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Quels sont les bénéfices et risques de la kétamine et autres antagonistes des récepteurs du N-méthyl-D-aspartate dans le traitement de la douleur chronique ?

2 months ago
Principaux messages
  • On ne sait pas clairement si la kétamine (administrée par voie veineuse, prise oralement ou appliquée sous forme de crème sur la peau) réduit l'intensité de la douleur, mais elle peut avoir des effets indésirables lorsqu'elle est administrée par voie veineuse.

  • On ne sait pas si la mémantine, le dextrométhorphane, l'amantadine et le magnésium réduisent l'intensité de la douleur ou ont des effets indésirables.

  • Nous avons besoin davantage d'études de meilleure qualité pour étudier les bénéfices et les risques de la kétamine et d'autres antagonistes des récepteurs du N-méthyl-D-aspartate dans le traitement de la douleur chronique.

Qu'est-ce que la douleur chronique ?

La douleur chronique est une douleur qui dure au moins trois mois consécutifs. Il s'agit d'un problème courant qui touche jusqu'à un tiers de la population. La douleur chronique peut être le symptôme de différentes affections ou être inexpliquée. Les personnes souffrant de douleur chronique éprouvent souvent de la fatigue, de l'anxiété, de la dépression et une diminution de leurs capacités et de la qualité de vie.

Que sont les antagonistes des récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA) ?

Les antagonistes des récepteurs NMDA sont un groupe de médicaments qui affectent l'excitabilité des nerfs impliqués dans la douleur et d'autres fonctions cérébrales. Ils comprennent la kétamine, la mémantine, le dextrométhorphane, l'amantadine et le magnésium. Les médecins les utilisent dans le traitement d’un certain nombre de problèmes de santé, y compris la douleur chronique.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la kétamine et d'autres antagonistes des récepteurs NMDA réduisent mieux la douleur qu'un traitement « factice » (placebo), qu'un traitement médical habituel ou qu'un autre médicament. Nous voulions également savoir s'ils étaient associés à des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur la kétamine et d'autres antagonistes des récepteurs NMDA, comparées à un placebo, à un traitement médical habituel ou à un autre médicament, chez des adultes souffrant de douleur chronique. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, et évalué notre niveau de confiance dans les données probantes en tenant compte les méthodes utilisées et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 67 études portant sur 2 309 personnes souffrant de différents types de douleurs chroniques, notamment de douleurs nerveuses (par exemple, douleurs nerveuses diabétiques, douleurs post-herpétiques), la fibromyalgie et le syndrome douloureux régional complexe. La proportion de femmes dans les études allait de 11 % à 100 %. Trente-neuf études ont porté sur la kétamine, dix sur la mémantine, neuf sur le dextrométhorphane, trois sur l'amantadine et huit sur le magnésium. Soixante-deux études ont comparé ces médicaments à un placebo. La plupart des études provenaient d'Europe, du Royaume-Uni et des États-Unis, et 19 % d'entre elles ont bénéficié d'une forme ou d'une autre de soutien financier de la part de sociétés pharmaceutiques. Les études étaient généralement courtes et ne duraient que quelques mois.

Principaux résultats

Nous ne savons pas si la kétamine (administrée directement par voie veineuse, prise oralement ou appliquée sous forme de crème à la surface de la peau) réduit l'intensité de la douleur. Lorsqu'elle est administrée par voie veineuse, la kétamine peut avoir des effets indésirables tels qu’une perte de contact avec la réalité, des nausées et des vomissements. Nous ne savons pas si la prise de kétamine par voie orale ou appliquée sur la peau entraîne des effets indésirables.

On ne sait pas si la mémantine, le dextrométhorphane et l'amantadine (pris oralement) ou le magnésium (administré directement dans une veine ou pris oralement) réduisent l'intensité de la douleur ou ont des effets indésirables.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons que peu ou pas confiance dans les données probantes, et ce pour plusieurs raisons. Il est possible que les participants aux études aient su quel traitement ils recevaient. Toutes les études n'ont pas fourni de données sur tous les critères qui nous intéressent. Il n'y avait pas assez d'études pour être certain des résultats de nos critères de jugement, et les études incluses étaient très petites.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en juin 2025.

Ferraro MC, Cashin AG, Visser EJ, Abdel Shaheed C, Wewege MA, Wand BM, Gustin SM, O'Connell NE, McAuley JH

La thérapie par ondes de choc de faible intensité est-elle efficace et sûre pour traiter la dysfonction érectile ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • La thérapie par ondes de choc de faible intensité pourrait améliorer les érections à long terme.

  • Elle pourrait également améliorer la fermeté et la rigidité du pénis (rigidité pénienne) à court terme.

  • Les effets secondaires liés au traitement et l'arrêt précoce du traitement dus à ces effets secondaires sont peu fréquents à court terme.

Qu'est-ce que la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile est un problème courant dans lequel un homme a des difficultés à obtenir ou maintenir une érection pendant les rapports sexuels. Elle peut être causée par de nombreux facteurs : d'autres problèmes de santé, des traitements médicaux (certains médicaments ou une intervention chirurgicale sur la prostate), un mode de vie malsain (tabagisme, mauvaise alimentation et manque d'exercice physique), ainsi que la dépression et l'anxiété.

Comment traiter la dysfonction érectile ?

Il existe différentes façons de traiter la dysfonction érectile. Tout d'abord, les médecins peuvent suggérer des changements de mode de vie, comme faire plus d'exercice, avoir une alimentation équilibrée ou arrêter de fumer. En cas d'échec, les médecins peuvent proposer des médicaments. Parfois, si le problème concerne davantage les sentiments ou les relations avec les partenaires sexuels, les médecins peuvent suggérer de parler à un thérapeute. Il existe d'autres traitements, tels que des dispositifs, des injections ou des interventions chirurgicales. Dans cette revue systématique Cochrane, nous nous intéressons à une nouvelle méthode de traitement par ondes de choc.

Qu'est-ce que la thérapie par ondes de choc ?

La thérapie par ondes de choc de faible intensité utilise des ondes sonores pour améliorer la circulation sanguine dans le pénis, ce qui peut favoriser l'érection. Il s'agit d'un traitement simple. Un médecin utilise un petit appareil sur différentes parties du pénis. Le traitement n'est pas douloureux et aucun médicament n'est nécessaire pour insensibiliser la zone. Le traitement dure environ 15 à 20 minutes et se déroule plusieurs fois en l'espace de quelques semaines.

Le terme « thérapie par ondes de choc de faible intensité » souligne la nature sûre de la thérapie. Les ondes de choc à haute intensité sont puissantes et utilisées pour briser des objets tels que les calculs rénaux, mais les ondes à faible intensité sont douces et suffisamment efficaces pour fonctionner sans causer de risques.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la thérapie par ondes de choc de faible intensité est plus efficace qu'une thérapie factice (un appareil qui fait semblant d'utiliser des ondes de choc). Nous avons examiné :

  • l'efficacité de la thérapie par ondes de choc sur l'érection ;

  • si les personnes arrêtent la thérapie par ondes de choc plus tôt que la thérapie factice ;

  • s'il y a des effets indésirables ;

  • si les patients et leurs partenaires sont satisfaits des résultats du traitement ;

  • si la thérapie par ondes de choc rend le pénis plus rigide ; et

  • si la thérapie par ondes de choc améliore la vie sexuelle.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché toutes les études médicales comparant la thérapie par ondes de choc de faible intensité à une thérapie factice chez des hommes souffrant de dysfonction érectile. Nous avons vérifié les résultats de ces études, les avons résumés et avons évalué notre confiance en eux sur la base de facteurs tels que la qualité de leurs résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 21 études portant sur 1 357 hommes qui ont reçu soit une thérapie par ondes de choc de faible intensité, soit une thérapie factice. Ces hommes étaient âgés de 39 à 65 ans et souffraient de troubles de l'érection depuis 3 à 68 mois.

Résultats principaux

Nous avons constaté qu'à court terme (3 mois ou moins), la thérapie par ondes de choc de faible intensité pourrait avoir une légère amélioration sur les érections, mais probablement insuffisant pour être perçu par les patients. A long terme (plus de 3 mois), elle pourrait améliorer les érections. À court terme, elle pourrait également améliorer la rigidité du pénis. À long terme, elle pourrait avoir un léger effet sur la rigidité du pénis, mais probablement pas assez marqué pour être perçu. Tous les traitements n'ont été utilisés qu'à court terme, mais certains résultats ont été rapportés à long terme. À court et à long terme, la thérapie par ondes de choc de faible intensité pourrait n'avoir que peu ou pas d'effet sur les effets secondaires du traitement ou sur l'arrêt du traitement. Nous n'avons trouvé aucune donnée sur la satisfaction des patients et de leurs partenaires quant aux résultats du traitement ou à leur vie sexuelle.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La confiance que nous accordons à ces résultats est faible, principalement pour les raisons suivantes :

  • les études n'ont pas été très bien faites ;

  • les données probantes ne couvrent pas toutes les personnes, tous les traitements ou tous les critères d'évaluation qui nous intéressent ;

  • les études ont été réalisées sur des hommes souffrant de troubles de l'érection et ont utilisé différentes méthodes de diffusion des ondes de choc ; et

  • les résultats sont très différents d'une étude à l'autre.

Neuf des 21 études ont reçu de l'argent de la part d'entreprises qui fabriquent les appareils permettant d'administrer le traitement par ondes de choc. Cinq études ont déclaré ne pas avoir reçu d'argent de l'industrie, et les autres études n'ont pas précisé si elles avaient reçu de l'argent ou non.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue est à jour jusqu’au 7 juillet 2024.

Ergun O, Kim K, Kim MH, Hwang EC, Blair Y, Gudeloglu A, Parekattil S, Dahm P

Quelle est la précision de l’électroencéphalographie simplifiée et facilement disponible (appelée électroencéphalographie d'amplitude intégrée) pour détecter les crises d’épilepsie chez les nouveau-nés ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- L'électroencéphalographie d'amplitude intégrée (EEGa) peut ne pas être suffisamment précise pour identifier les bébés souffrant de crises d'épilepsie et les épisodes de crises d’épilepsie individuels chez un bébé.

- Un traitement basé uniquement sur l'EEGa peut conduire à un traitement inadéquat ou inutile avec des médicaments anticonvulsivants.

Pourquoi est-il important de détecter avec précision les crises d'épilepsie ?

La crise d'épilepsie est une activité électrique anormale et de courte durée du cerveau. Elles sont peu fréquentes, mais constituent un problème grave chez les bébés. Elles surviennent en réponse à des problèmes tels qu'une diminution de l'apport en oxygène ou en sang au cerveau, une hypoglycémie et des infections cérébrales. Les bébés peuvent avoir une ou plusieurs crises d’épilepsie. Chaque crise d’épilepsie peut durer de 10 secondes à plusieurs minutes.

Les crises d'épilepsie chez les bébés peuvent endommager le cerveau et avoir des effets à long terme. Il est donc important d'identifier les crises d’épilepsie avec précision.

Qu'est-ce que le test EEGa ?

L'électroencéphalographie (EEG) est la mesure non invasive des signaux électriques du cerveau. L'enregistrement de l'activité électrique du cerveau à l'aide de 10 à 20 sondes (petits fils attachés à la tête) est le meilleur moyen de détecter les crises d’épilepsie. C'est ce qu'on appelle l'électroencéphalographie conventionnelle, ou EEGc. Cependant, l'EEGc n'est pas toujours facilement disponible dans les unités de soins intensifs néonatales, il est difficile à réaliser et son interprétation nécessite un haut niveau d'expertise.

L'électroencéphalographie d'amplitude intégrée (EEGa) est une forme d'EEG simplifiée et facile à réaliser, mais elle fournit moins d'informations que l'EEGc. L'EEGa est préparée à partir des signaux EEG et ne nécessite que 2 à 4 sondes, que les infirmières néonatales peuvent positionner. Les médecins de chevet qui s'occupent des bébés peuvent interpréter une EEGa pour détecter les crises d'épilepsie.

Il existe différents appareils d'enregistrement d’EEGa : certains utilisent 2 électrodes, alors que d'autres utilisent 4 électrodes. Certains appareils affichent également le signal EEG d’origine à partir duquel l'EEGa a été préparée. L'EEGa peut être préparée à partir d'une EEGc déjà enregistrée à des fins de recherche.

Que voulions‐nous savoir ?

Quelle est la précision de l'EEGa pour identifier les bébés qui ont des crises d'épilepsie et les épisodes de crises individuels chez un nouveau-né ?

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant l'EEGa à l'EEGc pour la détection des crises d'épilepsie chez les nouveau-nés. Nous avons lu en détail la manière dont les études ont été menées et leurs conclusions. Nous avons résumé les résultats et estimé leur fiabilité.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 16 études pertinentes portant sur un total de 562 nouveau-nés. Sur les 16 études, 3 décrivent la précision de l'EEGa uniquement pour l'identification des bébés avec des crises d’épilepsie, 3 pour la détection des crises individuelles, et 10 pour la détection des bébés avec des crises et des crises individuelles.

La durée de l'enregistrement, le nombre de sondes d’EEGa, l'utilisation de signaux non traités de l’EEG, ainsi que la formation et l'expérience des interprètes de l’EEGa varient d'une étude à l'autre.

Dans deux études seulement, les médecins de chevet lisaient l'EEGa, ce qui reflète la pratique clinique réelle. Dans le reste des études, des spécialistes du nouveau-né ont interprété l'EEGa ultérieurement. La méthode d'interprétation ultérieure de l'EEGa n'est pas très utile pour la prise en charge immédiate des bébés.

En moyenne, l'EEGa a permis de détecter 71 bébés sur 100 qui présentaient des crises d'épilepsie. Cela signifie qu'elle n’a pas détecté 29 bébés avec des crises d'épilepsie. Elle a qualifié 16 bébés comme ayant des crises d'épilepsie alors qu'ils n'en avaient pas.

Les études incluses ont fait état d'une précision variable de l'EEGa dans la détection des crises individuelles, allant de 0 à 86 crises correctement détectées sur 100.

Les résultats de la revue suggèrent que l'EEGa pourrait ne pas être suffisamment précise pour identifier les bébés avec des crises d'épilepsie et les épisodes de crises individuels chez un bébé.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La revue présentait plusieurs limites, la plus importante étant que les résultats des études variaient considérablement sans raison évidente, ce qui diminue la fiabilité des données probantes. Une autre limite des données probantes était que seules deux études ont rapporté l'effet de l'interprétation de l'EEGa au chevet de la patientèle en situation réelle sur la précision de l'EEGa.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juillet 2022.

Rakshasbhuvankar AA, Nagarajan L, Zhelev Z, Rao SC

Le traitement à la vitamine D chez les femmes enceintes ou allaitantes ou chez les jeunes enfants prévient-il l'asthme de l’enfant ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- Les enfants de femmes ayant reçu de fortes doses de vitamine D pendant leur grossesse sont moins susceptibles de développer une respiration sifflante (un sifflement entendu à l'expiration, dû au gonflement, à l'inflammation ou à la constriction des voies respiratoires inférieures) que les enfants dont les mères n'ont pas pris de vitamine D pendant leur grossesse.

- Le traitement par la vitamine D au début de la vie pourrait avoir peu d’effet sur la prévention de l’asthme ou de la respiration sifflante, bien que ces résultats demeurent incertains.

- Les données probantes concernant d'éventuels effets indésirables d'un traitement à la vitamine D chez les femmes enceintes ou allaitantes ou chez les jeunes enfants sont très incertaines.

Contexte

L'asthme est une maladie de l’enfant courante qui affecte les poumons. Les enfants asthmatiques présentent des crises récurrentes de gêne respiratoire, de respiration sifflante et de toux dues à l'inflammation, à la production de mucus et au rétrécissement des voies respiratoires. La dermatite atopique (une maladie inflammatoire chronique de la peau), la sensibilisation aux allergènes et les infections récurrentes des voies respiratoires peuvent contribuer au développement de l'asthme. La vitamine D est un nutriment essentiel qui agit sur le système immunitaire. Des études antérieures ont établi un lien entre un faible statut en vitamine D et un risque accru de maladies allergiques.

Que voulions‐nous découvrir ?

Nous avons voulu savoir si un traitement à la vitamine D en début de vie contribue à prévenir : (a) l'asthme de l’enfant, la respiration sifflante ou les deux ; et (b) les facteurs de risque de l'asthme de l’enfant, notamment la dermatite atopique, les infections des voies respiratoires, la sensibilisation aux allergènes et l'inflammation des voies respiratoires.

Nous avons également cherché à savoir si le traitement à la vitamine D était associé à des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études évaluant les comparaisons suivantes :

- toute supplémentation en vitamine D comparée à un placebo (médicament inactif) ou à l’absence de traitement chez les femmes enceintes ou allaitantes ;
- toute supplémentation en vitamine D comparée à un placebo ou à l’absence de traitement chez les jeunes enfants ;
- supplémentation en vitamine D à dose élevée comparée à une dose faible ou standard (400 unités internationales/jour ou moins) chez les femmes enceintes ou allaitantes ;
- supplémentation en vitamine D à dose élevée avec la vitamine D à dose plus faible/standard (400 unités internationales/jour ou moins) chez les jeunes enfants.

Les critères de jugement d'intérêt sont l'asthme de l’enfant, la respiration sifflante, la dermatite atopique, les infections des voies respiratoires, la sensibilisation allergique et l'inflammation des voies respiratoires.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et le nombre de personnes participant à l'étude.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 18 études portant sur un total de 10 611 femmes enceintes, nourrissons, couples mère/nourrisson et enfants jusqu'à l'âge de cinq ans. Quatre études ont comparé toute supplémentation en vitamine D avec un placebo ou l'absence de traitement chez les femmes enceintes, cinq études ont comparé toute supplémentation en vitamine D avec un placebo ou l'absence de traitement chez les jeunes enfants, quatre études ont comparé des doses plus élevées de vitamine D avec des doses plus faibles chez les femmes enceintes et sept études ont comparé des doses plus élevées de vitamine D avec des doses plus faibles chez les jeunes enfants. Les études ont été menées à travers le monde ; la plupart ont été réalisées dans des pays à revenu élevé. L’étude la plus vaste comptait 3 046 participants ; la plus petite en comptait 50. La durée du traitement à la vitamine D variait de 28 jours à deux ans, la plupart des études ayant une durée de traitement de six mois ou moins.

Principaux résultats

Tout traitement à la vitamine D pendant la grossesse peut contribuer à prévenir l'asthme chez l'enfant (1 étude, 236 participants), et un traitement à forte dose de vitamine D pendant la grossesse contribue probablement à prévenir les sifflements respiratoires chez l'enfant (3 études, 1 439 participants).

Le traitement à la vitamine D dans la petite enfance, quelle que soit la dose et la comparaison, pourrait avoir peu d’effet sur l’asthme ou la respiration sifflante, bien que ces résultats demeurent incertains. Un traitement à forte dose de vitamine D pendant la petite enfance pourrait contribuer à prévenir les infections des voies respiratoires (6 études, 2 385 participants).

Le traitement à la vitamine D pendant la grossesse ou la petite enfance, quelle que soit la dose et la comparaison, pourrait n'avoir que peu ou pas d'effet sur la dermatite atopique, la sensibilisation aux allergènes et les marqueurs de l'inflammation des voies respiratoires.

Nous ne savons pas si le traitement à la vitamine D pendant la grossesse ou la petite enfance a des effets indésirables, car les études n'ont fourni que peu d'informations à ce sujet.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Pour les interventions pendant la grossesse, nous avons une confiance modérée dans les effets de la vitamine D à haute dose sur la respiration sifflante et l'asthme. Nous sommes moins confiants quant aux effets de toute supplémentation en vitamine D sur l’asthme, car les données probantes proviennent d’une seule petite étude. Cependant, ces résultats sont limités au traitement prénatal à la vitamine D au cours des deuxième et troisième trimestres ; les effets d’un traitement débutant au moment de la conception ou au premier trimestre demeurent incertains.

Pour les interventions chez les jeunes enfants, nous avons une faible confiance dans nos résultats concernant les effets de la vitamine D, quelle que soit la dose, sur l’ensemble des critères évalués.

Nous avons peu confiance dans les résultats concernant les effets indésirables car les données probantes sont basées sur quelques cas et il n'y a pas eu suffisamment d'études évaluant la plupart des effets indésirables.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont issues d’études incluses jusqu'en octobre 2023.

Patchen BK, Best CM, Boiteau J, Solvik BS, Vonderschmidt A, Xu J, Cohen RT, Cassano PA

Quelles sont les meilleures options d’assistance respiratoire par le nez pour les nourrissons prématurés après retrait de la sonde respiratoire ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Nous avons constaté que certaines méthodes peuvent être plus efficaces que d'autres pour prévenir l'échec du traitement et la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire dans la trachée, mais les données probantes sont incertaines.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour intégrer des directives strictes dans les plans d'étude, tout en comparant les différentes méthodes en utilisant les mêmes pressions d'air, et en incluant davantage de grands prématurés nés avant 28 semaines de grossesse.

Qu'est-ce que l'assistance respiratoire non invasive après l'extubation (retrait de la sonde respiratoire après que le bébé a été mis sous appareil respiratoire) ?

Les bébés prématurés ont souvent besoin d'aide pour respirer car leurs poumons ne sont pas complètement développés. Celle-ci est réalisée en reliant une sonde respiratoire insérée dans la trachée à une machine qui respire pour le bébé. Lorsque la respiration et les poumons du bébé s'améliorent, une assistance respiratoire non invasive, ne nécessitant pas de sonde respiratoire, est mise en place. Elle est administrée par le nez (appelé nasal) pour soutenir la respiration.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons comparé les informations disponibles dans la littérature médicale sur sept types d'assistance respiratoire nasale (chacun utilisant différentes combinaisons de débits, de pressions et de durées de flux) afin de déterminer lequel est le plus efficace chez les nourrissons prématurés après le retrait d'une sonde respiratoire pour prévenir l’échec du traitement (lorsque la respiration du bébé s'aggrave et qu'une aide supplémentaire, comme plus d'oxygène ou une sonde respiratoire, sont nécessaires), réduire la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire (pour aider à la respiration) et diminuer la gravité des problèmes pulmonaires de longue durée .

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons revu les études comparant différentes combinaisons de débits, de pressions et de durées de flux utilisées pour soutenir la respiration des nourrissons prématurés (moins de 37 semaines de grossesse) après le retrait de la sonde respiratoire.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 54 études portant sur 6 995 bébés prématurés et comparant différents types d'assistance respiratoire non invasive.

La ventilation nasale à pression positive intermittente (utilisant deux niveaux de pression avec de courtes bouffées d'air) peut réduire le risque d'échec du traitement et peut éviter la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire, par rapport à la ventilation nasale à pression positive continue (un flux d'air régulier) ou à la canule nasale à haut débit (air administré par de petits tubes à des débits plus élevés). La ventilation oscillatoire non invasive à haute fréquence (en délivrant de petites respirations rapides) réduit probablement le risque d'échec du traitement et prévient probablement la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire par rapport à la pression positive continue nasale (un flux d'air régulier) ou à la canule nasale à haut débit (de petits tubes à des débits plus élevés). En outre, la ventilation oscillatoire à haute fréquence non invasive, qui permet d'effectuer de petites respirations rapides, peut réduire le risque de problèmes pulmonaires de longue durée.

Notre niveau de confiance des données probantes était modéré à faible, et nous n'avons pas pu tirer de conclusions fermes.

Ces résultats sont similaires lorsque l'on considère le groupe des bébés nés à 28 semaines de grossesse ou plus. En revanche, aucune différence n'a été observée chez les bébés nés à moins de 28 semaines de grossesse, bien que les résultats étaient trop peu nombreux dans cette population.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les données probantes sont limitées pour les grands prématurés nés à moins de 28 semaines de grossesse. Les études variaient également dans la manière dont elles comparaient les différentes méthodes, en particulier en ce qui concerne les niveaux de débit des voies respiratoires. Ceci peut avoir affecté les résultats. Enfin, nous n'avons que peu ou pas confiance en certains résultats en raison de divers problèmes liés à la manière dont les études ont été menées.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en janvier 2024.

Razak A, Shah PS, Kadam M, Borhan S, Mukerji A

Quels sont les bénéfices et risques des antagonistes du facteur de nécrose tumorale alpha (anti-TNF) dans le traitement de la maladie de Crohn chez l'enfant ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- L'infliximab (un anti-TNF) pourrait entraîner une légère augmentation de l'induction de la rémission clinique (absence de symptômes perceptibles) et de la rémission endoscopique (absence d'inflammation visible lors de l'examen du côlon) par rapport au traitement conventionnel.

- Il existe peu de données probantes en faveur de l'utilisation d'antagonistes du facteur de nécrose tumorale alpha (anti-TNF) pour l'induction d'une rémission chez les enfants atteints de la maladie de Crohn.

- D'autres études de meilleure qualité sont nécessaires pour comparer les anti-TNF avec d'autres traitements et pour préciser le bon moment, la posologie et d'autres détails liés à ce traitement.

Comment la maladie de Crohn est-elle traitée chez l’enfant ?

Les options de traitement initial de la maladie de Crohn chez l'enfant sont les stéroïdes, la nutrition entérale (mélange spécial d'aliments liquides contenant tous les nutriments nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels), les immunomodulateurs (substances qui modifient l'activité du système immunitaire) et parfois les médicaments biologiques (médicaments fabriqués à partir d'organismes vivants) tels que les anti-TNF.

En raison de l'évolution plus agressive de la maladie de Crohn chez les enfants et de l'inflammation parfois importante, les anti-TNF sont fréquemment utilisés.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les anti-TNF sont sûrs et efficaces pour le traitement d'induction de la maladie de Crohn chez les enfants. Le traitement d'induction fait référence à la phase initiale de médication utilisée pour réduire l'inflammation et donc les symptômes afin de provoquer une rémission (lorsque les symptômes de la maladie s'atténuent ou disparaissent complètement).

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les anti-TNF en tant que traitement d'induction par rapport à un traitement conventionnel (stéroïdes ou nutrition entérale), à un placebo (traitement factice) ou à l'absence de traitement chez les enfants atteints de la maladie de Crohn. Nous avons résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous n'avons trouvé qu'une seule étude incluant 100 enfants atteints de la maladie de Crohn, âgés de 3 à 17 ans, traités en première intention (première étape de la prise en charge de la maladie) par infliximab (un anti-TNF) (50 enfants) ou par un traitement conventionnel (stéroïdes [prednisolone orale] ou nutrition entérale exclusive) (50 enfants). L'étude a été menée dans trois pays européens. Les enfants ont été suivis pendant un an.

Les résultats suggèrent que l'infliximab peut entraîner une légère augmentation de l'induction de la rémission clinique (absence de symptômes perceptibles) et de la rémission endoscopique (absence d'inflammation observée lors de l'examen du côlon) par rapport au traitement conventionnel. L'étude incluse ne s'est pas intéressée à la morbidité (maladie) ou aux décès liés à la maladie de Crohn, quelle qu'en soit la cause, ni aux effets indésirables graves ou bénins.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons peu confiance dans les données probantes car il est possible que les participants de l’étude savaient quel traitement ils recevaient ; l'étude incluse était de petite taille ; et il n'y a pas assez d'études pour être certain des résultats.

Des études de plus grande envergure portant sur les bénéfices et les risques des anti-TNF par rapport au traitement conventionnel pour les enfants atteints de la maladie de Crohn active sont nécessaires. Parmi les critères de jugement importants à prendre en compte figurent la morbidité, le décès et les effets indésirables graves.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juin 2024.

Sepúlveda A, de la Piedra Bustamante MJ, Orlanski-Meyer E, Villarroel del Pino LA, Olivares Labbe MT, Gana JC

Quels sont les bénéfices et risques des traitements ciblant une voie biologique spécifique pour les personnes atteintes de myosite (maladie musculaire inflammatoire) ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

En raison d'un manque de données scientifiques robustes, les bénéfices et risques du rituximab, de l'abatacept et du traitement par inhibiteur du complément chez les personnes atteintes de myopathies inflammatoires idiopathiques (MII) ne sont pas clairs.

L'amélioration de l'activité des MII, telle que mesurée par les définitions d'amélioration (DOI) de l'International Myositis Assessment and Clinical Studies Group (IMACS), pourrait être plus probable avec le traitement par abatacept qu'avec le placebo.

Des études de plus grande envergure sont nécessaires pour déterminer si les thérapies ciblées sont efficaces dans les différents types de MII. Les MII étant rare, le mieux serait que de nombreux centres collaborent au niveau international.

Contexte

Les MII sont un groupe de maladies dans lesquelles le système immunitaire attaque les muscles. Cela endommage les muscles, provoquant une faiblesse progressive. Dans certains types de MII, connus sous le nom de dermatomyosite (DM), on observe des éruptions cutanées très spécifiques à cette maladie. Traditionnellement, en l'absence d'éruption cutanée, la maladie est appelée polymyosite (PM), mais nous savons aujourd'hui qu'il existe de nombreuses formes différentes de MII, qui peuvent répondre différemment au traitement. Cette revue n'inclut pas la « myosite à inclusions », qui ne semble pas répondre à l'immunosuppression.

Les MII sont traitées par des traitements « immunosuppresseurs » qui atténuent le système immunitaire et par des médicaments « immunomodulateurs » qui modifient le système immunitaire. L'objectif de ces thérapies est d'empêcher le système immunitaire d'attaquer les muscles. Ces traitements peuvent être très précis, ciblant des molécules ou des cellules très spécifiques du système immunitaire ; d'autres sont moins précis. Nous avons évalué ce premier groupe de traitements (les thérapies ciblées) dans cette revue.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître les bénéfices et les risques des thérapies ciblées dans les MII. Nous nous sommes notamment intéressés aux traitements rituximab, abatacept et aux inhibiteurs du complément.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché toutes les études évaluant les thérapies ciblées chez les personnes atteintes de MII. Nous n'avons retenu que les études dans lesquelles les personnes atteintes de MII ont été réparties de manière aléatoire dans deux groupes de traitement ou plus.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et le nombre de personnes inclues.

Il existe différentes façons de mesurer l'utilité d'un traitement. Nous avons recherché des mesures spécifiques qui nous semblaient importantes pour les personnes atteintes de MII. Nos deux critères de jugement les plus importants étaient l'amélioration des mesures du handicap ou de la fonction et l'amélioration de la force musculaire (considérée comme une amélioration de 15 % ou plus du score). Les autres mesures évaluées comprenaient des scores convenus au niveau international et composés d'une combinaison de différentes mesures, le DOI IMACS et le score d'amélioration totale (TIS), la quantité totale de stéroïdes pris, les effets négatifs graves et le nombre de personnes quittant les études parce que le médicament n'a pas fonctionné ou en raison d'un problème médical.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 16 études portant sur 830 personnes atteintes de MII. L'étude la plus importante a porté sur 200 personnes, la plus petite sur 13 personnes. Tous les inclus étaient situés aux États-Unis (14) ou en Europe (10), ou dans les deux ; six centres étaient situés dans d'autres pays. Les entreprises pharmaceutiques ont financé 15 études et fourni des médicaments pour l'étude restante. Les études ont duré de 8 à 52 semaines.

Une étude a évalué le traitement par rituximab chez 200 participants. Nous avons examiné les résultats à huit semaines, car après cette période, tous les participants étaient sous rituximab. C'est plus tôt que ce que nous souhaitions - nous voulions des résultats à partir de six mois et pas moins de trois mois, car les traitements prennent généralement ce temps pour faire effet. Cela nous rend moins confiants dans la fiabilité des résultats. Les données probantes concernant l'effet du rituximab sur l'amélioration globale évaluée par l'IMACS DOI et les retraits pour absence de bénéfice ou événements indésirables sont très incertaines. Les autres mesures n'étaient pas disponibles à huit semaines.

Pour l'abatacept, nous avons inclus deux études avec 168 participants. L'abatacept pourrait améliorer les MII tel que mesuré par l'IMACs DOI, mais nous n'avons qu'un niveau de confiance très faible dans ce résultat. L'abatacept pourrait n’entraîner que peu ou pas de différence au niveau de la force musculaire, des mesures d'incapacité, des effets négatifs graves ou des retraits.

Nous avons trouvé deux études (40 participants) qui comparaient les inhibiteurs du complément (eculizumab et zilucoplan) à un placebo. La quantité totale de stéroïdes pris n'a pas été rapportée, mais pour les autres critères de jugement, les inhibiteurs du complément pourraient n’avoir que peu ou pas d'effet sur les MII.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Il n'y avait pas assez de données pour savoir si les traitements étaient efficaces ou non. Nous avons besoin de plus d'études pour déterminer si les traitements sont utiles.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Ce résumé est basé sur les données probantes disponibles jusqu'au 3 février 2023.

Raaphorst J, Gullick NJ, Shokraneh F, Brassington R, Min M, Ali SS, Gordon PA

Quelle est la précision d'un test sanguin effectué à partir de sang prélevé dans une veine plutôt que dans une artère pour diagnostiquer des anomalies au niveau de l'oxygène, du dioxyde de carbone et de l'acidité du sang ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- Nous avons trouvé des données probantes limitées et de qualité médiocre concernant l'utilisation du sang prélevé dans une veine pour détecter les altérations des niveaux d'oxygène, de dioxyde de carbone et d'acidité chez la patientèle avec une insuffisance respiratoire.

- Par rapport au sang prélevé dans une artère, le prélèvement de sang dans une veine aurait pour conséquence que davantage de patients obtiendraient un résultat positif pour des anomalies qu'ils n'ont pas (faux positifs), ce qui aurait pour conséquence que la plupart des patients auraient également besoin d'un prélèvement de sang dans une artère.

Pourquoi est-il important d'améliorer le prélèvement de sang pour diagnostiquer les anomalies de l'oxygène, du dioxyde de carbone et de l'acidité du sang chez les personnes souffrant d'insuffisance respiratoire ?

Lorsqu'une personne est malade, les niveaux d'oxygène, de dioxyde de carbone et d'autres substances dans le sang changent. Cette maladie peut être détectée en analysant le sang prélevé dans une artère (« artériel »). En mesurant la quantité précise d'oxygène et d'autres substances dans le sang artériel, les professionnels de santé peuvent diagnostiquer (et traiter) des conditions potentiellement mortelles telles que l'insuffisance respiratoire, des niveaux élevés de dioxyde de carbone dans le sang (hypercapnie) et une altération de l'acidité du sang (également appelée déséquilibre acido-basique).

Pour des raisons de commodité et de confort de la patientèle, certains professionnels de santé utilisent du sang veineux (prélevé dans une veine du bras ou de la jambe) au lieu du sang artériel.

Qu'est-ce que l'analyse des gaz du sang veineux périphérique ?

L'analyse des gaz du sang veineux périphérique est l'analyse du sang prélevé dans une veine périphérique du bras ou de la jambe et mesurée de la manière courante à l'aide d'un analyseur de gaz du sang.

Si ce test permet de détecter tous les cas de personnes présentant une altération des niveaux d'oxygène, de dioxyde de carbone et d'acidité dans le sang, le nombre de patients nécessitant la ponction d'une artère, plus douloureuse et plus difficile à réaliser, serait réduit. Si l'analyse du sang veineux permettait également d'identifier avec précision les patients ne présentant pas ces altérations sanguines, la ponction d'une artère pourrait être évitée.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer la précision de l'analyse des gaz sur du sang prélevé dans une veine plutôt que dans une artère chez des personnes suspectées d'insuffisance respiratoire ou de modification de l'acidité du sang en raison d'une maladie ou d'une anomalie sous-jacente.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur des personnes avec une suspicion d'insuffisance respiratoire, d’un taux sanguin élevé de dioxyde de carbone ou d’une altération de l'acidité du sang, et admises à l'hôpital ou dans un service d'urgence. Nous avons combiné les résultats de ces études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus six études portant sur 919 adultes (895 avec résultats rapportés) soupçonnés de souffrir d'insuffisance respiratoire, d'un taux élevé de dioxyde de carbone dans le sang ou d'une altération de l'acidité du sang, dans divers contextes, y compris des hôpitaux et des services d'urgence.

Sur 1000 patients, dont 330 souffrent d'insuffisance respiratoire (confirmée par un test sanguin artériel), la précision diagnostique du GdSvp serait la suivante :

- 325 seraient testés positifs et auraient une insuffisance respiratoire traitée de manière appropriée ;
- 431 personnes seraient testées positives mais ne souffriraient pas réellement d'insuffisance respiratoire (faux positifs), ce qui aurait pour conséquence un traitement inapproprié ou nocif ;
- 244 seraient négatifs, dont 239 seraient de vrais négatifs et permettraient d'éviter la ponction artérielle ; et
- 5 seraient en fait atteints d'insuffisance respiratoire (faux négatifs), ce qui aurait pour conséquence un diagnostic et un traitement manqués.

De même, sur 1000 patients, 330 présentent un taux élevé de dioxyde de carbone dans le sang :

- 324 seraient positifs et auraient un taux sanguin élevé de dioxyde de carbone traité de manière appropriée ;
- 311 personnes obtiendraient un résultat positif mais ne présenteraient pas en réalité un taux élevé de dioxyde de carbone dans le sang (faux positifs), ce qui aurait pour conséquence un traitement inapproprié ou risqué ;
- 365 seraient négatifs, dont 359 seraient de vrais négatifs et éviteraient la ponction artérielle ; et
- 6 auraient en réalité un taux sanguin élevé de dioxyde de carbone (faux négatifs), ce qui aurait pour conséquence un diagnostic et un traitement manqués.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les résultats de précision des tests présentés dans cette revue proviennent de seulement six études et ne sont pas précis, en particulier lorsqu'il s'agit d'identifier les patients ne présentant pas de gaz du sang ni de trouble acido-basique. En outre, la sélection de la patientèle et le déroulement des tests n'ont pas été présentés en détail, et nous nous interrogeons sur la fiabilité des résultats de l'étude.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont basées sur des recherches effectuées jusqu'en juillet 2024.

Byrne AL, Pace NL, Thomas PS, Symons RL, Chatterji R, Bennett M

Les interventions en matière de santé numérique, basées sur la technologie ou assistées par la technologie, sont-elles utiles pour gérer l'obésité chez les enfants et les adolescents ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- Les interventions numériques peuvent avoir des effets bénéfiques faibles et à court terme sur la masse grasse, mais leurs effets sur d'autres critères de jugement ne sont pas clairs.

- Aucune étude n'a fait état de la tolérance des interventions.

- Les études futures devraient présenter leurs résultats par âge, genre, appartenance ethno‐culturelle (« race/ethnicity ») ; inclure les données complètes ; inclure les événements indésirables et autres critères de jugement ; contrôler à la fois l'alimentation et l'activité physique dans leurs analyses ; et inclure la théorie comportementale qui sous-tend leur intervention.

Pourquoi l'obésité infantile est-elle un problème ?

L'obésité infantile est un problème de santé publique mondial qui augmente le risque de développer des maladies à long terme, telles que le diabète et les maladies cardiaques. Dans le monde, plus de 340 millions d'enfants et d'adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en situation de surpoids ou d'obésité en 2016.

Que sont les technologies numériques et comment sont-elles utilisées dans la gestion de la perte de poids ?

Les chercheurs explorent de nouvelles façons de gérer l'obésité chez les enfants et les adolescents à l'aide des technologies numériques, notamment les dispositifs portables, les interventions sur le web, les SMS, les applications pour téléphones mobiles ou tablettes, l' « exergaming » et les jeux vidéo actifs, et la télésanté (voir ou parler à son médecin depuis chez soi à l'aide de son téléphone, de son ordinateur ou de sa tablette). Les avantages de ces technologies peuvent être les suivants :

- être disponible à tout moment, aidant à maintenir un comportement dans le temps ;
- réduire les coûts des soins ;
- promouvoir l'équité en matière de santé (c'est-à-dire réduire les différences injustes en matière de santé entre différents groupes de personnes) car ils sont généralement accessibles et disponibles pour une large population.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si l'intégration des technologies numériques aide les enfants et les adolescents à perdre du poids et si ces outils sont sûrs.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études explorant la technologie numérique, comme les dispositifs « portables » (un appareil électronique compact et portable que l'on porte sur soi pour suivre son alimentation, sa santé et/ou sa forme physique), les outils basés sur le web, les textos, les applications mobiles, l'exergaming, ou la télésanté, dans la prise en charge de l'obésité chez les enfants et les adolescents âgés jusqu’à 19 ans au maximum. Nous avons regroupé les études en deux comparaisons :

- technologie numérique plus soins usuels par rapport aux soins usuels seuls ;
- technologie numérique seule par rapport aux soins usuels seuls.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes en nous basant sur des facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 15 études portant sur un total de 911 enfants et adolescents. Cinq études ont porté sur des enfants âgés de 0 à 19 ans. Dix études n'incluaient que des personnes âgées de 10 à 19 ans. Neuf études ont duré moins de six mois (études de courte durée) ; six études ont duré au moins six mois (études de longue durée).

Huit études ont comparé une technologie numérique plus les soins usuels aux soins usuels seuls. L'approche de la technologie numérique peut réduire la graisse corporelle de 2,63 % en moyenne à la fin de l'étude. Il s'agit d'une amélioration modeste mais importante. Les effets sur d'autres critères de jugement n'étaient pas clairs.

Sept études ont comparé une intervention numérique seule à des soins usuels seuls. Les effets sur les critères de jugement évalués n'étaient pas clairs.

Aucune étude n'a fait état de la tolérance de ces traitements.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La signification clinique à long terme de la réduction de la masse grasse par une intervention numérique combinée à des soins conventionnels dans cette population est difficile à évaluer en raison des données probantes limitées. Nous ne disposons pas non plus de données probantes sur la tolérance de ces technologies numériques, et il n'y avait pas suffisamment d'informations pour déterminer si les critères de jugement étaient différents selon les groupes d'âge.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Ces données probantes sont valables jusqu'au 14 avril 2025.

Palacios C, Hernandez J, Ajmal A, Rodriguez AJ, Hassan AY, Metzendorf M-I, Ramella-Roman JC.

Problématique de la revue

2 months 1 week ago
Quelle est l'efficacité des interventions axées sur le microbiome intestinal pour la prise en charge du surpoids ou de l'obésité chez les enfants et les adolescents (dans toute leur diversité) âgés de 0 à 19 ans ?Principaux messages

• On ignore si les interventions axées sur le microbiome intestinal (interventions nutritionnelles ciblant les microbes intestinaux) ont un effet sur l'indice de masse corporelle (IMC), le poids corporel, le tour de taille, le pourcentage de graisse corporelle totale, les mesures de la pression artérielle et les événements indésirables chez les enfants et les adolescents souffrant de surpoids ou d'obésité.

• Des recherches supplémentaires, notamment des essais de plus grande envergure, sont nécessaires pour comprendre les effets des interventions axées sur le microbiome intestinal pour la prise en charge du surpoids et de l'obésité chez les enfants et les adolescents.

Que sont le surpoids et l'obésité ?

Le surpoids est un état caractérisé par un excès de dépôts graisseux. L'obésité est une maladie chronique caractérisée par un excès de dépôts graisseux qui peuvent affecter la plupart des systèmes et appareils de l’organisme, nuire à la qualité de vie et réduire l'espérance de vie. L'IMC, calculé en divisant le poids d'une personne en kilogrammes par sa taille en mètres, au carré, est souvent utilisé pour définir le surpoids et l'obésité.

Quelle est la prise en charge du surpoids ou de l'obésité ?

La prise en charge du surpoids ou de l'obésité peut consister en une modification du régime alimentaire, des conseils comportementaux pour modifier le mode de vie, des médicaments ou une intervention chirurgicale. Malgré ces approches, cette épidémie mondiale touche plus de 390 millions d'enfants et d'adolescents âgés de 5 à 19 ans, et 37 millions d'enfants de moins de 5 ans en 2022. Le surpoids et l'obésité sont liés à un métabolisme anormal et à un déséquilibre du microbiome intestinal. Des travaux publiés ont montré que les interventions nutritionnelles ciblant le « microbiome intestinal » pourraient avoir des effets bénéfiques sur le poids corporel et le pourcentage de graisse corporelle. Le microbiote intestinal est la communauté de bactéries inoffensives et d'autres micro-organismes présents dans l'intestin humain, nécessaires à une santé optimale.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître l'effet de diverses interventions nutritionnelles ciblant la communauté microbienne intestinale sur l'IMC, le poids corporel, le tour de taille, le pourcentage de graisse corporelle totale, la pression artérielle et les événements indésirables associés aux interventions, chez les enfants et les adolescents (dans toute leur diversité) âgés de 0 à 19 ans.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les effets des interventions axées sur le microbiome intestinal, notamment les prébiotiques (ingrédients alimentaires qui favorisent la présence de microbes bénéfiques dans l'intestin), les probiotiques (microbes vivants bénéfiques pour la santé), les symbiotiques (combinaison de prébiotiques et de probiotiques), les acides gras à chaîne courte (c'est-à-dire de petites molécules de graisse produites par les bactéries intestinales via la fermentation des fibres alimentaires et des glucides non digestibles) et la transplantation de microbiote fécal (c'est-à-dire une capsule contenant des microbes de selles provenant d'un donneur sain), comparés à la norme de soins (soins standards), à un placebo, à un contrôle ou à l'absence d'intervention, chez les enfants et les adolescents âgés de 19 ans au maximum. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 17 études portant sur 838 enfants et adolescents souffrant de surpoids ou d'obésité. Les études ont été menées dans différents pays, notamment en Espagne, en Chine, à Taïwan, au Canada, au Mexique, en Italie, en Pologne, en Turquie, en Iran, en Thaïlande, au Danemark, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.

Adolescents âgés de 10 à 19 ans

Les interventions nutritionnelles ciblant les microbes intestinaux pourraient n’avoir que peu ou pas d'effet sur l'IMC, le poids corporel, le tour de taille, le pourcentage de graisse corporelle, la pression artérielle et les événements indésirables, mais les données probantes sont très incertaines.

Enfants et adolescents âgés de 0 à 19 ans

On ignore si les prébiotiques ont un effet sur le tour de taille, le pourcentage de graisse corporelle, la pression artérielle et les événements indésirables, comparativement à un traitement fictif. Une étude a montré que les prébiotiques comparés à un traitement fictif (c'est-à-dire une intervention qui ne contient pas de médicament mais dont l'aspect ou le goût est identique à l'intervention testée) pourrait entraîner une légère diminution de l'IMC et du poids corporel, mais les données probantes sont très incertaines.

Les probiotiques comparés à un traitement fictif pourraient n’avoir que peu ou pas d'effet sur l'IMC, le poids corporel, le tour de taille, le pourcentage de graisse corporelle, la pression artérielle et les événements indésirables, mais les données probantes sont très incertaines.

On ignore si les symbiotiques ont un effet sur l'IMC, le poids corporel, le tour de taille, le pourcentage de graisse corporelle, la pression artérielle diastolique et les événements indésirables, comparativement à un traitement fictif. Selon une étude, les symbiotiques pourraient entraîner une diminution de la pression artérielle systolique, mais les données probantes sont très incertaines.

On ignore si les acides gras à chaîne courte ont un effet sur le poids corporel, le pourcentage de graisse corporelle, la pression artérielle et les événements indésirables, comparativement à un traitement fictif. Selon une étude, les acides gras à chaîne courte pourraient entraîner une diminution de l'IMC et du tour de taille, mais les données probantes sont très incertaines.

Les effets secondaires des interventions n'ont généralement pas été signalés dans les études incluses, mais une étude a noté des effets secondaires potentiels tels que des crampes abdominales, une gêne abdominale, des douleurs abdominales, des diarrhées, des vomissements et des migraines dans le groupe des prébiotiques ; toutefois, l'occurrence était très faible. Des nausées et des maux de tête ont été signalés dans une autre étude, pour le groupe des acides gras à chaîne courte, mais ils étaient minimes.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les conclusions de la revue sont limitées par le petit nombre de participants, le faible nombre d'études disponibles pour chaque comparaison, le manque de données à long terme et l'insuffisance des rapports sur les effets indésirables.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en janvier 2025.

Fahim SM, Huey SL, Palma Molina XE, Agarwal N, Ridwan P, Ji N, Kibbee M, Kuriyan R, Finkelstein JL, Mehta S

La chirurgie pour traiter un accident vasculaire cérébral dû à une hémorragie cérébrale améliore-t-elle les chances des patients de retrouver leurs capacités fonctionnelles et leur autonomie, ou entraîne-t-elle des effets indésirables ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Chez les adultes victimes d'un accident vasculaire cérébral dû à une hémorragie cérébrale, l'ablation chirurgicale de l'hémorragie peut augmenter les chances de pouvoir vivre de manière autonome et réduire le risque de décès par rapport aux personnes traitées uniquement par des soins médicaux standards. Nous ne savons pas avec certitude si l'ablation chirurgicale de l'hématome a un effet sur la qualité de vie après un accident vasculaire cérébral dû à une hémorragie dans le cerveau.

  • Il n'est pas certain que l'ablation partielle du crâne sans ablation de l'hématome ait un effet sur la capacité à fonctionner de manière autonome, le décès et la qualité de vie après une hémorragie cérébrale, car il n'y a eu qu'une seule étude.

  • D'autres essais de qualité portant sur un plus grand nombre de personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral dû à une hémorragie cérébrale sont nécessaires pour déterminer si la chirurgie est utile et permettre aux médecins de donner des recommandations pour la pratique clinique future.

Qu'est-ce qu'une hémorragie cérébrale et comment est-elle traitée ?

Les accidents vasculaires cérébraux qui résultent d'un saignement dans le cerveau sont appelés hémorragies cérébrales. Chez environ 20 personnes sur 100, l'hémorragie est due à un problème de structure d'un vaisseau sanguin (anomalies), à un traumatisme cérébral (par exemple, un coup à la tête) ou à une tumeur cérébrale. Dans les 80 % restants, l'hémorragie est causée par des petits vaisseaux sanguins endommagés dans le cerveau. À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement pour les hémorragies cérébrales, à l'exception des soins médicaux standards dispensés dans les unités spécialisées dans les accidents vasculaires cérébraux, des « traitements combinés » qui corrigent rapidement les anomalies physiologiques et, éventuellement le contrôle précoce de l'hypertension artérielle. On ne sait pas si la chirurgie améliore la capacité fonctionnel et la qualité de vie des personnes souffrant d'hémorragies cérébrales par rapport aux soins médicaux standards. La chirurgie pour le traitement des hémorragies cérébrales comprend :

  • la craniotomie (qui consiste à retirer un morceau d'os du crâne pour accéder au cerveau) avec ablation de l'hématome ;

  • la chirurgie mini-invasive (chirurgie par une petite ouverture dans le crâne, avec ou sans utilisation d'un tube muni d'une caméra (appelé endoscope), et avec ou sans utilisation de médicaments pour dissoudre les caillots de sang) ; et

  • le retrait partiel de l’os du crâne sans ablation de l'hématome (ce qui réduit la pression dans le cerveau et prévient d'autres dommages).

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la chirurgie améliorait ou réduisait les capacités fonctionnelles et la qualité de vie des personnes souffrant d'hémorragies cérébrales par rapport aux seuls soins médicaux standard. Nous nous sommes également intéressés à déterminer quelle technique chirurgicale était la plus efficace.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur des adultes souffrant d'une hémorragie cérébrale et comparant l'intervention chirurgicale plus les soins médicaux standards par rapport aux soins médicaux standards seuls. Les études ne pouvaient porter que sur des personnes présentant une hémorragie cérébrale qui n'était pas due à une anomalie, à un traumatisme ou à une tumeur cérébrale. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, et évalué notre niveau de confiance dans les données probantes en fonction de facteurs comme les méthodes utilisées et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 24 études portant sur 4 597 personnes atteintes d’une hémorragie cérébrale. Les études ont été menées en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, en Afrique et en Australie. Les études ont été publiées sur une période de 35 ans, de 1989 à 2024. Les études ont duré de trois à douze mois, la plupart d'entre elles s'étalant sur six mois. Vingt-trois études ont porté sur l'ablation chirurgicale des hématomes cérébraux, tandis qu'une étude s'est intéressée au retrait partiel de l’os du crâne sans ablation de l'hématome.

  • L'ablation chirurgicale des hématomes cérébraux pourrait augmenter les chances d'autonomie et réduire le risque de décès. On ne sait pas si l'ablation chirurgicale de l'hématome a un effet sur la qualité de vie après une hémorragie cérébrale.

  • Lorsque les résultats ont été divisés en fonction de la technique chirurgicale utilisée pour éliminer l'hémorragie, la chirurgie mini-invasive pourrait augmenter les chances de retrouver une autonomie fonctionnelle, mais nous restons incertains concernant la craniotomie. Cependant, l'ablation chirurgicale de l'hématome par craniotomie réduit probablement le risque de décès et la chirurgie mini-invasive réduit probablement le risque de décès. Enfin, la craniotomie pourrait n’entraîner que peu ou pas de différence sur la qualité de vie après une hémorragie cérébrale, tandis que cela reste incertain pour la chirurgie mini-invasive.

  • Il n'est pas certain que l'ablation partielle du crâne sans ablation de l'hématome ait un effet sur la capacité à fonctionner de manière autonome, le décès et la qualité de vie après une hémorragie cérébrale, car il n'y a eu qu'une seule étude.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes est modérée à très faible. Une raison importante ayant diminué notre confiance est la manière dont certaines études ont été conçues et menées, ce qui a pu influencer les résultats. En outre, certaines études ont montré des résultats différents ou n'ont porté que sur un nombre limité de personnes atteintes d’une hémorragie cérébrale, ce qui rend les résultats moins précis.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu’au 11 mars 2025.

Wilting FNH, Sondag L, Schreuder FHBM, Dammers R, Klijn CJM, Boogaarts HD

Quels sont les meilleurs médicaments, seuls ou combinés, pour les personnes souffrant d'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1, et entraînent-ils des effets indésirables graves ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Les traitements combinés pour les personnes souffrant d'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1 sont plus efficaces pour prévenir l'aggravation clinique (devenir plus malade) et réduisent probablement les taux d'hospitalisation par rapport au traitement avec un antagoniste des récepteurs de l'endothéline seul. Il n'est pas certain qu'ils apportent un bénéfice plus important dans la prévention de l'aggravation clinique ou des hospitalisations par rapport à un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 seul.

  • Il n'existe pas non plus de données probantes solides indiquant que le traitement combiné améliore la capacité des personnes à effectuer des tâches physiques ou réduise la mortalité par rapport à chaque médicament pris séparément.

  • Les personnes suivant une thérapie combinée et celles ne prenant qu'un seul médicament présentaient des effets indésirables graves similaires et avaient à peu près la même probabilité d'interrompre le traitement. Un nombre légèrement inférieur de personnes a arrêté le traitement lors de l'utilisation d'une thérapie combinée, par rapport à un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5.

Qu'est-ce que l'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1 ?

L'hypertension pulmonaire est une pression sanguine trop élevée dans les artères des poumons (artères pulmonaires). Elle est divisée en cinq catégories (groupes 1 à 5), chacune nécessitant une approche thérapeutique différente. L'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1 est rare et implique une pression élevée spécifiquement dans les artères pulmonaires, sans problèmes dans d'autres parties des poumons. Elle peut être causée par des facteurs tels que la génétique, certains médicaments ou d'autres maladies. Ignorer ou ne pas traiter l'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1 de manière correcte peut réduire la qualité de vie, augmenter les hospitalisations et le risque de décès.

Quel est le traitement pour l'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1 ?

Les médicaments utilisés pour traiter l'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1 aident à élargir les vaisseaux sanguins des poumons, ce qui à son tour réduit la pression dans les artères pulmonaires. Les médicaments appelés antagonistes des récepteurs de l'endothéline, les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, les stimulateurs de la guanylate cyclase soluble et les analogues de la prostacycline peuvent être utilisés seuls ou en association. Selon les recommandations, l’association la plus courante est un antagoniste des récepteurs de l'endothéline avec un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions voir dans quelle mesure les antagonistes des récepteurs de l'endothéline et les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 agissent seuls ou association pour traiter l'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1. Nous voulions savoir combien de personnes sont devenues plus malades (on parle d'aggravation de la maladie), ont dû être hospitalisées et sont décédées. Nous voulions également voir si le traitement entraînait des effets indésirables graves.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant un antagoniste des récepteurs de l'endothéline seul, un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 seul ou un antagoniste des récepteurs de l'endothéline plus un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (traitement combiné) chez les personnes souffrant d'hypertension artérielle pulmonaire du groupe 1. Nous avons vérifié chaque étude pour garantir son acceptabilité et sa fiabilité, en prenant en compte de facteurs tels que la méthodologie et la taille de l'étude.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé neuf études portant sur 1 807 personnes qui ont été suivies pendant environ 16 semaines.

Le traitement combiné réduit l'aggravation de la maladie par rapport à un antagoniste des récepteurs de l'endothéline seul et réduit probablement le risque d'hospitalisation. On ne sait pas si les traitements combinés sont plus efficaces qu'un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 seul pour prévenir l'aggravation de la maladie ou les hospitalisations. Il n’existent pas de preuves solides indiquant que le traitement combiné améliore la capacité des personnes à effectuer des tâches physiques ou réduire la mortalité par rapport à un antagoniste du récepteur de l'endothéline ou à un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 pris isolément. Les effets indésirables graves étaient similaires pour les personnes utilisant des thérapies combinées ou des thérapies avec un seul médicament. Un nombre légèrement inférieur de personnes a interrompu le traitement combiné, versus un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Toutes les études n'ont pas rapporté les décès, ce qui nous empêche d'être sûrs de nos conclusions à ce sujet. De nombreuses personnes ont abandonné certaines études comparant les thérapies combinées aux monothérapies, ce qui aurait pu influencer les résultats. Des recherches supplémentaires pourraient être nécessaires pour mieux comprendre ces points.

Dans quelle mesure les données probantes sont-elles à jour ?

Ces données probantes sont à jour jusqu'au 13 mars 2024.

Oba Y, Maduke T, Fakhouri EW, Goite Y

Lorsque des adultes souffrant de plusieurs blessures potentiellement mortelles ont besoin d'une trachéotomie (ouverture pratiquée dans la trachée pour faciliter la respiration), est-il préférable de procéder à cette intervention plus tôt ou plus tard ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Chez les adultes hospitalisés pour plus d'une lésion potentiellement mortelle, les données probantes d'une seule étude de haute qualité suggèrent que la réalisation d'une trachéotomie (ouverture dans la trachée pour faciliter la respiration) dans les neuf jours suivant l'intubation (insertion d'un tube respiratoire dans la trachée par la bouche ou le nez), comparée à la réalisation d'une trachéotomie à partir de 10 jours après l'intubation, pourrait avoir peu ou pas d'effet sur le nombre de décès, le temps passé en soins intensifs ou le nombre d'infections pulmonaires. Mais ces résultats sont très incertains.

  • Les données probantes issues d'études moins fiables, dans lesquelles les personnes n'ont pas été réparties de manière aléatoire dans les groupes de traitement, suggèrent également que la trachéotomie réalisée dans les neuf jours pourrait avoir peu ou pas d'effet sur le nombre de décès ou le nombre d'infections pulmonaires causées par l'utilisation d'une machine respiratoire, mais pourrait réduire la durée du séjour en unité de soins intensifs. Ces résultats sont également très incertains.

  • Nous ne sommes pas certains du meilleur moment pour procéder à une trachéotomie chez les personnes présentant plus d'une lésion menaçant leur pronostic vital. Des études bien planifiées, dans lesquelles les personnes sont réparties de manière aléatoire dans les groupes de traitement, sont nécessaires pour clarifier ces résultats et guider la prise de décision.

Qu'est-ce qu'une trachéotomie ?

La trachéostomie est une intervention au cours de laquelle les médecins pratiquent une incision à travers la peau à l'avant du cou dans la trachée pour insérer un tube respiratoire, permettant à l’air d’y entrer directement. Comparée à un tube respiratoire inséré par la bouche ou le nez (intubation), la trachéotomie peut rendre la respiration plus sûre et plus confortable pendant les soins de longue durée. Cependant, les trachéotomies peuvent entraîner des complications, telles qu'une infection ou une obstruction de la trachée.

Les trachéotomies pourraient être réalisées de manière « précoce » ou « tardive » au cours de la ventilation. Le terme « précoce » signifie souvent dans les neuf premiers jours suivant l'intubation, et le terme « tardif » dans les dix jours ou plus.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si une trachéotomie précoce était préférable à une trachéotomie tardive chez les adultes ayant subi plus d'une lésion menaçant leur pronostic vital, pour améliorer :

  • le nombre de décès toutes causes confondues ;

  • le temps passé dans l'unité de soins intensifs ;

  • la qualité de vie ;

  • le nombre de personnes développant une maladie pulmonaire ;

  • le nombre de personnes présentant des effets indésirables ;

  • le délai entre l'insertion et le retrait du tube de trachéotomie.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la trachéotomie précoce à la trachéotomie tardive chez des adultes polytraumatisés. Nous avons comparé et résumé leurs résultats, et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs, tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé une étude de haute qualité incluant 60 personnes et 22 études de faible qualité incluant 44 811 personnes. Au total, 16 360 personnes ont subi une trachéotomie précoce. L'âge moyen des participants était de 46,7 ans. Les études ne définissaient pas toutes la trachéotomie précoce de la même façon, celle-ci variant de 48 heures à 10 jours après l'intubation. Nous étions principalement intéressés par l'évaluation de la trachéotomie dans les neuf jours suivant l'intubation par rapport à celle à 10 jours ou plus. Notre comparaison principale n'a donc inclus que les études qui utilisaient cette définition (l'étude de haute qualité et cinq études de faible qualité).

Résultats de notre comparaison principale

Selon les données probantes de l'étude de haute qualité, la trachéotomie précoce comparée à la trachéotomie tardive pourrait avoir peu ou pas d'effet sur le nombre de décès, le temps passé en unité de soins intensifs et le nombre d'infections pulmonaires, mais ces résultats sont très incertains.

Selon les données probantes des études de moindre qualité, la trachéotomie précoce par rapport à la trachéotomie tardive pourrait avoir peu ou pas d'effet sur le nombre de décès et le nombre d'infections pulmonaires causées par l'utilisation d'une machine respiratoire, mais pourrait réduire le temps passé dans l'unité de soins intensifs. Tous ces résultats sont très incertains.

Aucune étude de notre comparaison principale ne s'est intéressée à la qualité de vie, aux effets indésirables ou au délai entre l'insertion et le retrait de la canule de trachéotomie.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes pour tous les critères de jugement est limitée en raison des différences entre les études et des préoccupations concernant les méthodes utilisées. Les études incluses ayant utilisé de nombreuses définitions de la trachéotomie précoce, il était difficile de comparer directement leurs résultats.

Des études bien planifiées avec des définitions standards sont nécessaires pour explorer les effets des différents délais de réalisation de la trachéotomie. Cela peut aider à déterminer si certains délais offrent des bénéfices plus importants en matière de survie, de rétablissement ou de réduction des complications.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 15 mars 2024.

Ansems K, Steinfeld E, Skoetz N, Aleksandrova E, Metzendorf MI, Breuer T, Benstoem C, Dohmen S

Quels sont les bénéfices et les risques du natalizumab (NTZ) chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • A deux ans de traitement, le natalizumab (NTZ) réduit la fréquence des poussées et ralentit la progression de l’incapacité dans la sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP-RR) par rapport au placebo (traitement factice). A un an de traitement, il pourrait n'y avoir que peu ou pas de différence entre le NTZ et le NTZ biosimilaire (médicaments presque identiques à un médicament biologique existant) en termes de bénéfices et de risques pour la SEP-RR.

  • Pour les personnes atteintes de sclérose en plaques secondairement progressive (SEP-PS), le NTZ peut réduire la fréquence des rechutes, mais peut n'entraîner que peu ou pas de différence dans la progression de l’incapacité à deux ans.

  • Des études plus longues avec davantage de populations non blanches sont nécessaires pour évaluer les bénéfices et les risques du NTZ chez les personnes atteintes de SEP.

Qu'est-ce que la sclérose en plaques (SEP) ?

La SEP est la maladie du système nerveux central la plus fréquente chez les jeunes adultes blancs. Elle affecte principalement le cerveau et la moelle épinière, entraînant une série de problèmes physiques et cognitifs (réflexion). L'inflammation et les lésions du système nerveux affectent progressivement toutes les fonctions neurologiques, telles que le mouvement, les sens, la pensée et les émotions. La forme la plus courante de SEP est la sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP-RR), qui se caractérise par des épisodes de poussées de symptômes (rechutes) suivis de périodes de rémission (absence de symptômes). Avec le temps, certaines personnes atteintes de la SEP-RR passent à la SEP progressive secondaire (SEP-PS). Dans le cas de la SEP-PS, la fonction neurologique s'aggrave avec le temps et l’incapacité augmente.

Comment la SEP est-elle traitée ?

Il n'existe pas de traitement curatif de la SEP à l'heure actuelle. Le traitement se concentre donc sur la prise en charge des symptômes, la réduction de l'inflammation et le ralentissement de la progression de la maladie. Pour ce faire, on utilise des médicaments connus sous le nom de traitements de fond (TdF), qui visent à réduire la fréquence des poussées et le développement de nouvelles lésions et/ou l'aggravation des lésions existantes (lésions cérébrales) à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) et à ralentir la progression de l'incapacité. Le natalizumab (NTZ) est un traitement de fond approuvé pour le traitement de la SEP-RR.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions évaluer les bénéfices et les risques du NTZ utilisé seul ou en association avec d'autres traitements pour les personnes atteintes de toute forme de SEP.

Nous étions intéressés par le :

  • nombre de personnes ayant fait des rechutes ;

  • nombre de personnes dont le handicap s'est aggravé ;

  • nombre de personnes ayant subi des effets indésirables graves ;

  • l'impact sur la qualité de vie ;

  • nombre de personnes ayant développé des lésions actives confirmées par IRM ;

  • nombre de personnes ayant arrêté le traitement (interruption du traitement) en raison d'effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur le NTZ pour les personnes atteintes de toute forme de SEP. Nous avons analysé et comparé les résultats des études incluses et évalué le degré de confiance que nous accordions aux données probantes sur la base des méthodes et de la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé cinq études portant sur un total de 3 255 personnes. Les études ont été menées pour la plupart en Europe et en Amérique du Nord sur des femmes blanches.

Pour la SEP-RR :

  • Comparé au placebo à deux ans de suivi, le NTZ :

    • réduit le risque de rechute et d’incapacité ;

    • réduit probablement légèrement les effets indésirables graves ;

    • entraîne une très légère amélioration de la qualité de vie ;

    • diminue l'activité IRM de la maladie ;

    • a probablement peu ou pas d'effet sur l'arrêt du traitement en raison d'effets indésirables.

  • Comparé au NTZ biosimilaire (un médicament presque identique au NTZ) lors du suivi d'un an, le NTZ :

    • peut n'entraîner que peu ou pas de différence en termes de bénéfices et de risques.

Pour la SEP-PS :

  • Comparé au placebo à deux ans de suivi, le NTZ :

    • peut réduire les taux de rechute ;

    • peut entraîner peu ou pas de différence dans la progression de l’incapacité, des effets indésirables graves ou l'arrêt du traitement en raison d'effets indésirables ;

    • n'entraîne probablement que peu ou pas de différence en termes de qualité de vie.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les résultats est variable. Dans les cas où notre confiance était limitée, cela était principalement dû à la petite taille des études incluses. Nous craignons également que les intérêts financiers des sociétés pharmaceutiques aient pu influencer la manière dont les résultats ont été présentés. Enfin, les études étaient relativement courtes, ne dépassant pas 24 mois.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu’en février 2024.

Liu C, Cai Z, Zhao L, Zhou M, Zhang L

Quels médicaments, pris par voie orale ou injectés, sont les plus efficaces pour traiter le psoriasis en plaques (une affection cutanée caractérisée par des plaques surélevées) ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Après six mois de traitement, les médicaments appelés « produits biologiques » semblent être les plus efficaces pour faire disparaître les plaques de psoriasis surélevées sur la peau.

  • Des études plus longues sont nécessaires pour évaluer les bénéfices et les éventuels effets indésirables d'un traitement plus long avec des médicaments administrés par injection ou voie orale pour traiter le psoriasis.

  • D'autres études sont nécessaires pour comparer directement ces types de médicaments entre eux.

Qu'est-ce que le psoriasis ?

Le système immunitaire empêche les germes et autres substances étrangères de pénétrer dans l'organisme et détruit ceux qui y pénètrent. Le psoriasis est une maladie immunitaire dans laquelle le système immunitaire ne fonctionne pas comme il le devrait. Le psoriasis affecte la peau et, parfois, les articulations. Il accélère la production de nouvelles cellules cutanées, qui s'accumulent et forment des plaques surélevées sur la peau. Les plaques peuvent être squameuses, écailleuses, provoquer des démangeaisons et des rougeurs sur les peaux blanches et des taches plus sombres sur les peaux foncées. Le psoriasis en plaques est la forme la plus courante de psoriasis.

Comment traite-t-on le psoriasis ?

Les traitements dépendent de la gravité des symptômes. Environ une à deux personnes sur dix souffrant de psoriasis modéré ou sévère devront prendre des médicaments agissant sur le système immunitaire en vue de maîtriser la maladie. Ces médicaments sont des traitements dits systémiques car ils agissent sur l'ensemble du corps. Ils sont généralement pris par voie orale ou injectés.

Pourquoi avons-nous réalisé cette revue Cochrane ?

Il existe trois types de médicaments systémique pour traiter le psoriasis.

  • « Produits biologiques » : des protéines, telles que les anticorps, qui ciblent les interleukines et les cytokines (éléments du système immunitaire qui influent sur le comportement des cellules).

  • Traitements ciblés synthétiques : médicaments fabriqués, qui affectent les cellules immunitaires (par exemple, l'aprémilast).

  • Médicaments non ciblés : médicaments utilisés depuis longtemps pour traiter le psoriasis, tels que le méthotrexate, la ciclosporine et les rétinoïdes.

Nous avons voulu comprendre les bénéfices et les effets indésirables potentiels de la prise de médicaments systémiques pour traiter le psoriasis, et observer si certains médicaments sont plus efficaces que d'autres.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études ayant testé des médicaments systémiques sur des adultes atteints de psoriasis en plaques modéré à sévère.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 204 études, dont 26 nouvelles études depuis notre dernière recherche en juillet 2024. Les études ont testé 26 médicaments différents, ont inclus 67 889 adultes atteints de psoriasis (âge moyen de 44,4 ans) et ont duré de deux à six mois. Sur les 177 études qui ont indiqué leur source de financement, 157 ont été financées par des sociétés pharmaceutiques. Par ailleurs, 27 études n'ont pas indiqué de source de financement.

La plupart des études ont comparé le médicament systémique à un placebo (c’est-à-dire un traitement inactif qui ne contient pas de médicament mais qui semble identique au médicament testé). Elles ont utilisé une échelle de mesure commune appelée Psoriasis Area and Severity Index (indice de surface et de gravité du psoriasis) pour comparer la capacité de chaque médicament à éliminer les plaques de psoriasis de la peau, avec un objectif d’amélioration de 90 %. Peu d'études se sont intéressées au bien-être des personnes.

Nous avons comparé tous les médicaments entre eux.

Quels sont les principaux résultats de notre revue ?

Tous les médicaments testés se sont révélés plus efficaces qu'un placebo pour traiter le psoriasis, dans le cadre d’une amélioration de 90 % conformément à l'indice de surface et de gravité du psoriasis.

Les médicaments biologiques (qui ciblent des molécules appelées interleukines 17, 23, 12/23 et la cytokine TNF-alpha) ont mieux traité le psoriasis que les traitements ciblés synthétiques et les médicaments non ciblés.

Par rapport au placebo, cinq médicaments biologiques ont donné les meilleurs résultats pour le traitement du psoriasis, avec peu de différences entre eux :

  • l'infliximab (ciblant le TNF-alpha) ;

  • l'ixékizumab, le bimékizumab, le xéligékimab (ciblant l'interleukine-17) ; et

  • le risankizumab (ciblant l'interleukine-23).

Nous n'avons pas trouvé de données probantes indiquant une différence dans le nombre d'événements indésirables graves pour tous les médicaments systémiques testés, par rapport à un placebo. Toutefois, les études n'ont pas toujours rapporté des effets néfastes, tels que des événements indésirables graves. Nous n'avons donc pas de certitude à ce sujet.

Limites des données probantes

Nous avons constaté que, par rapport au placebo, les produits biologiques infliximab, xéligékimab, bimékizumab, ixékizumab et risankizumab étaient les traitements les plus efficaces pour obtenir une amélioration de 90 % de l'indice de surface et de gravité du psoriasis chez les personnes atteintes d'un psoriasis modéré à sévère. Nous sommes confiants dans nos résultats pour le bimékizumab, et modérément confiants dans nos résultats pour l'infliximab, l'ixékizumab, le xéligékimab et le risankizumab.

Nous sommes moins confiants dans nos résultats en ce qui concerne les événements indésirables graves, en raison du faible nombre d’événements signalés.

Nous sommes également moins confiants dans les résultats relatifs aux médicaments non ciblés, en raison de préoccupations concernant la façon dont certaines études ont été menées. Des recherches supplémentaires sont susceptibles de modifier ces résultats.

Nous n'avons pas trouvé beaucoup d'études pour certains des 26 médicaments inclus dans notre revue. Les participants aux études étaient souvent atteints d'un psoriasis sévère au début de l'étude, de sorte que nos résultats pourraient ne pas être utiles aux personnes dont le psoriasis est moins sévère. Nos résultats ne concernent que le traitement par des médicaments systémiques pendant six mois au maximum.

Cette revue est-elle à jour ?

Nous avons inclus des données probantes jusqu'en juillet 2024.

Note rédactionnelle : il s'agit d'une revue systématique dynamique. Les revues systématiques dynamiques offrent une nouvelle approche de la mise à jour des revues, selon laquelle la revue est continuellement mise à jour, grâce à l’intégration de nouvelles données probantes applicables dès quelles sont disponibles.

Sbidian E, Chaimani A, Guelimi R, Tai CC, Beytout Q, Choudhary C, Mubuanga Nkusu A, Ollivier C, Samaran Q, Hughes C, Afach S, Le Cleach L

Quelle est la précision des tests moléculaires rapides automatisés peu complexes pour le diagnostic de la tuberculose extrapulmonaire et de la résistance à la rifampicine chez les adultes et les adolescents ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Des tests moléculaires rapides et de faible complexité peuvent aider à identifier les personnes atteintes de tuberculose extrapulmonaire avec une résistance à la rifampicine.

  • Ces tests permettent d'identifier avec précision la tuberculose dans le liquide céphalo-rachidien, le liquide pleural, le tissu pleural, le liquide synovial, péritonéal et péricardique.

Pourquoi est-il important d'utiliser des tests moléculaires rapides de faible complexité pour le diagnostic de la tuberculose extrapulmonaire ?

La tuberculose est l'une des dix premières causes de décès dans le monde. La tuberculose affecte principalement les poumons, mais peut également se manifester ailleurs dans le corps (on parle de forme extrapulmonaire). Des tests rapides et précis permettent de commencer un traitement plus tôt, ce qui sauve des vies. Les tests automatisés d'amplification des acides nucléiques à faible complexité (LC-aNAAT) sont des tests rapides qui donnent des résultats en deux heures environ, contrairement à la culture qui prend des semaines. Ils peuvent également détecter la résistance à des antibiotiques importants pour la tuberculose, comme la rifampicine.

Quel est l’objectif de cette revue ?

Mettre à jour les données probantes sur l'efficacité avec laquelle les LC-aNAAT détectent la tuberculose extrapulmonaire et la résistance à la rifampicine chez les adultes et les adolescents.

Comment avons-nous procédé ?

Les LC-aNAAT sont des tests de diagnostic moléculaire rapide recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé pour diagnostiquer la tuberculose et la résistance à la rifampicine. Nous avons combiné les résultats de plusieurs études pour connaître :

  • la sensibilité pour la détection de la tuberculose : proportion de personnes atteintes de tuberculose et correctement diagnostiquées comme ayant la tuberculose ;

  • la spécificité pour la détection de la tuberculose : proportion de personnes non tuberculeuses et correctement identifiées comme n'ayant pas la tuberculose ;

  • la sensibilité pour la détection de la résistance à la rifampicine : proportion de personnes présentant une résistance à la rifampicine et correctement diagnostiquée comme étant résistantes à la rifampicine ;

  • la spécificité pour la détection de la résistance à la rifampicine : proportion de personnes présentant une sensibilité à la rifampicine et correctement identifiées comme étant sensibles à la rifampicine.

Nous avons évalué les résultats des LC-aNAAT par rapport à un standard de référence microbiologique et à un standard de référence composite (aucun des deux n'est un standard de référence parfait car la tuberculose extrapulmonaire contient moins de bactéries).

Quels sont les principaux résultats de cette revue ?

Trente-sept études ont analysé des échantillons de ganglions lymphatiques, de liquide pleural, de liquide céphalo-rachidien et d'autres échantillons prélevés sur des personnes suspectes de tuberculose extrapulmonaire. Nous avons trouvé des données pour 2 LC-aNAAT (Xpert Ultra et Truenat MTB Plus), mais nous n'avons pu regrouper que les données de Xpert Ultra pour produire des estimations résumées qui sont présentées ci-dessous.

Sur 1000 personnes testées, si 100 ont la tuberculose :

liquide céphalo-rachidien (16 études)

La sensibilité était de 88 % avec une spécificité de 96 % par rapport à un standard de référence microbiologique. Cela signifie que 124 personnes au total seraient testées positives, dont 36 n'auraient pas la tuberculose (faux positif) ; de même, 876 personnes au total seraient testées négatives, dont 12 auraient la tuberculose (faux négatif).

liquide pleural (13 études)

La sensibilité était de 74 % avec une spécificité de 88 % par rapport à un standard de référence microbiologique. Cela signifie que 181 personnes auraient un test positif au total, dont 107 n'auraient pas la tuberculose (faux positif) ; de même, 819 personnes auraient un test négatif au total, dont 26 auraient la tuberculose (faux négatif).

aspiration des ganglions lymphatiques (6 études)

La sensibilité était de 71 % avec une spécificité de 97 % par rapport à un standard de référence composite. Cela signifie que 94 personnes seraient testées positives au total, dont 23 n'auraient pas la tuberculose (faux positif) ; de même, 906 personnes seraient testées négatives au total, dont 29 auraient la tuberculose (faux positif).

résistance à la rifampicine (13 études)

La sensibilité était de 100 % avec une spécificité de 99 % par rapport à un standard de référence microbiologique. Cela signifie que 105 personnes au total obtiendraient un résultat positif au test de résistance, dont 5 sans résistance (faux positif) ; 895 personnes au total obtiendraient un résultat négatif au test de résistance.

À qui s’appliquent les résultats de cette revue ?

Les personnes avec une suspicion de tuberculose extrapulmonaire.

Quel est le niveau de confiance de ces résultats ?

Nous sommes assez confiants en ce qui concerne les LC-aNAAT dans le liquide céphalo-rachidien et moins confiants en ce qui concerne l'aspiration des ganglions lymphatiques et le liquide pleural pour Xpert Ultra, car notre question était de comprendre comment ces tests se comporteraient dans des contextes de routine. Cependant, la plupart des études portant sur l'aspiration des ganglions lymphatiques et le liquide pleural n'ont pas toujours rapporté les circonstances d’analyse. Les résultats varient également beaucoup d'une étude à l'autre et certaines études sont de très petite taille. Nous sommes moins confiants en ce qui concerne Truenat MTB plus, car il y a eu peu d'études et peu de personnes testées. Les deux standards de référence sont imparfaits, ce qui peut avoir une incidence sur les estimations de la précision.

Quelles sont les implications de cette revue ?

Les LC-aNAAT peuvent être utiles pour diagnostiquer la tuberculose extrapulmonaire, bien que la sensibilité varie selon les différents échantillons extrapulmonaires. Cependant, la spécificité étant élevée pour la plupart des échantillons, les tests donnent rarement un résultat positif pour les personnes qui n'ont pas la tuberculose. Les LC-aNAATs avaient une sensibilité élevée pour la méningite tuberculeuse et une sensibilité et une spécificité élevées pour la résistance à la rifampicine. Toutefois, il est nécessaire de disposer de davantage de données sur d'autres tests au sein de la même classe technologique.

Quelles sont les limitations des données probantes ?

La culture n'étant pas un standard de référence parfait pour cette forme de tuberculose, plusieurs cultures par échantillon pourraient contribuer à renforcer le standard de référence. Cependant, toutes les études n'ont pas indiqué le nombre de cultures par échantillon, ce qui constitue une limite de cette revue.

À quelle date cette revue est-elle à jour ?

10 octobre 2023. Un appel public à données a été lancé par l'Organisation mondiale de la Santé entre le 30 novembre 2023 et le 15 février 2024 afin de recenser les études non publiées.

Kohli M, Inbaraj LR, Salomon A, Scandrett K, Korobitsyn A, Ismail N, Srinivasalu VA, Daniel J, Steingart KR, Takwoingi Y

La formation du grand public aux premiers secours est-elle efficace ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Nous ne savons pas si la formation aux premiers secours du grand public (personnes n'ayant pas reçu d'éducation formelle en matière de santé) améliore les critères de jugement concernant les personnes recevant les premiers secours, la qualité des premiers secours prodigués ou le comportement d'aide (consistant à prodiguer les premiers secours à une autre personne).

  • La formation aux premiers secours destinée au grand public augmente probablement les connaissances et les compétences en matière de premiers secours, ainsi que l'auto-efficacité (la croyance de la personne en sa propre capacité à prodiguer les premiers secours) à court terme (dans le mois qui suit la formation). Cependant, nous ne connaissons pas son effet sur leur volonté d'aider à court terme.

  • Les recherches futures devraient se concentrer sur les aspects importants pour les décideurs, tels que :

    • uniformiser les questionnaires et autres mesures permettant d'évaluer les connaissances, les compétences et les attitudes en matière de premiers secours ;

    • étudier les effets de la formation à long terme, y compris les coûts et les éventuels effets indésirables ; et

    • déterminer l'impact de la formation aux premiers secours dans les pays à revenu faible et moyen inférieur.

Qu'est-ce que la formation aux premiers secours ?

Les premiers secours consistent à prodiguer des soins de base à une personne malade ou blessée. La formation aux premiers secours est une activité d'apprentissage (par exemple, un cours ou un programme) dont les objectifs d'apprentissage sont définis pour améliorer les connaissances, les compétences ou les attitudes relatives aux premiers secours.

Que voulions‐nous découvrir ?

Nous voulions savoir si la formation aux premiers secours pour le grand public (personnes n'ayant pas reçu d'éducation formelle en matière de santé) était plus efficace qu'un autre type de formation ou l'absence de formation aux premiers secours, concernant :

  • la santé des personnes recevant les premiers secours ;

  • la qualité des premiers soins prodigués ;

  • le comportement des personnes confrontées à la nécessité de fournir les premiers secours dans une situation d'urgence réelle (« comportement d'aide ») ; et

  • les connaissances en matière de premiers secours, les compétences, l'auto-efficacité (la croyance de la personne en sa propre capacité à prodiguer les premiers secours) et la volonté d'aider du public ayant reçu une formation aux premiers secours.

Nous voulions également connaître les coûts de la formation aux premiers secours pour le grand public et savoir s'il y avait des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur la formation aux premiers secours en santé physique chez les non-professionnels, comparée à un autre type de formation (comme les premiers secours en santé mentale ou dans la prévention du VIH) ou à l'absence de formation. Nous avons combiné les résultats des études trouvées et évalué notre niveau de confiance sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 36 études portant sur 15 657 personnes n'ayant pas reçu d'éducation formelle en matière de soins de santé. Dix-sept études ont porté sur des adultes et 19 sur des enfants ou des adolescents. Les études ont eu lieu dans différents pays du monde. La plupart des études ont été réalisées dans des pays à revenu élevé ou moyen (la moitié des études ont été réalisées aux États-Unis), mais seulement deux études ont été réalisées dans un pays à faible revenu (le Nigeria).

Aucune étude n'a fourni de données sur l'impact de la formation aux premiers secours sur des critères de jugement concernant les personnes recevant les premiers secours ou sur la qualité des premiers secours prodigués dans des situations d'urgence. Une étude, portant sur 3 070 personnes, s'est intéressée au comportement d'aide du grand public, mais n'a pas présenté suffisamment de données pour nous permettre de décider si leur comportement d'aide est influencé par une formation aux premiers secours.

Par rapport à un autre type de formation ou à l'absence de formation, à court terme (dans le mois qui suit la formation), la formation aux premiers secours pour le grand public augmente probablement leurs compétences dans ces domaines :

  • savoir (8 études, 3 515 participants) ;

  • technicité (12 études, 3 063 participants) ; et

  • auto-efficacité (2 études, 285 participants).

Cependant, nous ne connaissons pas l'effet de la formation aux premiers secours sur la volonté d'aider à court terme (2 études, 1 083 participants).

Quelles sont les limites des preuves ?

Nous ne sommes pas certains que la formation aux premiers secours augmente les comportements d'aide, car les données proviennent d'une seule étude et les occasions d'aider étaient peu nombreuses. Nous sommes modérément confiants dans le fait que les connaissances, les compétences et l'efficacité personnelle du grand public en matière de premiers secours soient améliorées à court terme par la formation aux premiers secours. Cependant, toutes les études n'ont pas clairement indiqué si elles avaient randomisé des personnes à recevoir une formation, certaines personnes participant aux études pouvaient savoir si elles recevaient ou non une formation aux premiers secours, et il manque des informations sur la fiabilité des outils de mesure. Nous n’avons pas confiance dans les données probantes concernant l’augmentation de la disposition à aider. Les participants se sont peut-être sentis obligés de dire qu'ils étaient plus disposés à aider après la formation car c'était la « bonne » chose à faire, mais il n'y a pas eu suffisamment d'études pour confirmer ce résultat.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en décembre 2024.

Kendall I, Laermans J, D'aes T, Borra V, McCaul M, Aertgeerts B, De Buck E

Quels sont les bénéfices et les risques de la thérapie par l'exercice pour traiter la confusion (délire) dans l'unité de soins intensifs ?

2 months 1 week ago
Principaux messages
  • Les bénéfices et risques de la thérapie par l'exercice dans le traitement du délire par rapport à l'absence de traitement ou aux soins standards ne sont pas clairs en raison du manque de données probantes. La thérapie par l'exercice pourrait contribuer à réduire la durée du délire, à raccourcir les séjours dans les unités de soins intensifs et ne semble pas produire d'effets secondaires dangereux. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine.

  • Les études futures devraient viser à confirmer ces résultats et à déterminer si la thérapie par l'exercice peut améliorer la qualité de vie, atténuer la gravité du délire et stimuler les fonctions cognitives (la façon dont une personne apprend, se souvient et donne un sens à l'information). Ils doivent également comparer la thérapie par l'exercice à d'autres traitements, tels que les médicaments.

Qu'est-ce que le délire ?

Le délire est un état courant chez de nombreux patients hospitalisés en unités de soins intensifs. La raison exacte de ce phénomène n'est pas totalement claire. Les patients en unité de soins intensifs peuvent présenter des changements dans leur état mental habituel, avoir des difficultés d'attention, penser de manière désorganisée ou avoir des niveaux de conscience altérés. Ces phénomènes se produisent généralement dans les heures ou les jours qui suivent l'admission à l'USI et évoluent ou s'aggravent rapidement, sans raison médicale. Pour les patients, le délire en unité de soins intensifs peut affecter leurs traitements et leur rétablissement. Pour les familles des patients, le délire en unité de soins intensifs peut être source d'anxiété, de peur, de sentiment d'impuissance ou de perturbation, et il faut les rassurer en leur disant que le délire est un phénomène courant dans ce contexte et qu'il n'est que temporaire.

Comment traiter le délire dans l'unité de soins intensifs ?

Nous pouvons traiter le délire dans l'unité de soins intensifs par une combinaison de méthodes non médicamenteuses et de médicaments. Les approches non médicamenteuses se concentrent sur la création d'un environnement favorable qui aide les patients à se rétablir plus efficacement. Il s'agit notamment de s'assurer qu'ils connaissent l'heure et l'endroit où ils se trouvent, d'encourager les visites de la famille, de veiller à ce qu'ils dorment suffisamment, de gérer toute douleur qu'ils pourraient avoir et de promouvoir des mouvements doux pour les aider à rester actifs et à retrouver leur indépendance. Il est également important d'éviter les contraintes physiques et de limiter les sédatifs, qui peuvent aggraver les symptômes. Lorsque des médicaments sont nécessaires, les médecins peuvent prescrire des antipsychotiques pour aider à gérer l'agitation sévère ou la détresse. Toutefois, ces médicaments sont utilisés avec précaution et uniquement en cas de besoin.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la thérapie par l'exercice est meilleure que les soins standards, l'absence de traitement ou les médicaments pour améliorer les points suivants.

  • Durée du délire chez les personnes hospitalisées en unité de soins intensifs.

  • La qualité de vie des patients atteints de délire qui bénéficient d'une thérapie par l'exercice.

  • Si elle contribue à réduire la durée totale de l'hospitalisation, le temps passé dans l'unité de soins intensifs et le taux de mortalité.

  • S'il y a des effets secondaires négatifs liés à la thérapie par l'exercice.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur la thérapie par l'exercice physique par rapport aux soins standards, à l'absence de traitement ou aux médicaments chez des personnes hospitalisées dans une unité de soins intensifs et ayant développé un délire.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé quatre études portant sur 491 personnes atteintes de délire et hospitalisées dans une unité de soins intensifs. Ces études ont comparé les bénéfices de la thérapie par l'exercice physique par rapport aux soins standards ou à l'absence de traitement. Aucune étude n'a comparé la thérapie par l'exercice à la médication.

La thérapie par l'exercice peut contribuer à réduire la durée du délire et probablement à raccourcir le temps passé dans les unités de soins intensifs. La thérapie par l'exercice semble aussi ne pas produire d'effets secondaires dangereux. Cependant, aucune des études ne s'est intéressée à la qualité de vie ou à la gravité du délire. Aucune des études incluses n'a comparé la thérapie par l'exercice à des médicaments.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons peu confiance dans les données probantes concernant l'utilisation de la thérapie par l'exercice pour réduire la durée du délire sans effets secondaires indésirables, car les études sélectionnées n'ont pas toutes fourni de données sur tous les aspects qui nous intéressaient, il est possible que les participants aux études aient été conscients du traitement qu'ils recevaient, et les données probantes sont basées sur peu de cas.

Notre confiance dans les données probantes soutenant l'utilisation de la thérapie par l'exercice pour le traitement du délire afin d'améliorer la durée de séjour en unité de soins intensifs n'est que modérée. Cette incertitude est due au fait que les participants aux études pouvaient possiblement savoir quel traitement ils recevaient. En outre, les études n'ont pas fourni de données sur tous les aspects qui nous intéressaient.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 12 juillet 2024.

Garegnani L, Ivaldi D, Burgos MA, Varela LB, Díaz Menai S, Rico S, Giménez ML, Escobar Liquitay CM, Franco JVA

Quel est le meilleur traitement entre les antibiotiques et les antiseptiques topiques pour traiter l'otite moyenne chronique suppurée ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

- Il existe peu de données probantes comparant les antibiotiques topiques aux antiseptiques topiques chez les personnes souffrant d'un gonflement et d'une infection de l'oreille moyenne (appelée otite moyenne chronique suppurée). Les données probantes sont très incertaines sur l’efficacité comparative des antibiotiques ou des antiseptiques pour réduire les écoulements d'oreille. Elles suggèrent en revanche que les antibiotiques topiques seraient probablement plus efficaces que l'acide borique (un antiseptique).

Qu'est-ce que l'otite moyenne chronique suppurée ?

L'otite moyenne chronique suppurée est un gonflement et une infection à long terme (chronique) de l'oreille moyenne, avec un écoulement d'oreille (otorrhée) à travers une membrane tympanique perforée (lorsque le tympan présente un trou ou une déchirure). Les principaux symptômes de l'otite moyenne chronique suppurée sont l'écoulement de l'oreille (du pus s'échappe d'un trou dans le tympan) et la perte d'audition.

Comment traiter l'otite moyenne chronique suppurée ?

Les antibiotiques (qui tuent les bactéries) sont le traitement le plus couramment utilisé pour l'otite moyenne chronique suppurée. Les antibiotiques peuvent être soit « topiques » (administrés dans le conduit auditif sous forme de gouttes, de pommades, de sprays ou de crèmes), soit « systémiques » (pris par la bouche ou par injection dans un muscle ou une veine). Les antiseptiques topiques (antiseptiques introduits directement dans l'oreille sous forme de gouttes ou de poudres) constituent un traitement possible de l'otite moyenne chronique suppurée. Les antibiotiques, tout comme les antiseptiques topiques, tuent ou empêchent la croissance des germes responsables de l'infection.

Les antibiotiques et les antiseptiques topiques peuvent être utilisés seuls ou ajoutés à d'autres traitements de l'otite moyenne chronique suppurée, tels que d'autres antibiotiques ou le nettoyage des oreilles (appelé nettoyage auriculaire). Dans cette revue, il était important d'examiner si l'utilisation d'antibiotiques et d'antiseptiques avait des effets indésirables, tels que l'irritation de la peau de l'oreille externe, qui pourrait provoquer une gêne, une douleur ou des démangeaisons. Certains antibiotiques et antiseptiques (comme l'alcool) peuvent également être toxiques pour l'oreille interne (ototoxicité), ce qui signifie qu'ils pourraient entraîner une perte d'audition définitive, des vertiges ou des bourdonnements d'oreille (acouphènes).

Quel était l’objectif de cette revue ?

Nous avons voulu comparer les antibiotiques et les antiseptiques pour le traitement de l'otite moyenne chronique suppurée. Nous voulions notamment savoir s'ils mettaient fin aux écoulements d'oreille et s'ils avaient une incidence sur la qualité de vie ou l'audition des personnes concernées. Nous voulions également savoir s'ils provoquaient une douleur, une gêne ou une irritation de l'oreille, s'ils avaient des effets indésirables tels que des vertiges ou des saignements d'oreille, ou s'ils entraînaient d’autres complications graves. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes employées et la cohérence des résultats.

Quels ont été les principaux résultats de la revue ?

Nous avons trouvé 15 études, portant sur 2 371 personnes, qui comparaient des antibiotiques à divers antiseptiques (acide acétique, acide borique, povidone iodée et acétate d'aluminium). Une étude a recruté uniquement des enfants, deux études ont recruté uniquement des adultes et 12 études ont inclus à la fois des adultes et des enfants. Environ 40 personnes sur 100 étaient des femmes. Les principales comparaisons sont présentées ci-dessous.

Comparaison entre les antibiotiques et l'acide acétique

Nous avons inclus sept études (835 personnes). Nous n'avons qu’une confiance très limitée dans les résultats concernant l'amélioration de l'écoulement de l'oreille par les antibiotiques topiques ou l'acide acétique chez les personnes souffrant d'otite moyenne chronique suppurée. Il n'a pas été possible de savoir s'il y avait une différence entre les traitements pour les autres symptômes et les effets indésirables qui nous intéressaient.

Comparaison des antibiotiques à l'acide borique

Nous avons inclus deux études (532 personnes). Les antibiotiques topiques (quinolones) sont probablement plus efficaces que l'acide borique pour réduire l'écoulement de l'oreille après une à deux semaines. La gêne au niveau de l'oreille (douleur, irritation et saignement) semble également être moins importante. Les quinolones topiques pourraient entraîner une amélioration plus importante de l'audition par rapport à l'acide borique, mais cette différence pourrait être trop faible pour que la personne la remarque.

Comparaison entre les antibiotiques et la povidone iodée

Nous avons inclus une étude (40 personnes). Nous n'avons qu’une confiance très limitée dans les données probantes concernant la résolution de l'écoulement de l'oreille chez les personnes souffrant d'une otite moyenne chronique suppurée traitée par antibiotique (topiques ou systémiques) par rapport au traitement par povidone iodée. Il n'a pas été possible de savoir s'il y avait une différence entre les traitements pour les autres symptômes et les effets indésirables qui nous intéressaient.

Comparaison des antibiotiques avec l'acétate d'aluminium

Nous avons inclus une étude (51 personnes) qui indiquait une amélioration de l'écoulement de l'oreille après deux à quatre semaines, mais les résultats n'ont pas été présentés d'une manière utilisable. Il n'a pas été possible de savoir s'il y avait une différence entre les traitements pour les autres symptômes et les effets indésirables qui nous intéressaient.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les études étaient de petite taille, souvent mal rapportées, et les résultats variaient considérablement d'une étude à l'autre. Nous avons également besoin de plus d'informations sur les effets indésirables.

Dans quelle mesure cette revue est-elle à jour ?

Il s'agit de la première mise à jour d'une revue publiée en 2020. Les données probantes sont à jour jusqu'en juin 2022.

Head K, Chong LY, Bhutta MF, Daw J, Veselinović T, Morris PS, Vijayasekaran S, Schilder AGM, Brennan-Jones CG

Quels sont les avantages et les risques des lasers vaginaux pour traiter l'incontinence urinaire d'effort chez les femmes ?

2 months 1 week ago
Principaux messages

• À court terme, les lasers vaginaux pourraient ne faire que peu ou pas de différence sur le nombre de femmes continentes, même s’ils peuvent améliorer l'incontinence rapportée par les patientes par rapport au traitement simulé, l'amélioration est faible et peut ne pas faire de différence notable pour les patientes. Nous avons un niveau de confiance très faible dans ces résultats.

• À moyen terme, il pourrait y avoir plus de femmes continentes avec le laser vaginal qu’avec le traitement simulé ; mais il pourrait y avoir peu ou pas de différence en ce qui concerne l'incontinence ressentie par les patientes. Nous avons un niveau de confiance très faible dans ces résultats.

• Aucun effet indésirable majeur n'a été signalé chez les femmes traitées par laser vaginal, le traitement simulé, les lubrifiants ou crèmes à base d’œstrogènes.

Qu'est-ce que l'incontinence urinaire d'effort ?

L'incontinence urinaire d'effort est une fuite involontaire d'urine lors d’un effort physique.

Quels sont les traitements de l'incontinence urinaire d'effort ?

L'incontinence urinaire d'effort est généralement traitée par une rééducation du plancher pelvien, l’application locale de crèmes à base d'œstrogènes, l’insertion d’implants vaginaux ou de pessaires (dispositif amovible inséré dans le vagin pour soutenir les organes pelviens), et des interventions chirurgicales, telles que les injections urétrales ou la pose de bandelettes urétrales. Le laser vaginal est un traitement clinique qui a été récemment envisagé pour soigner l'incontinence urinaire d'effort, mais sa sécurité et son efficacité restent incertaines. Certaines sociétés médicales ont émis des réserves concernant l'utilisation de dispositifs à énergie, tels que les lasers vaginaux pour le traitement de l'incontinence urinaire en raison de l'absence de données solides sur la sécurité et l'efficacité.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les lasers vaginaux sont plus efficaces que les traitements simulés ou de contrôle (tels que le lubrifiant) ou les traitements topiques (tels que la crème à base d’œstrogènes) pour améliorer l'incontinence à court et à long terme. Nous voulions également savoir si les lasers vaginaux étaient associés à des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant le laser vaginal à des traitements simulés ou de contrôle (tels que le lubrifiant) ou à un traitement topique (tel que la crème à base d'œstrogènes) chez des femmes souffrant d'incontinence urinaire d'effort. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé neuf études portant sur un total de 689 femmes souffrant d'incontinence urinaire d'effort. Neuf études ont comparé les lasers vaginaux à un traitement simulé ou à un lubrifiant, et une étude a comparé les lasers vaginaux à l’application topique d’œstrogènes. Sept études ont rapporté des données à court terme (moins d'un an) et deux études ont rapporté des données à court et moyen terme (un à cinq ans).

Nous avons un niveau de confiance très faible dans les résultats suivants.

• À court terme, le nombre de femmes continentes (évaluation objective rapportée par les chercheurs) peut être similaire entre le laser vaginal et le traitement simulé ou le lubrifiant. À moyen terme, il pourrait y avoir plus de femmes continentes parmi celles traitées par laser vaginal par rapport à celles traitées par traitement simulé ou lubrifiant.

• À court terme, les lasers vaginaux peuvent améliorer l'incontinence rapportée par les patientes par rapport au traitement simulé, mais l'amélioration est faible et pourrait ne pas être perceptible pour les patientes. À moyen terme, l'amélioration des évaluations de la continence rapportées par les patientes pourrait être similaire entre les traitements par laser vaginal et les traitements simulés.

• L'amélioration de l'incontinence urinaire rapportée par les patientes pourrait être similaire entre les femmes traitées par laser vaginal et celles traitées par crème à base d'œstrogènes.

• Aucun effet indésirable majeur n'a été signalé chez les femmes traitées par laser vaginal, le traitement simulé, les lubrifiants ou crèmes à base d’œstrogènes.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Le niveau de confiance dans les données probantes est très faible, car il est possible que les participantes aux études aient eu connaissance du traitement reçu ; les études n'ont pas toutes fourni de données sur tous les aspects souhaités ; et il n'y a pas assez d'études pour être certain des résultats. Les études prises en compte ont mesuré le succès de différentes manières et à différents points de mesure, ce qui a rendu la combinaison des résultats difficile.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 29 avril 2024.

Ippolito GM, Crescenze IM, Sitto H, Palanjian RR, Raza D, Barboglio Romo P, Wallace SA, Orozco Leal G, Clemens JQ, Dahm P, Gupta P
Checked
3 hours 34 minutes ago
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