit le risque de décès et ont probablement réduit les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques. Le bénéfice était comparable que l’élévation concerne à la fois la pression systolique et diastolique, ou uniquement la pression systolique. Le premier traitement utilisé dans la plupart des études était un thiazidique. Le nombre d'abandons de l'étude en raison d'effets indésirables pourrait être plus élevé dans le groupe recevant des médicaments qui font baisser la tension artérielle.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes convaincus que les médicaments qui font baisser la tension artérielle réduisent le risque de décès et nous sommes modérément convaincus que les médicaments qui font baisser la tension artérielle réduisent le risque d'infarctus du myocarde ou d'accident vasculaire cérébral. Dans les cas où notre confiance est moindre, c'est parce que certains essais n'ont pas rapporté toutes les données qu'ils ont collectées ou ont été sélectifs dans la présentation de leurs résultats.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juin 2024. Étant donné qu'il est peu probable que de nouvelles études portant sur cette question de recherche soient menées, nous n'actualiserons pas cette revue à l'avenir.

Musini VM, Tejani AM, Bassett K, Puil L, Thompson W, Wright JM

Quels sont les bénéfices et risques de l'artésunate-pyronaridine dans le traitement du paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum  ?

4 weeks ago
Principaux messages
  • L’artésunate-pyronaridine est efficace dans le traitement du paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum (une forme moins grave de paludisme).

  • L’artésunate-pyronaridine est généralement bien toléré, mais certaines personnes ont présenté des bilans sanguins suggérant une hépatite. Ces problèmes ne durent généralement pas longtemps et ne rendent pas les gens malades.

Qu'est-ce que le paludisme ?

Le paludisme est une maladie tropicale grave transmise à l'homme par des moustiques infectés par le parasite Plasmodium falciparum. Le paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum est une forme moins grave de paludisme qui peut évoluer vers un paludisme grave s'il n'est pas traité.

Qu'est-ce que l’artésunate-pyronaridine, utilisé dans le traitement du paludisme ?

L’artésunate-pyronaridine est une association de médicaments qui traitent le paludisme non compliqué et fait partie d'un groupe de médicaments appelés polythérapie à base d'artémisinine. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de traiter les personnes atteintes de paludisme avec des polythérapies à base d'artémisinine afin d'éviter que le paludisme ne devienne plus résistant au traitement (dans ce cas les médicaments sont moins ou plus du tout efficaces contre les parasites).

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons évalué les données probantes nouvelles et revues précédemment, pour savoir si l'association artésunate-pyronaridine est efficace et bien tolérée dans le traitement du paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum .

Qu’avons-nous fait ?

Dans cette mise à jour de la revue, nous avons recherché des études comparant les bénéfices de l'association artésunate-pyronaridine à d'autres associations thérapeutiques à base d'artémisinine afin d'évaluer son efficacité contre le paludisme à Plasmodium falciparum , et nous avons recherché d'autres études comparant l'association artésunate-pyronaridine et la pyronaridine seule à d'autres médicaments afin d'évaluer les effets indésirables potentiels. Nous avons également voulu savoir si la patientèle acceptait le médicament (acceptabilité) et s'il pouvait être utilisé facilement et à faible coût (faisabilité).

Quels sont les principaux résultats de cette revue ?

Nous avons identifié 15 études groupant 7 295 personnes qui ont contribué à notre évaluation des bénéfices, des effets indésirables, de l'acceptabilité et de la faisabilité. Cinq études ont comparé les bénéfices et les effets indésirables de l’artésunate-pyronaridine à ceux de l'artéméther-luméfantrine chez des adultes et des enfants de tous âges en Afrique et en Asie. L'une de ces études a également comparé les bénéfices et les effets indésirables de l’artésunate-pyronaridine à ceux de l'artésunate-amodiaquine chez les adultes et les enfants plus âgés en Afrique, tandis qu'une autre étude comparait les bénéfices et les effets indésirables de l’artésunate-pyronaridine à ceux de l'artésunate-méfloquine chez les adultes et les enfants plus âgés en Afrique et en Asie. Huit autres études ont rapporté la tolérance des médicaments, parmi celles-ci une étude portait sur des femmes enceintes. Une étude a rapporté l'acceptabilité et la faisabilité de l’artésunate-pyronaridine.

Nous avons constaté que l’artésunate-pyronaridine traite efficacement le paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum et qu'elle pourrait être au moins aussi efficace, voire meilleure, que les combinaisons thérapeutiques existantes à base d'artémisinine, bien que les données probantes soient limitées pour les comparaisons avec certaines thérapies combinées (polythérapies) à base d'artémisinine (nous avons une confiance modérée dans les résultats pour l'artéméther-luméfantrine et une confiance faible à modérée pour l'artésunate-amodiaquine et l'artésunate-méfloquine). Nous pensons que l’artésunate-pyronaridine augmente le risque d’avoir des résultats anormaux dans les tests sanguins, suggérant un effet sur le foie. Nous n'avons pas trouvé de données probantes indiquant que ces lésions hépatiques étaient graves ou irréversibles. Nous ne savons pas comment l’artésunate-pyronaridine pourrait affecter les personnes présentant des lésions hépatiques préexistantes.

Des données probantes limitées suggéraient que l’artésunate-pyronaridine était un traitement acceptable, et que la plupart des personnes étaient en mesure de suivre le traitement recommandé. Nous n'avons pas trouvé de données probantes sur le rapport coût-efficacité du médicament.

Quelles sont les limites des données probantes ?

L'âge des personnes concernées a été l'une des principales limites des résultats de la revue, les études incluses ayant principalement recruté des enfants et des adultes plus âgés. Seules 1 054 personnes sur 7 295 étaient des enfants de moins de cinq ans.

Les données probantes sont‐elles à jour ?

Nous avons recherché les études qui avaient été publiées jusqu'au 31 juillet 2024.

Fox T, Otieno JA, Pryce J, Hine P

Est-il sûr d'utiliser des seuils de transfusion (taux d'hémoglobine) inférieurs dans le but de réduire le nombre de transfusions sanguines délivrées ?

4 weeks 1 day ago
Principaux messages

- Les données probantes suggèrent que le fait d'attendre, pour la plupart des adultes et des enfants, que leur numération sanguine soit plus basse (taux d'hémoglobine de 7,0 g/dL à 8,0 g/dL) que plus élevée (9,0 g/dL à 10,0 g/dL) pour procéder à des transfusions sanguines n'entraîne pas de risques plus élevés de décès, de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral, de pneumonie, de thrombose ou d'infection. Donner moins de sang permettrait de réduire les transfusions inutiles, qui présentent des risques.

- Certaines études, plutôt que de se contenter de mesurer le taux d'hémoglobine, testent d'autres moyens de décider si une transfusion est nécessaire, mais il n'est pas possible de dire quels sont les meilleurs tests.

- Les adultes souffrant d'une lésion cérébrale aiguë peuvent avoir une meilleure capacité à marcher ou à prendre soin d'eux-mêmes s'ils reçoivent une transfusion sanguine pour maintenir une numération sanguine élevée. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer notre compréhension des critères de jugement autres que le décès, y compris la qualité de vie, et pour comprendre quelles personnes peuvent bénéficier d'une transfusion à un taux d'hémoglobine plus élevé.

Que se passe-t-il chez les personnes qui ont besoin de transfusions sanguines ?

Les médecins et les personnels professionnels de santé transfusent souvent du sang à des personnes dont la numération sanguine est faible (anémie), en cas d'intervention chirurgicale, de saignement ou de maladie, mais les transfusions ne doivent être effectuées que lorsque l'on sait qu'elles sont utiles. Le sang est une ressource limitée et la transfusion n'est pas sans risque, en particulier pour les personnes vivant dans des pays à faible revenu où les tests de dépistage de virus tels que le VIH ou l'hépatite ne sont pas toujours disponibles.

Que voulions‐nous savoir ?

La « numération sanguine » mesure la quantité d'hémoglobine dans le sang. L'hémoglobine est une protéine qui transporte l'oxygène dans le corps. Une numération sanguine normale est égale ou supérieure à 12 grammes par décilitre (12 g/dL). Nous voulions savoir s'il était prudent de ne pas procéder à des transfusions jusqu'à ce que la numération sanguine atteigne des seuils bas, plutôt que de transfuser lorsque la numération sanguine est plus élevée.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons examiné les résultats d'études qui répartissaient les personnes dans l'un des deux groupes par hasard (par exemple, en tirant à pile ou face). Dans un groupe, les participants ne recevaient des transfusions sanguines que si leur numération sanguine tombait en dessous d'un seuil plus élevé (généralement de 9,0 g/dL à 10,0 g/dL). Dans l'autre groupe, les participants ne recevaient des transfusions que si leur numération sanguine tombait en dessous d'un seuil inférieur (généralement de 7,0 g/dL à 8,0 g/dL). (Le « seuil » est le niveau de numération sanguine qui doit être atteint avant qu'une transfusion ne soit administrée)

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 79 études incluant 31 457 adultes et 2 864 enfants. Les participants suivaient un traitement pour différentes raisons, notamment : chirurgie osseuse (orthopédique), cardiaque ou des vaisseaux sanguins ; soins intensifs ; hémorragie dans l'estomac ou les intestins ; maladies cardiaques ; cancers du sang ; lésions cérébrales et accouchement. Les études ont comparé des seuils de numération sanguine plus ou moins élevés pour l'octroi d'une transfusion sanguine.

Transfusion sanguine

Nous avons constaté que les adultes qui recevaient des transfusions uniquement à des seuils de numération sanguine inférieurs étaient 42 % moins susceptibles de recevoir une transfusion sanguine que ceux qui en recevaient uniquement à des seuils de numération sanguine supérieurs. Les résultats sont similaires pour les enfants, mais le nombre d'études incluant des enfants est beaucoup plus faible.

Décès et événements nocifs

Dans l'ensemble, il n'y a pas eu de différence claire dans le risque de décès dans les 30 jours après avoir reçu ou non une transfusion pour la plupart des participants dans les deux groupes de seuils différents, à l'exception peut-être des personnes souffrant d'hémorragie gastro-intestinale, pour lesquelles le risque de décès était plus faible avec une transfusion administrée à un seuil inférieur.

Il existait également peu ou pas de différence entre les groupes de seuils concernant les critères tels que le nombre d’événements indésirables graves, notamment les infections, les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux et les thromboses

Nous avons constaté que les adultes en état critique souffrant d'une lésion cérébrale aiguë se rétablissaient mieux à long terme (6 à 12 mois) avec une stratégie de transfusion libérale.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La plupart des études ont fourni des données probantes de grande qualité ; elles ont été menées de manière adéquate et ont utilisé des méthodes minimisant les biais susceptibles de rendre incertaine la validité des résultats. Nous sommes confiants dans les données probantes concernant la probabilité de recevoir une transfusion, le décès dans les 30 jours suivant la transfusion, l'infarctus, l'accident vasculaire cérébral et l'infection. Nous avons une confiance modérée dans les données probantes concernant les infections et les thromboses, mais le nombre d’événements liés aux thromboses était plus faible. Le nombre d'études varie selon les pathologies, et des données probantes supplémentaires sont nécessaires dans certains domaines (par exemple, le cancer du sang et la chirurgie vasculaire).

Près de la moitié des études ont fait état de la qualité de vie, mais il a été difficile de comparer les essais et de déterminer si une stratégie était meilleure que l'autre.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Il s'agit d'une mise à jour des travaux publiés précédemment en 2021 ; 31 nouvelles études sont incluses. Les données probantes sont à jour jusqu'en octobre 2024.

Carson JL, Stanworth SJ, Dennis JA, Fergusson DA, Pagano MB, Roubinian NH, Turgeon AF, Valentine S, Trivella M, Dorée C, Hébert PC

Le sémaglutide est-il un traitement efficace pour la perte de poids chez les adultes atteints d'obésité, et provoque-t-il des effets indésirables ?

1 month ago
Principaux messages
  • Les adultes atteints d'obésité perdent plus de poids avec le sémaglutide qu'avec le placebo (un médicament fictif). Cependant, le risque d'événements indésirables est probablement plus élevé qu'avec le placebo après 24 mois. Le sémaglutide ne fait que peu ou pas de différence ou a des effets incertains sur la qualité de vie, les événements cardiovasculaires majeurs et les décès.

  • Le fabricant du sémaglutide a participé à 17 des 18 études incluses, ce qui soulève des inquiétudes quant à la fiabilité des résultats. Il faut davantage de recherches indépendantes portant sur des personnes issues de contextes et de pays différents.

Qu'est-ce que l'obésité ?

L'obésité est une affection de longue durée caractérisée par un excès de graisse corporelle. Elle peut augmenter le risque de problèmes de santé tels que le diabète de type 2, les maladies du cœur et des vaisseaux sanguins (maladies cardiovasculaires) et certains types de cancer. Les taux d'obésité augmentent dans le monde entier, ce qui représente un enjeu majeur pour les personnes et pour les systèmes de santé. La prise en charge de l'obésité implique souvent des changements de mode de vie, tels qu'une alimentation plus saine et être plus actif physiquement. Cependant, de nombreuses personnes trouvent ces changements difficiles à maintenir et les médecins peuvent prescrire des médicaments pour favoriser la perte de poids.

Qu'est-ce que le sémaglutide ?
Le sémaglutide est un médicament qui imite une hormone intestinale naturelle. Il réduit l'appétit, ce qui aide à perdre du poids. Il peut être administré par injection ou par voie orale. Certaines personnes prenant du sémaglutide ressentent des effets indésirables, tels que des nausées ou vomissements, une diarrhée ou une indigestion. D’autres médicaments similaires sont le liraglutide et le tirzépatide.

Que voulions‐nous savoir ?
Nous voulions connaître l'efficacité du sémaglutide à moyen terme (6 à 24 mois) et à long terme (24 mois ou plus) chez les adultes atteints d'obésité. Nous avons examiné ses effets sur la perte de poids, les problèmes de santé liés à l'obésité, les effets indésirables, la qualité de vie et le risque de décès.

Nous n'avons pas examiné ce qui se passe après l'arrêt du traitement par le sémaglutide.

Comment avons-nous procédé ?
Nous avons recherché des études comparant le sémaglutide à un placebo (médicament fictif), à des changements de mode de vie ou à un autre médicament pour la perte de poids chez des personnes atteintes d'obésité. Nous avons comparé et analysé les résultats et évalué notre confiance dans les données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?
Nous avons inclus 18 études portant sur 27 949 personnes, âgées de 41 à 69 ans, qui ont pris du sémaglutide pendant une durée comprise entre 6 mois et 4 ans ou plus. Les études ont principalement eu lieu dans des pays à revenu moyen supérieur ou élevé, et ont principalement porté sur des personnes blanches ou asiatiques. Ces études ont comparé le sémaglutide au placebo, au liraglutide et au tirzépatide. La principale comparaison avec le placebo donne les résultats suivants.

  • À moyen terme (16 études, 10 041 personnes) : comparé au placebo, le sémaglutide entraîne une perte de poids plus importante en pourcentage du poids et amène plus de personnes à perdre 5 % de leur poids. Les personnes pourraient ressentir des effets indésirables légers à modérés avec le sémaglutide, mais ces effets indésirables font probablement peu ou pas de différence pour les personnes qui décident d'arrêter le traitement. Les effets du sémaglutide sur les effets indésirables graves ne sont pas clairs. Le sémaglutide n'améliore probablement pas ou peu la qualité de vie et pourrait ne pas réduire significativement les événements cardiovasculaires majeurs ou les décès.

  • A long terme (2 études, 17 908 personnes) : la perte de poids se poursuit probablement avec le sémaglutide en pourcentage du poids corporel et en nombre de personnes qui perdent 5 % de leur poids corporel. Le sémaglutide n'a probablement que peu ou pas d'effet sur les effets indésirables graves, et nous ne sommes pas sûrs de ses effets sur les effets indésirables légers à modérés. Cependant, ces effets indésirables incitent probablement un plus grand nombre de personnes à arrêter le traitement. Le sémaglutide ne fait probablement que peu ou pas de différence sur la qualité de vie, les événements cardiovasculaires majeurs ou les décès.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes convaincus que les personnes prenant le sémaglutide perdent plus de poids que celles prenant le placebo. Cependant, le fabricant du sémaglutide a participé à la plupart des études, de sorte que notre confiance dans les résultats est limitée. Les pays d'étude et les participants étaient assez similaires, nous ne savons donc pas comment le sémaglutide fonctionne pour des personnes issues de contextes et de pays différents.

Les données probantes sont‐elles à jour ?
Ces données probantes sont à jour au 17 décembre 2024.

Bracchiglione J, Meza N, Franco JVA, Escobar Liquitay CM, Novik A V, Ocara Vargas M, Lazcano G, Poloni D, Rinaldi Langlotz F, Roqué-Figuls M, Munoz SR, Madrid E
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