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Les traitements non médicamenteux aident-ils les adultes atteints d'épilepsie ?

5 days ago
Principaux messages

- Les traitements psycho-comportementaux réduisent probablement légèrement la fréquence des crises, mais nous ne connaissons pas leur effet sur la qualité de vie de la patientèle.
- Les traitements corps-esprit (comme le yoga) pourraient réduire légèrement la fréquence des crises et pourraient avoir peu ou pas d’effet sur la qualité de vie.
- En général, les effets du traitement étaient inconsistants d'une étude à l'autre et la solidité des données probantes variait.

Qu'est-ce que l'épilepsie ?

L'épilepsie est une maladie courante qui affecte le cerveau et provoque des crises. Lors d'une crise, les signaux électriques du cerveau sont soudainement perturbés ou deviennent trop actifs.

Quel est le rôle des traitements non médicamenteux dans l'épilepsie ?

La plupart des personnes atteintes d'épilepsie prennent quotidiennement des médicaments anti-convulsivants pour aider à contrôler les crises. Un tiers des personnes atteintes d'épilepsie ne réagissent pas bien aux médicaments seuls : les crises persistent. Des traitements complémentaires non médicamenteux peuvent aider les personnes atteintes d'épilepsie à gérer les effets mentaux, émotionnels et liés au mode de vie de la maladie. Nous avons divisé ces traitements en six grandes catégories, en fonction du fonctionnement prévu de chaque traitement :

- les traitements psycho-comportementaux, qui visent à modifier le comportement d'une personne ;
- des traitements corps-esprit, tels que la relaxation musculaire et le yoga ;
- les traitements d'autogestion, qui visent à aider les personnes à mieux comprendre et gérer leur maladie ;
- l'exercice physique, tel que l'entraînement cardiovasculaire ou aérobique ;
- des approches de prestation de services dirigées par le personnel infirmier, dans le cadre desquelles le personnel infirmier spécialisé dans l'épilepsie dispense des soins de santé ;
- d'autres méthodes de prestation de services, telles que l'aide aux soins par téléphone ou le soutien d'une équipe pluridisciplinaire.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les traitements de ces catégories étaient meilleurs que les soins standards prodigués aux adultes atteints d’épilepsie pour :

- réduire le nombre de crises d'épilepsie ;
- améliorer leur qualité de vie liée à la santé (QVLS).

Nous voulions également savoir si ces traitements entraînaient des événements indésirables ou nocifs.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant deux types différents de traitements non médicamenteux, ou comparant l'un de ces types d'aide aux soins standards. Nous nous sommes concentrés sur les personnes âgées de 16 ans ou plus. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 36 études portant sur 5 834 personnes atteintes d'épilepsie. Les études ont porté sur différents groupes de personnes : la plupart concernaient des personnes souffrant de n'importe quel type d'épilepsie (26 études) ; six études se concentraient sur les personnes souffrant d'épilepsie sévère ou d'épilepsie ne répondant pas aux médicaments ; et quatre études incluaient des personnes souffrant de problèmes de santé supplémentaires, tels que la dépression ou les difficultés d'apprentissage.

Les études ont été menées à l'échelle mondiale : 21 dans les pays à revenu élevé, sept dans les pays à revenu moyen supérieur et huit dans les pays à revenu moyen inférieur.

Principaux résultats

Fréquence des crises

- Deux études ont montré que les interventions psycho-comportementales sont susceptibles de réduire le nombre de crises dans les six mois suivant le début de l'intervention.
- Les méthodes corps-esprit, telles que la relaxation musculaire ou le yoga, peuvent réduire légèrement la fréquence des crises.
- Trois études ont montré que les méthodes d'autogestion pourraient ne pas réduire le nombre de crises par mois. Cependant, trois autres études ont montré qu'elles sont susceptibles d'aider un plus grand nombre de personnes à ne pas subir de crises. L'effet global reste incertain.
- L’influence de l’exercice physique sur les crises est très incertain.
- Une étude a montré que la prestation de services par le personnel infirmier spécialisé dans l'épilepsie ne réduisait pas la fréquence des crises à court terme.
- Les résultats des autres approches de prestation de services étaient mitigés.

Qualité de vie

- Il est très incertain que les interventions psycho-comportementales améliorent la qualité de vie des personnes.
- Les approches corps-esprit et l'exercice physique pourraient n'avoir que peu ou pas d'incidence sur la qualité de vie des personnes.
- Les méthodes d'autogestion pourraient améliorer légèrement la qualité de vie. Ce bénéfice n'a pas été démontré dans toutes les études.
- Trois études ont montré que l'exercice physique peut n'entraîner aucune différence de qualité de vie à court terme.
- Les méthodes de prestation de services dirigées par le personnel infirmier n’ont probablement pas d’effet sur la qualité de vie.
- Une approche de prestation de services a probablement amélioré certains aspects de la qualité de vie.

Autres critères de jugement

Les données probantes concernant les effets de la connaissance de l'épilepsie, l'utilisation des médicaments, l'état de santé général et les fonctions sociales et psychologiques étaient très limitées. Il est important de noter qu’aucune des interventions n’a entraîné de dommage corporel ni de détérioration du contrôle des crises ou de la qualité de vie.

Quelles sont les limites des données probantes ?

En général, nous avons une confiance faible ou très faible dans de nombreux résultats parce que les études étaient très différentes les unes des autres. Elles ont testé différents types de traitements, ont été menées de différentes manières et dans différents lieux, et ont mesuré différemment la fréquence des crises et la qualité de vie. De nombreuses études étaient de petite taille et présentaient des problèmes de conception ou de présentation des résultats.

La plupart des données probantes concernent les effets à court terme des traitements, jusqu'à six mois. Les données probantes concernant les effets à plus long terme sont très limitées, et nous sommes très incertains quant à ces données. Les résultats de cette revue Cochrane sont complexes. De nombreux résultats ont été mitigés, certains positifs, d'autres négatifs, et avec des données probantes de solidité variable.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en août 2023.

Huang Y, Nevitt SJ, Mayer J, Fleeman N, Hill RA, Doherty AJ, Wilson N, Boland P, Clegg AJ, Bilsborough H, Williams EJ, Maden M, Shaw EJ, Tudur Smith C, Kelly R, Marson AG

Quels sont les bénéfices et risques des différentes techniques de stimulation des points du poignet PC6 pour prévenir les nausées et les vomissements après une opération ?

5 days ago
Principaux messages
  • Les techniques de stimulation des points PC6, qu'elles soient invasives (comme l'acupuncture à l'aiguille) ou non-invasives (comme les bracelets d'acupression), lorsqu'elles sont utilisées en combinaison avec des médicaments antiémétiques, pourraient réduire la probabilité de nausées et de vomissements après une intervention chirurgicale par rapport aux traitements factices (tels qu'un dispositif placé sur un autre point que le point PC6, une imitation de la stimulation du point PC6, ou l'utilisation de médicaments antiémétiques placebo (médicament factice, par exemple une solution saline)).

  • La combinaison de techniques non invasives de stimulation du point PC6 avec des médicaments antiémétiques réduit probablement la nécessité d'une thérapie médicamenteuse supplémentaire par la suite. Cependant, nous ne sommes pas certains des effets secondaires mineurs des techniques de stimulation des points PC6 du poignet, car ils n'ont pas été fréquemment signalés.

  • D'autres études de qualité sont nécessaires pour étudier l'utilisation combinée des techniques de stimulation du point PC6 et des médicaments antiémétiques chez les enfants et dans les pays à faible revenu.

Qu'est-ce que les nausées et vomissements postopératoires et comment sont-ils traités ?

Les nausées et les vomissements sont deux des effets indésirables les plus courants (touchant jusqu'à 80 % de cette patientèle) à la suite d'une intervention chirurgicale ou d'une anesthésie générale (thérapie médicamenteuse qui provoque l'inconscience et l'insensibilité à la douleur pendant les opérations). Des médicaments antiémétiques sont administrés pour aider à prévenir ces symptômes, mais ils ne sont que partiellement efficaces. Certains antiémétiques pourraient provoquer des effets secondaires, tels que la somnolence, les maux de tête ou l’infection de plaies. Pour certaines personnes, le fait de souffrir de nausées ou de vomissements en dépit d'un traitement antiémétique peut entraîner des séjours hospitaliers plus longs, potentiellement accompagnés d'autres complications. La stimulation du point d'acupuncture du poignet connu sous le nom de PC6 (Neiguan) est une méthode alternative qui peut aider à soulager les nausées et les vomissements avec moins d'effets secondaires que les antiémétiques traditionnels.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons cherché à déterminer combien de personnes ayant reçu une stimulation du point PC6 au poignet ont souffert de nausées et de vomissements postopératoires, et s'il y a eu des effets indésirables. En outre, nous avons cherché à savoir si les techniques de stimulation des points PC6, les antiémétiques ou les deux étaient plus efficaces que les traitements factices, et quelle technique de stimulation s'avérait la plus efficace.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études dans lesquelles les participants étaient assignés de manière aléatoire à recevoir une stimulation du point PC6 au poignet avec ou sans antiémétique, tout en s'assurant que les participants ne savaient pas s'ils recevaient une stimulation active ou inactive du point PC6, un autre antiémétique ou une injection de solution saline. Les études portant sur d'autres points d'acupuncture en conjonction avec le poignet PC6 (Neiguan) ont été exclues. Nous avons comparé les résultats directs (issus de comparaisons directes) et indirects (issus de comparaisons liées à un traitement commun) de diverses techniques de stimulation du PC6 du poignet avec ou sans antiémétiques et nous avons évalué notre confiance dans les données probantes en fonction de la qualité des méthodes des études et du nombre de participants.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 77 études portant sur 9 847 personnes exposées au risque de nausées et de vomissements postopératoires, depuis le réveil après l'intervention chirurgicale (sous anesthésie locale ou générale) jusqu'à la sortie de l'hôpital. La plupart des études se sont concentrées sur une population adulte issue de pays à revenus moyens ou élevés.

  • Les techniques invasives du PC6 (comme l'acupuncture à l'aiguille) et les techniques non invasives du PC6 (comme les bandes d'acupression) pourraient réduire les nausées et les vomissements postopératoires (135 à 247 personnes en moins pour 1000).

  • La combinaison des techniques invasives PC6 et des antiémétiques pourrait entraîner une réduction modérée à importante des nausées et vomissements postopératoires (203 à 383 personnes en moins pour 1000).

  • Les techniques non-invasives de stimulation des points du PC6 associées à des antiémétiques réduisent probablement la nécessité d'un traitement médicamenteux supplémentaire en cas d'échec de la prévention initiale (180 personnes de moins pour 1000).

  • Aucune des études incluses n'a fait état de complications graves ou de séquelles à long terme. Des effets secondaires mineurs transitoires (tels que des irritations cutanées, des cloques, des rougeurs et des douleurs) pourraient survenir lors de la stimulation du point PC6 ; cependant, nous n'avons qu'une confiance très limitée dans ces résultats.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes est généralement faible en raison de plusieurs facteurs : la variabilité de la qualité des études, la diversité des populations chirurgicales, les différences dans la durée des traitements examinés et dans le calendrier d'évaluation des nausées et vomissements postopératoires. De nombreuses études n'ont pas systématiquement recueilli ou signalé les effets indésirables. Les résultats issus de recherches supplémentaires bien conçues, menées dans des pays à faible revenu et auprès d'enfants pourraient éventuellement modifier les résultats de cette revue.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour notre précédente revue publiée en 2015. Les données probantes sont à jour en juin 2025.

Lee A, Zhang JZ, Xie J, Cheng V, Wong MKH, Yau DKW

Quels sont les bénéfices et risques des immunoglobulines pour les personnes atteintes de myasthénie grave ?

5 days ago
Principaux messages
  • L'immunoglobuline intraveineuse - un traitement à base d'anticorps de donneurs - peut légèrement améliorer les symptômes et la capacité à effectuer des activités quotidiennes chez les personnes atteintes de myasthénie grave, une maladie dans laquelle le système immunitaire (les défenses de l'organisme) attaque la communication entre les nerfs et les muscles, provoquant une faiblesse. Toutefois, les effets peuvent ne pas être suffisamment importants pour que la patientèle concernée s'en préoccupe.

  • Par rapport à l'échange de plasma (une procédure qui filtre les anticorps nocifs du sang), l'immunoglobuline intraveineuse pourrait être moins bénéfique pour l'amélioration des symptômes et pourrait prolonger le séjour à l'hôpital, mais nous ne sommes pas confiants dans les données probantes pour ces résultats.

  • L'immunoglobuline intraveineuse provoque probablement des maux de tête chez un tiers de la patientèle concernée et peut entraîner une dégradation des globules rouges, mais il n'est pas certain que cela fasse une réelle différence pour la santé de cette patientèle.

  • Pour de nombreux résultats, nous n'avons que peu ou pas confiance dans les données probantes en raison du manque de données et de la qualité des études, ce qui souligne la nécessité de mener d'autres études bien planifiées.

Qu'est-ce que la myasthénie grave ?

La myasthénie grave est une maladie rare dans laquelle le système immunitaire attaque la communication entre les nerfs et les muscles, ce qui provoque une faiblesse. Elle affecte souvent les muscles utilisés pour le mouvement des yeux, les expressions faciales et la déglutition, ce qui peut réduire la qualité de vie et, dans certains cas, augmenter le risque de décès.

Comment la myasthénie est-elle traitée ?

Le traitement de la myasthénie grave est personnalisé et commence souvent par des médicaments qui aident les nerfs à envoyer des signaux aux muscles de manière plus efficace. Les autres traitements peuvent comprendre des médicaments qui réduisent l'activité du système immunitaire, des traitements immunitaires ciblés, l'ablation chirurgicale du thymus, des échanges de plasma ou des immunoglobulines.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si l'immunoglobuline administrée par voie veineuse (appelée immunoglobuline intraveineuse ou IgIV) ou sous la peau (appelée immunoglobuline sous-cutanée) apporte plus de bénéfice que d'autres traitements, tels que l'échange de plasma, les corticostéroïdes ou le placebo (un traitement factice), en réduisant les symptômes de la maladie évalués par le médecin et en améliorant la capacité de la patientèle à mener à bien ses activités quotidiennes. Nous avons également cherché à savoir si l'immunoglobuline affectait la durée du séjour à l'hôpital, entraînait des hospitalisations liées à la myasthénie grave et provoquait des effets indésirables spécifiques liés au traitement, tels que l'hypotension (baisse de la tension artérielle), les maux de tête ou la dégradation des globules rouges.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant l'immunoglobuline à d'autres traitements chez des personnes présentant toujours des symptômes malgré l'administration d'autres thérapies, y compris uniquement celles qui répartissaient les personnes de manière aléatoire dans les groupes de traitement.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 12 études portant sur 515 personnes, menées en Europe, en Amérique du Nord et en Asie entre 1997 et 2025. Toutes les études ont évalué les IgIV ; aucune étude n'a évalué l'immunoglobuline sous-cutanée.

  • IgIV par rapport au placebo : Les IgIV pourrait améliorer légèrement les symptômes évalués par le médecin et la capacité auto-déclarée à effectuer des activités quotidiennes pendant une période allant jusqu'à six mois, bien que les effets puissent ne pas être suffisamment importants pour importer à la patientèle, mais nous avons peu confiance dans les données probantes. Nous sommes modérément confiants dans le fait que les IgIV provoquent probablement des céphalées chez un tiers de la patientèle. Les IgIV pourraient entraîner une dégradation des globules rouges, mais il n'est pas certain que cela fasse une réelle différence pour la santé de la patientèle, et nous n'avons que très peu confiance dans les données probantes. Il serait possible que les IgIV ne modifient pas la durée du séjour à l'hôpital, mais nous n’avons pas confiance dans les données probantes à ce sujet. Il serait également possible qu'elles n'entraînent pas davantage d'hospitalisations liées à la myasthénie grave, mais là encore, nous n'avons que peu confiance dans les données probantes.

  • IgIV par rapport à l'échange de plasma : Les IgIV pourraient être moins bénéfiques que l'échange de plasma pour améliorer les symptômes évalués par le médecin, mais les deux traitements peuvent améliorer la capacité auto-déclarée à effectuer des activités quotidiennes dans une mesure similaire au cours des deux premières semaines. Cependant, nous ne sommes pas convaincus des données probantes de ces résultats. Les IgIV pourraient également conduire à des séjours hospitaliers plus longs que les échanges de plasma, mais nous n'avons que peu confiance dans les données probantes. Il serait possible que les deux traitements ne diffèrent pas au niveau de leurs effets indésirables, mais là encore, nous ne sommes pas confiants dans les données probantes.

  • IgIV par rapport aux corticostéroïdes : Il serait possible que les IgIV et les corticostéroïdes ne diffèrent pas en ce qui concerne l'amélioration des symptômes évaluée par le médecin au cours des deux premières semaines, mais nous n'avons pas confiance dans les données probantes. Aucune donnée probante n'était disponible pour les autres critères de jugement.

  • IgIV versus immunoglobulines sous-cutanées : aucune étude n'a évalué les immunoglobulines sous-cutanées ni ne les a comparées aux IgIV ou à d'autres traitements.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes a été réduite en raison du nombre limité de données, des préoccupations concernant la manière dont les personnes ont été assignées aux traitements et du fait que de nombreux critères de jugement n'ont été rapportés que par une seule étude. Il n'y avait pas de données probantes évaluant l'immunoglobuline sous-cutanée ou sa comparaison avec l'IgIV ou l'échange de plasma. Nous n'avons pas non plus trouvé de données utilisables pour de nombreux critères de jugement que nous avions prévu d'étudier.

Ces données probantes sont-elles mises à jour ?

La revue est à jour en septembre 2024.

Manolopoulos A, Alzuabi M, Elmashala A, Cashwell J, Murad MH, Naddaf E

Interventions fondées sur les pauses de travail visant à prévenir les symptômes et les troubles musculo-squelettiques chez la population active occupée en bonne santé

5 days ago
Principaux messages
  • Nous n’avons pas trouvé suffisamment de données probantes de bonne qualité nous permettant de tirer des conclusions fiables sur les avantages et les risques des différentes interventions relatives aux pauses de travail pour prévenir les symptômes et troubles musculo-squelettiques (affections qui touchent les os, les articulations, les muscles et les tissus conjonctifs) chez les travailleurs et travailleuses (population active occupée) en bonne santé.

  • Une étude a montré que des pauses supplémentaires permettaient de réduire l’intensité des douleurs dorsales musculo-squelettiques chez les personnes employées de bureau, contrairement à l’absence de pauses supplémentaires, mais les données probantes sont très incertaines.

  • Des études plus larges sont nécessaires afin de fournir de meilleures estimations des avantages et des risques potentiels des différentes interventions sur les pauses de travail visant à prévenir les symptômes et les troubles musculo-squelettiques. De futures études devraient également prendre en compte les personnes qui occupent des emplois autres que ceux de bureau.

Les troubles musculo-squelettiques liés au travail : qu’est-ce que c’est ?

Les troubles musculo-squelettiques liés au travail regroupent un ensemble d’affections qui touchent les os, les articulations, les muscles et les tissus conjonctifs. Ils constituent un problème majeur pour la population ayant un emploi et pour la société dans son ensemble. Le nombre de travailleurs et travailleuses souffrant de troubles musculo-squelettiques liés au travail est élevé. Par exemple, au Royaume-Uni, on estime qu’entre 2021 et 2022 les troubles musculo-squelettiques représentaient environ 27 % de toutes les maladies liées au travail et entraînaient 6,6 millions de journées de travail perdues.

Comment les interventions liées aux pauses de travail peuvent-elles contribuer à prévenir les troubles musculo-squelettiques ?

Rester assis ou debout dans une même position durant une longue période constitue un facteur de risque de développement de troubles musculo-squelettiques liés au travail. Des horaires de pauses de travail différents sont susceptibles d’interrompre ou de réduire les longues périodes de travail répétitif ou monotone au cours desquelles les travailleurs et travailleuses peuvent adopter des postures statiques ou inconfortables. La durée de la pause et le fait qu’elle soit active (par exemple, effectuer une activité mentale ou physique ciblée) ou passive pourraient également être des facteurs importants. Plusieurs études ont été menées afin de déterminer si la modification du rythme des pauses, de leur durée ou de leur contenu peut contribuer à réduire le risque de développer des troubles musculo-squelettiques.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer si différentes fréquence, durée et type de pauses pouvaient prévenir les symptômes et les troubles musculo-squelettiques liés au travail chez les travailleurs et travailleuses en bonne santé, en comparaison aux horaires habituels des pauses. Nous avons considéré les travailleurs et travailleuses comme étant en bonne santé lorsqu’il n’y avait aucun trouble musculo-squelettique au moment de l’inscription à l’étude.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons effectué des recherches dans les bases de données médicales jusqu’au 31 mai 2024 afin de recenser des études dans lesquelles les participants ont été aléatoirement répartis dans différents groupes pour étudier les interventions sur les pauses de travail visant à prévenir les troubles musculo-squelettiques liés au travail. Nous avons utilisé un système connu sous le nom de GRADE pour juger de la fiabilité des données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons découvert neuf études portant sur un total de 626 travailleurs et travailleuses, dont quasiment uniquement des personnes ayant un emploi de bureau (98 %). La majorité de ces 626 personnes étaient des femmes (au moins 75 %). La durée des interventions variaient entre un jour et six mois.

Effet des différentes fréquences des pauses de travail

Sept des neuf études ont évalué différentes fréquences de pauses de travail. Il pourrait y avoir peu ou pas de différence entre les pauses supplémentaires et l’absence de ces dernières concernant leur effet sur l’apparition de nouvelles douleurs musculo-squelettiques ou sur l’intensité de la gêne causée par ces derniers, mais les données probantes sont très incertaines. Cependant, les pauses supplémentaires pourraient réduire l’intensité des douleurs dorsales musculo-squelettiques par rapport à l’absence de pauses supplémentaires, bien que les données probantes soient très incertaines.

Le fait d’accorder des pauses supplémentaires plus souvent (fréquence plus élevée) ou moins souvent (fréquence plus faible) pourrait avoir peu ou pas d’effet sur l’intensité de la gêne musculo-squelettique. Les données sont cependant très incertaines.

Effet des différents types de pauses de travail

Trois des neuf études ont évalué différents types de pauses de travail. Les pauses de travail actives (par exemple une activité physique de faible intensité comme des étirements) ou les pauses de travail cognitives (par exemple une activité mentale telle que la relaxation ou la pleine conscience) pourraient avoir peu ou pas d’effet sur l'intensité de la fatigue musculo-squelettique, contrairement aux pauses de travail passives, mais les données probantes sont très incertaines. De même, les pauses actives pourraient avoir peu ou pas d'effet sur l’intensité de la fatigue musculo-squelettique par rapport aux pauses de travail cognitives, mais les données probantes sont très incertaines.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes est très faible. Il y a trois raisons principales à cela : les études étaient limitées ; les études présentaient le contenu de la pause de travail aux travailleurs et travailleuses de différentes manières ; et les principaux critères de jugement reposaient sur les auto-déclarations des participants aux études. Il est donc nécessaire de mener des études de haute qualité, avec des effectifs plus importants afin d’évaluer les effets des différentes interventions relatives aux pauses de travail. De telles études pourraient permettre de mieux comprendre les avantages potentiels de la variation du rythme, de la durée ou du contenu des pauses pour les emplois nécessitant des mouvements répétitifs, ainsi que les risques éventuels liés à ces interventions. Les études que nous avons trouvées portaient sur des adultes ayant un emploi de bureau ; dans les futures études, les interventions sur les pauses de travail devraient prendre en compte les personnes exerçant d’autres types d’emplois. De futures études pourraient également déterminer si la combinaison des pauses de travail avec d'autres interventions, telles que la sensibilisation ou les conseils en matière d’ergonomie (c’est-à-dire la conception de l’environnement de travail et des tâches en fonction des besoins individuels du travailleur ou de la travailleuse), peut contribuer à la prévention du développement de troubles musculo-squelettiques liés au travail.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue est une mise à jour de notre précédente revue, publiée en 2019. Les données probantes sont basées sur des recherches effectuées jusqu’en mai 2024.

Luger T, Ferenchak SA, Rieger MA, Steinhilber B

Progestatifs (hormones sexuelles synthétiques) pour symptômes douloureux liés à l’endométriose

5 days 13 hours ago
Principaux messages

• Les progestatifs (hormones sexuelles synthétiques) administrés par voie orale réduisent probablement mieux les symptômes douloureux liés à l’endométriose qu’un placebo (traitement factice). L’ampleur de la réduction des symptômes douloureux par les progestatifs dépend du type de douleur et de la durée du traitement. Les comparaisons entre les progestatifs oraux et d’autres stratégies de traitement hormonal montrent des résultats peu concluants concernant la douleur globale, la douleur pelvienne, des règles douloureuses et les rapports sexuels douloureux.

• Les comparaisons entre les progestatifs à action prolongée (injectables à longue durée d’action) et les contraceptifs oraux, la thérapie par hormone de libération de la gonadotrophine (GnRH) (agonistes et antagonistes, qui agissent en réduisant les niveaux d’œstrogènes et de progestérone), le dispositif intra-utérin à libération de lévonorgestrel (un petit dispositif inséré dans l’utérus qui libère le progestatif lévonorgestrel) et l’implant contraceptif à l’étonogestrel (un petit bâtonnet en plastique placé sous la peau du bras) montrent des résultats non concluants concernant la douleur globale, la douleur pelvienne, les règles douloureuses et les rapports sexuels douloureux. Les progestatifs à action prolongée entraînent probablement moins d’effets indésirables que les agonistes de la GnRH. Aucune différence claire concernant les effets indésirables n’a été observée lorsque les progestatifs à action prolongée ont été comparés à d’autres traitements.

• Malgré ses limites, cette revue souligne la nécessité de réaliser des recherches supplémentaires sur le traitement de l’endométriose.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L'endométriose est une maladie caractérisée par le développement de tissus similaires à la muqueuse utérine dans d’autres parties du corps. Elle touche 5 à 10 % des femmes en âge de procréer et un nombre inconnu de personnes de genres divers. L’endométriose provoque souvent des douleurs, en particulier pendant les règles. Les pilules, injections ou implants hormonaux, appelés progestatifs, font l’objet d’études en tant que traitements. Ils pourraient réduire les croissances cachées de l’endométriose.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître l’efficacité des progestatifs chez les personnes atteintes d’endométriose. Plus précisément, nous nous sommes intéressés à l’effet des progestatifs sur la douleur, la qualité de vie et la satisfaction de la patientèle. Nous voulions également savoir si les progestatifs avaient des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études ayant évalué les progestatifs par rapport à un placebo (traitement factice) ou à d’autres médicaments chez des personnes souffrant d’endométriose symptomatique. La sélection des études et leur analyse ont mobilisé plusieurs auteurs de la revue et différents outils.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 33 essais qui ont recruté 5 059 personnes atteintes d’endométriose.

Les résultats suivants sont limités par le petit nombre d’études pour chaque comparaison et chaque critère de jugement.

• Comparés au placebo, les progestatifs oraux réduisent probablement la douleur globale à six mois et la douleur des règles à trois mois.
• Comparés aux contraceptifs oraux et aux agonistes de la GnRH, les progestatifs oraux n’ont pas d’effet évident sur la réduction de la douleur, sur la qualité de vie ou sur les effets indésirables.
• Comparés aux agonistes de la GnRH, les progestatifs à action prolongée réduisent les douleurs menstruelles, mais pourraient avoir peu ou pas d’effet sur les douleurs pelviennes après six mois. Le risque d’effets indésirables est probablement plus faible avec les progestatifs à action prolongée qu’avec les agonistes de la GnRH.
• Comparés aux antagonistes de la GnRH, les progestatifs à action prolongée pourraient avoir peu ou pas d’effet sur la réduction de la douleur ni sur le risque d’effets indésirables. Cependant, les personnes recevant des progestatifs à action prolongée sont probablement plus susceptibles de se retirer de ces études en raison d’effets indésirables.
• L’effet des progestatifs à action prolongée comparés à l’implant d’étonogestrel sur la douleur, la satisfaction de la patientèle et les effets indésirables reste incertain.

Les résultats suggèrent une efficacité variable des différents progestatifs sur les symptômes de l’endométriose, soulignant la nécessité de poursuivre les recherches.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Seules quelques études étaient disponibles pour chaque groupe de comparaison. De nombreuses études comptaient peu de personnes d’endométriose. Des études plus larges, incluant davantage de personnes, sont nécessaires pour déterminer si ces résultats sont concluants.

Dans quelle mesure les données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu’au 29 octobre 2024.

Chen I, Kives S, Zakhari A, Nguyen DB, Goldberg HR, Choudhry AJ, Le A-L, Kowalczewski E, Schroll JBennekou

Quels sont les bénéfices et risques du conditionnement ischémique à distance (interrompre brièvement puis rétablir le flux sanguin) pour la prévention et le traitement des AVC ?

6 days 2 hours ago
Principaux messages
  • Le conditionnement ischémique à distance (interrompre brièvement puis rétablir le flux sanguin) réduit probablement le risque de survenue d'un nouvel accident vasculaire cérébral et pourrait aider les personnes à récupérer leurs fonctions cérébrales et leurs capacités quotidiennes de manière plus efficace qu'un traitement simulé ou standard. Le conditionnement ischémique à distance est considéré comme une option de traitement peu coûteuse, accessible et non invasive, bien qu'elle puisse avoir certains effets indésirables.

  • La plupart des études incluses dans cette revue comptaient peu de participants et ont eu lieu en Chine. Nous avons besoin d'études plus importantes et mieux planifiées pour tirer des conclusions définitives sur les bénéfices et les risques à long terme du conditionnement ischémique à distance.

Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral ischémique ?

L'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique est le type d'AVC le plus fréquent. Il survient lorsqu'un caillot sanguin bloque une artère qui apporte le sang au cerveau. Ce blocage interrompt l'apport en oxygène et en nutriments à une partie du cerveau. Sans cet apport sanguin, les cellules cérébrales de cette zone sont endommagées et commencent à mourir.

Qu'est-ce que le conditionnement ischémique à distance ?

Le conditionnement ischémique à distance (CID) consiste à interrompre brièvement et de manière répétée, puis à rétablir le flux sanguin dans un membre (un bras ou une jambe) à l'aide d'un brassard de pression artérielle. L'objectif est de « conditionner » le membre et de déclencher les défenses naturelles du corps pour protéger les autres organes.

Quels sont les bénéfices de l'utilisation du conditionnement ischémique à distance chez les personnes ayant subi un AVC ischémique ?

Des études ont montré que pour les personnes ayant subi un AVC et recevant des soins médicaux standards, l'ajout du CID peut réduire la quantité de tissu cérébral endommagé par l'AVC, améliorer la récupération des fonctions quotidiennes, aider à prévenir un autre AVC et réduire les problèmes de la mémoire et des fonctions cognitives.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions évaluer les bénéfices et risques du CID chez les personnes ayant subi un AVC ischémique et qui suivent différents traitements, notamment le traitement médical standard, la thrombolyse intraveineuse (traitement visant à dissoudre le caillot) ou la thrombectomie mécanique (procédure visant à retirer les caillots). Plus précisément, nous voulions savoir si le CID était meilleur que le traitement simulé ou standard pour améliorer :

  • le risque de mortalité ;

  • le risque de survenue d’un nouvel AVC ;

  • la probabilité d'une excellente récupération (un score sur l'échelle de Rankin modifiée (mRS) de 0 à 1) ;

  • la probabilité de pouvoir vivre de manière autonome (score mRS de 0 à 2) ;

  • le risque d'hémorragie cérébrale ;

  • les troubles des fonctions cérébrales ;

  • le risque de problèmes cardiaques majeurs.

Nous voulions également savoir si le CID avait des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant les bénéfices et risques du conditionnement ischémique à distance chez les personnes ayant subi un AVC ischémique. Nous avons ensuite comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et la taille des échantillons.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 21 études portant sur 7 687 personnes. Les études ont eu lieu en Chine, au Danemark, en France, au Royaume-Uni et en Roumanie, et ont été publiées entre 2012 et 2025.

Seize études incluant 6 828 participants suggèrent que le CID, comparé à un traitement simulé ou à l'absence de traitement, entraîne probablement une légère réduction du risque de subir un nouvel AVC. Environ la moitié des études ont mesuré le niveau d'autonomie des participants à l'aide de l'échelle mRS et ont mesuré l'évolution des fonctions cérébrales à l'aide de l'échelle NIHSS (National Institutes of Health Stroke Scale). Le CID pourrait entraîner une légère augmentation du nombre de personnes ayant une excellente récupération, mais n'aurait que peu ou pas d'effet sur le nombre de personnes capables de vivre de manière autonome. En outre, la CID pourrait entraîner une légère amélioration des troubles de la fonction cérébrale, mais les données probantes sont très incertaines. Il pourrait y avoir peu ou pas de différence entre le CID et le traitement simulé ou standard concernant le risque d'hémorragie cérébrale et de problèmes cardiaques majeurs, et le CID n'augmente probablement pas le risque de décès. Cependant, le CID pourrait avoir des effets indésirables tels que des douleurs au bras, des rougeurs ou des gonflements.

Nous avons également identifié 21 études en cours que nous prévoyons d'ajouter à la prochaine version de notre revue.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes est de modérée à très faible pour plusieurs raisons. La plupart des études comptaient peu de participants et plus de la moitié des études ont été réalisées en Chine, ce qui signifie que les résultats de notre revue pourraient ne pas s'appliquer à des personnes vivant dans d'autres parties du monde. Certaines études incluaient des personnes ayant reçu un traitement de dissolution du caillot (thrombolyse) et d'autres non, et nous n'avons pas pu séparer les résultats pour ces deux groupes. Ce mélange de patients pourrait avoir affecté notre analyse globale. Enfin, nous n'avons pas séparé les résultats dans notre analyse en fonction du type de groupe de comparaison utilisé (traitement simulé ou standard). Cela signifie qu'il est difficile de savoir si l'effet de traitement que nous avons constaté a été influencé par le type de comparaison.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

La revue est valable jusqu'au 11 mars 2025.

Qiao Y, Hui W, Li S, Ding Y, Ji X, Zhao W

Que sait-on des bénéfices du contact peau à peau immédiat ou précoce pour les mères et leurs bébés ?

6 days 2 hours ago
Principaux messages
  • Les mères qui ont un contact peau à peau avec leur bébé dans l'heure qui suit la naissance ont probablement plus de chances de l'allaiter exclusivement jusqu'à un mois plus tard et de six semaines à six mois plus tard.

  • Le contact peau à peau entre la mère et le nouveau-né aide probablement ce dernier à s'adapter à la vie extra-utérine en maintenant sa température corporelle stable et en augmentant son taux de sucre (glycémie) dans le sang. Il pourrait également améliorer la respiration et le rythme cardiaque.

  • Le contact peau à peau peut n'entraîner qu'une différence minime, voire nulle, dans le temps écoulé jusqu'à la délivrance du placenta. L'effet sur la perte de sang de la mère après un accouchement par voie basse (vaginale) n'est pas clair.

De quoi est-il question ?

Les principaux groupes de santé mondiaux, tels que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), conseillent de placer le nouveau-né directement sur la peau nue de sa mère, juste après la naissance. Le bébé doit être nu et rester en contact sans interruption pendant au moins une heure, idéalement jusqu'à la fin de la première tétée. C'est ce qu'on appelle le contact peau à peau. Cependant, dans de nombreux contextes, il est courant de séparer les nouveau-nés de leur mère, de les envelopper ou de les habiller, ou de les placer dans des berceaux ouverts ou sous des chauffages radiants. Le contact peau à peau est moins fréquent dans les pays à faible revenu et dans les pays à revenu moyen inférieur. Parce que cette pratique peut aider les mères à allaiter, des taux plus faibles de contact peau à peau pourraient être l'une des raisons pour lesquelles les niveaux d'allaitement varient entre les nations ayant des niveaux de revenus différents.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions mieux comprendre comment le contact peau à peau à la naissance affecte la durée et l'exclusivité de l'allaitement, ainsi que la transition du bébé vers la vie hors de l'utérus. Plus précisément, nous voulions savoir si le contact peau à peau était plus efficace que le contact standard pour améliorer :

  • l'allaitement maternel exclusif ;

  • la température corporelle du nourrisson ;

  • les niveaux de sucre (glycémie) dans le sang des nourrissons ;

  • la respiration et le rythme cardiaque du nourrisson ;

  • le temps nécessaire à la délivrance du placenta ;

  • les saignements maternels après un accouchement par voie basse.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études randomisées sur le contact peau à peau immédiat (commençant moins de 10 minutes après la naissance) et le contact peau à peau précoce (entre 10 minutes et 24 heures après la naissance) dans les principales bases de données. Dans les études randomisées, les participants sont répartis au hasard dans deux groupes ou plus afin de s'assurer que les groupes comparés sont bien similaires. Nous avons résumé les résultats et évalué notre confiance dans leurs conclusions en fonction de facteurs tels que la taille de l'étude et les méthodes utilisées.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 69 études portant sur 7 290 paires mère-enfant. La plupart des études ont comparé le contact peau à peau immédiat (dans les 10 minutes suivant la naissance) aux soins hospitaliers standards pour les femmes ayant accouché à terme et en bonne santé. Dans 15 études, les femmes ont accouché par césarienne et dans 10 études, les bébés étaient en bonne santé mais nés prématurément (à partir de 34 semaines mais avant 37 semaines de grossesse). Trente-deux études ont été menées dans des pays à revenu élevé, 25 dans des pays à revenu moyen supérieur et 12 dans des pays à revenu moyen inférieur, dont l'Inde, le Népal, le Pakistan, le Viêt Nam et la Zambie. Aucune étude n'a été réalisée dans les pays à faible revenu.

Principaux résultats

Les femmes qui ont un contact immédiat peau à peau avec leur nouveau-né sont probablement plus susceptibles d'allaiter exclusivement au sein à la sortie de l'hôpital et jusqu'à un mois après la naissance (12 études, 1 556 paires mère-enfant) et de six semaines à six mois après la naissance (11 études, 1 135 paires mère-enfant).

Les bébés qui ont un contact immédiat peau à peau avec leur mère ont probablement une température corporelle plus élevée 30 minutes à 2,5 heures après la naissance, bien que la différence ne semble pas cliniquement pertinente (11 études, 1 349 nouveau-nés). Le contact peau à peau augmente probablement la glycémie des nourrissons (3 études, 144 nouveau-nés) et peut améliorer leur respiration et leur rythme cardiaque (2 études, 81 nouveau-nés). Le contact peau à peau peut avoir peu ou pas d'effet sur le délai avant la délivrance du placenta (4 études, 450 femmes) ou sur les saignements maternels après un accouchement par voie basse (2 études, 143 femmes), bien que le résultat concernant les saignements maternels soit très incertain.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes modérément confiants dans la plupart des résultats, bien que nous soyons moins confiants dans les résultats concernant la respiration et la fréquence cardiaque et le délai de délivrance du placenta, et que nous ne soyons pas confiants dans le résultat concernant les saignements maternels. Les descriptions et les définitions du contact peau à peau, de l'allaitement, des autres interventions et du contact standard n'étaient pas cohérentes d'une étude à l'autre. En outre, les mères et le personnel savaient quelles mères bénéficiaient d'un contact peau à peau, ce qui aurait pu influencer les résultats. Enfin, de nombreuses études étaient de petite taille, avec moins de 100 femmes et nouveau-nés participants.

Ces données probantes sont-elles mises à jour ?

Cette revue met à jour notre revue précédente. Les données probantes sont valables jusqu'au 22 mars 2024.

Moore ER, Brimdyr K, Blair A, Jonas W, Lilliesköld S, Svensson K, Ahmed AH, Bastarache LR, Crenshaw JT, Giugliani ER J, Grady JE, Zakarija-Grkovic I, Haider R, Hill RR, Kagawa MN, Mbalinda SN, Stevens J, Takahashi Y, Cadwell K

Quels sont les bénéfices et risques des compléments en oméga-3 dans le traitement des atteintes neurologiques périphériques chez les adultes diabétiques ?

1 week 1 day ago
Principaux messages
  • Il existe un nombre très limité d'essais cliniques portant sur les bénéfices et risques des compléments en acides gras oméga-3 dans le traitement des atteintes neurologiques périphériques (lésions des nerfs en dehors du cerveau et de la moelle épinière) liées au diabète.

  • Des études rigoureuses et de plus grande envergure sont nécessaires pour déterminer si les compléments en acides gras oméga-3 peuvent réduire les risques de développer des déficits, tels que la perte de fonctions ou de capacités normales, ou des symptômes associés aux lésions neurologiques périphériques chez les personnes diabétiques.

  • Il pourrait y avoir peu ou pas de différence entre les compléments en acides gras oméga-3 et le placebo (traitement « factice ») quant à l’apparition d'effets secondaires indésirables chez les personnes diabétiques, lorsque le traitement est administré sur une période de six mois. Toutefois, nous sommes très peu confiants de ces résultats.

Qu'est-ce que la polyneuropathie diabétique ?

La polyneuropathie diabétique, aussi appelée polyneuropathie symétrique distale diffuse, est une maladie neurologique qui peut survenir chez les personnes atteintes de diabète. Elle affecte les nerfs qui transmettent les sensations ainsi que les nerfs qui contrôlent les mouvements musculaires. Parmi les symptômes les plus courants figurent des picotements, des sensations de brûlure, des engourdissements et des douleurs aux mains et aux pieds. Cette maladie peut également entraîner une faiblesse musculaire, une perte de réflexes, des plaies ou des ulcères sur les pieds qui cicatrisent mal, ou encore une perte de sensibilité des mains et des pieds, ce qui peut affecter la coordination et la marche.

Comment traiter la polyneuropathie diabétique ?

La polyneuropathie diabétique est actuellement prise en charge par le traitement des symptômes comme la douleur, et par la prévention de nouvelles lésions nerveuses, en contrôlant la glycémie grâce au régime alimentaire, à l'exercice physique et aux médicaments antidiabétiques. Il n'existe actuellement aucun traitement permettant de prévenir, d'inverser ou de guérir efficacement les lésions nerveuses elles-mêmes.

Que voulions‐nous savoir ?

Notre objectif était de déterminer si les compléments oraux en oméga-3 étaient plus efficaces, par rapport à l’administration d’un placebo ou à l'absence de traitement, pour améliorer les déficits et les symptômes associés aux lésions nerveuses chez la patientèle diabétique.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des essais cliniques portant sur l’administration de compléments en oméga-3, en comparaison avec un placebo ou avec l'absence de traitement, chez des adultes diabétiques atteints de polyneuropathie diabétique. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre niveau de confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié deux études auxquelles ont participé au total 87 personnes atteintes de diabète de type 1 ou de type 2. Ces personnes ont reçu pendant six mois soit des compléments en oméga-3 soit un placebo.

Par rapport au traitement par placebo, la prise de compléments en acides gras oméga-3 pendant six mois semblerait avoir peu ou pas d’impact sur l’apparition de déficits liés à la neuropathie périphérique, sur ses symptômes et sur le bien-être de la patientèle. Même s’il ne s'agit pas d'un des critères de jugement principaux de notre revue, nous constatons que les compléments en oméga-3 pourraient améliorer les nerfs de la cornée (la partie transparente et antérieure de l'œil) par rapport au traitement par placebo. Toutefois, cette conclusion se base sur les résultats d'un seul essai clinique, le second essai n'ayant pas évalué ce critère. Par conséquent, nous ne savons pas si ces résultats peuvent être généralisés à l'ensemble des personnes diabétiques, ni dans quelle mesure les bénéfices observés sont cliniquement significatifs.

Les compléments en acides gras oméga-3 sembleraient ne pas entraîner plus d'effets indésirables par rapport au placebo, mais nous sommes très peu confiants de ces résultats.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons peu confiance dans les données probantes, car seuls deux essais cliniques ont évalué les bénéfices et risques d'une supplémentation en oméga-3 dans le traitement des lésions nerveuses chez les adultes diabétiques. De plus, les deux études n'ont porté que sur un petit nombre de participants. Seule une des deux études était disponible sous forme de publication scientifique et fournissait des données sur les mesures d’effet qui nous intéressaient. Des données probantes supplémentaires pourraient bien modifier ces résultats.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en juin 2024.

Britten-Jones AC, Linstrom TA, Makrai E, Singh S, Busija L, MacIsaac RJ, Roberts LJ, Downie LE

Quels sont les bénéfices et risques des probiotiques dans la prévention de la diarrhée à Clostridioides difficile chez les adultes et les enfants recevant des antibiotiques pour quelque raison que ce soit ?

1 week 1 day ago
Principaux messages
  • Chez les personnes qui prennent des antibiotiques, les probiotiques pourraient être efficaces pour prévenir la diarrhée à Clostridioides difficile (DACD) et pourraient réduire le risque de diarrhée associée aux antibiotiques (DAA).

  • Les probiotiques n'entraînent probablement pas de dommages lorsqu'ils sont pris avec un antibiotique, les effets indésirables légers à modérés étant moins nombreux dans le groupe recevant le probiotique que dans le groupe recevant le placebo (traitement factice) ou ne recevant aucun traitement.

  • Chez les personnes qui prennent des antibiotiques et dont le système immunitaire n'est pas affaibli, l'utilisation à court terme de probiotiques pourrait offrir un léger bénéfice et n'est probablement pas dangereuse. Cependant, d'autres études de grande envergure comparant les probiotiques à un placebo chez des personnes présentant un faible risque de DACD sont nécessaires.

Qu'est-ce que la diarrhée à Clostridioides difficile (DACD)  ?

Les antibiotiques figurent parmi les médicaments les plus prescrits à travers le monde. Un traitement antibiotique peut perturber l'équilibre des organismes qui peuplent normalement l'intestin. Cela peut entraîner différents symptômes, notamment la diarrhée. Le C. difficile est un organisme particulièrement dangereux qui peut coloniser et infecter l'intestin si l'équilibre microbien a été perturbé. Les effets de l'infection à C. difficile peuvent varier : certaines personnes ne présentent aucun symptôme, d'autres souffrent de diarrhée, d'une inflammation sévère, d’un cas de mégacôlon (hypertrophie du côlon) ou peuvent même en mourir. La prise en charge est coûteuse et la charge financière sur le système médical est importante.

Que sont les probiotiques ?

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (bactéries ou levures) qui sont bénéfiques pour la santé lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates. Ils contribuent à prévenir les perturbations potentielles de l'équilibre microbien intestinal qui peuvent être causées par l'utilisation d'antibiotiques, ainsi qu’à réduire le risque de développement de bactéries nocives. Les probiotiques sont présents dans les compléments alimentaires ou les yaourts et se trouvent aussi facilement sous forme de gélules vendus dans les magasins de produits diététiques et les supermarchés. En tant « qu’aliments fonctionnels » ou « bonnes bactéries », les probiotiques ont été proposés comme moyen de prévenir et de traiter la DACD.

Que voulions-nous savoir ?

Nous voulions savoir si les probiotiques évitaient le survenue d’une DACD chez les adultes et les enfants recevant une antibiothérapie, et s'ils provoquaient des effets indésirables. Les chercheurs ont effectué des recherches approfondies dans la littérature médicale jusqu'au 3 mars 2025.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant les probiotiques (quelle que soit la souche ou la dose) à un placebo (traitement factice), un traitement préventif alternatif ou à l'absence totale de traitement pour la prévention de la DACD chez les adultes et les enfants recevant une antibiothérapie pour quelque raison que ce soit. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué la fiabilité des données probantes en fonction de facteurs tels que les méthodes d'étude et les tailles des groupes de personnes étudiées.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 47 études portant sur un total de 15 260 adultes et enfants ayant reçu une antibiothérapie accompagnée de probiotiques, évaluant la DACD ou la croissance de C. difficile . Trente-huit études (13 179 participants) ont évalué l'efficacité des probiotiques pour la prévention de la DACD. Nos résultats suggèrent que les probiotiques pourraient entraîner une légère réduction du risque de DACD par rapport au placebo ou à l'absence de traitement.

Les probiotiques pourraient entraîner une légère réduction de la croissance de C. difficile (16 études, 1 302 participants). Trente-sept études (11 911 participants) se sont intéressées aux effets indésirables. Nos résultats démontrent que les probiotiques entraînent probablement une légère réduction du risque de développer des effets indésirables par rapport au placebo ou à l'absence de traitement. Les effets indésirables les plus fréquemment signalés étaient les crampes abdominales, les nausées, la fièvre, les selles molles, les flatulences (gaz) et les troubles du goût ; et ils étaient plus fréquents dans le groupe placebo ou le groupe n’ayant reçu aucun traitement. Quarante études (13 419 participants) ont porté sur la diarrhée associée aux antibiotiques (DAA) : les probiotiques peuvent entraîner une forte réduction du risque de DAA par rapport au placebo ou à l'absence de traitement. Sept études (6 553 participants) portant sur la durée de l’hospitalisation ont montré qu'il n’y aurait que peu ou pas de différence entre les probiotiques et le placebo ou l'absence de traitement.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les études que nous avons examinées ont utilisé différents types de probiotiques, mais elles n'ont pas directement comparé un probiotique à un autre. Ce manque de comparaisons directes fait qu’il est difficile de déterminer quel probiotique est le plus efficace.

Nous avons une confiance modérée à faible dans les données probantes disponibles. Notre confiance est limitée car dans certaines études, des personnes ont quitté l'étude ou n'ont pas été suivies jusqu’au bout ce qui a donné lieu à des informations manquantes. Les deux études les plus importantes de notre analyse n'ont pas démontré de bénéfice clair des probiotiques pour la prévention de la DACD.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 3 mars 2025.

Esmaeilinezhad Z, Ghosh NR, Walsh CM, Steen JP, Burgman AM, Mertz D, Johnston BC

Médicaments pour le traitement des troubles liés à la consommation de cannabis

1 week 1 day ago
Principaux messages

Les recherches actuelles ne permettent pas de déterminer avec certitude les effets des différents médicaments contre les troubles liés à la consommation de cannabis.

Qu'est-ce que le trouble lié à la consommation de cannabis ?

On parle de trouble lié à la consommation de cannabis lorsqu'une personne a du mal à arrêter de consommer du cannabis alors que cela lui cause des problèmes dans la vie, par exemple au niveau de sa santé, de son travail ou de ses relations. La consommation de cannabis est relativement courante et répandue mondialement. La demande de traitement pour les troubles liés à la consommation de cannabis a augmenté dans la plupart des régions du monde. Les mesures prises dans certains pays vers la dépénalisation ou la légalisation de la consommation de cannabis vont probablement faire perdurer cette tendance.

Comment la dépendance au cannabis est-elle traitée ?
  • À l'heure actuelle, les traitements psychologiques sont les seuls traitements recommandés pour le trouble lié à la consommation de cannabis.

  • Il n'existe actuellement aucun médicament spécifiquement destiné au traitement du trouble lié à la consommation de cannabis.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions évaluer quels médicaments sont efficaces et sûrs pour le traitement de la dépendance au cannabis.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché dans de nombreuses bases de données scientifiques des études cliniques portant sur les médicaments destinés à traiter le trouble lié à la consommation de cannabis. Nous avons inclus les études dans lesquelles les participants étaient décrits comme ayant un trouble de la consommation de cannabis. Nous avons inclus des études dans lesquelles les personnes ont été réparties de manière aléatoire dans l'un des deux groupes de traitement ou plus. Nous avons évalué la qualité méthodologique des études pour nous faire une idée de la confiance que nous pouvions accorder à leurs résultats. Pour l'analyse, nous avons regroupé les études en fonction du type de médicament utilisé.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 37 essais contrôlés randomisés impliquant 3 201 participants.

L'âge moyen des participants aux études portant sur des adultes allait de 22 à 41 ans, tandis que quatre autres études ne portaient que sur des jeunes. Dans la plupart des études (32), les participants étaient essentiellement des hommes. La plupart des études ont recruté des participants dépendants au cannabis dans la population générale. Cinq études se sont concentrées sur des participants ayant un trouble de santé mental en plus d’être dépendants au cannabis. Ces troubles sont la dépression (2 études), le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (2 études) et le trouble bipolaire (1 étude). La plupart des études (29) ont été réalisées aux États-Unis, quatre en Australie, deux en Israël, une au Canada et une au Royaume-Uni.

Les études ont testé un large éventail de médicaments visant à réduire les symptômes du sevrage du cannabis et à favoriser l'arrêt ou la réduction de la consommation de cannabis, notamment : des préparations à base de cannabinoïdes contenant du Δ9-tétrahydrocannabinol (THC, le principal composant du cannabis ayant des propriétés psychoactives) ; du cannabidiol (CBD, un composé du cannabis qui ne produit pas d'effet euphorisant) ; des médicaments appartenant à la classe des « anticonvulsivants et stabilisateurs de l'humeur » (médicaments destinés à prévenir les crises et à traiter l'épilepsie) ; la N-acétylcystéine (médicament utilisé pour traiter les troubles respiratoires et l'empoisonnement au paracétamol) ; l'hormone ocytocine et un médicament appelé PF-04457845 (qui affecte la manière dont les cannabinoïdes sont décomposés dans l'organisme). Dans la plupart des études, l'effet de ces médicaments a été comparé au placebo (un traitement fictif qui ressemble au médicament actif mais qui ne contient aucun ingrédient actif).

Onze études ont reçu des médicaments de la part de sociétés de fabrication, et aucune n'a été financée par des sociétés pharmaceutiques. Trois études n'ont pas fait état de leur financement ou celui-ci n'était pas clair.

Principaux résultats

Pour l'arrêt de la consommation de cannabis à la fin du traitement, les préparations à base de THC, le CBD, la N-acétylcystéine, l'ocytocine et le PF-04457845 sont probablement inefficaces, et nous ne sommes pas certains de l'effet des anticonvulsivants et des stabilisateurs de l'humeur.

Pour compléter le traitement, le CBD, les anticonvulsivants et les stabilisateurs de l'humeur, la N-acétylcystéine et le PF-04457845 pourraient ne pas être efficaces, et nous ne sommes pas certains de l'effet des préparations à base de THC.

Les préparations à base de THC, le cannabidiol, la N-acétylcystéine et le PF-04457845 ne sont probablement pas plus susceptibles de provoquer des effets secondaires (par exemple, des maux de tête, des nausées ou des troubles du sommeil) qu’un placebo. Les participants traités avec des anticonvulsivants et des stabilisateurs de l'humeur sont plus susceptibles de mettre fin à l'étude plus tôt que ceux traités avec un placebo. Aucun des médicaments testés n'a augmenté la probabilité d'effets secondaires graves (c'est-à-dire nécessitant des soins médicaux).

Quelles sont les limites des données probantes ?

La qualité des données probantes pour moins d’un tiers des critères de cette revue était modérée (30 %), et pour certains elle était faible (37 %) ou très faible (31 %). Cela s'explique par le fait qu'il n'existe que quelques études pour chaque médicament (entre une et sept). Chaque étude portait sur un petit nombre de participants, il y avait des incohérences dans les résultats des études (certaines ont trouvé un effet bénéfique de l'intervention et d'autres n'ont trouvé aucun effet ou des effets néfastes), et il y avait un risque de biais dû à l'abandon du traitement par les participants à l'étude.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue est une mise à jour d'une revue précédente. Les données probantes sont à jour jusqu'en mai 2024.

Spiga F, Parkhouse T, Tang VM., Savović J, Le Foll B, Nielsen S

Quels sont les modèles de soins du diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents dans les pays à revenu faible et intermédiaire ?

1 week 4 days ago
Principaux messages

- La prise en charge des enfants et des adolescents atteints de diabète de type 1 (DT1) dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) est difficile en raison des ressources limitées et de l'accès limité au traitement.

- De nombreux pays ont mis en œuvre des modèles de soins pour le DT1 soutenus par des initiatives internationales, mais plusieurs obstacles, tels que les contraintes financières et le manque de soins complets, persistent.

- Des efforts soutenus sont nécessaires pour garantir que les jeunes atteints de DT1 reçoivent des soins cohérents et efficaces afin d'améliorer leur qualité de vie et leurs résultats de santé.

Qu'est-ce que le diabète de type 1 (DT1) ?

Le DT1 est une maladie chronique dans laquelle l'organisme ne peut pas produire d'insuline, une hormone nécessaire pour réguler le taux de sucre dans le sang. Sans une prise en charge adéquate, le DT1 peut entraîner des complications graves, notamment la cécité et l'insuffisance rénale, ainsi qu'un risque de décès prématuré.

Comment le DT1 est-il traité ?

Le DT1 se traite par des injections d’insuline, la surveillance régulière de la glycémie et l'adaptation du mode de vie, notamment du régime alimentaire et de l'activité physique. Les soins complets comprennent l'accès aux médicaments, l'éducation sur le diabète et le soutien des professionnels de santé.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons cherché à explorer et à résumer la manière dont les soins pour le DT1 chez les enfants et les adolescents (jusqu'à 18 ans) sont organisés et dispensés dans les PRFI, en nous concentrant sur des aspects tels que la composition des équipes de soins, l'accès au traitement et au soutien pour l'autogestion.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons réalisé une scoping review (revue exploratoire) des études décrivant les modèles de soins pour le DT1 chez les enfants et les adolescents dans les PRFI. Nous avons analysé les données de 40 études sur 19 pays dans six régions de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) afin d'identifier les pratiques et les défis communs.

Qu’avons-nous trouvé ?

Les modèles de soins varient considérablement d'un pays à l'autre et d'une région à l'autre.

- Afrique : des programmes au Cameroun, au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda ont permis d'améliorer les infrastructures et de fournir gratuitement de l'insuline, du matériel de contrôle de la glycémie et de l'éducation. Cependant, les défis financiers et logistiques ont persisté.

- Amériques : le Brésil et Cuba se sont concentrés sur la réduction des complications et l'amélioration du soutien psychosocial, mais les résultats sur la santé de la patientèle n'ont pas été documentés.

- Asie du Sud-Est : le Bangladesh, l'Inde, le Myanmar, le Sri Lanka et la Thaïlande ont mis en œuvre des modèles de soins soutenus par des initiatives internationales. Toutefois, des obstacles financiers subsistent.

- L'Europe : le Kazakhstan et la Turquie ont fourni gratuitement de l'insuline et des fournitures.

- Méditerranée orientale : le Maroc a étendu la prestation de soins aux hôpitaux provinciaux et a mis l'accent sur l'éducation à l'autogestion.

- Pacifique occidental : le Cambodge, la Malaisie, le Viêt Nam et le Laos ont bénéficié du soutien du programme Action4Diabetes, qui a permis d'améliorer l'accès à l'insuline et le suivi de la patientèle.

Quelles sont les limites des données probantes ?

L'absence d'évaluation et de rapports standardisés limite les données probantes disponibles. La plupart des études se sont concentrées sur la description des modèles de soins et n'ont pas évalué leur impact à long terme sur la santé de la patientèle. La viabilité financière et les disparités d'accès sont des défis communs.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour à date de décembre 2023.

Bongaerts B, Leuwer A, Sadiq F, Wolters B, Guo Y, Tapinova K, Alade OT, Janka H, Franco JVA

Quelle est l'efficacité des différentes méthodes d'insémination intra-utérine pour aider les femmes à avoir un enfant ?

1 week 4 days ago
Principaux messages

- Il n'existe pas de données probantes suffisantes pour savoir si les différentes méthodes de synchronisation de l'ovulation et de l'insémination sont plus sûres ou plus efficaces que d'autres.
- Nous ne pouvons pas non plus dire si une méthode de surveillance ou de déclenchement de l'ovulation est meilleure qu'une autre, car les résultats sont soit trop incertains, soit issus d'une seule petite étude.
- Les études futures devraient recourir à de meilleures méthodes et évaluer le succès des traitements en termes de naissances vivantes ou de grossesses en cours.

Qu'est-ce que l’hypofertilité ?

L’hypofertilité est généralement définie comme l'incapacité d'un couple à obtenir une grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers et non protégés, ou après six mois chez les femmes âgées de 35 ans et plus. L’hypofertilité touche environ 10 % des couples qui essaient d'avoir un enfant.

Comment l’hypofertilité est-elle traitée ?

Les options de traitement pour les couples hypofertiles varient et dépendent de la cause de l’hypofertilité, de l'âge du couple, de la durée des tentatives et d'autres facteurs.

L'insémination intra-utérine (IIU) est une procédure qui peut aider les couples. Il s'agit d'une procédure de procréation assistée dans laquelle les spermatozoïdes sont placés directement dans l'utérus à un moment précis du cycle menstruel de la femme : le plus proche possible de l'ovulation.

Le moment de l’insémination est généralement planifié soit à l’aide d’une injection de gonadotrophine chorionique humaine (hCG), soit par la détection d’un pic d’hormone lutéinisante (LH) dans l’urine ou le sang de la femme. D'autres méthodes sont également utilisées. Cependant, on ne sait toujours pas quelle méthode de synchronisation offre les meilleures chances d’avoir un bébé en bonne santé ou une grossesse qui se poursuit au-delà des premières semaines.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer laquelle des différentes techniques de synchronisation est la plus efficace pour obtenir une naissance vivante.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant différentes méthodes de synchronisation de l’IIU (insémination intra-utérine) chez des couples hypofertiles. Nous avons comparé et résumé les résultats des études, et apprécié le niveau de confiance accordé aux données probantes, en fonction de facteurs tels que la taille des études et les méthodes utilisées.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 42 études portant sur 6 603 couples. Nous nous sommes principalement appuyés sur les données probantes issues de seulement sept études, portant sur 1 917 couples. Les 35 autres études présentaient des méthodes inadéquates ou n'ont pas fourni suffisamment d'informations pour nous permettre d'analyser leurs résultats.

Principaux résultats

- Trois études ont comparé différents délais entre l'injection d'hormones (hCG) et l'insémination. Nous avons analysé les résultats pour différents intervalles de temps : de 0 à 33 heures comparés à 34 à 40 heures entre l’injection et l’insémination, et de 34 à 40 heures comparés à plus de 40 heures. Les résultats n’ont pas mis en évidence de données probantes indiquant une différence quant aux taux de grossesses en cours ou de naissances vivantes entre les groupes.

- Une étude a comparé l'injection d'hCG à la poussée d'hormone lutéinisante (LH) afin de déterminer le moment de l'insémination. Il n'est pas certain qu'il existe une différence entre les groupes quant aux taux de naissances vivantes ou de grossesses en cours.

- Une étude a comparé deux types d'injection d'hormone déclenchant l'ovulation : l'hCG recombinante et l'hCG urinaire. Il est incertain qu’il existe une différence entre les groupes quant aux taux de naissances vivantes ou de grossesses en cours.

- Une étude a examiné si l’ajout d’une hormone supplémentaire (la FSH, qui stimule la croissance des ovocytes) au déclenchement de l’ovulation par hCG standard améliorait les chances de conception par rapport à l’utilisation de l’hCG seule. Cette comparaison a montré qu’il pourrait y avoir moins de naissances vivantes ou de grossesses en cours dans le groupe hCG que dans le groupe hCG plus FSH. Toutefois, la confiance que nous accordons à ce résultat est faible ; des études de plus grande envergure sont nécessaires pour confirmer ce résultat.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons peu confiance dans les données probantes pour toutes les comparaisons, car les études ont inclus trop peu de femmes pour fournir des résultats clairs concernant le critère de jugement le plus important, à savoir la naissance vivante ou la poursuite de la grossesse.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont issues d’études incluses jusqu'en octobre 2023.

Adesina M, Cantineau AEP, Showell MG, Vail A, Wilkinson J

La rotation manuelle permet-elle d'éviter un accouchement opératoire chez les femmes dont le bébé se présente dans une mauvaise position pendant le travail ?

1 week 5 days ago
Principaux messages
  • Lorsqu'une femme est en travail et que le col de l'utérus est complètement dilaté, mais que la tête du bébé est orientée dans la mauvaise direction (vers l’avant ou le côté de la mère), on ne sait pas encore si tourner la tête du bébé à la main (rotation manuelle) pour qu'elle soit orientée vers le dos de la mère (la position habituelle) permet de réduire le risque d’accouchement par césarienne, forceps ou ventouse.

  • D'autres études bien planifiées sont nécessaires pour mieux comprendre si la rotation manuelle est efficace et sûre.

Qu'est-ce que la rotation manuelle ?

La rotation manuelle est une procédure au cours de laquelle un médecin ou une sage-femme utilise sa main ou ses doigts pour tourner doucement la tête du bébé dans la position habituelle (tournée vers le dos de la mère) pendant le travail, généralement une fois que le col de l'utérus est complètement dilaté.

Pourquoi est-ce important pour les femmes qui accouchent et dont les bébés sont orientés dans le mauvais sens ?

Lorsque la tête du bébé n'est pas dans la bonne position pendant le travail - face à la mère (position occipitale postérieur, OP) ou sur le côté (position occipitale transverse, OT), au lieu de la position habituelle face au dos de la mère (position occipitale antérieure, OA) - cela peut augmenter le risque que le travail ne progresse pas, les complications telles que les hémorragies maternelles, les traumatismes graves du plancher pelvien et la nécessité d'une ventouse, de forceps ou d'un accouchement par césarienne. Tourner la tête du bébé en position OA peut permettre d'éviter ces interventions.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu savoir si la rotation manuelle est plus efficace que l’absence d’intervention (ou les soins standards) pour prévenir les accouchements opératoires (ventouses, forceps ou césariennes) chez les femmes dont les bébés sont en mauvaise position pendant le travail.

Nous nous sommes intéressés à l'effet de la rotation manuelle sur d'autres critères de jugement, notamment : les décès maternels et périnataux, les déchirures graves du périnée pendant l'accouchement (troisième ou quatrième degré) et les hémorragies graves après l'accouchement (perte de sang de 500 ml ou plus).

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études examinant si la rotation manuelle présentait des bénéfices ou des risques pour les femmes et leurs bébés par rapport à une procédure fictive ou aux soins standards. Nous avons comparé et résumé les résultats et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé six études portant sur 1 002 femmes enceintes et leurs bébés. Les études ont toutes été menées dans des pays à revenu élevé. Les femmes avaient toutes une grossesse à terme (au moins 37 semaines ou plus), le col de l'utérus était complètement dilaté et la majorité d'entre elles avaient bénéficié d'un soulagement de la douleur par analgésie péridurale.

Résultats principaux

Par rapport à l’absence d’intervention, la rotation manuelle peut n'entraîner que peu ou pas de différence dans le taux global d'accouchement opératoire. Il n'y a pas eu de décès maternel ou périnatal dans aucun groupe.

La rotation manuelle pourrait ne pas réduire le risque de césarienne ou d'accouchement instrumental (forceps ou ventouse). En outre, il n'y avait que peu ou pas de différence dans le nombre de femmes souffrant de complications, notamment de déchirures périnéales du troisième ou du quatrième degré, ou de saignements graves après l'accouchement.

Une étude est en cours (portant sur 46 femmes). Toutefois, des études beaucoup plus vastes seront nécessaires pour détecter des différences significatives. De futures études sont également nécessaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons une confiance limitée dans les données probantes, principalement en raison de préoccupations concernant la conception des études (en particulier, dans trois des six études, les femmes étaient conscientes du traitement reçu), et parce que le nombre total de femmes incluses dans les études était faible.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en mars 2024.

Phipps H, Osborn DA, Zhang R, Cooper C, Hyett JA, de Vries BS

Quels sont les modèles de probabilité de complication des tissus sains (NTCP) disponibles pour prédire le risque d'effets secondaires induits par les radiations après une radiothérapie chez la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou, quell...

1 week 6 days ago
Principaux messages

° De nombreux modèles NTCP (en anglais « normal tissue complication probability ») ont été développés pour prédire les effets indésirables après une radiothérapie chez la patientèle atteinte de cancer de la tête et du cou, mais la plupart de ces modèles n'ont pas fait l'objet d'une validation externe suffisante, c'est-à-dire testés sur des patients n'ayant pas participé à l'étude de développement du modèle original, pour savoir si ces modèles prédisent réellement les effets indésirables.

° Pour les modèles testés dans deux études ou plus, en plus de leur étude initiale de développement, la qualité des tests et de la présentation de résultats était généralement médiocre, rendant difficile de savoir dans quelle mesure ils peuvent être utiles.

° Des études plus nombreuses et mieux conçues sont nécessaires pour étudier cette question dans le domaine du cancer de la tête et du cou.

Comment peut-on décider de la probabilité des effets indésirables à la suite d'un traitement ?

La probabilité d’avoir des effets indésirables à la suite d'une radiothérapie peut être calculée à l'aide de ce que l'on appelle les modèles NTCP. Les modèles NTCP calculent le risque d'effets secondaires induits par la radiothérapie sur la base d’informations relatives au patient, sa maladie et son traitement.

Que voulions‐nous savoir ?

La radiothérapie est la base du traitement de la patientèle atteinte d'un cancer de la tête et du cou. Cependant, la radiothérapie expose des parties saines, parfois essentielles, de la région de la tête et du cou à des radiations. Cela peut entraîner des lésions de ces organes sains, par exemple une perturbation de la production de salive, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie de la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou traité par radiothérapie. Pour parvenir à un équilibre optimal entre le contrôle de la tumeur et la prévention des effets secondaires induits par la radiothérapie, les modèles de probabilité de complication des tissus sains (NTCP) peuvent être utiles. Ces modèles prédisent le risque d'effets secondaires induits par la radiothérapie sur la base d’informations relatives au patient, sa maladie et son traitement. Il existe un nombre important de modèles NTCP pour la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou. Nous voulions déterminer la qualité de la conception, de la conduite et de l'analyse des études (c’est-à-dire le risque de biais), et dans quelle mesure ces modèles peuvent prédire le risque d'effets secondaires induits par la radiothérapie.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons effectué une recherche des études ayant développé et/ou validé des modèles NTCP chez la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou.

Qu’avons-nous trouvé ?

Dans la plupart des 592 modèles élaborés à partir de 140 767 patients dans 143 articles identifiés, la qualité des modèles n'était pas suffisante ; et la performance de 81 % de ces modèles n’a pas été évaluée chez de nouveaux patients. Pour les 19 % de modèles restants, 152 validations externes ont été retrouvées chez 34 304 patients issus de 41 articles. Il n’y avait que neuf modèles ayant fait l’objet de deux validations externes ou plus. Les modèles ont bien permis de distinguer les patients présentant ou non le critère de jugement, mais il était souvent difficile de savoir si les prédictions des modèles correspondaient à ce qui avait été observé, car ce n’était pas toujours évalué et/ou rapporté. Globalement, la qualité de la plupart de ces études était faible.

La revue est-elle à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 8 janvier 2024.

Takada T, Tambas M, Clementel E, Leeuwenberg A, Sharabiani M, Damen JAAG, Dunias ZS, Nauta JF, Idema DL, Choi J, Meijerink LM, Langendijk JA, Moons KG, Schuit E

La supplémentation en calcium commencée avant la grossesse aide-t-elle à prévenir l'hypertension artérielle et ses complications ?

2 weeks 6 days ago
Principaux messages
  • Les données probantes issues d'une étude (1 355 femmes) montrent qu'un apport supplémentaire de calcium avant la grossesse peut faire peu ou pas de différence en matière de pré-éclampsie (une complication de la grossesse) ou de fausse couche, et pré-éclampsie. Les données probantes recueillies auprès de 633 femmes tombées enceintes au cours de l'étude ont montré des résultats similaires, à l'exception d'une légère réduction en matière de pré-éclampsie ou de fausse couche.

  • L'étude n'a pas fourni de données probantes concernant les effets indésirables du calcium ou la mort du bébé pendant la grossesse et les premiers jours de vie.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les suppléments de calcium pris avant la grossesse aident les femmes à éviter l'hypertension artérielle, la pré-éclampsie et d'autres complications. La recherche devrait également examiner l’acceptabilité de la supplémentation en calcium par les femmes.

Pourquoi l'hypertension artérielle est-elle un problème pendant la grossesse et comment le calcium peut-il aider ?

L'hypertension artérielle pendant la grossesse est l'une des principales causes de mortalité et de maladies graves chez les mères et les bébés. La pré-éclampsie est la complication la plus grave. Elle est diagnostiquée lorsque la femme enceinte présente une hypertension artérielle accompagnée de signes de lésions du placenta et d'autres organes tels que les reins ou le foie. Il n'existe actuellement aucun traitement contre la pré-éclampsie, à part l'accouchement. Le calcium pourrait contribuer à faire baisser la tension artérielle. De nombreuses personnes, en particulier dans les pays à faible revenu, ont un apport insuffisant en calcium dans leur alimentation. L'administration de suppléments de calcium avant la grossesse pourrait prévenir l’apparition de la pré-éclampsie et sauver la vie de nombreuses mères et de nombreux bébés.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si le fait d’administrer des suppléments de calcium aux femmes avant qu'elles ne tombent enceintes pouvait contribuer à prévenir l'hypertension artérielle, la pré-éclampsie et d'autres problèmes de santé graves pour la mère et le bébé. Nous nous sommes également intéressés aux éventuels effets indésirables des suppléments de calcium.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui comparaient l'administration de suppléments de calcium avant la grossesse par rapport à un placebo (médicament factice) ou à des soins standards. Les femmes participant aux études devaient avoir un projet de grossesse. Elles pouvaient avoir n'importe quel âge et vivre dans n’importe quelle partie du monde. Leur régime alimentaire normal pouvait comprendre n'importe quelle quantité de calcium et elles pouvaient être exposées à n'importe quel risque d'hypertension artérielle. Les études pouvaient administrer n'importe quelle dose de calcium pendant n'importe quelle durée, à condition que la prise de suppléments ait commencé avant la grossesse. Nous avons examiné les données probantes de toutes les femmes participant à l'étude et aussi uniquement pour celles qui sont tombées enceintes pendant l'étude.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, en nous basant sur des facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé une étude portant sur 1 355 femmes. Elles avaient toutes souffert de pré-éclampsie lors de leur dernière grossesse et présentaient donc un risque élevé de récidive. Elles ont reçu quotidiennement un supplément de calcium ou un comprimé placebo jusqu'à la 20e semaine de grossesse. Après 20 semaines, toutes les femmes sont passées à un apport quotidien supplémentaire de calcium jusqu'à l'accouchement. Elles vivaient en Argentine, en Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Les suppléments de calcium avant la grossesse pourraient faire que peu ou pas de différence sur :

  • pré-éclampsie ou fausse couche ;

  • pré-éclampsie ;

  • fausse couche ; et

  • accouchement avant 37 semaines.

Nous ne sommes pas certains quant à l'effet d'un apport supplémentaire de calcium avant la grossesse sur la mortalité de la mère, la mortalité ou la maladie grave de la mère et la mortinatalité.

Les résultats concernant les 633 femmes qui sont tombées enceintes au cours de l'étude sont très similaires, sauf qu’il pourrait y avoir une légère réduction de pré-éclampsie ou de fausse couche.

Nous n’avons pas trouvé de données probantes concernant les effets indésirables, la mortalité du bébé pendant la grossesse et aux premiers jours de vie, la mortalité du nouveau-né, la mortalité des nouveau-nés au cours des 7 premiers jours de vie, ou la mortalité ou la maladie grave des nouveau-nés.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes de cette étude est limitée car près d'un tiers des femmes incluses n'ont pas été suivies ou se sont retirées de l'étude. Nous ne savons pas si ces femmes sont tombées enceintes ni quelle a été l'issue de leur grossesse.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en janvier 2025.

Cluver CA, Rohwer C, Rohwer A, Puga MEdSSantos, Torloni MR, Hofmeyr GJ

Le misoprostol est-il un traitement efficace pour la pose courante d’un dispositif intra-utérin (DIU) et provoque-t-il des effets indésirables ?

2 weeks 6 days ago
Principaux messages
  • L’utilisation du misoprostol (un médicament qui assouplit et élargit le col de l’utérus) avant la pose d’un dispositif intra-utérin (DIU, un dispositif contraceptif placé à l’intérieur de l’utérus) a peu ou pas d’effet sur la douleur lors de l’utilisation d’un outil (tenaculum) pour maintenir le col de l’utérus en place pendant la pose d’un DIU, ou sur la douleur après la pose d’un DIU. Il pourrait avoir peu ou pas d’effet sur la douleur lors de la pose, sur la facilité de pose pour les professionnels et professionnelles de santé ou sur la nécessité d’élargir le col de l’utérus ; et il a probablement peu ou pas d’effet sur le succès de la pose, sauf chez les femmes ayant eu récemment une tentative de pose d’un DIU qui a échoué.

  • Les effets indésirables liés au misoprostol, tels que les crampes d’estomac ou la diarrhée augmentent probablement, mais le misoprostol pourrait avoir peu ou pas d’effet sur d’autres événements indésirables. Nous ne savons pas si l’utilisation du misoprostol influe sur la satisfaction des femmes à l’égard de l’intervention.

Qu’est-ce qu’un dispositif intra-utérin ?

Un dispositif intra-utérin (DIU) est un petit appareil en forme de « T » inséré dans l’utérus par le col de l’utérus afin d’empêcher la grossesse. Les DIU doivent être posés par du personnel médical ou soignant qualifié (médecin, infirmier ou autre profession de santé). La pose d’un DIU peut être douloureuse, et elle peut être plus difficile pour les femmes qui n’ont pas eu d’enfant ou qui ont déjà eu une tentative de pose de DIU qui a échoué. Les événements indésirables graves liés à la pose d’un DIU sont rares, mais les femmes peuvent ressentir des effets indésirables bénins similaires à des douleurs menstruelles (crampes) ou de légers saignements.

Qu’est-ce que le misoprostol ?

Le misoprostol est un médicament couramment utilisé pour déclencher le travail et pour traiter les hémorragies après l’accouchement. Il assouplit et élargit le col de l’utérus, ce qui peut rendre la pose d’un DIU moins douloureuse pour les femmes et plus facile pour les professionnels et professionnelles de santé. Le misoprostol peut provoquer des effets indésirables, tels que des crampes, des nausées ou des diarrhées. Parfois, les femmes peuvent avoir des vertiges, des sueurs ou des étourdissements. Le DIU est un moyen de contraception efficace et réversible. L’identification des moyens pour diminuer la douleur et faciliter la pose pour les professionnels et professionnelles de santé pourrait lever certains freins à l’accès et à l’utilisation du DIU.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si le misoprostol diminue la douleur, facilite la pose des DIU pour les professionnels et professionnelles de santé, réduit la nécessité d’utiliser d’autres méthodes pour élargir le col de l’utérus, améliore la réussite de la pose et la satisfaction des femmes à l’égard de l’intervention, et s’il provoque des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons cherché des études portant sur l’utilisation du misoprostol pour la pose courante d’un DIU par rapport à un placebo (médicament fictif qui n’a aucun effet) ou à l’absence de traitement. Nous avons combiné et analysé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d’étude.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 14 ECR portant sur 1 972 femmes. Les études ont été menées en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique. Toutes les études ont comparé le misoprostol à un placebo ou à l’absence de traitement.

Principaux résultats

La douleur. Le misoprostol :

  • n’entraîne que peu ou pas de différence sur la douleur lors du placement du tenaculum (outil qui maintient le col de l’utérus en place lors de la pose d’un DIU) (3 études, 261 femmes) ;

  • pourrait avoir peu ou pas de différence sur la douleur lors de la pose du DIU (7 études, 766 femmes) ;

  • n’entraîne que peu ou pas de différence sur la douleur après la pose d’un DIU avant le départ de la patiente (5 études, 448 femmes).

Facilité de pose du DIU par les professionnels et professionnelles de santé
  • Le misoprostol pourrait avoir peu ou pas d’effet sur la facilité de pose du DIU pour les professionnels et professionnelles de santé (8 études, 848 femmes).

Nécessité de dilatation du col de l’utérus. Le misoprostol :

  • pourrait avoir peu ou pas d’effet sur la nécessité d’un élargissement du col utérin pour les femmes n’ayant pas récemment connu un échec de pose (6 études, 562 femmes) ;

  • a probablement peu ou pas d’effet sur la nécessité d’un élargissement du col utérin pour les femmes ayant récemment connu un échec de pose (1 étude, 90 femmes).

Réussite de la pose. Le misoprostol :

  • a probablement peu ou pas d’effet sur la réussite de la pose chez les femmes n’ayant pas récemment connu un échec de pose (12 études, 1 579 femmes) ;

  • entraîne probablement une légère augmentation de la réussite de la pose chez les femmes ayant récemment connu un échec de pose (1 étude, 90 femmes).

Satisfaction des patientes
  • Nous ne savons pas si le misoprostol augmente la satisfaction des patientes à l’égard de la pose d’un DIU (2 études, 226 femmes).

Effets indésirables. Le misoprostol :

  • entraîne probablement une augmentation des crampes d’estomac (7 études, 781 femmes) ;

  • entraîne probablement une légère augmentation des diarrhées (9 études, 940 femmes) ;

  • pourrait avoir peu ou pas d’effet sur les vertiges ou les étourdissements (6 études, 780 femmes).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Certaines études n’ont pas fourni les informations essentielles que nous souhaitions obtenir, et d’autres présentaient des différences entre elles, ce qui nous a empêchés de les inclure dans nos analyses. Nous avions prévu d’analyser l’influence de certains facteurs sur les résultats, comme le fait que les femmes aient déjà accouché par voie vaginale, la dose de misoprostol administrée ou le type de DIU posé, mais il n’y avait pas assez d’études pour le faire de manière significative.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu’au 23 septembre 2024.

Zapata LB, Snyder E, Nguyen AT, Kapp N, Ti A, Whiteman MK, Curtis KM

Suppléments de carnitine chez les personnes atteintes d'une maladie rénale chronique nécessitant une dialyse

3 weeks 6 days ago
Quelle est la question ?

La carence en carnitine est un problème important chez les patients souffrant de maladie rénale chronique (MRC) et nécessitant une dialyse. La carence en carnitine liée à la dialyse peut exacerber les symptômes intradialytiques (par exemple, les symptômes musculaires, notamment les crampes et la faiblesse musculaires, et l'hypotension) et les complications chroniques de l'insuffisance rénale (par exemple, l'anémie). Cependant, on ne sait pas si une supplémentation en carnitine peut améliorer les symptômes de la carence en carnitine liée à la dialyse.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché dans la littérature médicale tous les essais randomisés réalisés sur la supplémentation en carnitine chez les patients atteints de MRC nécessitant une dialyse. Notre objectif était de déterminer si la supplémentation améliore la qualité de vie et les symptômes dus à la carence en carnitine. Nous avons également évalué si la supplémentation en carnitine est sûre en termes d'événements indésirables. Le niveau de confiance des données probantes a été évalué en utilisant le système GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluations).

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 52 études portant sur un total de 3398 patients atteints de MRC sous dialyse. Nous n'avons pas pu déterminer l'impact de la L-carnitine sur la qualité de vie et les symptômes dus à la carence en carnitine liée à la dialyse. La L-carnitine pourrait améliorer l'anémie chez ces patients. De plus, les données probantes des effets indésirables de la supplémentation en L-carnitine dans cette population de patients sont très limitées.

Conclusions

Nous avons constaté que les effets de la supplémentation en carnitine en ce qui concerne la qualité de vie, le score de fatigue, les crampes musculaires et l'hypotension intradialytique ne sont toujours pas clairs. La L-carnitine pourrait améliorer les marqueurs liés à l'anémie (taux d'hémoglobine et valeurs de l'hématocrite) chez les patients atteints de MRC nécessitant une dialyse. D'autres études sont nécessaires pour évaluer l'efficacité et la sécurité des suppléments de carnitine dans cette population de patients.

Nishioka N, Luo Y, Taniguchi T, Ohnishi T, Kimachi M, Ng RCK, Watanabe N

Quels sont les bénéfices et risques des vaccins contre le virus respiratoire syncytial (VRS) pour prévenir la maladie à VRS ?

3 weeks 6 days ago
Principaux messages
  • Les vaccins de pré-fusion contre le virus respiratoire syncytial (VRS) ont permis de réduire le risque de maladie à VRS chez les personnes âgées. Lorsque les femmes enceintes ont reçu des vaccins à base de la protéine F du VRS, leurs bébés ont présenté moins de risques de maladies graves liées au VRS. Cela était vrai pour les vaccins approuvés et non approuvés.

  • L'efficacité des vaccins contre le VRS chez les femmes en âge de procréer et l'impact des vaccins vivants contre le VRS sur les nourrissons et les enfants restent incertains. Ces essais ont utilisé des vaccins non homologués.

  • D'autres recherches sont nécessaires pour étudier les vaccins contre le VRS chez les femmes en âge de procréer et les effets des vaccins vivants sur les nourrissons et les enfants.

Qu'est-ce que le virus respiratoire syncytial (VRS) ?

Le VRS est un virus qui se propage facilement et provoque des maladies respiratoires. La plupart des personnes l'attrapent très jeunes, et presque tous l'ont eu avant l'âge de deux ans.

Comment prévenir le VRS ?

On peut le prévenir en se faisant vacciner, en utilisant des anticorps spécifiques, en se lavant les mains et en évitant les contacts étroits avec les personnes malades.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir dans quelle mesure les vaccins contre le VRS sont efficaces pour prévenir le VRS et s'ils sont sûrs.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant les vaccins contre le VRS à un placebo (traitement factice), à l'absence de traitement, à des vaccins contre d'autres infections respiratoires, à d'autres vaccins contre le VRS ou à des anticorps monoclonaux (protéines fabriquées en laboratoire qui aident le système immunitaire à combattre contre la maladie) chez toutes les personnes. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé cinq études sur les personnes âgées, trois sur l'effet de la vaccination des femmes enceintes sur leurs bébés, une sur les femmes en âge de procréer et cinq sur les nourrissons et les enfants.

Principaux résultats

Vaccin de pré-fusion contre le VRS par rapport au placebo chez les personnes âgées ; 4 études (99 931 personnes)

Les vaccins ont permis de réduire de 77 % les maladies respiratoires liées au VRS et de 67 % les maladies aiguës liées au VRS chez les personnes âgées. Nous sommes confiants dans ces résultats.

Il est possible qu'il n'y ait que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de personnes qui meurent du VRS ou de personnes qui meurent de n'importe quelle cause. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

Les études n'ont pas rapporté les hospitalisations liées au VRS ni les admissions en unité de soins intensifs (USI).

Vaccin de post-fusion à base de protéines F contre le VRS par rapport au placebo chez les personnes âgées ; 1 étude (1 894 personnes)

Il n'y a probablement que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo dans les maladies respiratoires liées au VRS ou les maladies aiguës liées au VRS chez les personnes âgées.

Il est possible qu'il n'y ait que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de décès liés au VRS et de décès toutes causes confondues. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

L'étude n'a pas rapporté les hospitalisations liées au VRS ni les admissions en soins intensifs.

Vaccin maternel à base de protéine F du VRS par rapport au placebo chez les nourrissons ; 3 études (12 010 personnes)

Le vaccin a réduit de 54 % les maladies respiratoires liées au VRS, de 74 % les maladies respiratoires graves liées au VRS et de 54 % les hospitalisations dues au VRS chez les nourrissons. Nous sommes confiants dans ces résultats.

Il se peut qu'il y ait peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de nourrissons qui meurent du VRS ou de nourrissons qui meurent de n'importe quelle cause. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

Les études n'ont pas rapporté d’admissions en USI.

Vaccins vivants atténués contre le VRS par rapport au placebo chez les nourrissons et les enfants ; 5 études (192 nourrissons et enfants)

Nous ne savons pas si les vaccins réduisent les maladies respiratoires et les maladies liées au VRS chez les nourrissons et les enfants.

Il se peut qu'il n’y ait que peu ou pas de différence entre les vaccins et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves.

Les études n'ont pas rapporté les hospitalisations liées au VRS, le nombre de nourrissons et d'enfants décédés du VRS, le nombre de personnes décédées de toute autre cause, ni les admissions en soins intensifs.

Vaccin recombinant à nanoparticules de protéine F contre le VRS par rapport à un placebo chez les femmes en âge de procréer ; 1 étude (300 femmes)

Nous ne savons pas si le vaccin prévient les nouvelles infections par le VRS chez les femmes en âge de procréer.

Il se peut qu'il n’y ait que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de personnes qui meurent du VRS ou de personnes qui meurent de n'importe quelle cause. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

L'étude n'a pas rapporté les hospitalisations liées au VRS ni les admissions en soins intensifs.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pris en compte que les articles publiés en anglais, il est donc possible que nous ayons manqué des études publiées dans d'autres langues. La manière dont certaines études ont été menées a parfois posé problème, mais dans l'ensemble, les études ont été bien menées.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en avril 2024.

Saif-Ur-Rahman K, King C, Whelan SO, Blair M, Donohue S, Madden C, Kothari K, Sommer I, Harder T, Dauby N, Moustsen-Helms IR, Ruta S, Frère J, Schönfeld V, Poukka E, Lutsar I, Olsson K, Melidou A, Adel Ali K, Dwan K, Devane D

Le traitement régulier par facteur de coagulation prévient-il les maladies articulaires chez les enfants atteints d'hémophilie A ou B sévère ?

4 weeks 1 day ago
Principaux messages

- La prévention des saignements à l'aide de thérapies à base de facteurs de coagulation, comparée au traitement des saignements au fur et à mesure qu'ils se produisent (« en cas de besoin »), pourrait réduire les taux annuels de saignements articulaires et globaux chez les enfants sans lésions articulaires qui n'ont pas été traités auparavant ou qui ont été traités de façon minimale.

- Chez les enfants hémophiles qui n'ont pas reçu de traitement, il n'y a probablement pas de données probantes d'une différence entre les groupes en ce qui concerne les lésions articulaires. Il est possible qu'ils n'améliorent pas la qualité de vie par rapport au traitement au besoin, mais nous sommes très incertains quant aux résultats.

- Les enfants recevant des traitements à base de facteurs de coagulation pour la prévention des hémorragies pourraient nécessiter plus de perfusions mensuelles que ceux recevant un traitement en cas de besoin, mais les données probantes sont très incertaines. Il n’y aurait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne les effets indésirables, tels que le développement d'anticorps qui réduisent l'effet du traitement ou les infections.

Qu'est-ce que l'hémophilie ?

L'hémophilie A et l'hémophilie B sont des troubles génétiques de la coagulation dans lesquels les saignements dans les articulations entre les os constituent un problème majeur. Des saignements répétés peuvent entraîner des lésions dans ces articulations, communément appelées « articulations cibles », provoquant des douleurs et limitant les mouvements.

Comment l'hémophilie est-elle traitée ?

Actuellement, les saignements sont traités et évités à l'aide de thérapies (médicaments) à base de facteurs de coagulation, qui aident le sang à coaguler. Ces thérapies peuvent être dérivées de dons de sang ou créées en laboratoire. Récemment, de nouveaux types de traitements n'utilisant pas de facteurs de coagulation sont également disponibles.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les enfants qui n'ont pas été traités pour des hémorragies articulaires devraient recevoir un traitement régulier avec des thérapies à base de facteurs de coagulation pour aider à prévenir les hémorragies articulaires, les dommages articulaires et améliorer le bien-être général.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui utilisaient des thérapies régulières à base de facteurs de coagulation ou un traitement des saignements au fur et à mesure qu'ils se produisaient (« en cas de besoin ») pour prévenir les hémorragies chez les enfants hémophiles âgés de 10 ans au maximum et ne présentant pas de lésions articulaires. Nous avons résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les conclusions en fonction de la qualité de l'étude et du nombre d'enfants.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé trois études portant sur 126 enfants atteints d'hémophilie A sévère. L'étude la plus importante portait sur 65 enfants, tandis que la plus petite portait sur 21 enfants. Les études ont été menées dans trois pays : L'Italie, l'Inde et les États-Unis. Une étude a duré 11,5 mois, une étude a duré neuf ans et une étude a duré dix ans.

Principaux résultats

Par rapport au traitement en cas de besoin, la prévention des saignements avec des facteurs de coagulation réguliers peut réduire le nombre d'épisodes de saignements articulaires en un an et le nombre total de saignements sur un an (3 études, 125 enfants). Il n'y a probablement pas de différence entre les groupes en ce qui concerne les lésions articulaires (2 études, 95 enfants). Les facteurs de coagulation pourraient ne pas améliorer la qualité de vie par rapport au traitement en cas de besoin, mais les données probantes sont très incertaines (2 études, 105 enfants). Il n'y a probablement pas de différence au niveau du score articulaire évalué par radiographie par rapport au traitement en cas de besoin (2 études, 61 enfants). La prévention des saignements avec des facteurs de coagulation réguliers peut augmenter le nombre total de perfusions de facteurs de coagulation utilisées par enfant par rapport au traitement en cas de besoin, mais les données probantes sont très incertaines (2 études, 86 enfants). Il se peut qu'il n'y ait pas de différence dans le développement d'anticorps réduisant l'effet du traitement entre les deux groupes (2 études, 105 enfants).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons une confiance modérée à très faible dans les données probantes car les enfants connaissaient le traitement qu'ils recevaient, ce qui a pu influencer les résultats. En outre, certaines études ont inclus des enfants qui présentaient déjà des lésions articulaires, et les résultats n'ont pas été séparés de ceux des enfants ne présentant pas de lésions articulaires. Même si les études cliniques comparant la prévention des saignements à l'aide de thérapies à base de facteurs de coagulation avec le traitement en cas de besoin ne sont plus éthiques, d'autres études bien conçues seraient utiles pour quantifier les effets réels des thérapies à base de facteurs de coagulation, et des nouvelles thérapies (qui ne comprennent pas de facteurs de coagulation), dans la prévention des saignements articulaires et globaux chez les enfants atteints d'hémophilie.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 20 novembre 2024.

Razmpoosh E, Olasupo OO, Bhatt M, Matino D, Iorio A

Quels sont les meilleurs antibiotiques topiques pour traiter la kératite bactérienne ?

1 month ago
Principaux messages
  • Un diagnostic et un traitement rapides sont très importants en cas de suspicion de kératite bactérienne (infection bactérienne de la cornée, la partie avant transparente de l'œil).

  • Les kératites bactériennes traitées par l'association vancomycine + ceftazidime, la moxifloxacine seule et l'association céfazoline + tobramycine peuvent avoir le délai de guérison le plus court, tandis que la ciprofloxacine seule peut avoir le délai de guérison le plus long. Les trois traitements les moins susceptibles d'entraîner d’événements indésirables, tels qu'une irritation ou une perforation de la cornée (trou dans la cornée), étaient l'association vancomycine + ceftazidime, l'association céfazoline + gentamicine et l'association chlorhexidine + céfazoline.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer notre confiance dans les données probantes.

Qu'est-ce que la kératite bactérienne ?

La cornée est la fenêtre frontale transparente de l'œil, nécessaire à la vision et à la défense de l'œil. La kératite bactérienne est une infection de la cornée causée par des bactéries. Elle peut provoquer des douleurs, des rougeurs, une vision floue et, si elle n'est pas traitée rapidement, peut causer des dommages à la vision, une cécité, voire la perte de l'œil. Le traitement consiste généralement en l'administration de gouttes ophtalmiques antibiotiques pour combattre l'infection. Dans certains cas, une intervention chirurgicale, telle qu'une greffe de cornée, est nécessaire pour sauver la vue ou les yeux.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions trouver la meilleure thérapie antibiotique topique pour traiter la kératite bactérienne. Nous avons défini la « meilleure » thérapie comme celle qui pouvait aboutir à une guérison complète de la cornée en un minimum de temps ; nous avons également pris en compte la réduction de la taille de l'ulcère cornéen (plaie ouverte dans la partie externe de la cornée), la vision après le traitement et le risque d'effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant différents types de collyres antibiotiques ou un placebo (traitement factice, tel qu'un collyre contenant un mélange de sel et d'eau). Nous avons voulu savoir quels collyres antibiotiques sont les plus efficaces pour guérir l'infection et ont le moins d'effets indésirables. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué la fiabilité des données probantes en fonction de facteurs tels que les méthodes d'étude et les tailles des échantillons.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 23 études portant sur un total de 2 692 personnes. Les études varient considérablement en ce qui concerne le type d'antibiotiques utilisés et les critères de jugement mesurés. Nous avons regroupé les antibiotiques par classe de médicaments et par combinaison pour former 10 grands groupes. La thérapie combinée vancomycine + ceftazidime, la thérapie moxifloxacine seule et la thérapie combinée céfazoline + tobramycine ont montré le temps de guérison le plus court. Le traitement à la ciprofloxacine seule a montré le temps de guérison le plus long. L'association vancomycine + ceftazidime, l'association céfazoline + gentamicine et l'association chlorhexidine + céfazoline étaient les moins susceptibles d'entraîner des événements indésirables.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Dans l'ensemble, nous avons peu confiance dans les données probantes. Bien que les traitements étudiés et les populations incluses étaient variés, cela reflétaient surtout la pratique clinique et l'incertitude actuelle quant au meilleur traitement. Il existe également de nombreuses différences entre les études en ce qui concerne les plans d'étude, la gravité de l'infection et les méthodes de mesure des critères de jugement. Les effets démontrés dans notre revue sont susceptibles de changer avec l'apport de nouvelles données probantes.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en août 2024.

Song A, Yang Y, Henein C, Bunce C, Qureshi R, Ting DSJ
Checked
9 hours 48 minutes ago
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