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La rotation manuelle permet-elle d'éviter un accouchement opératoire chez les femmes dont le bébé se présente dans une mauvaise position pendant le travail ?

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • Lorsqu'une femme est en travail et que le col de l'utérus est complètement dilaté, mais que la tête du bébé est orientée dans la mauvaise direction (vers l’avant ou le côté de la mère), on ne sait pas encore si tourner la tête du bébé à la main (rotation manuelle) pour qu'elle soit orientée vers le dos de la mère (la position habituelle) permet de réduire le risque d’accouchement par césarienne, forceps ou ventouse.

  • D'autres études bien planifiées sont nécessaires pour mieux comprendre si la rotation manuelle est efficace et sûre.

Qu'est-ce que la rotation manuelle ?

La rotation manuelle est une procédure au cours de laquelle un médecin ou une sage-femme utilise sa main ou ses doigts pour tourner doucement la tête du bébé dans la position habituelle (tournée vers le dos de la mère) pendant le travail, généralement une fois que le col de l'utérus est complètement dilaté.

Pourquoi est-ce important pour les femmes qui accouchent et dont les bébés sont orientés dans le mauvais sens ?

Lorsque la tête du bébé n'est pas dans la bonne position pendant le travail - face à la mère (position occipitale postérieur, OP) ou sur le côté (position occipitale transverse, OT), au lieu de la position habituelle face au dos de la mère (position occipitale antérieure, OA) - cela peut augmenter le risque que le travail ne progresse pas, les complications telles que les hémorragies maternelles, les traumatismes graves du plancher pelvien et la nécessité d'une ventouse, de forceps ou d'un accouchement par césarienne. Tourner la tête du bébé en position OA peut permettre d'éviter ces interventions.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu savoir si la rotation manuelle est plus efficace que l’absence d’intervention (ou les soins standards) pour prévenir les accouchements opératoires (ventouses, forceps ou césariennes) chez les femmes dont les bébés sont en mauvaise position pendant le travail.

Nous nous sommes intéressés à l'effet de la rotation manuelle sur d'autres critères de jugement, notamment : les décès maternels et périnataux, les déchirures graves du périnée pendant l'accouchement (troisième ou quatrième degré) et les hémorragies graves après l'accouchement (perte de sang de 500 ml ou plus).

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études examinant si la rotation manuelle présentait des bénéfices ou des risques pour les femmes et leurs bébés par rapport à une procédure fictive ou aux soins standards. Nous avons comparé et résumé les résultats et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé six études portant sur 1 002 femmes enceintes et leurs bébés. Les études ont toutes été menées dans des pays à revenu élevé. Les femmes avaient toutes une grossesse à terme (au moins 37 semaines ou plus), le col de l'utérus était complètement dilaté et la majorité d'entre elles avaient bénéficié d'un soulagement de la douleur par analgésie péridurale.

Résultats principaux

Par rapport à l’absence d’intervention, la rotation manuelle peut n'entraîner que peu ou pas de différence dans le taux global d'accouchement opératoire. Il n'y a pas eu de décès maternel ou périnatal dans aucun groupe.

La rotation manuelle pourrait ne pas réduire le risque de césarienne ou d'accouchement instrumental (forceps ou ventouse). En outre, il n'y avait que peu ou pas de différence dans le nombre de femmes souffrant de complications, notamment de déchirures périnéales du troisième ou du quatrième degré, ou de saignements graves après l'accouchement.

Une étude est en cours (portant sur 46 femmes). Toutefois, des études beaucoup plus vastes seront nécessaires pour détecter des différences significatives. De futures études sont également nécessaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons une confiance limitée dans les données probantes, principalement en raison de préoccupations concernant la conception des études (en particulier, dans trois des six études, les femmes étaient conscientes du traitement reçu), et parce que le nombre total de femmes incluses dans les études était faible.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en mars 2024.

Phipps H, Osborn DA, Zhang R, Cooper C, Hyett JA, de Vries BS

Quels sont les modèles de probabilité de complication des tissus sains (NTCP) disponibles pour prédire le risque d'effets secondaires induits par les radiations après une radiothérapie chez la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou, quell...

1 month 1 week ago
Principaux messages

° De nombreux modèles NTCP (en anglais « normal tissue complication probability ») ont été développés pour prédire les effets indésirables après une radiothérapie chez la patientèle atteinte de cancer de la tête et du cou, mais la plupart de ces modèles n'ont pas fait l'objet d'une validation externe suffisante, c'est-à-dire testés sur des patients n'ayant pas participé à l'étude de développement du modèle original, pour savoir si ces modèles prédisent réellement les effets indésirables.

° Pour les modèles testés dans deux études ou plus, en plus de leur étude initiale de développement, la qualité des tests et de la présentation de résultats était généralement médiocre, rendant difficile de savoir dans quelle mesure ils peuvent être utiles.

° Des études plus nombreuses et mieux conçues sont nécessaires pour étudier cette question dans le domaine du cancer de la tête et du cou.

Comment peut-on décider de la probabilité des effets indésirables à la suite d'un traitement ?

La probabilité d’avoir des effets indésirables à la suite d'une radiothérapie peut être calculée à l'aide de ce que l'on appelle les modèles NTCP. Les modèles NTCP calculent le risque d'effets secondaires induits par la radiothérapie sur la base d’informations relatives au patient, sa maladie et son traitement.

Que voulions‐nous savoir ?

La radiothérapie est la base du traitement de la patientèle atteinte d'un cancer de la tête et du cou. Cependant, la radiothérapie expose des parties saines, parfois essentielles, de la région de la tête et du cou à des radiations. Cela peut entraîner des lésions de ces organes sains, par exemple une perturbation de la production de salive, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie de la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou traité par radiothérapie. Pour parvenir à un équilibre optimal entre le contrôle de la tumeur et la prévention des effets secondaires induits par la radiothérapie, les modèles de probabilité de complication des tissus sains (NTCP) peuvent être utiles. Ces modèles prédisent le risque d'effets secondaires induits par la radiothérapie sur la base d’informations relatives au patient, sa maladie et son traitement. Il existe un nombre important de modèles NTCP pour la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou. Nous voulions déterminer la qualité de la conception, de la conduite et de l'analyse des études (c’est-à-dire le risque de biais), et dans quelle mesure ces modèles peuvent prédire le risque d'effets secondaires induits par la radiothérapie.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons effectué une recherche des études ayant développé et/ou validé des modèles NTCP chez la patientèle atteinte d’un cancer de la tête et du cou.

Qu’avons-nous trouvé ?

Dans la plupart des 592 modèles élaborés à partir de 140 767 patients dans 143 articles identifiés, la qualité des modèles n'était pas suffisante ; et la performance de 81 % de ces modèles n’a pas été évaluée chez de nouveaux patients. Pour les 19 % de modèles restants, 152 validations externes ont été retrouvées chez 34 304 patients issus de 41 articles. Il n’y avait que neuf modèles ayant fait l’objet de deux validations externes ou plus. Les modèles ont bien permis de distinguer les patients présentant ou non le critère de jugement, mais il était souvent difficile de savoir si les prédictions des modèles correspondaient à ce qui avait été observé, car ce n’était pas toujours évalué et/ou rapporté. Globalement, la qualité de la plupart de ces études était faible.

La revue est-elle à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 8 janvier 2024.

Takada T, Tambas M, Clementel E, Leeuwenberg A, Sharabiani M, Damen JAAG, Dunias ZS, Nauta JF, Idema DL, Choi J, Meijerink LM, Langendijk JA, Moons KG, Schuit E

La supplémentation en calcium commencée avant la grossesse aide-t-elle à prévenir l'hypertension artérielle et ses complications ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages
  • Les données probantes issues d'une étude (1 355 femmes) montrent qu'un apport supplémentaire de calcium avant la grossesse peut faire peu ou pas de différence en matière de pré-éclampsie (une complication de la grossesse) ou de fausse couche, et pré-éclampsie. Les données probantes recueillies auprès de 633 femmes tombées enceintes au cours de l'étude ont montré des résultats similaires, à l'exception d'une légère réduction en matière de pré-éclampsie ou de fausse couche.

  • L'étude n'a pas fourni de données probantes concernant les effets indésirables du calcium ou la mort du bébé pendant la grossesse et les premiers jours de vie.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les suppléments de calcium pris avant la grossesse aident les femmes à éviter l'hypertension artérielle, la pré-éclampsie et d'autres complications. La recherche devrait également examiner l’acceptabilité de la supplémentation en calcium par les femmes.

Pourquoi l'hypertension artérielle est-elle un problème pendant la grossesse et comment le calcium peut-il aider ?

L'hypertension artérielle pendant la grossesse est l'une des principales causes de mortalité et de maladies graves chez les mères et les bébés. La pré-éclampsie est la complication la plus grave. Elle est diagnostiquée lorsque la femme enceinte présente une hypertension artérielle accompagnée de signes de lésions du placenta et d'autres organes tels que les reins ou le foie. Il n'existe actuellement aucun traitement contre la pré-éclampsie, à part l'accouchement. Le calcium pourrait contribuer à faire baisser la tension artérielle. De nombreuses personnes, en particulier dans les pays à faible revenu, ont un apport insuffisant en calcium dans leur alimentation. L'administration de suppléments de calcium avant la grossesse pourrait prévenir l’apparition de la pré-éclampsie et sauver la vie de nombreuses mères et de nombreux bébés.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si le fait d’administrer des suppléments de calcium aux femmes avant qu'elles ne tombent enceintes pouvait contribuer à prévenir l'hypertension artérielle, la pré-éclampsie et d'autres problèmes de santé graves pour la mère et le bébé. Nous nous sommes également intéressés aux éventuels effets indésirables des suppléments de calcium.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui comparaient l'administration de suppléments de calcium avant la grossesse par rapport à un placebo (médicament factice) ou à des soins standards. Les femmes participant aux études devaient avoir un projet de grossesse. Elles pouvaient avoir n'importe quel âge et vivre dans n’importe quelle partie du monde. Leur régime alimentaire normal pouvait comprendre n'importe quelle quantité de calcium et elles pouvaient être exposées à n'importe quel risque d'hypertension artérielle. Les études pouvaient administrer n'importe quelle dose de calcium pendant n'importe quelle durée, à condition que la prise de suppléments ait commencé avant la grossesse. Nous avons examiné les données probantes de toutes les femmes participant à l'étude et aussi uniquement pour celles qui sont tombées enceintes pendant l'étude.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, en nous basant sur des facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé une étude portant sur 1 355 femmes. Elles avaient toutes souffert de pré-éclampsie lors de leur dernière grossesse et présentaient donc un risque élevé de récidive. Elles ont reçu quotidiennement un supplément de calcium ou un comprimé placebo jusqu'à la 20e semaine de grossesse. Après 20 semaines, toutes les femmes sont passées à un apport quotidien supplémentaire de calcium jusqu'à l'accouchement. Elles vivaient en Argentine, en Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Les suppléments de calcium avant la grossesse pourraient faire que peu ou pas de différence sur :

  • pré-éclampsie ou fausse couche ;

  • pré-éclampsie ;

  • fausse couche ; et

  • accouchement avant 37 semaines.

Nous ne sommes pas certains quant à l'effet d'un apport supplémentaire de calcium avant la grossesse sur la mortalité de la mère, la mortalité ou la maladie grave de la mère et la mortinatalité.

Les résultats concernant les 633 femmes qui sont tombées enceintes au cours de l'étude sont très similaires, sauf qu’il pourrait y avoir une légère réduction de pré-éclampsie ou de fausse couche.

Nous n’avons pas trouvé de données probantes concernant les effets indésirables, la mortalité du bébé pendant la grossesse et aux premiers jours de vie, la mortalité du nouveau-né, la mortalité des nouveau-nés au cours des 7 premiers jours de vie, ou la mortalité ou la maladie grave des nouveau-nés.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes de cette étude est limitée car près d'un tiers des femmes incluses n'ont pas été suivies ou se sont retirées de l'étude. Nous ne savons pas si ces femmes sont tombées enceintes ni quelle a été l'issue de leur grossesse.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en janvier 2025.

Cluver CA, Rohwer C, Rohwer A, Puga MEdSSantos, Torloni MR, Hofmeyr GJ

Le misoprostol est-il un traitement efficace pour la pose courante d’un dispositif intra-utérin (DIU) et provoque-t-il des effets indésirables ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages
  • L’utilisation du misoprostol (un médicament qui assouplit et élargit le col de l’utérus) avant la pose d’un dispositif intra-utérin (DIU, un dispositif contraceptif placé à l’intérieur de l’utérus) a peu ou pas d’effet sur la douleur lors de l’utilisation d’un outil (tenaculum) pour maintenir le col de l’utérus en place pendant la pose d’un DIU, ou sur la douleur après la pose d’un DIU. Il pourrait avoir peu ou pas d’effet sur la douleur lors de la pose, sur la facilité de pose pour les professionnels et professionnelles de santé ou sur la nécessité d’élargir le col de l’utérus ; et il a probablement peu ou pas d’effet sur le succès de la pose, sauf chez les femmes ayant eu récemment une tentative de pose d’un DIU qui a échoué.

  • Les effets indésirables liés au misoprostol, tels que les crampes d’estomac ou la diarrhée augmentent probablement, mais le misoprostol pourrait avoir peu ou pas d’effet sur d’autres événements indésirables. Nous ne savons pas si l’utilisation du misoprostol influe sur la satisfaction des femmes à l’égard de l’intervention.

Qu’est-ce qu’un dispositif intra-utérin ?

Un dispositif intra-utérin (DIU) est un petit appareil en forme de « T » inséré dans l’utérus par le col de l’utérus afin d’empêcher la grossesse. Les DIU doivent être posés par du personnel médical ou soignant qualifié (médecin, infirmier ou autre profession de santé). La pose d’un DIU peut être douloureuse, et elle peut être plus difficile pour les femmes qui n’ont pas eu d’enfant ou qui ont déjà eu une tentative de pose de DIU qui a échoué. Les événements indésirables graves liés à la pose d’un DIU sont rares, mais les femmes peuvent ressentir des effets indésirables bénins similaires à des douleurs menstruelles (crampes) ou de légers saignements.

Qu’est-ce que le misoprostol ?

Le misoprostol est un médicament couramment utilisé pour déclencher le travail et pour traiter les hémorragies après l’accouchement. Il assouplit et élargit le col de l’utérus, ce qui peut rendre la pose d’un DIU moins douloureuse pour les femmes et plus facile pour les professionnels et professionnelles de santé. Le misoprostol peut provoquer des effets indésirables, tels que des crampes, des nausées ou des diarrhées. Parfois, les femmes peuvent avoir des vertiges, des sueurs ou des étourdissements. Le DIU est un moyen de contraception efficace et réversible. L’identification des moyens pour diminuer la douleur et faciliter la pose pour les professionnels et professionnelles de santé pourrait lever certains freins à l’accès et à l’utilisation du DIU.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si le misoprostol diminue la douleur, facilite la pose des DIU pour les professionnels et professionnelles de santé, réduit la nécessité d’utiliser d’autres méthodes pour élargir le col de l’utérus, améliore la réussite de la pose et la satisfaction des femmes à l’égard de l’intervention, et s’il provoque des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons cherché des études portant sur l’utilisation du misoprostol pour la pose courante d’un DIU par rapport à un placebo (médicament fictif qui n’a aucun effet) ou à l’absence de traitement. Nous avons combiné et analysé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d’étude.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 14 ECR portant sur 1 972 femmes. Les études ont été menées en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique. Toutes les études ont comparé le misoprostol à un placebo ou à l’absence de traitement.

Principaux résultats

La douleur. Le misoprostol :

  • n’entraîne que peu ou pas de différence sur la douleur lors du placement du tenaculum (outil qui maintient le col de l’utérus en place lors de la pose d’un DIU) (3 études, 261 femmes) ;

  • pourrait avoir peu ou pas de différence sur la douleur lors de la pose du DIU (7 études, 766 femmes) ;

  • n’entraîne que peu ou pas de différence sur la douleur après la pose d’un DIU avant le départ de la patiente (5 études, 448 femmes).

Facilité de pose du DIU par les professionnels et professionnelles de santé
  • Le misoprostol pourrait avoir peu ou pas d’effet sur la facilité de pose du DIU pour les professionnels et professionnelles de santé (8 études, 848 femmes).

Nécessité de dilatation du col de l’utérus. Le misoprostol :

  • pourrait avoir peu ou pas d’effet sur la nécessité d’un élargissement du col utérin pour les femmes n’ayant pas récemment connu un échec de pose (6 études, 562 femmes) ;

  • a probablement peu ou pas d’effet sur la nécessité d’un élargissement du col utérin pour les femmes ayant récemment connu un échec de pose (1 étude, 90 femmes).

Réussite de la pose. Le misoprostol :

  • a probablement peu ou pas d’effet sur la réussite de la pose chez les femmes n’ayant pas récemment connu un échec de pose (12 études, 1 579 femmes) ;

  • entraîne probablement une légère augmentation de la réussite de la pose chez les femmes ayant récemment connu un échec de pose (1 étude, 90 femmes).

Satisfaction des patientes
  • Nous ne savons pas si le misoprostol augmente la satisfaction des patientes à l’égard de la pose d’un DIU (2 études, 226 femmes).

Effets indésirables. Le misoprostol :

  • entraîne probablement une augmentation des crampes d’estomac (7 études, 781 femmes) ;

  • entraîne probablement une légère augmentation des diarrhées (9 études, 940 femmes) ;

  • pourrait avoir peu ou pas d’effet sur les vertiges ou les étourdissements (6 études, 780 femmes).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Certaines études n’ont pas fourni les informations essentielles que nous souhaitions obtenir, et d’autres présentaient des différences entre elles, ce qui nous a empêchés de les inclure dans nos analyses. Nous avions prévu d’analyser l’influence de certains facteurs sur les résultats, comme le fait que les femmes aient déjà accouché par voie vaginale, la dose de misoprostol administrée ou le type de DIU posé, mais il n’y avait pas assez d’études pour le faire de manière significative.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu’au 23 septembre 2024.

Zapata LB, Snyder E, Nguyen AT, Kapp N, Ti A, Whiteman MK, Curtis KM

Suppléments de carnitine chez les personnes atteintes d'une maladie rénale chronique nécessitant une dialyse

1 month 3 weeks ago
Quelle est la question ?

La carence en carnitine est un problème important chez les patients souffrant de maladie rénale chronique (MRC) et nécessitant une dialyse. La carence en carnitine liée à la dialyse peut exacerber les symptômes intradialytiques (par exemple, les symptômes musculaires, notamment les crampes et la faiblesse musculaires, et l'hypotension) et les complications chroniques de l'insuffisance rénale (par exemple, l'anémie). Cependant, on ne sait pas si une supplémentation en carnitine peut améliorer les symptômes de la carence en carnitine liée à la dialyse.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché dans la littérature médicale tous les essais randomisés réalisés sur la supplémentation en carnitine chez les patients atteints de MRC nécessitant une dialyse. Notre objectif était de déterminer si la supplémentation améliore la qualité de vie et les symptômes dus à la carence en carnitine. Nous avons également évalué si la supplémentation en carnitine est sûre en termes d'événements indésirables. Le niveau de confiance des données probantes a été évalué en utilisant le système GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluations).

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 52 études portant sur un total de 3398 patients atteints de MRC sous dialyse. Nous n'avons pas pu déterminer l'impact de la L-carnitine sur la qualité de vie et les symptômes dus à la carence en carnitine liée à la dialyse. La L-carnitine pourrait améliorer l'anémie chez ces patients. De plus, les données probantes des effets indésirables de la supplémentation en L-carnitine dans cette population de patients sont très limitées.

Conclusions

Nous avons constaté que les effets de la supplémentation en carnitine en ce qui concerne la qualité de vie, le score de fatigue, les crampes musculaires et l'hypotension intradialytique ne sont toujours pas clairs. La L-carnitine pourrait améliorer les marqueurs liés à l'anémie (taux d'hémoglobine et valeurs de l'hématocrite) chez les patients atteints de MRC nécessitant une dialyse. D'autres études sont nécessaires pour évaluer l'efficacité et la sécurité des suppléments de carnitine dans cette population de patients.

Nishioka N, Luo Y, Taniguchi T, Ohnishi T, Kimachi M, Ng RCK, Watanabe N

Quels sont les bénéfices et risques des vaccins contre le virus respiratoire syncytial (VRS) pour prévenir la maladie à VRS ?

1 month 3 weeks ago
Principaux messages
  • Les vaccins de pré-fusion contre le virus respiratoire syncytial (VRS) ont permis de réduire le risque de maladie à VRS chez les personnes âgées. Lorsque les femmes enceintes ont reçu des vaccins à base de la protéine F du VRS, leurs bébés ont présenté moins de risques de maladies graves liées au VRS. Cela était vrai pour les vaccins approuvés et non approuvés.

  • L'efficacité des vaccins contre le VRS chez les femmes en âge de procréer et l'impact des vaccins vivants contre le VRS sur les nourrissons et les enfants restent incertains. Ces essais ont utilisé des vaccins non homologués.

  • D'autres recherches sont nécessaires pour étudier les vaccins contre le VRS chez les femmes en âge de procréer et les effets des vaccins vivants sur les nourrissons et les enfants.

Qu'est-ce que le virus respiratoire syncytial (VRS) ?

Le VRS est un virus qui se propage facilement et provoque des maladies respiratoires. La plupart des personnes l'attrapent très jeunes, et presque tous l'ont eu avant l'âge de deux ans.

Comment prévenir le VRS ?

On peut le prévenir en se faisant vacciner, en utilisant des anticorps spécifiques, en se lavant les mains et en évitant les contacts étroits avec les personnes malades.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir dans quelle mesure les vaccins contre le VRS sont efficaces pour prévenir le VRS et s'ils sont sûrs.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant les vaccins contre le VRS à un placebo (traitement factice), à l'absence de traitement, à des vaccins contre d'autres infections respiratoires, à d'autres vaccins contre le VRS ou à des anticorps monoclonaux (protéines fabriquées en laboratoire qui aident le système immunitaire à combattre contre la maladie) chez toutes les personnes. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé cinq études sur les personnes âgées, trois sur l'effet de la vaccination des femmes enceintes sur leurs bébés, une sur les femmes en âge de procréer et cinq sur les nourrissons et les enfants.

Principaux résultats

Vaccin de pré-fusion contre le VRS par rapport au placebo chez les personnes âgées ; 4 études (99 931 personnes)

Les vaccins ont permis de réduire de 77 % les maladies respiratoires liées au VRS et de 67 % les maladies aiguës liées au VRS chez les personnes âgées. Nous sommes confiants dans ces résultats.

Il est possible qu'il n'y ait que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de personnes qui meurent du VRS ou de personnes qui meurent de n'importe quelle cause. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

Les études n'ont pas rapporté les hospitalisations liées au VRS ni les admissions en unité de soins intensifs (USI).

Vaccin de post-fusion à base de protéines F contre le VRS par rapport au placebo chez les personnes âgées ; 1 étude (1 894 personnes)

Il n'y a probablement que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo dans les maladies respiratoires liées au VRS ou les maladies aiguës liées au VRS chez les personnes âgées.

Il est possible qu'il n'y ait que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de décès liés au VRS et de décès toutes causes confondues. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

L'étude n'a pas rapporté les hospitalisations liées au VRS ni les admissions en soins intensifs.

Vaccin maternel à base de protéine F du VRS par rapport au placebo chez les nourrissons ; 3 études (12 010 personnes)

Le vaccin a réduit de 54 % les maladies respiratoires liées au VRS, de 74 % les maladies respiratoires graves liées au VRS et de 54 % les hospitalisations dues au VRS chez les nourrissons. Nous sommes confiants dans ces résultats.

Il se peut qu'il y ait peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de nourrissons qui meurent du VRS ou de nourrissons qui meurent de n'importe quelle cause. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

Les études n'ont pas rapporté d’admissions en USI.

Vaccins vivants atténués contre le VRS par rapport au placebo chez les nourrissons et les enfants ; 5 études (192 nourrissons et enfants)

Nous ne savons pas si les vaccins réduisent les maladies respiratoires et les maladies liées au VRS chez les nourrissons et les enfants.

Il se peut qu'il n’y ait que peu ou pas de différence entre les vaccins et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves.

Les études n'ont pas rapporté les hospitalisations liées au VRS, le nombre de nourrissons et d'enfants décédés du VRS, le nombre de personnes décédées de toute autre cause, ni les admissions en soins intensifs.

Vaccin recombinant à nanoparticules de protéine F contre le VRS par rapport à un placebo chez les femmes en âge de procréer ; 1 étude (300 femmes)

Nous ne savons pas si le vaccin prévient les nouvelles infections par le VRS chez les femmes en âge de procréer.

Il se peut qu'il n’y ait que peu ou pas de différence entre le vaccin et le placebo en ce qui concerne le nombre d'effets indésirables graves, de personnes qui meurent du VRS ou de personnes qui meurent de n'importe quelle cause. Nous n'avons qu'une confiance limitée dans ces résultats.

L'étude n'a pas rapporté les hospitalisations liées au VRS ni les admissions en soins intensifs.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pris en compte que les articles publiés en anglais, il est donc possible que nous ayons manqué des études publiées dans d'autres langues. La manière dont certaines études ont été menées a parfois posé problème, mais dans l'ensemble, les études ont été bien menées.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en avril 2024.

Saif-Ur-Rahman K, King C, Whelan SO, Blair M, Donohue S, Madden C, Kothari K, Sommer I, Harder T, Dauby N, Moustsen-Helms IR, Ruta S, Frère J, Schönfeld V, Poukka E, Lutsar I, Olsson K, Melidou A, Adel Ali K, Dwan K, Devane D

Le traitement régulier par facteur de coagulation prévient-il les maladies articulaires chez les enfants atteints d'hémophilie A ou B sévère ?

1 month 4 weeks ago
Principaux messages

- La prévention des saignements à l'aide de thérapies à base de facteurs de coagulation, comparée au traitement des saignements au fur et à mesure qu'ils se produisent (« en cas de besoin »), pourrait réduire les taux annuels de saignements articulaires et globaux chez les enfants sans lésions articulaires qui n'ont pas été traités auparavant ou qui ont été traités de façon minimale.

- Chez les enfants hémophiles qui n'ont pas reçu de traitement, il n'y a probablement pas de données probantes d'une différence entre les groupes en ce qui concerne les lésions articulaires. Il est possible qu'ils n'améliorent pas la qualité de vie par rapport au traitement au besoin, mais nous sommes très incertains quant aux résultats.

- Les enfants recevant des traitements à base de facteurs de coagulation pour la prévention des hémorragies pourraient nécessiter plus de perfusions mensuelles que ceux recevant un traitement en cas de besoin, mais les données probantes sont très incertaines. Il n’y aurait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne les effets indésirables, tels que le développement d'anticorps qui réduisent l'effet du traitement ou les infections.

Qu'est-ce que l'hémophilie ?

L'hémophilie A et l'hémophilie B sont des troubles génétiques de la coagulation dans lesquels les saignements dans les articulations entre les os constituent un problème majeur. Des saignements répétés peuvent entraîner des lésions dans ces articulations, communément appelées « articulations cibles », provoquant des douleurs et limitant les mouvements.

Comment l'hémophilie est-elle traitée ?

Actuellement, les saignements sont traités et évités à l'aide de thérapies (médicaments) à base de facteurs de coagulation, qui aident le sang à coaguler. Ces thérapies peuvent être dérivées de dons de sang ou créées en laboratoire. Récemment, de nouveaux types de traitements n'utilisant pas de facteurs de coagulation sont également disponibles.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les enfants qui n'ont pas été traités pour des hémorragies articulaires devraient recevoir un traitement régulier avec des thérapies à base de facteurs de coagulation pour aider à prévenir les hémorragies articulaires, les dommages articulaires et améliorer le bien-être général.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui utilisaient des thérapies régulières à base de facteurs de coagulation ou un traitement des saignements au fur et à mesure qu'ils se produisaient (« en cas de besoin ») pour prévenir les hémorragies chez les enfants hémophiles âgés de 10 ans au maximum et ne présentant pas de lésions articulaires. Nous avons résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les conclusions en fonction de la qualité de l'étude et du nombre d'enfants.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé trois études portant sur 126 enfants atteints d'hémophilie A sévère. L'étude la plus importante portait sur 65 enfants, tandis que la plus petite portait sur 21 enfants. Les études ont été menées dans trois pays : L'Italie, l'Inde et les États-Unis. Une étude a duré 11,5 mois, une étude a duré neuf ans et une étude a duré dix ans.

Principaux résultats

Par rapport au traitement en cas de besoin, la prévention des saignements avec des facteurs de coagulation réguliers peut réduire le nombre d'épisodes de saignements articulaires en un an et le nombre total de saignements sur un an (3 études, 125 enfants). Il n'y a probablement pas de différence entre les groupes en ce qui concerne les lésions articulaires (2 études, 95 enfants). Les facteurs de coagulation pourraient ne pas améliorer la qualité de vie par rapport au traitement en cas de besoin, mais les données probantes sont très incertaines (2 études, 105 enfants). Il n'y a probablement pas de différence au niveau du score articulaire évalué par radiographie par rapport au traitement en cas de besoin (2 études, 61 enfants). La prévention des saignements avec des facteurs de coagulation réguliers peut augmenter le nombre total de perfusions de facteurs de coagulation utilisées par enfant par rapport au traitement en cas de besoin, mais les données probantes sont très incertaines (2 études, 86 enfants). Il se peut qu'il n'y ait pas de différence dans le développement d'anticorps réduisant l'effet du traitement entre les deux groupes (2 études, 105 enfants).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons une confiance modérée à très faible dans les données probantes car les enfants connaissaient le traitement qu'ils recevaient, ce qui a pu influencer les résultats. En outre, certaines études ont inclus des enfants qui présentaient déjà des lésions articulaires, et les résultats n'ont pas été séparés de ceux des enfants ne présentant pas de lésions articulaires. Même si les études cliniques comparant la prévention des saignements à l'aide de thérapies à base de facteurs de coagulation avec le traitement en cas de besoin ne sont plus éthiques, d'autres études bien conçues seraient utiles pour quantifier les effets réels des thérapies à base de facteurs de coagulation, et des nouvelles thérapies (qui ne comprennent pas de facteurs de coagulation), dans la prévention des saignements articulaires et globaux chez les enfants atteints d'hémophilie.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 20 novembre 2024.

Razmpoosh E, Olasupo OO, Bhatt M, Matino D, Iorio A

Quels sont les meilleurs antibiotiques topiques pour traiter la kératite bactérienne ?

1 month 4 weeks ago
Principaux messages
  • Un diagnostic et un traitement rapides sont très importants en cas de suspicion de kératite bactérienne (infection bactérienne de la cornée, la partie avant transparente de l'œil).

  • Les kératites bactériennes traitées par l'association vancomycine + ceftazidime, la moxifloxacine seule et l'association céfazoline + tobramycine peuvent avoir le délai de guérison le plus court, tandis que la ciprofloxacine seule peut avoir le délai de guérison le plus long. Les trois traitements les moins susceptibles d'entraîner d’événements indésirables, tels qu'une irritation ou une perforation de la cornée (trou dans la cornée), étaient l'association vancomycine + ceftazidime, l'association céfazoline + gentamicine et l'association chlorhexidine + céfazoline.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer notre confiance dans les données probantes.

Qu'est-ce que la kératite bactérienne ?

La cornée est la fenêtre frontale transparente de l'œil, nécessaire à la vision et à la défense de l'œil. La kératite bactérienne est une infection de la cornée causée par des bactéries. Elle peut provoquer des douleurs, des rougeurs, une vision floue et, si elle n'est pas traitée rapidement, peut causer des dommages à la vision, une cécité, voire la perte de l'œil. Le traitement consiste généralement en l'administration de gouttes ophtalmiques antibiotiques pour combattre l'infection. Dans certains cas, une intervention chirurgicale, telle qu'une greffe de cornée, est nécessaire pour sauver la vue ou les yeux.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions trouver la meilleure thérapie antibiotique topique pour traiter la kératite bactérienne. Nous avons défini la « meilleure » thérapie comme celle qui pouvait aboutir à une guérison complète de la cornée en un minimum de temps ; nous avons également pris en compte la réduction de la taille de l'ulcère cornéen (plaie ouverte dans la partie externe de la cornée), la vision après le traitement et le risque d'effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant différents types de collyres antibiotiques ou un placebo (traitement factice, tel qu'un collyre contenant un mélange de sel et d'eau). Nous avons voulu savoir quels collyres antibiotiques sont les plus efficaces pour guérir l'infection et ont le moins d'effets indésirables. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué la fiabilité des données probantes en fonction de facteurs tels que les méthodes d'étude et les tailles des échantillons.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 23 études portant sur un total de 2 692 personnes. Les études varient considérablement en ce qui concerne le type d'antibiotiques utilisés et les critères de jugement mesurés. Nous avons regroupé les antibiotiques par classe de médicaments et par combinaison pour former 10 grands groupes. La thérapie combinée vancomycine + ceftazidime, la thérapie moxifloxacine seule et la thérapie combinée céfazoline + tobramycine ont montré le temps de guérison le plus court. Le traitement à la ciprofloxacine seule a montré le temps de guérison le plus long. L'association vancomycine + ceftazidime, l'association céfazoline + gentamicine et l'association chlorhexidine + céfazoline étaient les moins susceptibles d'entraîner des événements indésirables.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Dans l'ensemble, nous avons peu confiance dans les données probantes. Bien que les traitements étudiés et les populations incluses étaient variés, cela reflétaient surtout la pratique clinique et l'incertitude actuelle quant au meilleur traitement. Il existe également de nombreuses différences entre les études en ce qui concerne les plans d'étude, la gravité de l'infection et les méthodes de mesure des critères de jugement. Les effets démontrés dans notre revue sont susceptibles de changer avec l'apport de nouvelles données probantes.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en août 2024.

Song A, Yang Y, Henein C, Bunce C, Qureshi R, Ting DSJ

Quels sont les bénéfices et risques d’une thérapie au laser appliquée au crâne chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral causé par l’obstruction d’un vaisseau sanguin ?

2 months ago
Principaux messages
  • La thérapie laser transcrânienne (thérapie par lumière de faible intensité appliquée à la tête) ne réduit pas le nombre de personnes qui décèdent ou présentent un handicap modéré à sévère à 90 jours après un accident vasculaire cérébral ischémique (où le flux sanguin vers le cerveau est bloqué par un caillot).

  • Les études existantes ne fournissent pas de données probantes suffisantes pour justifier l’utilisation systématique de la thérapie laser transcrânienne chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique.

Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral ischémique et comment est-il traité ?

Un accident vasculaire cérébral ischémique se produit lorsqu’un caillot sanguin bloque une artère du cerveau, interrompant la circulation sanguine et tuant les cellules cérébrales. Une personne souffrant d’un AVC ischémique peut se sentir confuse, faible ou avoir des difficultés à parler ou à se déplacer.

Actuellement, les principaux traitements de l’AVC ischémique comprennent des médicaments injectés dans une veine pour dissoudre les caillots sanguins et une intervention chirurgicale pour retirer les caillots sanguins des vaisseaux cérébraux. Ces deux options sont connues sous le nom de thérapies de reperfusion : des traitements qui visent à rouvrir les vaisseaux sanguins obstrués et à rétablir l’approvisionnement en sang du tissu cérébral.

Pourquoi cette revue est-elle importante ?

L’étendue des lésions cérébrales à la suite d’un accident vasculaire cérébral ischémique dépend de la durée pendant laquelle le cerveau est privé d’oxygène, car les cellules cérébrales ne peuvent survivre sans oxygène que pendant une durée limitée. Par conséquent, les thérapies de reperfusion doivent être administrées le plus tôt possible. Cependant, certaines personnes qui reçoivent des thérapies de reperfusion restent gravement handicapées et peuvent même mourir. Cela nécessite l’exploration de nouveaux traitements.

La thérapie laser transcrânienne est également connue sous le nom de photobiomodulation, de luminothérapie de faible intensité ou de thérapie laser dans le proche infrarouge. Cette technologie non invasive transmet l’énergie laser à travers le cuir chevelu et le crâne pour stimuler la guérison du cerveau. Il est considéré comme un traitement prometteur pour améliorer le résultat fonctionnel après un accident vasculaire cérébral ischémique.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la thérapie laser transcrânienne pouvait contribuer à réduire le risque d’invalidité et de mortalité chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique, et si elle comprenait des risques.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la thérapie laser transcrânienne à une thérapie fictive ou à l’absence de traitement chez des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique, avec ou sans traitement habituel dans les deux groupes. Nous avons évalué la qualité des études incluses, comparé et résumé leurs résultats, et évalué notre confiance dans les résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus quatre études portant sur 1 420 personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique. Les études incluses ont été publiées entre 2007 et 2014 et se sont déroulées dans différents hôpitaux en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie ou sur plusieurs de ces continents. Les participants étaient principalement des hommes (59,6 %), âgés en moyenne de 68,3 ans. Tous ont été inclus dans les études dans les 24 heures suivant les symptômes de l’accident vasculaire cérébral.

Comparée à un traitement fictif, la thérapie laser transcrânienne n’entraîne que peu ou pas de différence dans le nombre de personnes souffrant d’un handicap modéré à sévère ou d'un décès 90 jours après un accident vasculaire cérébral ischémique. La thérapie laser transcrânienne peut avoir peu ou pas d’effet sur le taux de mortalité et l’amélioration de la gravité de l’AVC, et a probablement peu ou pas d’effet sur les risques. Cependant, elle peut réduire légèrement les risques graves.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les études incluses étaient généralement de petite taille et avaient été réalisées il y a au moins 10 ans. Des incohérences ont été relevées entre les études, ce qui a limité notre capacité à tirer des conclusions. Une étude ne précise pas si les personnes chargées de mesurer les critères savaient à quel groupe appartenaient les participants, ce qui aurait pu influencer la manière dont elles ont enregistré ou interprété les critères relatifs au handicap modéré à sévère, à l’amélioration de la gravité de l’AVC et aux risques graves.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour pour août 2024.

He H, Zhang Z, Chen H, Jiang Z, Wang Y, Song X, Liu J, Wu S

L'utilisation de corticostéroïdes est-elle bénéfique pour le traitement de la leptospirose ?

2 months ago
Principaux messages

- Les données sont insuffisantes pour connaître les bénéfices et risques potentiels des corticostéroïdes par rapport à l'absence de traitement, à l'absence de traitement au-delà du standard de soins ou à un placebo (médicament factice) dans le traitement des personnes avec une infection de leptospirose.

- Les corticostéroïdes pourraient diminuer les réactions inflammatoires transitoires associés au traitement antibiotique de l'infection de leptospirose, bien que le niveau de confiance de ces données probantes soit très incertain.

- Des données issues d'essais cliniques plus rigoureux sont nécessaires pour évaluer les traitements les plus appropriés contre la leptospirose.

Qu'est-ce que la leptospirose ?

La leptospirose est une maladie infectieuse présente dans le monde entier. Elle se transmet à l'homme par contact avec de l'eau, de la terre ou des aliments contenant de l'urine d'animaux infectés. Alors que de nombreuses personnes atteintes de l'infection présentent des symptômes légers de type grippal qui disparaissent d'eux-mêmes et ne nécessitent généralement pas de soins médicaux, certaines peuvent développer une forme grave de la maladie, entraînant un dysfonctionnement de plusieurs organes qui, dans certains cas, peut conduire à la mort.

Comment traiter la leptospirose ?

Une antibiothérapie précoce et des stratégies ciblées de soutien aux organes sont les principales interventions pour le traitement de la leptospirose. Les corticostéroïdes ont été utilisés pour traiter la leptospirose, en particulier lors des manifestations graves de la maladie. Cependant, l'efficacité des corticostéroïdes en tant que traitement direct ou complémentaire de la leptospirose n'est pas bien comprise.

Nous voulions savoir :

- Les corticostéroïdes peuvent-ils être un traitement efficace de la leptospirose ?

- Le traitement par corticostéroïdes peut-il entraîner des événements indésirables (graves et mineurs) ?

- Le traitement par corticostéroïdes peut-il réduire la durée d'hospitalisation due à la leptospirose ?

- Le traitement par corticostéroïdes peut-il réduire les réactions inflammatoires qui peuvent ou sont susceptibles de provoquer une chute de la tension artérielle, un gonflement ou une douleur mettant en jeu le pronostic vital lors d'un traitement contre la leptospirose ?

- Les corticostéroïdes peuvent-ils améliorer la qualité de vie liée à la santé ?

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons fait des recherches dans les bases de données médicales pour identifier des essais cliniques randomisés, c'est-à-dire des études dans lesquelles les participants sont répartis de manière aléatoire dans des groupes, afin de déterminer quel est le meilleur traitement. Dans notre revue, les études que nous avons incluses ont comparé un médicament corticostéroïde (seul ou en association) à l'absence d'intervention, à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins ou à un placebo (c'est-à-dire un traitement factice) pour le traitement des personnes atteintes de leptospirose.

Qu'avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé quatre essais cliniques randomisés ayant un total de 253 participants, menés dans des pays où la leptospirose est un problème de santé publique majeur (Thaïlande, Brésil, Chine et Iran). Les participants résidaient dans ces régions. Toutes les études ont été jugées comme présentant quelques préoccupations ou un risque de biais élevé.

Quels sont les principaux résultats de notre revue ?

Un essai a comparé la prednisolone à un placebo. Un essai a comparé la dexaméthasone et la prednisolone à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins. Un essai a comparé la méthylprednisolone à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins. Un essai a comparé l'hydrocortisone à l'absence d'intervention. Les trois essais incluant un standard de soins ont administré les co-interventions de manière similaire et ont inclus soit une prise en charge de soutien, soit un traitement antimicrobien.

Nous ne savons pas si les corticostéroïdes, comparés à l’absence d'intervention au-delà du standard de soins ou au placebo, diminuent le risque de décès chez les personnes atteintes de leptospirose (3 études, 123 participants) ; diminuent le nombre de personnes présentant des événements indésirables graves (3 études, 123 participants) ; ou diminuent le nombre de jours passés à l'hôpital en raison de la leptospirose (3 études, 123 participants), car les données probantes sont très incertaines. De même, nous ne savons pas si les corticostéroïdes, comparés à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins, diminuent le risque d'événements indésirables non graves (1 étude, 22 participants) car les données probantes sont très incertaines. Finalement, nous ne savons pas si les corticostéroïdes, comparés à l'absence d'intervention, diminuent les réactions inflammatoires à court terme associées au traitement antibiotique de la leptospirose (1 essai, 130 participants) car les données probantes sont également très incertaines.

Aucun de ces essais n'a évalué la qualité de vie.

Quelles sont les limites des données probantes ?

En raison du très faible niveau de confiance des données probantes dans les quatre essais, nous ne sommes pas confiants de ces résultats. Nos résultats reposent sur un petit nombre d'études, dont les critères de jugement diffèrent, dont la sélection et la randomisation des participants comportent des défis, dont le nombre total de participants est insuffisant, et dont les résultats sont contradictoires d'une étude à l'autre pour certains des critères de jugement enregistrés.

Financement

Deux études incluaient des déclarations divulguant leurs sources de financement, et les deux autres n’en incluaient pas. Parmi les études divulguant leur financement, l'une a reçu le soutien financier d'une université, mais n'a pas divulgué d'autres informations. L'autre étude a révélé qu'elle avait reçu des fonds d'organisations caritatives gouvernementales et internationales, mais que ces sources n'avaient pas été impliquées dans le plan, la conduite, l'analyse ou la communication des résultats de l'étude.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Ces données probantes sont à jour au 10 avril 2025.

Lee N, Han SM, Mukadi P, Edwards T, Maung HT, Smith C, Win TZ

La formation par simulation en réalité virtuelle peut-elle compléter et/ou remplacer la formation initiale sur le patient en endoscopie digestive?

2 months ago
Principaux messages

1. La formation par simulation en réalité virtuelle peut donner aux endoscopistes en formation (spécialistes qui regardent à l'intérieur de l'estomac et de l'intestin pour vérifier s'il y a des problèmes) un avantage pour réussir seuls des endoscopies digestives hautes et basses, par rapport à l'absence de formation.

2. Nous n'avons pas trouvé de données probantes concluantes démontrant que la formation par simulation en réalité virtuelle offre un avantage par rapport à la formation sur des patients pour les endoscopistes débutants.

Qu'est-ce que la formation par simulation en réalité virtuelle et comment peut-elle être utilisée pour l'endoscopie digestive?

L'endoscopie digestive consiste à utiliser un endoscope, un tube flexible muni d'une caméra, pour examiner l'estomac ou l'intestin. Traditionnellement, cet enseignement est dispensé en milieu clinique sous la supervision d'un endoscopiste qualifié. Les simulateurs de réalité virtuelle utilisent la technologie informatique pour créer un environnement tridimensionnel dans lequel les apprenants peuvent mettre en pratique leurs compétences en toute sécurité, sans risque pour les patients. Ces simulations imitent des situations réelles ou des procédures médicales. Ils utilisent parfois de vrais instruments, comme un endoscope, pour rendre l'expérience plus interactive. Cependant, la formation par simulation peut être coûteuse. Il est donc important de s'assurer que les compétences acquises par les débutants (c'est-à-dire les professionnels en formation) grâce à la simulation se traduisent bien en pratique réelle.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer si la formation par simulation en réalité virtuelle pouvait compléter ou remplacer la formation traditionnelle sur patients en endoscopie digestive. Notre critère de jugement d'intérêt principal était de déterminer si la formation par simulation en réalité virtuelle avait une incidence sur le « score composite de compétence » obtenu par les professionnels en formation, c'est-à-dire un score combiné indiquant le niveau de compétence d'une personne.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les avantages d'une formation par simulation en réalité virtuelle par rapport à l'absence de formation, à une formation traditionnelle sur patients ou à une autre forme de formation par réalité virtuelle. Nous avons résumé et comparé les résultats des différentes études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 20 études avec 500 participants et 3 975 procédures endoscopiques. Dix essais ont comparé la formation par réalité virtuelle à l'absence de formation ; cinq ont comparé la formation par réalité virtuelle à la formation sur patient ; un a comparé la formation par réalité virtuelle à une autre forme de formation par simulation ; et quatre ont comparé deux méthodes différentes de formation par réalité virtuelle. Douze essais ont porté sur la coloscopie, qui examine l'ensemble du côlon, trois sur la sigmoïdoscopie, qui n'examine que la partie basse du côlon, et cinq sur l'endoscopie digestive haute, qui examine l'œsophage, l'estomac et l'intestin grêle. Les participants étaient des professionnels en formation en médecine et des infirmières ayant une formation limitée ou inexistante en endoscopie.

Principaux résultats

Formation en endoscopie par simulation en réalité virtuelle comparée à l'absence de formation

Chez les débutants, la formation par réalité virtuelle peut n'entraîner que peu ou pas de différence dans le score composite de compétence par rapport à l'absence de formation. Cependant, les débutants qui s'entraînent à l'aide d'une simulation en réalité virtuelle sont probablement plus aptes à réaliser les procédures de manière autonome. Nous ne savons pas si la formation par simulation en réalité virtuelle aide les débutants à réaliser les procédures plus rapidement, à voir davantage la paroi interne de l'intestin, à causer moins d'inconfort au patient ou à obtenir une meilleure note de performance globale que l'absence de formation, car les données probantes sont très incertaines. Aucun événement indésirable n'a été signalé dans aucun des deux groupes.

Formation en endoscopie par simulation en réalité virtuelle par rapport à la formation conventionnelle sur patient

Parmi les études qui ont comparé la simulation par réalité virtuelle à la formation conventionnelle, une seule étude a fait état d'un score composite de compétence pour les participants, mais elle n'a pas fourni suffisamment de données pour nous permettre d'analyser les résultats. Nous ne connaissons pas les effets de la formation par simulation en réalité virtuelle, comparée à la formation conventionnelle sur patient, sur la capacité des débutants à réaliser des procédures de manière autonome, à réaliser des procédures plus rapidement, à voir davantage la paroi interne de l'intestin, à causer moins d'inconfort au patient, ou à obtenir une meilleure note de performance globale, car les données probantes sont très incertaines. Des événements indésirables n’ont été signalés dans aucun des groupes.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pas confiance dans les données probantes pour un grand nombre de nos critères de jugement. Certaines études n'ont fourni que peu ou pas d'informations sur la manière dont les participants ont été répartis dans les différents groupes, ou si les évaluateurs savaient quels participants se trouvaient dans quel groupe, ce qui pourrait influencer leurs jugements. En outre, il y avait trop peu de participants et de procédures endoscopiques pour être certain des résultats de certains critères de jugement. Les études futures devraient se pencher sur les théories d'apprentissage qui sous-tendent le mieux les programmes de formation par simulation.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 18 octobre 2023.

Sabrie N, Khan R, Plahouras J, Johnston BC, Scaffidi MA, Grover SC, Walsh CM

Y a-t-il une différence dans les résultats lorsqu'un chirurgien pratique une seule incision plutôt que plusieurs incisions pour pratiquer une chirurgie mini-invasive afin d'enlever un appendice en cas de suspicion d'appendicite ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- Le traitement de l'appendicite est généralement effectué par chirurgie mini-invasive (chirurgie laparoscopique). Cette chirurgie peut être réalisée en utilisant plusieurs incisions (coupures) ou une seule incision. À l'heure actuelle, il n'existe pas de consensus sur l'approche la plus efficace.

- L'ablation de l'appendice par incision unique a probablement de meilleurs résultats esthétiques (c'est-à-dire l'apparence de l'abdomen). Cependant, cette approche pourrait entraîner un risque accru de changement de méthode en cours d'opération, nécessitant deux incisions supplémentaires ou plus, voire une conversion en chirurgie ouverte (avec une grande incision).

- Le risque de complications avec l'appendicectomie à incision unique est probablement similaire au risque avec la chirurgie conventionnelle à incisions multiples. De même, les approches sont probablement similaires en ce qui concerne la durée d'hospitalisation des patients et la rapidité avec laquelle ils reprennent leurs activités normales, ainsi que la douleur qu'ils ressentent dans les premières 24 heures après l'opération.

Qu'est-ce que l'appendicite et comment la traiter ?

L'appendicite est une inflammation de l'appendice et qui peut avoir plusieurs causes. Si elle n'est pas traitée, l'appendice peut perforer et les personnes concernées peuvent se sentir de plus en plus mal. Le traitement le plus courant de l'appendicite consiste à retirer l'appendice chirurgicalement. Bien que les antibiotiques puissent être une alternative raisonnable chez certains patients, la chirurgie reste recommandée chez la plupart des patients. La chirurgie est le plus souvent réalisée par laparoscopie, également connue sous le nom de « chirurgie mini-invasive ». La chirurgie est réalisée par de petites incisions, qui permettent au chirurgien de placer des instruments et une caméra vidéo dans l'abdomen.

Que voulions-nous savoir ?

La chirurgie laparoscopique est généralement pratiquée par de multiples petites incisions, mais récemment, il a été démontré qu'elle peut être pratiquée par une seule incision. Les défenseurs de cette technique affirment qu'elle est moins douloureuse pour le patient, et nous voulions savoir si :

1) la chirurgie à incision unique était associée à moins de douleur et à un meilleur résultat esthétique ; et si

2) la chirurgie à incision unique était plus sûre que la chirurgie à incisions multiples.

Qu'avons-nous fait ?

Nous avons recherché des essais contrôlés randomisés (études où les personnes sont réparties au hasard dans l'un des deux groupes de traitement ou plus) qui comparaient ces deux techniques dans le traitement de la suspicion d'appendicite. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes en fonction de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu'avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 11 études qui ont inclus 1 373 personnes (689 dans les groupes de chirurgie à incision unique et 684 dans les groupes de chirurgie à incision multiple). Nous avons trouvé des données probantes d’un niveau de confiance modéré à faible suggérant que les patients du groupe à incision unique avaient un meilleur résultat esthétique, avec un taux similaire d'effets secondaires indésirables par rapport au groupe à incisions multiples. Dans le groupe à incision unique, il y avait un risque plus élevé de conversion en incisions multiples ou en chirurgie ouverte (qui nécessite une grande incision par rapport à la chirurgie laparoscopique), ou de faire plus d'incisions afin d'utiliser des voies supplémentaires pour mener l'opération. Il n'y avait pas de différence dans la douleur postopératoire, le taux de lésions viscérales ou vasculaires, l'infection de la plaie, le prélèvement dans l'abdomen, l'iléus paralytique (paralysie temporaire de l’intestin), la durée du séjour à l'hôpital et le temps nécessaire pour reprendre les activités normales.

Quelles sont les limites ?

Nous avons un niveau de confiance faible à modéré dans nos résultats. Le faible niveau de confiance est due aux différences dans la façon dont les études ont mesuré certains critères de jugement et à l'absence de mise en aveugle (les participants ne savent pas quel type de chirurgie ont subi) dans les études, ce qui les rend sujets aux biais de performance (les participants ou les chirurgiens agissant différemment car ils connaissent le groupe dans lequel se trouve chaque participant).

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 20 janvier 2024.

Irfan A, Rao A, Ahmed I

Le traitement du trouble de l’usage d'opioïdes peut-il être géré par les centres de soins primaires (médecins généralistes) plutôt que par des centres spécialisés ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- On ne sait pas si le fait de traiter les personnes souffrant d'un trouble de l’usage d'opioïdes dans un centre de soins primaires (par rapport à un centre spécialisé) fait une différence en ce qui concerne l’observance du traitement ou les effets indésirables graves. La prise en charge en soins primaires pourrait permettre de réduire davantage la consommation d’opioïdes non prescrits.

- Le niveau de confiance dans ces résultats est faible ou très faible, car les équipes de soins primaires et les patients inclus étaient quelque peu atypiques, ce qui rend difficile de généraliser les résultats à l’ensemble des équipes de soins primaires et des personnes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes.

Qu’est-ce que le trouble de l’usage d'opioïdes ?

Certains médicaments opioïdes sont prescrits pour traiter la douleur (par exemple : la morphine, l'oxycodone, l'hydromorphone), mais d'autres opioïdes peuvent être produits et consommés illégalement (par exemple, l'héroïne et le fentanyl, bien que le fentanyl soit également disponible sur ordonnance). Le trouble d’usage d’opioïdes se caractérise par une consommation répétée de médicaments opioïdes qui présente un risque pour soi ou pour les autres, souvent en raison de symptômes tels que le manque ou le syndrome de sevrage aux opioïdes (qui peut inclure des symptômes tels que de l'anxiété, des sueurs, des douleurs musculaires, des troubles du sommeil, des nausées, des douleurs abdominales et une dépression).

Comment est traité le trouble de l’usage d’opioïdes ?

Le trouble de l’usage d’opioïdes est généralement traité dans des centres spécialisés où plusieurs types de traitements sont souvent disponibles. Il peut s'agir d'une « désintoxication » (aide au sevrage du médicament), d’accompagnement psychologique et de services de soutien (par exemple, aide au logement, à l'emploi ou aux questions juridiques). Toutefois, le principal traitement repose sur la médication - le plus souvent la prescription d'opioïdes à action prolongée qui ont des effets similaires à ceux des autres opioïdes (par exemple, la méthadone) ou des effets atténués (partiels) (par exemple, la buprénorphine). Lorsque des opioïdes à action prolongée sont prescrits à cette fin, on parle de traitement par agonistes opioïdes.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si le traitement par agonistes opioïdes dans un centre de soins primaires, plutôt que dans un centre spécialisée, donnait des résultats similaires ou meilleurs pour les personnes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes. Plus précisément, nous avons cherché à savoir s'il y avait des différences concernant :

- le suivi du traitement sans interruption (« l’observance du traitement ») ;

- la non-consommation d'opioïdes (« abstinence d'opioïdes non prescrits ») ;

- les effets indésirables majeurs (comme un décès ou une hospitalisation) ;

- l’abandon de l'étude en raison d'effets indésirables ;

- l’amélioration de la qualité de vie ;

- l’amélioration de la satisfaction des patients ;

- un décès pour quelque raison que ce soit ;

- un décès à cause des opioïdes (par exemple, par overdose) ;

- une admission à l'hôpital ou aux urgences pour quelque raison que ce soit ;

- une incarcération pour quelque raison que ce soit (c'est-à-dire qu'ils sont allés en prison) ; et

- les effets indésirables mineurs (par exemple, des symptômes de sevrage).

Pourquoi avons-nous pensé que cela pourrait être bénéfique ?

Les centres de soins primaires sont largement répandus, ce qui les rend potentiellement plus accessibles. La stigmatisation sociale pourrait être moindre lorsqu'une personne est vue dans un centre de soins primaires, et sa fréquentation régulière pourrait offrir une plus grande opportunité de discussion et de traitement d'une plus grande variété de conditions médicales qui ne sont pas liées au trouble de l’usage d'opioïdes.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études incluant des personnes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes qui ont reçu un traitement par agonistes opioïdes dans un centre de soins primaires comparé à un centre spécialisés. Nous avons évalué la qualité des études et résumé leurs résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé sept études portant sur 1 952 adultes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes et dont le traitement était géré soit dans un cadre de soins primaires, soit dans un cadre de soins spécialisés. Cinq études ont été menées aux États-Unis, une en France et une en Ukraine. L'âge moyen des participants était de 38 ans et trois sur quatre étaient des hommes. Les études ont exclu les personnes à « haut risque », telles que les femmes enceintes, les personnes sans-abri, les personnes souffrant de dépendance à l’alcool ou les personnes souffrant d'autres troubles mentaux.

Il n'était pas clair si l’observance du traitement était différente entre les deux groupes (7 études, 1 952 personnes). Les personnes prises en charge dans un cadre de soins primaires se sont peut-être mieux abstenues de consommer des opioïdes non prescrits (5 études, 428 personnes), et il n'était pas clair s'il y avait une différence au niveau des effets indésirables majeurs (1 étude, 93 personnes).

Les personnes traitées dans le cadre des soins primaires pourraient être plus satisfaites de leurs soins que celles traitées dans le cadre des soins spécialisés, mais il n'y avait pas de différences claires en ce qui concerne la qualité de vie, les décès toutes causes confondues et les effets indésirables mineurs. Il n'y avait aucune information sur les autres mesures qui nous intéressaient.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre niveau de confiance dans les données probantes est globalement faible, en grande partie parce que les personnes et les centres de soins primaires étaient variées. Les participants étaient souvent moins à risque et plus stables que la majorité des personnes dépendantes, et les centres de soins primaires avaient souvent déjà de l’expérience du trouble d’usage d'opioïdes, ou des liens avec des centres spécialisés, ce qui ne représente peut-être pas le cas général. Il n'est pas certain que ces résultats puissent être généralisés à la plupart des personnes souffrant de trouble d’usage d'opioïdes (dont certaines peuvent être moins stables et présenter un risque plus élevé) et à la plupart des prestataires de soins primaires (dont certains peuvent n'avoir aucune ou peu d'expérience dans le traitement du trouble d’usage d'opioïdes).

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 7 mars 2025.

Perry D, Kirkwood JEM, Doroshuk ML, Kelmer M, Korownyk CS, Ton J, Garrison SR

L’administration de brexanolone et de zuranolone peut-elle aider les femmes qui souffrent de dépression post-partum ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

• La zuranolone est probablement plus efficace qu’un placebo (médicament inactif ou « factice »), pour diminuer les symptômes de la dépression. En revanche, elle augmente probablement le risque d'événements nocifs et indésirables affectant les patientes.

• La brexanolone semblerait avoir un effet négligeable ou nul sur les symptômes de dépression par rapport au placebo. De plus, elle a probablement peu ou pas d’impact sur le nombre d'événements nocifs et indésirables affectant les patientes.

• Afin de mieux comprendre leurs bénéfices et risques, des études comparant ces nouveaux médicaments aux antidépresseurs classiques et aux psychothérapies existantes sont nécessaires. Ces études devraient également examiner les résultats à long terme de ces nouveaux médicaments.

Qu'est-ce que la dépression post-partum ?

La dépression post-partum (également appelée dépression postnatale) est un trouble dépressif pouvant survenir chez les mères au cours de l’année suivant la naissance de leur enfant. De nombreuses femmes souffrent de cette maladie. Elle peut se manifester par une baisse durable de l'humeur, une perte d'intérêt ou de plaisir pour ce que l’on appréciait auparavant, des changements de l'appétit et du niveau d'énergie, des troubles du sommeil et un manque de confiance en soi. La dépression post-partum peut avoir des conséquences importantes à court et à long terme sur la mère, l’enfant et toute la famille.

Comment est-elle traitée ?

Il existe plusieurs méthodes pour traiter la dépression post-partum. Il peut s'agir de médicaments (comme les antidépresseurs), de séances de psychothérapie ou d'un soutien structuré (par exemple, le soutien par les pairs). Le type de traitement proposé dépendra du choix de la mère, de la gravité de la dépression et de la présence d'autres maladies. En général, les femmes enceintes ou qui allaitent se préoccupent des effets indésirables potentiels que les médicaments pourraient avoir sur l’enfant.

Les sociétés pharmaceutiques ont mis au point de nouveaux traitements contre la dépression post-partum qui agissent sur des récepteurs spécifiques dans le cerveau. La brexanolone et la zuranolone en sont deux exemples. Ces médicaments font partie des « modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A  ». La zuranolone est administrée par voie orale sous forme de comprimés, tandis que la brexanolone est administrée par perfusion intraveineuse sur une durée de 60 heures. Ces nouveaux traitements agissent plus rapidement que les antidépresseurs classiques. Cependant, leurs bénéfices et leurs risques restent incertains.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer les bénéfices et risques des modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A , tels que la brexanolone et la zuranolone, pour le traitement de la dépression post-partum.

Comment avons-nous procédé ?

En janvier 2024, nous avons recherché des études sur les modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A pour le traitement de la dépression post-partum. Nous avons ciblé des études dans lesquelles les femmes étaient réparties de manière aléatoire pour recevoir soit le médicament, soit un placebo. Ces études fournissent les données probantes les plus fiables.

Nous nous sommes principalement intéressé à l’efficacité de ces nouveaux médicaments. L’efficacité a été évaluée en mesurant le nombre de patientes ayant bien réagi au traitement (« réponse ») ou ne remplissant plus les critères de dépression après le traitement (« rémission »). Nos analyses se sont aussi intéressées aux effets indésirables — c’est-à-dire les effets nocifs et non souhaités — qu’auraient pu affecter les mères et/ou leurs enfants du fait du traitement.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié six études portant sur 674 femmes. Trois études ont comparé la brexanolone (par voie intraveineuse) à un placebo. Une autre étude a comparé un médicament intraveineux de la même famille, appelé ganaxolone, à un placebo. Deux études ont comparé la zuranolone (par voie orale) à un placebo. Aucune étude n'a comparé ces substances à d'autres médicaments existants, à un traitement habituel (approche appelée « surveillance active »), à une psychothérapie ou à d'autres formes de soutien.

Résultats principaux

Modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A par voie intraveineuse

• Les médicaments administrés par voie intraveineuse (la brexanolone et la ganaxolone) semblent avoir peu ou pas d’effets positifs sur la rémission, la réponse et la sévérité de la dépression, par rapport au placebo.

• L’impact des médicaments administrés par voie intraveineuse sur le nombre d’événements indésirables affectant la mère est probablement minime ou inexistant par rapport au placebo.

• Ils sont probablement moins tolérables que les placebos, ce qui entraîne un abandon précoce de l’étude pour un plus grand nombre de patientes.

• Ces études n'ont pas mesuré d’autres critères de jugement que nous avions identifié comme importants pour notre revue, tels que la qualité de vie, les compétences parentales et les effets sur le nourrisson.

Modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A administrés par voie orale

• La zuranolone, un médicament administré par voie orale, est probablement plus efficace par rapport au placebo, car elle réduit les symptômes de la dépression (réponse et rémission).

• La zuranolone augmente probablement le nombre d'événements indésirables affectant les patientes par rapport au placebo.

• Il semblerait que la zuranolone et le placebo aient le même niveau d’acceptabilité pour les patientes (car le nombre de femmes ayant abandonné précocement les études dans chaque groupe est à peu près le même).

• Par rapport au placebo, la zuranolone réduit probablement la gravité de la dépression entre 5 à 12 semaines du début du traitement.

• La zuranolone semblerait améliorer les capacités parentales de la mère par rapport au placebo.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nos conclusions ne reposent que sur quelques études menées jusqu'à 45 jours après le début du traitement. Nos conclusions pourraient changer si d'autres études étaient menées. Nous devons mieux comprendre les différences entre ces nouveaux médicaments et les autres traitements employés contre la dépression post-partum, y compris les antidépresseurs. De plus, il est nécessaire de déterminer leurs effets à plus long terme et de confirmer l’absence de risque concernant l'allaitement.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en janvier 2024.

Wilson CA, Robertson L, Ayre K, Hendon JL, Dawson S, Bridges C, Khalifeh H

Quels sont les bénéfices et risques des traitements ne ciblant pas une voie biologique spécifique pour les personnes atteintes de myosite (maladie musculaire inflammatoire) ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

Le traitement par immunoglobuline intraveineuse (IgIV) améliore le handicap, la force musculaire et les symptômes cutanés chez les personnes atteintes de dermatomyosite. Ces améliorations peuvent être suffisamment importantes pour être significatives dans la vie quotidienne, mais nous ne pouvons pas en être certains.

On ne sait pas si le traitement par IgIV est bénéfique dans les myopathies inflammatoires idiopathiques (MII) autres que la dermatomyosite.

En raison du faible nombre d'études, il est incertain que d'autres thérapies non ciblées, telles que le méthotrexate et l'azathioprine, soient bénéfiques dans les MII.

Contexte

Les MII sont un groupe de maladies dans lesquelles le système immunitaire attaque les muscles. Cela endommage les muscles, provoquant une faiblesse progressive. Dans certains types de MII, connus sous le nom de dermatomyosite, on observe des éruptions cutanées très spécifiques à cette maladie. Traditionnellement, en l'absence d'éruption cutanée, la maladie est appelée polymyosite, mais il existe de nombreuses formes différentes de MII qui peuvent répondre différemment au traitement.

Les MII sont traitées par des traitements immunosuppresseurs qui diminuent le système immunitaire et par des médicaments immunomodulateurs qui modifient le système immunitaire. L'objectif de ces thérapies est que le système immunitaire cesse d'attaquer les muscles. Grâce aux progrès récents, ces traitements peuvent être très précis, ciblant des molécules ou des cellules très spécifiques du système immunitaire. Toutefois, la présente revue porte sur les thérapies non ciblées, qui entraînent une suppression ou une modulation plus générale.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître les bénéfices et risques des thérapies non ciblées dans les MII. En particulier, nous nous sommes intéressés à trois traitements fréquemment utilisés : les immunoglobulines, l'azathioprine et le méthotrexate.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché toutes les études évaluant les thérapies non ciblées chez les personnes atteintes de MII. Les personnes atteintes de MII devaient avoir été aléatoirement répartis en deux groupes de traitement ou plus.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Il existe différentes façons de mesurer l'utilité d'un traitement. Nous avons recherché des mesures spécifiques qui nous semblaient importantes pour les personnes atteintes de MII. Nos deux critères de jugement principaux étaient l'amélioration des mesures de l'incapacité ou de la fonction et le nombre de personnes ayant obtenu une amélioration significative de la force musculaire. Parmi les autres mesures (secondaires) examinées figuraient la quantité totale de stéroïdes consommés, les effets négatifs graves, le nombre de personnes ayant quitté les études en raison de l'inefficacité du médicament ou de risques, la quantité de stéroïdes utilisée, l'activité de la maladie cutanée (Cutaneous Dermatomyositis Disease Area and Severity Index (CDASI)) et les scores combinés internationalement reconnus composés de différentes mesures (les définitions d'amélioration (DOI) de l'International Myositis Assessment and Clinical Studies Group (IMACS), ou les scores d'amélioration totale plus récents). Pour les enfants, nous avons rapporté l'obtention d'une amélioration définie par la Paediatric Rheumatology International Trials Organisation (PRINTO).

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 16 études portant sur 789 personnes atteintes de MII.

Trois études (136 personnes) ont évalué l'effet de l'immunoglobuline intraveineuse (IgIV) sur le handicap et la force musculaire et ont montré un bénéfice probable. Nous avions un niveau de confiance modéré dans ces deux résultats. Une étude (95 personnes) a évalué l'effet des IgIV pour l'obtention d'une amélioration globale telle que mesurée par les IMACs DOI et a montré un bénéfice. Une étude (95 personnes) a évalué l'effet de l'IgIV sur les symptômes cutanés et a montré un bénéfice. Nous avions une confiance modérée dans ce résultat. Il est possible que les risques soient plus importants avec les IgIV qu'avec le placebo et qu'il n'y ait que peu ou pas de différence dans les arrêts de traitement pour absence de bénéfices ou pour effets indésirables. Nous avons un niveau de confiance très faible dans ces résultats.

Une seule petite étude (16 personnes) a comparé l'azathioprine à un placebo. Cette étude n'a trouvé que peu ou pas de bénéfices de l'azathioprine pour la force musculaire, mais nous avons un niveau de confiance très faible dans ces résultats. Les données probantes concernant les effets sur la quantité de stéroïdes utilisée étaient également très incertaines. L'étude n'a pas évalué le handicap ou la fonction. Nous avions un niveau de confiance très faible dans tous ces résultats. L'étude n'a pas systématiquement rapporté les risques graves ou abandons.

Sur la base d'une étude (27 personnes), le méthotrexate a montré peu ou pas d'effet sur la fonction, la force musculaire ou le bénéfice global tel que mesuré par les IMACs DOI dans les MII. Cependant, nous n'avons qu'une confiance très faible dans les résultats. Dans la dermatomyosite juvénile, les données probantes d'une seule étude (93 enfants) ont montré qu'un plus grand nombre d'enfants pourraient voir leur état s'améliorer avec le méthotrexate, selon l'amélioration définie par la PRINTO. Les risques graves pourraient être légèrement plus fréquents avec le méthotrexate et les arrêts de traitement pour absence de bénéfice ou pour effets indésirables légèrement moins fréquents avec le méthotrexate qu'avec le placebo.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les données probantes montrent que les IgIV sont efficaces pour le handicap, la force musculaire et les maladies de la peau, mais la majorité des personnes concernées par ces évaluations souffraient de dermatomyosite. Il n'est donc pas certain que ces résultats puissent être appliqués aux autres MII. Nous ne pouvons pas nous fier aux résultats pour les autres interventions en raison du petit nombre d'études. D'autres études sont nécessaires pour déterminer si ces traitements sont utiles.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Ce résumé est basé sur les données probantes disponibles jusqu'au 3 février 2023.

Raaphorst J, Gullick NJ, Shokraneh F, Brassington R, Min M, Ali SS, Gordon PA

Dans quelles mesures les vaccins contre le papillomavirus humain pour des femmes qui ont subi ou subissent une intervention chirurgicale visant à éliminer les cellules anormales du col de l'utérus sont-ils efficaces, et ont-ils des effets indésirables ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), comparée à l'absence de vaccination contre le HPV chez les femmes ayant subi une conisation (ablation d'un cône de tissu contenant des cellules anormales, également appelée biopsie du cône), peut réduire le risque de modifications précancéreuses des cellules du col de l'utérus (principalement NCI 2+).

  • En raison des limites des données disponibles, nous ne savons pas avec certitude si la vaccination contre le HPV (administrée peu avant, pendant ou après la conisation) par rapport à l'absence de vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation, a une incidence sur le risque de cancer du col de l'utérus ou sur la persistance de l'infection par le HPV.

  • D'autres études de haute qualité sont nécessaires pour évaluer l'efficacité et les effets indésirables de la vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation. Ces essais devraient également prendre en compte des groupes spécifiques, tels que des femmes ayant déjà été vaccinées contre le HPV et différents groupes d'âge.

Qu'est-ce que le papillomavirus humain et comment est-il traité ?

Le cancer cervical (cancer du col de l'utérus) est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Il est causé par une infection persistante par des types spécifiques de papillomavirus humains (HPV). Bien que les infections à HPV soient courantes et disparaissent généralement sans problème, les infections persistantes à HPV peuvent évoluer vers des modifications cellulaires anormales du col de l'utérus (c'est-à-dire des conditions précancéreuses), appelées néoplasies intraépithéliales cervicales (NCI). Ces conditions précancéreuses peuvent être classées en lésions de bas grade (appelées NCI 1) et en lésions de haut grade (appelées NCI 2 et NCI 3). Alors que les lésions de bas grade se résorbent généralement spontanément sans traitement, les lésions de haut grade ont un risque plus élevé d'évoluer vers un cancer du col de l'utérus. La NCI 3 correspond au carcinome in situ (cellules anormales confinées à l'endroit où elles sont apparues) et à l'adénocarcinome in situ (cellules anormales qui se sont déplacées vers les glandes) ; il est largement admis que ces carcinomes précèdent immédiatement le cancer du col de l'utérus.

Il existe plus de 200 types de HPV et plus de 40 d'entre eux infectent la région génitale. Sept cancers du col de l'utérus sur dix sont causés par les types 16 et 18 du HPV. Les femmes chez qui on a diagnostiqué une NCI 2 ou une NCI 3 peuvent généralement bénéficier d'une conisation du col de l'utérus (également appelée biopsie du cône), une intervention chirurgicale visant à éliminer les cellules anormales afin d'empêcher l'évolution vers un cancer du col de l'utérus.

En Europe, il existe trois vaccins HPV approuvés : un vaccin bivalent (qui protège contre deux types de HPV), un vaccin quadrivalent (qui protège contre quatre types de HPV) et un vaccin nonavalent (qui protège contre neuf types de HPV). La vaccination contre le papillomavirus est utilisée pour prévenir le cancer du col de l'utérus, mais son efficacité pour les femmes ayant subi une conisation reste incertaine. Il convient de noter que nous utilisons le terme « avec conisation » de manière interchangeable pour désigner les cas où la vaccination contre le HPV a été administrée au moment de la conisation, c'est-à-dire avant, pendant ou après l'intervention.

Que voulions-nous savoir ?

Nous avons voulu savoir quelle était l'efficacité de la vaccination contre le papillomavirus pour les femmes qui ont subi ou subissent une conisation pour éliminer les lésions précancéreuses du col de l'utérus, et si elle avait des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les effets de la vaccination contre le HPV chez des femmes de tout âge ayant subi une conisation pour traiter les modifications précancéreuses des cellules du col de l'utérus causées par le HPV. Nous avons résumé les résultats, évalué leur fiabilité et noté notre confiance dans les données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 13 études qui incluaient 21 453 femmes avec conisation. Les études variaient en termes de conception et de qualité. La plupart des études ont été menées en Europe (10 études) et ont utilisé le vaccin HPV quadrivalent (sept études) ou nonavalent (une étude). Certaines études ont suivi des femmes pendant plus de 60 mois.

Principaux résultats
  • La vaccination contre le HPV, comparée à l'absence de vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation, peut réduire le risque de lésions précancéreuses. Toutefois, les résultats doivent être interprétés avec prudence.

  • Nous ne savons pas si la vaccination contre le HPV, comparée à l'absence de vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation, a un effet sur le cancer du col de l'utérus et sur la persistance de l'infection par le HPV.

  • Il n'y avait aucune données concernant les nouvelles infections à HPV, l'adénocarcinome in situ et la qualité de vie, et les autres données probantes étaient pour la plupart non concluantes.

  • Les effets indésirables comprenaient des réactions mineures (rougeurs et éruptions cutanées : 92 femmes sur 100 ; maux de tête : 8 femmes sur 100) et des allergies graves (1 femme sur 100).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les données probantes provenaient principalement d'études dont la méthodologie pouvait poser problèmes. Seules deux études ont été conçues pour produire des données plus probantes. Les études n'ont pas fourni suffisamment d'informations pour savoir si une vaccination antérieure contre le HPV signifie qu'une autre vaccination et son calendrier par rapport à la procédure de conisation donnent des résultats différents. Nous devons également en savoir plus sur les effets sur les différents groupes d'âge.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en mai 2023.

Kapp P, Schmucker C, Siemens W, Brugger T, Gorenflo L, Röbl-Mathieu M, Grummich K, Thörel E, Askar M, Brotons M, Andersen PH, Konopnicki D, Lynch J, Ruta S, Saare L, Swennen B, Tachezy R, Takla A, Učakar V, Vänskä S, Zavadska D, Adel Ali K, Olsson K,…

Quelle est l'efficacité des interventions destinées à réduire les chutes chez les personnes âgées dans les établissements de soins ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Les chutes dans les établissements de soins peuvent être réduites par : des interventions multifactorielles (composées de plusieurs éléments) mises en place avec l'aide du personnel de l'établissement et adaptées à la situation individuelle des résidents (par exemple, s'ils sont atteints de démence) ; l'exercice physique ; et la supplémentation en vitamine D. Il est possible de réduire le nombre de chutes en augmentant les portions de produits laitiers à l'aide d'un diététicien dans l'élaboration des menus et en faisant faire de l'exercice aux résidents souffrant de troubles cognitifs. Il n'est pas certain que les interventions uniques visant à améliorer l'administration des médicaments réduisent les chutes.

  • Les interventions multifactorielles et l'exercice physique peuvent s'avérer rentables. Cependant, si l'exercice n'est pas poursuivi, l'effet sur les chutes n'est pas durable. L'augmentation des portions de produits laitiers à l'aide d'un diététicien dans l'élaboration des menus peut réduire le nombre de personnes souffrant de fractures dues à des chutes.

  • De nouvelles données actualisées sont désormais disponibles sur la manière de prévenir les chutes dans les établissements de soins ; nous avons pour la plupart, une confiance allant de modérée à faible dans les données probantes disponibles. Il est encore nécessaire de poursuivre les recherches sur les moyens de prévenir les chutes chez les personnes vivant dans des établissements de soins, en particulier sur les types d'exercices les plus efficaces et sur les interventions visant à améliorer l'administration des médicaments.

Pourquoi est-il important d’évaluer les interventions visant à prévenir les chutes ?

Les chutes chez les personnes âgées dans les établissements de soins, tels que les maisons de retraite, sont fréquentes et peuvent entraîner une perte d'autonomie, des blessures et parfois la mort. Il est donc important de mettre en place des interventions efficaces pour prévenir les chutes.

Les études portant sur toute intervention destinée à réduire les chutes chez les personnes âgées par rapport à un groupe témoin sans intervention sont regroupées par type, conformément au système de classification de la prévention des chutes (taxonomie) élaboré par le Prevention of Falls Network Europe (ProFaNE). Les interventions sont organisées comme suit :

  • interventions multifactorielles : deux catégories d'interventions ou plus, telles que l'exercice, la pertinence de l'administration des médicaments et la supplémentation en vitamine D, sont proposées en fonction des facteurs de risque de chute de la personne ;

  • les interventions uniques : une seule des interventions est proposée à tous les participants du groupe ;

  • interventions multiples : la même combinaison d'interventions est proposée à tous les participants du groupe.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu savoir quelles interventions permettaient de réduire les chutes chez les personnes âgées vivant dans des établissements de soins, en termes de nombre de personnes ayant chuté et de nombre de chutes subies. Nous avons également examiné le risque de fractures, les effets indésirables des interventions et les résultats économiques.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur des interventions visant à réduire les chutes chez les personnes âgées vivant dans des établissements de soins. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 104 études (68 964 personnes âgées) avec un âge moyen de 84 ans, dont 72 % de femmes. Les études ont été menées dans 25 pays et ont porté sur des interventions multifactorielles, des interventions uniques (exercice, optimisation des médicaments (amélioration de la prescription de médicaments), supplémentation en vitamine D, conseils de diététiciens et conception de menus pour augmenter la consommation des produits laitiers, technologies d'assistance (outils pour aider les personnes âgées à fonctionner), formation du personnel et différentes manières de dispenser les soins) et des interventions multiples.

  • Globalement, les interventions multifactorielles ne diminuent probablement pas le taux de chutes (nombre de chutes au fil du temps), mais réduisent probablement le nombre de personnes ayant chuté. Toutefois, les interventions multifactorielles mises en place avec l'aide du personnel de l'établissement et basées sur la situation individuelle des résidents (par exemple, les personnes atteintes de démence) ont eu un effet plus important et ont probablement permis de réduire le taux de chutes et le nombre de personnes ayant chuté. Les interventions multifactorielles peuvent également s'avérer rentables pour réduire les chutes.

  • L'exercice actif en tant qu'intervention unique réduit probablement le taux de chutes et le nombre de personnes ayant chuté, mais peut avoir peu ou pas d'effet sur le risque de fracture. Cependant, si l'exercice n'est pas poursuivi, l'effet sur le taux de chutes n'est pas maintenu et il n'y a probablement pas d'effet sur le nombre de chutes. L’exercice actif peut également réduire le nombre de chutes chez les résidents souffrant de troubles cognitifs (déclin des capacités mentales) et peut s'avérer rentable pour réduire les chutes (du point de vue des services de santé australiens).  

  • Dans l'ensemble, les interventions visant à améliorer la prescription de médicaments ont été variées et pourraient ne faire que peu ou pas de différence sur le taux de chutes et probablement peu ou pas de différence sur le nombre de personnes ayant chuté. Nous ne sommes pas certains de l'effet des interventions uniques visant à améliorer la prescription des médicaments pris par les résidents en procédant à des évaluations et en formulant des recommandations. De telles interventions visant à améliorer la prescription de médicaments peuvent ne pas être rentables en tant qu'intervention unique.

  • La prescription de vitamine D (avec ou sans calcium) réduit probablement le taux de chutes, mais ne fait que peu ou pas de différence sur le nombre de chutes. Les résidents de ces études semblaient avoir un faible taux de vitamine D.

  • L'augmentation des portions d'aliments laitiers pour les résidents grâce à l'aide d'un diététicien dans l'élaboration des menus peut réduire le nombre de personnes ayant chuté et le risque de fractures dues aux chutes. Aucune information n'a été communiquée sur le taux de chutes.

  • Nous ne sommes pas certains de l'effet des interventions sur les effets non désirés, car ceux-ci ont été peu signalés dans l'ensemble des études incluses.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons pour la plupart une confiance modérée à faible dans les données probantes disponibles. Notre confiance est limitée par le fait que les participants à de nombreuses études savaient quel traitement ils recevaient, et que toutes les études ne fournissaient pas d'informations sur tous les aspects qui nous intéressaient. En outre, les méthodes utilisées dans les études pour collecter les informations ont souvent posé problème.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour les versions précédentes de la revue publiées en 2010, 2012 et 2018. Les données probantes sont valables jusqu'au 10 mai 2024.

Dyer SM, Kwok WS, Suen J, Dawson R, Kneale D, Sutcliffe K, Seppala LJ, Hill KD, Kerse N, Murray GR, van der Velde N, Sherrington C, Cameron ID

Les réseaux d'hôpitaux dédiés aux traumatismes et les hôpitaux dédiés aux traumatismes améliorent-ils les critères de jugement des personnes souffrant de lésions traumatiques ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Faute de données probantes, nous n'avons pas pu déterminer les bénéfices et les effets indésirables des réseaux hospitaliers (systèmes organisés de traumatologie) ou des hôpitaux individuels (centres désignés de traumatologie) spécialisés dans la prise en charge des personnes souffrant de lésions traumatiques.

  • Cette recherche appelle à une amélioration de la conception des études et de la communication de mesures importantes telles que le décès et la survie, les effets indésirables, l'utilisation ou l'accès aux services de soins de traumatologie, la qualité des soins fournis, la fourniture de soins à toute personne qui en a besoin et l'information de tous sur les soins disponibles.

Que sont les réseaux organisés de traumatologie, les centres désignés de traumatologie et les soins standards ?

Un réseau organisé de traumatologie est un service complet conçu pour fournir des soins aux personnes blessées (par exemple, à la suite d'un accident de la route, d'une arme ou d'une brûlure). Il couvre les soins d'urgence et les premiers soins sur le lieu de la blessure, le transport vers l'hôpital, la détermination de l'hôpital dans lequel chaque patient est conduit, et les soins au-delà du séjour à l'hôpital. Les systèmes de traumatologie comprennent également le recouvrement des coûts, la formation à l'étranger, la recherche et la prévention des blessures. Les centres désignés de traumatologie sont des hôpitaux qui se consacrent au traitement des personnes souffrant de lésions traumatiques et qui font partie du réseau d’un système de traumatologie dans une zone géographique spécifique.

Les systèmes et les centres de traumatologie sont considérés comme une approche rentable de la prise en charge des personnes souffrant de lésions traumatiques dans les pays où le niveau de vie est élevé. Il est particulièrement important d'en évaluer l'efficacité par le biais d'une recherche bien conçue, car cela permettrait de soutenir leur utilisation dans des environnements aux ressources limitées où l’impact sur la santé est le plus élevé.

Les soins standards font référence aux hôpitaux généraux et aux systèmes de soins de santé qui ne sont pas spécifiquement dédiés au traitement des personnes souffrant de lésions traumatiques. Dans les régions ou les lieux géographiques où les réseaux de traumatologie n'ont pas été mis en place, les soins standards constituent généralement l'approche standard.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les systèmes de traumatologie organisés et les centres de traumatologie désignés sont.. :

  • meilleurs que les soins standards pour éviter les décès et améliorer le rétablissement d'une personne ;

  • associés à des effets indésirables.

Nous voulions en particulier déterminer leur impact sur :

  • effets indésirables liés aux soins de santé

  • l'utilisation et l'accès aux soins de santé

  • la qualité des soins prodigués

  • si les soins ont été fournis à toute personne qui en avait besoin, et

  • si les gens savaient quels soins étaient disponibles.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur l'effet des systèmes de traumatologie organisés et des centres désignés de traumatologie par rapport aux soins standards. Nous nous sommes intéressés aux décès, aux effets indésirables, à l'utilisation ou à l'accès aux services de soins traumatologiques, à la qualité des soins fournis, à la fourniture de soins à toute personne qui en a besoin et à l'information de tous sur les soins disponibles.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et le degré de précision et de fiabilité des résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé quatre études portant sur 157 111 personnes qui évaluaient l'efficacité des réseaux de traumatologie organisés ou des centres de traumatologie désignés. Cependant, aucune de ces études n'a été réalisée dans des pays à ressources limitées.

Nous n'avons pas confiance dans les données probantes car :

  • les études sont insuffisantes pour tirer des conclusions solides ;

  • les données probantes n'ont pas abordé de manière exhaustive tous les aspects qui nous intéressaient ;

  • certaines études n'ont pas fourni de données sur les aspects qui nous intéressaient ;

  • les études varient en termes de populations étudiées et de méthodes de prestation des soins.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes est très faible et les résultats de recherches ultérieures pourraient différer des résultats de cette revue. Les études n'étaient pas bien planifiées, les résultats étaient très incohérents d'une étude à l'autre et elles ne faisaient pas état de tous les éléments qui nous intéressaient.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 16 décembre 2023.

Mwandri M, Stewart B, Hardcastle TC, Hudson J, Rubiano AM, Gruen RL, Puyana JC, O'Connor D, Metcalfe D

Quelle est la méthode la plus efficace pour détecter les excroissances dans le côlon : une méthode qui les repère en s’aidant de différentes couleurs (imagerie par couleurs liées) ou la méthode traditionnelle de coloscopie avec une lumière blanche norm...

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • L'utilisation de l'imagerie par couleurs liées pendant la coloscopie est plus efficace que les procédures traditionnelles pour identifier les excroissances qui peuvent se transformer en cancer.

  • L'imagerie par couleurs liées et la coloscopie traditionnelle présentent toutes deux le même faible risque d'effets secondaires, et ces problèmes surviennent rarement.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre (1) combien d'adultes ayant eu une coloscopie par imagerie par couleurs liées sont diagnostiqués avec un cancer colorectal lors de leur coloscopie de suivi suivante, (2) si l'imagerie par couleurs liées contribue à réduire les taux de cancer lors de cette coloscopie de suivi par rapport à la coloscopie standard, et (3) si l'imagerie par couleurs liées provoque des effets secondaires graves nécessitant un traitement médical - ce que seules des études de plus grande taille peuvent révéler.

Contexte

La coloscopie est une procédure importante pour le dépistage du cancer du côlon, la surveillance de la santé du côlon, l'examen des symptômes liés au côlon et pour l'identification et le traitement de certains types d'excroissances (ou polypes) qui peuvent conduire au cancer. Il s'agit des adénomes (petites excroissances non cancéreuses qui peuvent le devenir) et des lésions sessiles dentelées (polypes plats ou légèrement surélevés ayant l'aspect d'une dent de scie). La procédure consiste à insérer dans le rectum un fin tube flexible muni d'une minuscule caméra et d'une lumière à son extrémité. La coloscopie par imagerie par couleurs liées utilise différentes couleurs de la lumière pour détecter les tumeurs (toute croissance anormale qui peut être cancéreuse ou non [bénigne]). Les médecins qui pratiquent des coloscopies peuvent passer de la lumière blanche ordinaire à la vue en couleur en appuyant sur un bouton s'ils utilisent un système spécifique.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si l'imagerie par couleurs liées ou la coloscopie traditionnelle en lumière blanche ordinaire est meilleure et plus sûre pour les personnes passant une coloscopie.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant l'imagerie par couleurs liées à la coloscopie traditionnelle. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et la taille des échantillons. Nous avons étudié le taux de détection des adénomes (défini comme la proportion de coloscopies au cours desquelles au moins un adénome a été détecté, pendant la période d'étude), la proportion de participants ayant un cancer colorectal diagnostiqué à la date recommandée suivante d’examen après une coloscopie négative, et les effets secondaires nécessitant un traitement médical. En outre, nous avons évalué le taux de détection des polypes, le taux de détection des lésions sessiles dentelées et le nombre d'adénomes par participant.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 16 études impliquant 12 836 participants qui comparaient l'imagerie par couleurs liées et la coloscopie traditionnelle.

Principaux résultats

Par rapport à la coloscopie traditionnelle, l'imagerie par couleurs liées :

  • augmente légèrement le taux de détection des adénomes ;

  • ne fait probablement que peu ou pas de différence sur les effets secondaires nécessitant un traitement médical ;

  • augmente légèrement le taux de détection des polypes ;

  • augmente probablement légèrement le taux de détection des lésions sessiles et dentelées ; et

  • augmente probablement légèrement le nombre d'adénomes par participant.

Aucune des études n'a évalué la proportion de participants chez qui un cancer colorectal a été diagnostiqué à la date suivante recommandée d'examen après une coloscopie négative.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes confiants dans les données probantes concernant les taux de détection des adénomes et des polypes. Notre confiance dans les données probantes concernant les autres critères de jugement n'est que modérée, car les études ont inclus trop peu de participants pour que l'on puisse déterminer avec certitude dans quelle mesure l'imagerie par couleurs liées permet de détecter les lésions sessiles dentelées et combien d'adénomes chaque personne en a. De même, comme aucune des personnes incluses dans les études n'a eu d'effets secondaires nécessitant un traitement médical, nous ne pouvons pas dire à quelle fréquence de tels problèmes pourraient survenir. De plus, aucune des études n'a rapporté le nombre de personnes ayant développé un cancer colorectal lors du contrôle recommandé suivant, donc nous ne pouvons pas tirer de conclusion sur ce critère de jugement.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en mai 2025.

Watanabe J, Kanno T, Kakehi E, Rifu K, Kagaya T, Kotani K, Kataoka Y

L'utilisation de la technologie en rééducation est-elle efficace pour traiter les personnes souffrant de douleurs cervicales ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- Nous ne savons pas si les interventions psychologiques et éducatives (qui visent à modifier les pensées, les comportements et les émotions) par le biais de la télé-rééducation (l'obtention de thérapies conçues pour aider les personnes à récupérer et à retrouver leurs mouvements (également connues sous le nom de services de rééducation) à l'aide de téléphones ou d'ordinateurs) ont un effet sur la douleur, mais il est probable qu'elles améliorent la fonction (la façon dont les personnes peuvent bouger leur cou).

- La pratique d'exercices et d'activités physiques par le biais de la télé-rééducation peut réduire légèrement les douleurs cervicales par rapport à un traitement minimal (par exemple, absence de traitement ou conseils).

- Il n'existe pas de données probantes suffisantes pour se prononcer sur l'efficacité de la télé-rééducation, et d'autres études de haute qualité sont nécessaires.

Que voulions‐nous savoir ?

Les douleurs cervicales sont fréquentes et peuvent limiter les activités quotidiennes. La télé-rééducation consiste à obtenir des services de rééducation (thérapies conçues pour aider les personnes à se rétablir et à retrouver leurs mouvements) par le biais de la technologie, comme les appels téléphoniques, les appels vidéo ou les applications mobiles. Cela peut aider les gens à recevoir des soins sans avoir à se rendre dans une clinique. Nous voulions savoir si le fait de recevoir des soins par le biais de la télé-rééducation réduisait les douleurs cervicales et améliorait la fonction (la capacité des personnes à bouger leur cou).

Nous voulions savoir si la télé-rééducation était plus efficace que :

- une intervention minimale (comme les soins standards, l'éducation uniquement ou l'inscription sur une liste d'attente) ;

- un traitement similaire dispensé en personne dans une clinique (appelé traitement apparié hors télésanté) ; et

- un traitement en personne différent (appelé traitement non apparié).

Nous avons étudié la réduction de la douleur, l'amélioration de la fonction, de la qualité de vie et de la santé mentale chez des personnes souffrant de différents types de cervicalgies.

Nous voulions également vérifier si la télé-rééducation entraînait des effets indésirables graves ou si les personnes arrêtaient le traitement en raison d'un problème quelconque.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la télé-rééducation à un traitement minimal, à une rééducation en personne ou à d'autres traitements chez des adultes souffrant de douleurs cervicales.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 13 études portant sur 1 042 personnes, dont la plupart étaient des femmes. Les études ont été menées en Chine, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, en Corée du Sud, en Thaïlande et en Turquie.

La télé-rééducation a été dispensée au moyen d'appels téléphoniques, d'applications, de vidéos enregistrées, d'appels vidéo et de sites web. Les programmes ont duré entre un jour et 48 semaines.

Principaux résultats

Nous ne sommes pas sûrs de l'efficacité de la télé-rééducation. La meilleure estimation à ce jour suggère qu'elle pourrait apporter une légère aide par rapport à une intervention minimale.

Douleur cervicale chronique (durant plus de 12 semaines)

La télé-rééducation psychologique ou éducative (qui vise à modifier les pensées, les comportements et les émotions) peut ne faire que peu ou pas de différence (mais les données probantes sont très incertaines), ne pas améliorer la qualité de vie ou ne pas réduire la dépression. Cependant, elle améliore probablement la fonction et réduit légèrement l'anxiété par rapport à une intervention minimale.

La télé-rééducation basée sur l'exercice peut légèrement réduire la douleur, mais les données probantes sont très incertaines quant à son effet sur la fonction ou la qualité de vie par rapport à une intervention minimale.

Une étude a testé la télé-rééducation à composantes multiples (un mélange de différents traitements). Les données probantes suggèrent qu'elle pourrait ne pas contribuer à réduire la douleur par rapport à une intervention minimale.

Peu d'études ont fait état d'effets indésirables, et aucune n'a fourni de détails sur les personnes ayant arrêté le traitement en raison de problèmes.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous ne sommes pas certains des bénéfices de la télé-rééducation pour les raisons suivantes :

- il n'y avait pas assez d'études la comparant à d'autres traitements ;

- la qualité des études était variable ; et

- la plupart des études étaient de petite taille, ce qui rend difficile l'obtention de résultats clairs.

Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour savoir si la télé-rééducation est efficace pour les douleurs cervicales.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour au 11 avril 2024.

Fandim JV, Almeida de Oliveira L, Yamato TP, Kamper SJ, Costa LOP, Maher CG, Saragiotto BT
Checked
7 hours 52 minutes ago
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