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Quels sont les bénéfices et risques d’une thérapie au laser appliquée au crâne chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral causé par l’obstruction d’un vaisseau sanguin ?

1 month ago
Principaux messages
  • La thérapie laser transcrânienne (thérapie par lumière de faible intensité appliquée à la tête) ne réduit pas le nombre de personnes qui décèdent ou présentent un handicap modéré à sévère à 90 jours après un accident vasculaire cérébral ischémique (où le flux sanguin vers le cerveau est bloqué par un caillot).

  • Les études existantes ne fournissent pas de données probantes suffisantes pour justifier l’utilisation systématique de la thérapie laser transcrânienne chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique.

Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral ischémique et comment est-il traité ?

Un accident vasculaire cérébral ischémique se produit lorsqu’un caillot sanguin bloque une artère du cerveau, interrompant la circulation sanguine et tuant les cellules cérébrales. Une personne souffrant d’un AVC ischémique peut se sentir confuse, faible ou avoir des difficultés à parler ou à se déplacer.

Actuellement, les principaux traitements de l’AVC ischémique comprennent des médicaments injectés dans une veine pour dissoudre les caillots sanguins et une intervention chirurgicale pour retirer les caillots sanguins des vaisseaux cérébraux. Ces deux options sont connues sous le nom de thérapies de reperfusion : des traitements qui visent à rouvrir les vaisseaux sanguins obstrués et à rétablir l’approvisionnement en sang du tissu cérébral.

Pourquoi cette revue est-elle importante ?

L’étendue des lésions cérébrales à la suite d’un accident vasculaire cérébral ischémique dépend de la durée pendant laquelle le cerveau est privé d’oxygène, car les cellules cérébrales ne peuvent survivre sans oxygène que pendant une durée limitée. Par conséquent, les thérapies de reperfusion doivent être administrées le plus tôt possible. Cependant, certaines personnes qui reçoivent des thérapies de reperfusion restent gravement handicapées et peuvent même mourir. Cela nécessite l’exploration de nouveaux traitements.

La thérapie laser transcrânienne est également connue sous le nom de photobiomodulation, de luminothérapie de faible intensité ou de thérapie laser dans le proche infrarouge. Cette technologie non invasive transmet l’énergie laser à travers le cuir chevelu et le crâne pour stimuler la guérison du cerveau. Il est considéré comme un traitement prometteur pour améliorer le résultat fonctionnel après un accident vasculaire cérébral ischémique.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la thérapie laser transcrânienne pouvait contribuer à réduire le risque d’invalidité et de mortalité chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique, et si elle comprenait des risques.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la thérapie laser transcrânienne à une thérapie fictive ou à l’absence de traitement chez des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique, avec ou sans traitement habituel dans les deux groupes. Nous avons évalué la qualité des études incluses, comparé et résumé leurs résultats, et évalué notre confiance dans les résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus quatre études portant sur 1 420 personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral ischémique. Les études incluses ont été publiées entre 2007 et 2014 et se sont déroulées dans différents hôpitaux en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie ou sur plusieurs de ces continents. Les participants étaient principalement des hommes (59,6 %), âgés en moyenne de 68,3 ans. Tous ont été inclus dans les études dans les 24 heures suivant les symptômes de l’accident vasculaire cérébral.

Comparée à un traitement fictif, la thérapie laser transcrânienne n’entraîne que peu ou pas de différence dans le nombre de personnes souffrant d’un handicap modéré à sévère ou d'un décès 90 jours après un accident vasculaire cérébral ischémique. La thérapie laser transcrânienne peut avoir peu ou pas d’effet sur le taux de mortalité et l’amélioration de la gravité de l’AVC, et a probablement peu ou pas d’effet sur les risques. Cependant, elle peut réduire légèrement les risques graves.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les études incluses étaient généralement de petite taille et avaient été réalisées il y a au moins 10 ans. Des incohérences ont été relevées entre les études, ce qui a limité notre capacité à tirer des conclusions. Une étude ne précise pas si les personnes chargées de mesurer les critères savaient à quel groupe appartenaient les participants, ce qui aurait pu influencer la manière dont elles ont enregistré ou interprété les critères relatifs au handicap modéré à sévère, à l’amélioration de la gravité de l’AVC et aux risques graves.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour pour août 2024.

He H, Zhang Z, Chen H, Jiang Z, Wang Y, Song X, Liu J, Wu S

L'utilisation de corticostéroïdes est-elle bénéfique pour le traitement de la leptospirose ?

1 month ago
Principaux messages

- Les données sont insuffisantes pour connaître les bénéfices et risques potentiels des corticostéroïdes par rapport à l'absence de traitement, à l'absence de traitement au-delà du standard de soins ou à un placebo (médicament factice) dans le traitement des personnes avec une infection de leptospirose.

- Les corticostéroïdes pourraient diminuer les réactions inflammatoires transitoires associés au traitement antibiotique de l'infection de leptospirose, bien que le niveau de confiance de ces données probantes soit très incertain.

- Des données issues d'essais cliniques plus rigoureux sont nécessaires pour évaluer les traitements les plus appropriés contre la leptospirose.

Qu'est-ce que la leptospirose ?

La leptospirose est une maladie infectieuse présente dans le monde entier. Elle se transmet à l'homme par contact avec de l'eau, de la terre ou des aliments contenant de l'urine d'animaux infectés. Alors que de nombreuses personnes atteintes de l'infection présentent des symptômes légers de type grippal qui disparaissent d'eux-mêmes et ne nécessitent généralement pas de soins médicaux, certaines peuvent développer une forme grave de la maladie, entraînant un dysfonctionnement de plusieurs organes qui, dans certains cas, peut conduire à la mort.

Comment traiter la leptospirose ?

Une antibiothérapie précoce et des stratégies ciblées de soutien aux organes sont les principales interventions pour le traitement de la leptospirose. Les corticostéroïdes ont été utilisés pour traiter la leptospirose, en particulier lors des manifestations graves de la maladie. Cependant, l'efficacité des corticostéroïdes en tant que traitement direct ou complémentaire de la leptospirose n'est pas bien comprise.

Nous voulions savoir :

- Les corticostéroïdes peuvent-ils être un traitement efficace de la leptospirose ?

- Le traitement par corticostéroïdes peut-il entraîner des événements indésirables (graves et mineurs) ?

- Le traitement par corticostéroïdes peut-il réduire la durée d'hospitalisation due à la leptospirose ?

- Le traitement par corticostéroïdes peut-il réduire les réactions inflammatoires qui peuvent ou sont susceptibles de provoquer une chute de la tension artérielle, un gonflement ou une douleur mettant en jeu le pronostic vital lors d'un traitement contre la leptospirose ?

- Les corticostéroïdes peuvent-ils améliorer la qualité de vie liée à la santé ?

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons fait des recherches dans les bases de données médicales pour identifier des essais cliniques randomisés, c'est-à-dire des études dans lesquelles les participants sont répartis de manière aléatoire dans des groupes, afin de déterminer quel est le meilleur traitement. Dans notre revue, les études que nous avons incluses ont comparé un médicament corticostéroïde (seul ou en association) à l'absence d'intervention, à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins ou à un placebo (c'est-à-dire un traitement factice) pour le traitement des personnes atteintes de leptospirose.

Qu'avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé quatre essais cliniques randomisés ayant un total de 253 participants, menés dans des pays où la leptospirose est un problème de santé publique majeur (Thaïlande, Brésil, Chine et Iran). Les participants résidaient dans ces régions. Toutes les études ont été jugées comme présentant quelques préoccupations ou un risque de biais élevé.

Quels sont les principaux résultats de notre revue ?

Un essai a comparé la prednisolone à un placebo. Un essai a comparé la dexaméthasone et la prednisolone à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins. Un essai a comparé la méthylprednisolone à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins. Un essai a comparé l'hydrocortisone à l'absence d'intervention. Les trois essais incluant un standard de soins ont administré les co-interventions de manière similaire et ont inclus soit une prise en charge de soutien, soit un traitement antimicrobien.

Nous ne savons pas si les corticostéroïdes, comparés à l’absence d'intervention au-delà du standard de soins ou au placebo, diminuent le risque de décès chez les personnes atteintes de leptospirose (3 études, 123 participants) ; diminuent le nombre de personnes présentant des événements indésirables graves (3 études, 123 participants) ; ou diminuent le nombre de jours passés à l'hôpital en raison de la leptospirose (3 études, 123 participants), car les données probantes sont très incertaines. De même, nous ne savons pas si les corticostéroïdes, comparés à l'absence d'intervention au-delà du standard de soins, diminuent le risque d'événements indésirables non graves (1 étude, 22 participants) car les données probantes sont très incertaines. Finalement, nous ne savons pas si les corticostéroïdes, comparés à l'absence d'intervention, diminuent les réactions inflammatoires à court terme associées au traitement antibiotique de la leptospirose (1 essai, 130 participants) car les données probantes sont également très incertaines.

Aucun de ces essais n'a évalué la qualité de vie.

Quelles sont les limites des données probantes ?

En raison du très faible niveau de confiance des données probantes dans les quatre essais, nous ne sommes pas confiants de ces résultats. Nos résultats reposent sur un petit nombre d'études, dont les critères de jugement diffèrent, dont la sélection et la randomisation des participants comportent des défis, dont le nombre total de participants est insuffisant, et dont les résultats sont contradictoires d'une étude à l'autre pour certains des critères de jugement enregistrés.

Financement

Deux études incluaient des déclarations divulguant leurs sources de financement, et les deux autres n’en incluaient pas. Parmi les études divulguant leur financement, l'une a reçu le soutien financier d'une université, mais n'a pas divulgué d'autres informations. L'autre étude a révélé qu'elle avait reçu des fonds d'organisations caritatives gouvernementales et internationales, mais que ces sources n'avaient pas été impliquées dans le plan, la conduite, l'analyse ou la communication des résultats de l'étude.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Ces données probantes sont à jour au 10 avril 2025.

Lee N, Han SM, Mukadi P, Edwards T, Maung HT, Smith C, Win TZ

La formation par simulation en réalité virtuelle peut-elle compléter et/ou remplacer la formation initiale sur le patient en endoscopie digestive?

1 month ago
Principaux messages

1. La formation par simulation en réalité virtuelle peut donner aux endoscopistes en formation (spécialistes qui regardent à l'intérieur de l'estomac et de l'intestin pour vérifier s'il y a des problèmes) un avantage pour réussir seuls des endoscopies digestives hautes et basses, par rapport à l'absence de formation.

2. Nous n'avons pas trouvé de données probantes concluantes démontrant que la formation par simulation en réalité virtuelle offre un avantage par rapport à la formation sur des patients pour les endoscopistes débutants.

Qu'est-ce que la formation par simulation en réalité virtuelle et comment peut-elle être utilisée pour l'endoscopie digestive?

L'endoscopie digestive consiste à utiliser un endoscope, un tube flexible muni d'une caméra, pour examiner l'estomac ou l'intestin. Traditionnellement, cet enseignement est dispensé en milieu clinique sous la supervision d'un endoscopiste qualifié. Les simulateurs de réalité virtuelle utilisent la technologie informatique pour créer un environnement tridimensionnel dans lequel les apprenants peuvent mettre en pratique leurs compétences en toute sécurité, sans risque pour les patients. Ces simulations imitent des situations réelles ou des procédures médicales. Ils utilisent parfois de vrais instruments, comme un endoscope, pour rendre l'expérience plus interactive. Cependant, la formation par simulation peut être coûteuse. Il est donc important de s'assurer que les compétences acquises par les débutants (c'est-à-dire les professionnels en formation) grâce à la simulation se traduisent bien en pratique réelle.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer si la formation par simulation en réalité virtuelle pouvait compléter ou remplacer la formation traditionnelle sur patients en endoscopie digestive. Notre critère de jugement d'intérêt principal était de déterminer si la formation par simulation en réalité virtuelle avait une incidence sur le « score composite de compétence » obtenu par les professionnels en formation, c'est-à-dire un score combiné indiquant le niveau de compétence d'une personne.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les avantages d'une formation par simulation en réalité virtuelle par rapport à l'absence de formation, à une formation traditionnelle sur patients ou à une autre forme de formation par réalité virtuelle. Nous avons résumé et comparé les résultats des différentes études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons inclus 20 études avec 500 participants et 3 975 procédures endoscopiques. Dix essais ont comparé la formation par réalité virtuelle à l'absence de formation ; cinq ont comparé la formation par réalité virtuelle à la formation sur patient ; un a comparé la formation par réalité virtuelle à une autre forme de formation par simulation ; et quatre ont comparé deux méthodes différentes de formation par réalité virtuelle. Douze essais ont porté sur la coloscopie, qui examine l'ensemble du côlon, trois sur la sigmoïdoscopie, qui n'examine que la partie basse du côlon, et cinq sur l'endoscopie digestive haute, qui examine l'œsophage, l'estomac et l'intestin grêle. Les participants étaient des professionnels en formation en médecine et des infirmières ayant une formation limitée ou inexistante en endoscopie.

Principaux résultats

Formation en endoscopie par simulation en réalité virtuelle comparée à l'absence de formation

Chez les débutants, la formation par réalité virtuelle peut n'entraîner que peu ou pas de différence dans le score composite de compétence par rapport à l'absence de formation. Cependant, les débutants qui s'entraînent à l'aide d'une simulation en réalité virtuelle sont probablement plus aptes à réaliser les procédures de manière autonome. Nous ne savons pas si la formation par simulation en réalité virtuelle aide les débutants à réaliser les procédures plus rapidement, à voir davantage la paroi interne de l'intestin, à causer moins d'inconfort au patient ou à obtenir une meilleure note de performance globale que l'absence de formation, car les données probantes sont très incertaines. Aucun événement indésirable n'a été signalé dans aucun des deux groupes.

Formation en endoscopie par simulation en réalité virtuelle par rapport à la formation conventionnelle sur patient

Parmi les études qui ont comparé la simulation par réalité virtuelle à la formation conventionnelle, une seule étude a fait état d'un score composite de compétence pour les participants, mais elle n'a pas fourni suffisamment de données pour nous permettre d'analyser les résultats. Nous ne connaissons pas les effets de la formation par simulation en réalité virtuelle, comparée à la formation conventionnelle sur patient, sur la capacité des débutants à réaliser des procédures de manière autonome, à réaliser des procédures plus rapidement, à voir davantage la paroi interne de l'intestin, à causer moins d'inconfort au patient, ou à obtenir une meilleure note de performance globale, car les données probantes sont très incertaines. Des événements indésirables n’ont été signalés dans aucun des groupes.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pas confiance dans les données probantes pour un grand nombre de nos critères de jugement. Certaines études n'ont fourni que peu ou pas d'informations sur la manière dont les participants ont été répartis dans les différents groupes, ou si les évaluateurs savaient quels participants se trouvaient dans quel groupe, ce qui pourrait influencer leurs jugements. En outre, il y avait trop peu de participants et de procédures endoscopiques pour être certain des résultats de certains critères de jugement. Les études futures devraient se pencher sur les théories d'apprentissage qui sous-tendent le mieux les programmes de formation par simulation.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 18 octobre 2023.

Sabrie N, Khan R, Plahouras J, Johnston BC, Scaffidi MA, Grover SC, Walsh CM

Y a-t-il une différence dans les résultats lorsqu'un chirurgien pratique une seule incision plutôt que plusieurs incisions pour pratiquer une chirurgie mini-invasive afin d'enlever un appendice en cas de suspicion d'appendicite ?

1 month 1 week ago
Principaux messages

- Le traitement de l'appendicite est généralement effectué par chirurgie mini-invasive (chirurgie laparoscopique). Cette chirurgie peut être réalisée en utilisant plusieurs incisions (coupures) ou une seule incision. À l'heure actuelle, il n'existe pas de consensus sur l'approche la plus efficace.

- L'ablation de l'appendice par incision unique a probablement de meilleurs résultats esthétiques (c'est-à-dire l'apparence de l'abdomen). Cependant, cette approche pourrait entraîner un risque accru de changement de méthode en cours d'opération, nécessitant deux incisions supplémentaires ou plus, voire une conversion en chirurgie ouverte (avec une grande incision).

- Le risque de complications avec l'appendicectomie à incision unique est probablement similaire au risque avec la chirurgie conventionnelle à incisions multiples. De même, les approches sont probablement similaires en ce qui concerne la durée d'hospitalisation des patients et la rapidité avec laquelle ils reprennent leurs activités normales, ainsi que la douleur qu'ils ressentent dans les premières 24 heures après l'opération.

Qu'est-ce que l'appendicite et comment la traiter ?

L'appendicite est une inflammation de l'appendice et qui peut avoir plusieurs causes. Si elle n'est pas traitée, l'appendice peut perforer et les personnes concernées peuvent se sentir de plus en plus mal. Le traitement le plus courant de l'appendicite consiste à retirer l'appendice chirurgicalement. Bien que les antibiotiques puissent être une alternative raisonnable chez certains patients, la chirurgie reste recommandée chez la plupart des patients. La chirurgie est le plus souvent réalisée par laparoscopie, également connue sous le nom de « chirurgie mini-invasive ». La chirurgie est réalisée par de petites incisions, qui permettent au chirurgien de placer des instruments et une caméra vidéo dans l'abdomen.

Que voulions-nous savoir ?

La chirurgie laparoscopique est généralement pratiquée par de multiples petites incisions, mais récemment, il a été démontré qu'elle peut être pratiquée par une seule incision. Les défenseurs de cette technique affirment qu'elle est moins douloureuse pour le patient, et nous voulions savoir si :

1) la chirurgie à incision unique était associée à moins de douleur et à un meilleur résultat esthétique ; et si

2) la chirurgie à incision unique était plus sûre que la chirurgie à incisions multiples.

Qu'avons-nous fait ?

Nous avons recherché des essais contrôlés randomisés (études où les personnes sont réparties au hasard dans l'un des deux groupes de traitement ou plus) qui comparaient ces deux techniques dans le traitement de la suspicion d'appendicite. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes en fonction de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu'avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 11 études qui ont inclus 1 373 personnes (689 dans les groupes de chirurgie à incision unique et 684 dans les groupes de chirurgie à incision multiple). Nous avons trouvé des données probantes d’un niveau de confiance modéré à faible suggérant que les patients du groupe à incision unique avaient un meilleur résultat esthétique, avec un taux similaire d'effets secondaires indésirables par rapport au groupe à incisions multiples. Dans le groupe à incision unique, il y avait un risque plus élevé de conversion en incisions multiples ou en chirurgie ouverte (qui nécessite une grande incision par rapport à la chirurgie laparoscopique), ou de faire plus d'incisions afin d'utiliser des voies supplémentaires pour mener l'opération. Il n'y avait pas de différence dans la douleur postopératoire, le taux de lésions viscérales ou vasculaires, l'infection de la plaie, le prélèvement dans l'abdomen, l'iléus paralytique (paralysie temporaire de l’intestin), la durée du séjour à l'hôpital et le temps nécessaire pour reprendre les activités normales.

Quelles sont les limites ?

Nous avons un niveau de confiance faible à modéré dans nos résultats. Le faible niveau de confiance est due aux différences dans la façon dont les études ont mesuré certains critères de jugement et à l'absence de mise en aveugle (les participants ne savent pas quel type de chirurgie ont subi) dans les études, ce qui les rend sujets aux biais de performance (les participants ou les chirurgiens agissant différemment car ils connaissent le groupe dans lequel se trouve chaque participant).

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 20 janvier 2024.

Irfan A, Rao A, Ahmed I

Le traitement du trouble de l’usage d'opioïdes peut-il être géré par les centres de soins primaires (médecins généralistes) plutôt que par des centres spécialisés ?

1 month 1 week ago
Principaux messages

- On ne sait pas si le fait de traiter les personnes souffrant d'un trouble de l’usage d'opioïdes dans un centre de soins primaires (par rapport à un centre spécialisé) fait une différence en ce qui concerne l’observance du traitement ou les effets indésirables graves. La prise en charge en soins primaires pourrait permettre de réduire davantage la consommation d’opioïdes non prescrits.

- Le niveau de confiance dans ces résultats est faible ou très faible, car les équipes de soins primaires et les patients inclus étaient quelque peu atypiques, ce qui rend difficile de généraliser les résultats à l’ensemble des équipes de soins primaires et des personnes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes.

Qu’est-ce que le trouble de l’usage d'opioïdes ?

Certains médicaments opioïdes sont prescrits pour traiter la douleur (par exemple : la morphine, l'oxycodone, l'hydromorphone), mais d'autres opioïdes peuvent être produits et consommés illégalement (par exemple, l'héroïne et le fentanyl, bien que le fentanyl soit également disponible sur ordonnance). Le trouble d’usage d’opioïdes se caractérise par une consommation répétée de médicaments opioïdes qui présente un risque pour soi ou pour les autres, souvent en raison de symptômes tels que le manque ou le syndrome de sevrage aux opioïdes (qui peut inclure des symptômes tels que de l'anxiété, des sueurs, des douleurs musculaires, des troubles du sommeil, des nausées, des douleurs abdominales et une dépression).

Comment est traité le trouble de l’usage d’opioïdes ?

Le trouble de l’usage d’opioïdes est généralement traité dans des centres spécialisés où plusieurs types de traitements sont souvent disponibles. Il peut s'agir d'une « désintoxication » (aide au sevrage du médicament), d’accompagnement psychologique et de services de soutien (par exemple, aide au logement, à l'emploi ou aux questions juridiques). Toutefois, le principal traitement repose sur la médication - le plus souvent la prescription d'opioïdes à action prolongée qui ont des effets similaires à ceux des autres opioïdes (par exemple, la méthadone) ou des effets atténués (partiels) (par exemple, la buprénorphine). Lorsque des opioïdes à action prolongée sont prescrits à cette fin, on parle de traitement par agonistes opioïdes.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si le traitement par agonistes opioïdes dans un centre de soins primaires, plutôt que dans un centre spécialisée, donnait des résultats similaires ou meilleurs pour les personnes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes. Plus précisément, nous avons cherché à savoir s'il y avait des différences concernant :

- le suivi du traitement sans interruption (« l’observance du traitement ») ;

- la non-consommation d'opioïdes (« abstinence d'opioïdes non prescrits ») ;

- les effets indésirables majeurs (comme un décès ou une hospitalisation) ;

- l’abandon de l'étude en raison d'effets indésirables ;

- l’amélioration de la qualité de vie ;

- l’amélioration de la satisfaction des patients ;

- un décès pour quelque raison que ce soit ;

- un décès à cause des opioïdes (par exemple, par overdose) ;

- une admission à l'hôpital ou aux urgences pour quelque raison que ce soit ;

- une incarcération pour quelque raison que ce soit (c'est-à-dire qu'ils sont allés en prison) ; et

- les effets indésirables mineurs (par exemple, des symptômes de sevrage).

Pourquoi avons-nous pensé que cela pourrait être bénéfique ?

Les centres de soins primaires sont largement répandus, ce qui les rend potentiellement plus accessibles. La stigmatisation sociale pourrait être moindre lorsqu'une personne est vue dans un centre de soins primaires, et sa fréquentation régulière pourrait offrir une plus grande opportunité de discussion et de traitement d'une plus grande variété de conditions médicales qui ne sont pas liées au trouble de l’usage d'opioïdes.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études incluant des personnes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes qui ont reçu un traitement par agonistes opioïdes dans un centre de soins primaires comparé à un centre spécialisés. Nous avons évalué la qualité des études et résumé leurs résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé sept études portant sur 1 952 adultes souffrant de trouble de l’usage d'opioïdes et dont le traitement était géré soit dans un cadre de soins primaires, soit dans un cadre de soins spécialisés. Cinq études ont été menées aux États-Unis, une en France et une en Ukraine. L'âge moyen des participants était de 38 ans et trois sur quatre étaient des hommes. Les études ont exclu les personnes à « haut risque », telles que les femmes enceintes, les personnes sans-abri, les personnes souffrant de dépendance à l’alcool ou les personnes souffrant d'autres troubles mentaux.

Il n'était pas clair si l’observance du traitement était différente entre les deux groupes (7 études, 1 952 personnes). Les personnes prises en charge dans un cadre de soins primaires se sont peut-être mieux abstenues de consommer des opioïdes non prescrits (5 études, 428 personnes), et il n'était pas clair s'il y avait une différence au niveau des effets indésirables majeurs (1 étude, 93 personnes).

Les personnes traitées dans le cadre des soins primaires pourraient être plus satisfaites de leurs soins que celles traitées dans le cadre des soins spécialisés, mais il n'y avait pas de différences claires en ce qui concerne la qualité de vie, les décès toutes causes confondues et les effets indésirables mineurs. Il n'y avait aucune information sur les autres mesures qui nous intéressaient.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre niveau de confiance dans les données probantes est globalement faible, en grande partie parce que les personnes et les centres de soins primaires étaient variées. Les participants étaient souvent moins à risque et plus stables que la majorité des personnes dépendantes, et les centres de soins primaires avaient souvent déjà de l’expérience du trouble d’usage d'opioïdes, ou des liens avec des centres spécialisés, ce qui ne représente peut-être pas le cas général. Il n'est pas certain que ces résultats puissent être généralisés à la plupart des personnes souffrant de trouble d’usage d'opioïdes (dont certaines peuvent être moins stables et présenter un risque plus élevé) et à la plupart des prestataires de soins primaires (dont certains peuvent n'avoir aucune ou peu d'expérience dans le traitement du trouble d’usage d'opioïdes).

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'au 7 mars 2025.

Perry D, Kirkwood JEM, Doroshuk ML, Kelmer M, Korownyk CS, Ton J, Garrison SR

L’administration de brexanolone et de zuranolone peut-elle aider les femmes qui souffrent de dépression post-partum ?

1 month 1 week ago
Principaux messages

• La zuranolone est probablement plus efficace qu’un placebo (médicament inactif ou « factice »), pour diminuer les symptômes de la dépression. En revanche, elle augmente probablement le risque d'événements nocifs et indésirables affectant les patientes.

• La brexanolone semblerait avoir un effet négligeable ou nul sur les symptômes de dépression par rapport au placebo. De plus, elle a probablement peu ou pas d’impact sur le nombre d'événements nocifs et indésirables affectant les patientes.

• Afin de mieux comprendre leurs bénéfices et risques, des études comparant ces nouveaux médicaments aux antidépresseurs classiques et aux psychothérapies existantes sont nécessaires. Ces études devraient également examiner les résultats à long terme de ces nouveaux médicaments.

Qu'est-ce que la dépression post-partum ?

La dépression post-partum (également appelée dépression postnatale) est un trouble dépressif pouvant survenir chez les mères au cours de l’année suivant la naissance de leur enfant. De nombreuses femmes souffrent de cette maladie. Elle peut se manifester par une baisse durable de l'humeur, une perte d'intérêt ou de plaisir pour ce que l’on appréciait auparavant, des changements de l'appétit et du niveau d'énergie, des troubles du sommeil et un manque de confiance en soi. La dépression post-partum peut avoir des conséquences importantes à court et à long terme sur la mère, l’enfant et toute la famille.

Comment est-elle traitée ?

Il existe plusieurs méthodes pour traiter la dépression post-partum. Il peut s'agir de médicaments (comme les antidépresseurs), de séances de psychothérapie ou d'un soutien structuré (par exemple, le soutien par les pairs). Le type de traitement proposé dépendra du choix de la mère, de la gravité de la dépression et de la présence d'autres maladies. En général, les femmes enceintes ou qui allaitent se préoccupent des effets indésirables potentiels que les médicaments pourraient avoir sur l’enfant.

Les sociétés pharmaceutiques ont mis au point de nouveaux traitements contre la dépression post-partum qui agissent sur des récepteurs spécifiques dans le cerveau. La brexanolone et la zuranolone en sont deux exemples. Ces médicaments font partie des « modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A  ». La zuranolone est administrée par voie orale sous forme de comprimés, tandis que la brexanolone est administrée par perfusion intraveineuse sur une durée de 60 heures. Ces nouveaux traitements agissent plus rapidement que les antidépresseurs classiques. Cependant, leurs bénéfices et leurs risques restent incertains.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions déterminer les bénéfices et risques des modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A , tels que la brexanolone et la zuranolone, pour le traitement de la dépression post-partum.

Comment avons-nous procédé ?

En janvier 2024, nous avons recherché des études sur les modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A pour le traitement de la dépression post-partum. Nous avons ciblé des études dans lesquelles les femmes étaient réparties de manière aléatoire pour recevoir soit le médicament, soit un placebo. Ces études fournissent les données probantes les plus fiables.

Nous nous sommes principalement intéressé à l’efficacité de ces nouveaux médicaments. L’efficacité a été évaluée en mesurant le nombre de patientes ayant bien réagi au traitement (« réponse ») ou ne remplissant plus les critères de dépression après le traitement (« rémission »). Nos analyses se sont aussi intéressées aux effets indésirables — c’est-à-dire les effets nocifs et non souhaités — qu’auraient pu affecter les mères et/ou leurs enfants du fait du traitement.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié six études portant sur 674 femmes. Trois études ont comparé la brexanolone (par voie intraveineuse) à un placebo. Une autre étude a comparé un médicament intraveineux de la même famille, appelé ganaxolone, à un placebo. Deux études ont comparé la zuranolone (par voie orale) à un placebo. Aucune étude n'a comparé ces substances à d'autres médicaments existants, à un traitement habituel (approche appelée « surveillance active »), à une psychothérapie ou à d'autres formes de soutien.

Résultats principaux

Modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A par voie intraveineuse

• Les médicaments administrés par voie intraveineuse (la brexanolone et la ganaxolone) semblent avoir peu ou pas d’effets positifs sur la rémission, la réponse et la sévérité de la dépression, par rapport au placebo.

• L’impact des médicaments administrés par voie intraveineuse sur le nombre d’événements indésirables affectant la mère est probablement minime ou inexistant par rapport au placebo.

• Ils sont probablement moins tolérables que les placebos, ce qui entraîne un abandon précoce de l’étude pour un plus grand nombre de patientes.

• Ces études n'ont pas mesuré d’autres critères de jugement que nous avions identifié comme importants pour notre revue, tels que la qualité de vie, les compétences parentales et les effets sur le nourrisson.

Modulateurs allostériques positifs neurostéroïdes des récepteurs GABA A administrés par voie orale

• La zuranolone, un médicament administré par voie orale, est probablement plus efficace par rapport au placebo, car elle réduit les symptômes de la dépression (réponse et rémission).

• La zuranolone augmente probablement le nombre d'événements indésirables affectant les patientes par rapport au placebo.

• Il semblerait que la zuranolone et le placebo aient le même niveau d’acceptabilité pour les patientes (car le nombre de femmes ayant abandonné précocement les études dans chaque groupe est à peu près le même).

• Par rapport au placebo, la zuranolone réduit probablement la gravité de la dépression entre 5 à 12 semaines du début du traitement.

• La zuranolone semblerait améliorer les capacités parentales de la mère par rapport au placebo.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nos conclusions ne reposent que sur quelques études menées jusqu'à 45 jours après le début du traitement. Nos conclusions pourraient changer si d'autres études étaient menées. Nous devons mieux comprendre les différences entre ces nouveaux médicaments et les autres traitements employés contre la dépression post-partum, y compris les antidépresseurs. De plus, il est nécessaire de déterminer leurs effets à plus long terme et de confirmer l’absence de risque concernant l'allaitement.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en janvier 2024.

Wilson CA, Robertson L, Ayre K, Hendon JL, Dawson S, Bridges C, Khalifeh H

Quels sont les bénéfices et risques des traitements ne ciblant pas une voie biologique spécifique pour les personnes atteintes de myosite (maladie musculaire inflammatoire) ?

1 month 1 week ago
Principaux messages

Le traitement par immunoglobuline intraveineuse (IgIV) améliore le handicap, la force musculaire et les symptômes cutanés chez les personnes atteintes de dermatomyosite. Ces améliorations peuvent être suffisamment importantes pour être significatives dans la vie quotidienne, mais nous ne pouvons pas en être certains.

On ne sait pas si le traitement par IgIV est bénéfique dans les myopathies inflammatoires idiopathiques (MII) autres que la dermatomyosite.

En raison du faible nombre d'études, il est incertain que d'autres thérapies non ciblées, telles que le méthotrexate et l'azathioprine, soient bénéfiques dans les MII.

Contexte

Les MII sont un groupe de maladies dans lesquelles le système immunitaire attaque les muscles. Cela endommage les muscles, provoquant une faiblesse progressive. Dans certains types de MII, connus sous le nom de dermatomyosite, on observe des éruptions cutanées très spécifiques à cette maladie. Traditionnellement, en l'absence d'éruption cutanée, la maladie est appelée polymyosite, mais il existe de nombreuses formes différentes de MII qui peuvent répondre différemment au traitement.

Les MII sont traitées par des traitements immunosuppresseurs qui diminuent le système immunitaire et par des médicaments immunomodulateurs qui modifient le système immunitaire. L'objectif de ces thérapies est que le système immunitaire cesse d'attaquer les muscles. Grâce aux progrès récents, ces traitements peuvent être très précis, ciblant des molécules ou des cellules très spécifiques du système immunitaire. Toutefois, la présente revue porte sur les thérapies non ciblées, qui entraînent une suppression ou une modulation plus générale.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions connaître les bénéfices et risques des thérapies non ciblées dans les MII. En particulier, nous nous sommes intéressés à trois traitements fréquemment utilisés : les immunoglobulines, l'azathioprine et le méthotrexate.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché toutes les études évaluant les thérapies non ciblées chez les personnes atteintes de MII. Les personnes atteintes de MII devaient avoir été aléatoirement répartis en deux groupes de traitement ou plus.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Il existe différentes façons de mesurer l'utilité d'un traitement. Nous avons recherché des mesures spécifiques qui nous semblaient importantes pour les personnes atteintes de MII. Nos deux critères de jugement principaux étaient l'amélioration des mesures de l'incapacité ou de la fonction et le nombre de personnes ayant obtenu une amélioration significative de la force musculaire. Parmi les autres mesures (secondaires) examinées figuraient la quantité totale de stéroïdes consommés, les effets négatifs graves, le nombre de personnes ayant quitté les études en raison de l'inefficacité du médicament ou de risques, la quantité de stéroïdes utilisée, l'activité de la maladie cutanée (Cutaneous Dermatomyositis Disease Area and Severity Index (CDASI)) et les scores combinés internationalement reconnus composés de différentes mesures (les définitions d'amélioration (DOI) de l'International Myositis Assessment and Clinical Studies Group (IMACS), ou les scores d'amélioration totale plus récents). Pour les enfants, nous avons rapporté l'obtention d'une amélioration définie par la Paediatric Rheumatology International Trials Organisation (PRINTO).

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 16 études portant sur 789 personnes atteintes de MII.

Trois études (136 personnes) ont évalué l'effet de l'immunoglobuline intraveineuse (IgIV) sur le handicap et la force musculaire et ont montré un bénéfice probable. Nous avions un niveau de confiance modéré dans ces deux résultats. Une étude (95 personnes) a évalué l'effet des IgIV pour l'obtention d'une amélioration globale telle que mesurée par les IMACs DOI et a montré un bénéfice. Une étude (95 personnes) a évalué l'effet de l'IgIV sur les symptômes cutanés et a montré un bénéfice. Nous avions une confiance modérée dans ce résultat. Il est possible que les risques soient plus importants avec les IgIV qu'avec le placebo et qu'il n'y ait que peu ou pas de différence dans les arrêts de traitement pour absence de bénéfices ou pour effets indésirables. Nous avons un niveau de confiance très faible dans ces résultats.

Une seule petite étude (16 personnes) a comparé l'azathioprine à un placebo. Cette étude n'a trouvé que peu ou pas de bénéfices de l'azathioprine pour la force musculaire, mais nous avons un niveau de confiance très faible dans ces résultats. Les données probantes concernant les effets sur la quantité de stéroïdes utilisée étaient également très incertaines. L'étude n'a pas évalué le handicap ou la fonction. Nous avions un niveau de confiance très faible dans tous ces résultats. L'étude n'a pas systématiquement rapporté les risques graves ou abandons.

Sur la base d'une étude (27 personnes), le méthotrexate a montré peu ou pas d'effet sur la fonction, la force musculaire ou le bénéfice global tel que mesuré par les IMACs DOI dans les MII. Cependant, nous n'avons qu'une confiance très faible dans les résultats. Dans la dermatomyosite juvénile, les données probantes d'une seule étude (93 enfants) ont montré qu'un plus grand nombre d'enfants pourraient voir leur état s'améliorer avec le méthotrexate, selon l'amélioration définie par la PRINTO. Les risques graves pourraient être légèrement plus fréquents avec le méthotrexate et les arrêts de traitement pour absence de bénéfice ou pour effets indésirables légèrement moins fréquents avec le méthotrexate qu'avec le placebo.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les données probantes montrent que les IgIV sont efficaces pour le handicap, la force musculaire et les maladies de la peau, mais la majorité des personnes concernées par ces évaluations souffraient de dermatomyosite. Il n'est donc pas certain que ces résultats puissent être appliqués aux autres MII. Nous ne pouvons pas nous fier aux résultats pour les autres interventions en raison du petit nombre d'études. D'autres études sont nécessaires pour déterminer si ces traitements sont utiles.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Ce résumé est basé sur les données probantes disponibles jusqu'au 3 février 2023.

Raaphorst J, Gullick NJ, Shokraneh F, Brassington R, Min M, Ali SS, Gordon PA

Dans quelles mesures les vaccins contre le papillomavirus humain pour des femmes qui ont subi ou subissent une intervention chirurgicale visant à éliminer les cellules anormales du col de l'utérus sont-ils efficaces, et ont-ils des effets indésirables ?

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), comparée à l'absence de vaccination contre le HPV chez les femmes ayant subi une conisation (ablation d'un cône de tissu contenant des cellules anormales, également appelée biopsie du cône), peut réduire le risque de modifications précancéreuses des cellules du col de l'utérus (principalement NCI 2+).

  • En raison des limites des données disponibles, nous ne savons pas avec certitude si la vaccination contre le HPV (administrée peu avant, pendant ou après la conisation) par rapport à l'absence de vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation, a une incidence sur le risque de cancer du col de l'utérus ou sur la persistance de l'infection par le HPV.

  • D'autres études de haute qualité sont nécessaires pour évaluer l'efficacité et les effets indésirables de la vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation. Ces essais devraient également prendre en compte des groupes spécifiques, tels que des femmes ayant déjà été vaccinées contre le HPV et différents groupes d'âge.

Qu'est-ce que le papillomavirus humain et comment est-il traité ?

Le cancer cervical (cancer du col de l'utérus) est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Il est causé par une infection persistante par des types spécifiques de papillomavirus humains (HPV). Bien que les infections à HPV soient courantes et disparaissent généralement sans problème, les infections persistantes à HPV peuvent évoluer vers des modifications cellulaires anormales du col de l'utérus (c'est-à-dire des conditions précancéreuses), appelées néoplasies intraépithéliales cervicales (NCI). Ces conditions précancéreuses peuvent être classées en lésions de bas grade (appelées NCI 1) et en lésions de haut grade (appelées NCI 2 et NCI 3). Alors que les lésions de bas grade se résorbent généralement spontanément sans traitement, les lésions de haut grade ont un risque plus élevé d'évoluer vers un cancer du col de l'utérus. La NCI 3 correspond au carcinome in situ (cellules anormales confinées à l'endroit où elles sont apparues) et à l'adénocarcinome in situ (cellules anormales qui se sont déplacées vers les glandes) ; il est largement admis que ces carcinomes précèdent immédiatement le cancer du col de l'utérus.

Il existe plus de 200 types de HPV et plus de 40 d'entre eux infectent la région génitale. Sept cancers du col de l'utérus sur dix sont causés par les types 16 et 18 du HPV. Les femmes chez qui on a diagnostiqué une NCI 2 ou une NCI 3 peuvent généralement bénéficier d'une conisation du col de l'utérus (également appelée biopsie du cône), une intervention chirurgicale visant à éliminer les cellules anormales afin d'empêcher l'évolution vers un cancer du col de l'utérus.

En Europe, il existe trois vaccins HPV approuvés : un vaccin bivalent (qui protège contre deux types de HPV), un vaccin quadrivalent (qui protège contre quatre types de HPV) et un vaccin nonavalent (qui protège contre neuf types de HPV). La vaccination contre le papillomavirus est utilisée pour prévenir le cancer du col de l'utérus, mais son efficacité pour les femmes ayant subi une conisation reste incertaine. Il convient de noter que nous utilisons le terme « avec conisation » de manière interchangeable pour désigner les cas où la vaccination contre le HPV a été administrée au moment de la conisation, c'est-à-dire avant, pendant ou après l'intervention.

Que voulions-nous savoir ?

Nous avons voulu savoir quelle était l'efficacité de la vaccination contre le papillomavirus pour les femmes qui ont subi ou subissent une conisation pour éliminer les lésions précancéreuses du col de l'utérus, et si elle avait des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les effets de la vaccination contre le HPV chez des femmes de tout âge ayant subi une conisation pour traiter les modifications précancéreuses des cellules du col de l'utérus causées par le HPV. Nous avons résumé les résultats, évalué leur fiabilité et noté notre confiance dans les données probantes.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 13 études qui incluaient 21 453 femmes avec conisation. Les études variaient en termes de conception et de qualité. La plupart des études ont été menées en Europe (10 études) et ont utilisé le vaccin HPV quadrivalent (sept études) ou nonavalent (une étude). Certaines études ont suivi des femmes pendant plus de 60 mois.

Principaux résultats
  • La vaccination contre le HPV, comparée à l'absence de vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation, peut réduire le risque de lésions précancéreuses. Toutefois, les résultats doivent être interprétés avec prudence.

  • Nous ne savons pas si la vaccination contre le HPV, comparée à l'absence de vaccination contre le HPV chez des femmes ayant subi une conisation, a un effet sur le cancer du col de l'utérus et sur la persistance de l'infection par le HPV.

  • Il n'y avait aucune données concernant les nouvelles infections à HPV, l'adénocarcinome in situ et la qualité de vie, et les autres données probantes étaient pour la plupart non concluantes.

  • Les effets indésirables comprenaient des réactions mineures (rougeurs et éruptions cutanées : 92 femmes sur 100 ; maux de tête : 8 femmes sur 100) et des allergies graves (1 femme sur 100).

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les données probantes provenaient principalement d'études dont la méthodologie pouvait poser problèmes. Seules deux études ont été conçues pour produire des données plus probantes. Les études n'ont pas fourni suffisamment d'informations pour savoir si une vaccination antérieure contre le HPV signifie qu'une autre vaccination et son calendrier par rapport à la procédure de conisation donnent des résultats différents. Nous devons également en savoir plus sur les effets sur les différents groupes d'âge.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en mai 2023.

Kapp P, Schmucker C, Siemens W, Brugger T, Gorenflo L, Röbl-Mathieu M, Grummich K, Thörel E, Askar M, Brotons M, Andersen PH, Konopnicki D, Lynch J, Ruta S, Saare L, Swennen B, Tachezy R, Takla A, Učakar V, Vänskä S, Zavadska D, Adel Ali K, Olsson K,…

Quelle est l'efficacité des interventions destinées à réduire les chutes chez les personnes âgées dans les établissements de soins ?

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • Les chutes dans les établissements de soins peuvent être réduites par : des interventions multifactorielles (composées de plusieurs éléments) mises en place avec l'aide du personnel de l'établissement et adaptées à la situation individuelle des résidents (par exemple, s'ils sont atteints de démence) ; l'exercice physique ; et la supplémentation en vitamine D. Il est possible de réduire le nombre de chutes en augmentant les portions de produits laitiers à l'aide d'un diététicien dans l'élaboration des menus et en faisant faire de l'exercice aux résidents souffrant de troubles cognitifs. Il n'est pas certain que les interventions uniques visant à améliorer l'administration des médicaments réduisent les chutes.

  • Les interventions multifactorielles et l'exercice physique peuvent s'avérer rentables. Cependant, si l'exercice n'est pas poursuivi, l'effet sur les chutes n'est pas durable. L'augmentation des portions de produits laitiers à l'aide d'un diététicien dans l'élaboration des menus peut réduire le nombre de personnes souffrant de fractures dues à des chutes.

  • De nouvelles données actualisées sont désormais disponibles sur la manière de prévenir les chutes dans les établissements de soins ; nous avons pour la plupart, une confiance allant de modérée à faible dans les données probantes disponibles. Il est encore nécessaire de poursuivre les recherches sur les moyens de prévenir les chutes chez les personnes vivant dans des établissements de soins, en particulier sur les types d'exercices les plus efficaces et sur les interventions visant à améliorer l'administration des médicaments.

Pourquoi est-il important d’évaluer les interventions visant à prévenir les chutes ?

Les chutes chez les personnes âgées dans les établissements de soins, tels que les maisons de retraite, sont fréquentes et peuvent entraîner une perte d'autonomie, des blessures et parfois la mort. Il est donc important de mettre en place des interventions efficaces pour prévenir les chutes.

Les études portant sur toute intervention destinée à réduire les chutes chez les personnes âgées par rapport à un groupe témoin sans intervention sont regroupées par type, conformément au système de classification de la prévention des chutes (taxonomie) élaboré par le Prevention of Falls Network Europe (ProFaNE). Les interventions sont organisées comme suit :

  • interventions multifactorielles : deux catégories d'interventions ou plus, telles que l'exercice, la pertinence de l'administration des médicaments et la supplémentation en vitamine D, sont proposées en fonction des facteurs de risque de chute de la personne ;

  • les interventions uniques : une seule des interventions est proposée à tous les participants du groupe ;

  • interventions multiples : la même combinaison d'interventions est proposée à tous les participants du groupe.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu savoir quelles interventions permettaient de réduire les chutes chez les personnes âgées vivant dans des établissements de soins, en termes de nombre de personnes ayant chuté et de nombre de chutes subies. Nous avons également examiné le risque de fractures, les effets indésirables des interventions et les résultats économiques.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur des interventions visant à réduire les chutes chez les personnes âgées vivant dans des établissements de soins. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, puis évalué le niveau de confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 104 études (68 964 personnes âgées) avec un âge moyen de 84 ans, dont 72 % de femmes. Les études ont été menées dans 25 pays et ont porté sur des interventions multifactorielles, des interventions uniques (exercice, optimisation des médicaments (amélioration de la prescription de médicaments), supplémentation en vitamine D, conseils de diététiciens et conception de menus pour augmenter la consommation des produits laitiers, technologies d'assistance (outils pour aider les personnes âgées à fonctionner), formation du personnel et différentes manières de dispenser les soins) et des interventions multiples.

  • Globalement, les interventions multifactorielles ne diminuent probablement pas le taux de chutes (nombre de chutes au fil du temps), mais réduisent probablement le nombre de personnes ayant chuté. Toutefois, les interventions multifactorielles mises en place avec l'aide du personnel de l'établissement et basées sur la situation individuelle des résidents (par exemple, les personnes atteintes de démence) ont eu un effet plus important et ont probablement permis de réduire le taux de chutes et le nombre de personnes ayant chuté. Les interventions multifactorielles peuvent également s'avérer rentables pour réduire les chutes.

  • L'exercice actif en tant qu'intervention unique réduit probablement le taux de chutes et le nombre de personnes ayant chuté, mais peut avoir peu ou pas d'effet sur le risque de fracture. Cependant, si l'exercice n'est pas poursuivi, l'effet sur le taux de chutes n'est pas maintenu et il n'y a probablement pas d'effet sur le nombre de chutes. L’exercice actif peut également réduire le nombre de chutes chez les résidents souffrant de troubles cognitifs (déclin des capacités mentales) et peut s'avérer rentable pour réduire les chutes (du point de vue des services de santé australiens).  

  • Dans l'ensemble, les interventions visant à améliorer la prescription de médicaments ont été variées et pourraient ne faire que peu ou pas de différence sur le taux de chutes et probablement peu ou pas de différence sur le nombre de personnes ayant chuté. Nous ne sommes pas certains de l'effet des interventions uniques visant à améliorer la prescription des médicaments pris par les résidents en procédant à des évaluations et en formulant des recommandations. De telles interventions visant à améliorer la prescription de médicaments peuvent ne pas être rentables en tant qu'intervention unique.

  • La prescription de vitamine D (avec ou sans calcium) réduit probablement le taux de chutes, mais ne fait que peu ou pas de différence sur le nombre de chutes. Les résidents de ces études semblaient avoir un faible taux de vitamine D.

  • L'augmentation des portions d'aliments laitiers pour les résidents grâce à l'aide d'un diététicien dans l'élaboration des menus peut réduire le nombre de personnes ayant chuté et le risque de fractures dues aux chutes. Aucune information n'a été communiquée sur le taux de chutes.

  • Nous ne sommes pas certains de l'effet des interventions sur les effets non désirés, car ceux-ci ont été peu signalés dans l'ensemble des études incluses.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons pour la plupart une confiance modérée à faible dans les données probantes disponibles. Notre confiance est limitée par le fait que les participants à de nombreuses études savaient quel traitement ils recevaient, et que toutes les études ne fournissaient pas d'informations sur tous les aspects qui nous intéressaient. En outre, les méthodes utilisées dans les études pour collecter les informations ont souvent posé problème.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour les versions précédentes de la revue publiées en 2010, 2012 et 2018. Les données probantes sont valables jusqu'au 10 mai 2024.

Dyer SM, Kwok WS, Suen J, Dawson R, Kneale D, Sutcliffe K, Seppala LJ, Hill KD, Kerse N, Murray GR, van der Velde N, Sherrington C, Cameron ID

Les réseaux d'hôpitaux dédiés aux traumatismes et les hôpitaux dédiés aux traumatismes améliorent-ils les critères de jugement des personnes souffrant de lésions traumatiques ?

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • Faute de données probantes, nous n'avons pas pu déterminer les bénéfices et les effets indésirables des réseaux hospitaliers (systèmes organisés de traumatologie) ou des hôpitaux individuels (centres désignés de traumatologie) spécialisés dans la prise en charge des personnes souffrant de lésions traumatiques.

  • Cette recherche appelle à une amélioration de la conception des études et de la communication de mesures importantes telles que le décès et la survie, les effets indésirables, l'utilisation ou l'accès aux services de soins de traumatologie, la qualité des soins fournis, la fourniture de soins à toute personne qui en a besoin et l'information de tous sur les soins disponibles.

Que sont les réseaux organisés de traumatologie, les centres désignés de traumatologie et les soins standards ?

Un réseau organisé de traumatologie est un service complet conçu pour fournir des soins aux personnes blessées (par exemple, à la suite d'un accident de la route, d'une arme ou d'une brûlure). Il couvre les soins d'urgence et les premiers soins sur le lieu de la blessure, le transport vers l'hôpital, la détermination de l'hôpital dans lequel chaque patient est conduit, et les soins au-delà du séjour à l'hôpital. Les systèmes de traumatologie comprennent également le recouvrement des coûts, la formation à l'étranger, la recherche et la prévention des blessures. Les centres désignés de traumatologie sont des hôpitaux qui se consacrent au traitement des personnes souffrant de lésions traumatiques et qui font partie du réseau d’un système de traumatologie dans une zone géographique spécifique.

Les systèmes et les centres de traumatologie sont considérés comme une approche rentable de la prise en charge des personnes souffrant de lésions traumatiques dans les pays où le niveau de vie est élevé. Il est particulièrement important d'en évaluer l'efficacité par le biais d'une recherche bien conçue, car cela permettrait de soutenir leur utilisation dans des environnements aux ressources limitées où l’impact sur la santé est le plus élevé.

Les soins standards font référence aux hôpitaux généraux et aux systèmes de soins de santé qui ne sont pas spécifiquement dédiés au traitement des personnes souffrant de lésions traumatiques. Dans les régions ou les lieux géographiques où les réseaux de traumatologie n'ont pas été mis en place, les soins standards constituent généralement l'approche standard.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les systèmes de traumatologie organisés et les centres de traumatologie désignés sont.. :

  • meilleurs que les soins standards pour éviter les décès et améliorer le rétablissement d'une personne ;

  • associés à des effets indésirables.

Nous voulions en particulier déterminer leur impact sur :

  • effets indésirables liés aux soins de santé

  • l'utilisation et l'accès aux soins de santé

  • la qualité des soins prodigués

  • si les soins ont été fournis à toute personne qui en avait besoin, et

  • si les gens savaient quels soins étaient disponibles.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur l'effet des systèmes de traumatologie organisés et des centres désignés de traumatologie par rapport aux soins standards. Nous nous sommes intéressés aux décès, aux effets indésirables, à l'utilisation ou à l'accès aux services de soins traumatologiques, à la qualité des soins fournis, à la fourniture de soins à toute personne qui en a besoin et à l'information de tous sur les soins disponibles.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et le degré de précision et de fiabilité des résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé quatre études portant sur 157 111 personnes qui évaluaient l'efficacité des réseaux de traumatologie organisés ou des centres de traumatologie désignés. Cependant, aucune de ces études n'a été réalisée dans des pays à ressources limitées.

Nous n'avons pas confiance dans les données probantes car :

  • les études sont insuffisantes pour tirer des conclusions solides ;

  • les données probantes n'ont pas abordé de manière exhaustive tous les aspects qui nous intéressaient ;

  • certaines études n'ont pas fourni de données sur les aspects qui nous intéressaient ;

  • les études varient en termes de populations étudiées et de méthodes de prestation des soins.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Notre confiance dans les données probantes est très faible et les résultats de recherches ultérieures pourraient différer des résultats de cette revue. Les études n'étaient pas bien planifiées, les résultats étaient très incohérents d'une étude à l'autre et elles ne faisaient pas état de tous les éléments qui nous intéressaient.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'au 16 décembre 2023.

Mwandri M, Stewart B, Hardcastle TC, Hudson J, Rubiano AM, Gruen RL, Puyana JC, O'Connor D, Metcalfe D

Quelle est la méthode la plus efficace pour détecter les excroissances dans le côlon : une méthode qui les repère en s’aidant de différentes couleurs (imagerie par couleurs liées) ou la méthode traditionnelle de coloscopie avec une lumière blanche norm...

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • L'utilisation de l'imagerie par couleurs liées pendant la coloscopie est plus efficace que les procédures traditionnelles pour identifier les excroissances qui peuvent se transformer en cancer.

  • L'imagerie par couleurs liées et la coloscopie traditionnelle présentent toutes deux le même faible risque d'effets secondaires, et ces problèmes surviennent rarement.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre (1) combien d'adultes ayant eu une coloscopie par imagerie par couleurs liées sont diagnostiqués avec un cancer colorectal lors de leur coloscopie de suivi suivante, (2) si l'imagerie par couleurs liées contribue à réduire les taux de cancer lors de cette coloscopie de suivi par rapport à la coloscopie standard, et (3) si l'imagerie par couleurs liées provoque des effets secondaires graves nécessitant un traitement médical - ce que seules des études de plus grande taille peuvent révéler.

Contexte

La coloscopie est une procédure importante pour le dépistage du cancer du côlon, la surveillance de la santé du côlon, l'examen des symptômes liés au côlon et pour l'identification et le traitement de certains types d'excroissances (ou polypes) qui peuvent conduire au cancer. Il s'agit des adénomes (petites excroissances non cancéreuses qui peuvent le devenir) et des lésions sessiles dentelées (polypes plats ou légèrement surélevés ayant l'aspect d'une dent de scie). La procédure consiste à insérer dans le rectum un fin tube flexible muni d'une minuscule caméra et d'une lumière à son extrémité. La coloscopie par imagerie par couleurs liées utilise différentes couleurs de la lumière pour détecter les tumeurs (toute croissance anormale qui peut être cancéreuse ou non [bénigne]). Les médecins qui pratiquent des coloscopies peuvent passer de la lumière blanche ordinaire à la vue en couleur en appuyant sur un bouton s'ils utilisent un système spécifique.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si l'imagerie par couleurs liées ou la coloscopie traditionnelle en lumière blanche ordinaire est meilleure et plus sûre pour les personnes passant une coloscopie.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant l'imagerie par couleurs liées à la coloscopie traditionnelle. Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et la taille des échantillons. Nous avons étudié le taux de détection des adénomes (défini comme la proportion de coloscopies au cours desquelles au moins un adénome a été détecté, pendant la période d'étude), la proportion de participants ayant un cancer colorectal diagnostiqué à la date recommandée suivante d’examen après une coloscopie négative, et les effets secondaires nécessitant un traitement médical. En outre, nous avons évalué le taux de détection des polypes, le taux de détection des lésions sessiles dentelées et le nombre d'adénomes par participant.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié 16 études impliquant 12 836 participants qui comparaient l'imagerie par couleurs liées et la coloscopie traditionnelle.

Principaux résultats

Par rapport à la coloscopie traditionnelle, l'imagerie par couleurs liées :

  • augmente légèrement le taux de détection des adénomes ;

  • ne fait probablement que peu ou pas de différence sur les effets secondaires nécessitant un traitement médical ;

  • augmente légèrement le taux de détection des polypes ;

  • augmente probablement légèrement le taux de détection des lésions sessiles et dentelées ; et

  • augmente probablement légèrement le nombre d'adénomes par participant.

Aucune des études n'a évalué la proportion de participants chez qui un cancer colorectal a été diagnostiqué à la date suivante recommandée d'examen après une coloscopie négative.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous sommes confiants dans les données probantes concernant les taux de détection des adénomes et des polypes. Notre confiance dans les données probantes concernant les autres critères de jugement n'est que modérée, car les études ont inclus trop peu de participants pour que l'on puisse déterminer avec certitude dans quelle mesure l'imagerie par couleurs liées permet de détecter les lésions sessiles dentelées et combien d'adénomes chaque personne en a. De même, comme aucune des personnes incluses dans les études n'a eu d'effets secondaires nécessitant un traitement médical, nous ne pouvons pas dire à quelle fréquence de tels problèmes pourraient survenir. De plus, aucune des études n'a rapporté le nombre de personnes ayant développé un cancer colorectal lors du contrôle recommandé suivant, donc nous ne pouvons pas tirer de conclusion sur ce critère de jugement.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en mai 2025.

Watanabe J, Kanno T, Kakehi E, Rifu K, Kagaya T, Kotani K, Kataoka Y

L'utilisation de la technologie en rééducation est-elle efficace pour traiter les personnes souffrant de douleurs cervicales ?

1 month 1 week ago
Principaux messages

- Nous ne savons pas si les interventions psychologiques et éducatives (qui visent à modifier les pensées, les comportements et les émotions) par le biais de la télé-rééducation (l'obtention de thérapies conçues pour aider les personnes à récupérer et à retrouver leurs mouvements (également connues sous le nom de services de rééducation) à l'aide de téléphones ou d'ordinateurs) ont un effet sur la douleur, mais il est probable qu'elles améliorent la fonction (la façon dont les personnes peuvent bouger leur cou).

- La pratique d'exercices et d'activités physiques par le biais de la télé-rééducation peut réduire légèrement les douleurs cervicales par rapport à un traitement minimal (par exemple, absence de traitement ou conseils).

- Il n'existe pas de données probantes suffisantes pour se prononcer sur l'efficacité de la télé-rééducation, et d'autres études de haute qualité sont nécessaires.

Que voulions‐nous savoir ?

Les douleurs cervicales sont fréquentes et peuvent limiter les activités quotidiennes. La télé-rééducation consiste à obtenir des services de rééducation (thérapies conçues pour aider les personnes à se rétablir et à retrouver leurs mouvements) par le biais de la technologie, comme les appels téléphoniques, les appels vidéo ou les applications mobiles. Cela peut aider les gens à recevoir des soins sans avoir à se rendre dans une clinique. Nous voulions savoir si le fait de recevoir des soins par le biais de la télé-rééducation réduisait les douleurs cervicales et améliorait la fonction (la capacité des personnes à bouger leur cou).

Nous voulions savoir si la télé-rééducation était plus efficace que :

- une intervention minimale (comme les soins standards, l'éducation uniquement ou l'inscription sur une liste d'attente) ;

- un traitement similaire dispensé en personne dans une clinique (appelé traitement apparié hors télésanté) ; et

- un traitement en personne différent (appelé traitement non apparié).

Nous avons étudié la réduction de la douleur, l'amélioration de la fonction, de la qualité de vie et de la santé mentale chez des personnes souffrant de différents types de cervicalgies.

Nous voulions également vérifier si la télé-rééducation entraînait des effets indésirables graves ou si les personnes arrêtaient le traitement en raison d'un problème quelconque.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant la télé-rééducation à un traitement minimal, à une rééducation en personne ou à d'autres traitements chez des adultes souffrant de douleurs cervicales.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 13 études portant sur 1 042 personnes, dont la plupart étaient des femmes. Les études ont été menées en Chine, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, en Corée du Sud, en Thaïlande et en Turquie.

La télé-rééducation a été dispensée au moyen d'appels téléphoniques, d'applications, de vidéos enregistrées, d'appels vidéo et de sites web. Les programmes ont duré entre un jour et 48 semaines.

Principaux résultats

Nous ne sommes pas sûrs de l'efficacité de la télé-rééducation. La meilleure estimation à ce jour suggère qu'elle pourrait apporter une légère aide par rapport à une intervention minimale.

Douleur cervicale chronique (durant plus de 12 semaines)

La télé-rééducation psychologique ou éducative (qui vise à modifier les pensées, les comportements et les émotions) peut ne faire que peu ou pas de différence (mais les données probantes sont très incertaines), ne pas améliorer la qualité de vie ou ne pas réduire la dépression. Cependant, elle améliore probablement la fonction et réduit légèrement l'anxiété par rapport à une intervention minimale.

La télé-rééducation basée sur l'exercice peut légèrement réduire la douleur, mais les données probantes sont très incertaines quant à son effet sur la fonction ou la qualité de vie par rapport à une intervention minimale.

Une étude a testé la télé-rééducation à composantes multiples (un mélange de différents traitements). Les données probantes suggèrent qu'elle pourrait ne pas contribuer à réduire la douleur par rapport à une intervention minimale.

Peu d'études ont fait état d'effets indésirables, et aucune n'a fourni de détails sur les personnes ayant arrêté le traitement en raison de problèmes.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous ne sommes pas certains des bénéfices de la télé-rééducation pour les raisons suivantes :

- il n'y avait pas assez d'études la comparant à d'autres traitements ;

- la qualité des études était variable ; et

- la plupart des études étaient de petite taille, ce qui rend difficile l'obtention de résultats clairs.

Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour savoir si la télé-rééducation est efficace pour les douleurs cervicales.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour au 11 avril 2024.

Fandim JV, Almeida de Oliveira L, Yamato TP, Kamper SJ, Costa LOP, Maher CG, Saragiotto BT

Les antibiotiques administrés pendant l'accouchement préviennent-ils les infections chez les mères et les bébés ?

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • L'administration d'antibiotiques aux femmes en travail (dont la grossesse était au moins à 28 semaines) réduit probablement leur risque de développer un sepsis, une maladie potentiellement mortelle qui survient lorsque le corps réagit de manière excessive à une infection.

  • L'administration d'antibiotiques de cette manière ne fait que peu ou pas de différence avec le nombre de bébés qui développent un sepsis ou qui meurent, et ne fait probablement que peu ou pas de différence avec le nombre de femmes qui meurent.

  • Les données probantes concernant les effets indésirables (c'est-à-dire nocifs, non désirés) des antibiotiques préventifs sont très incertaines, de sorte que nous ne savons pas si ce traitement contribue au problème de la résistance aux antimicrobiens - lorsque les antibiotiques cessent d'être efficaces pour combattre les infections bactériennes.

Qu'est-ce que l'antibioprophylaxie, ses bénéfices et ses risques ?

La « prophylaxie antibiotique » est l'administration d'antibiotiques pour prévenir l'infection avant l'apparition de tout signe. Cette approche a montré un certain bénéfice dans la réduction des infections chez les nouvelles mères et les nouveau-nés. Toutefois, l'administration systématique d'antibiotiques préventifs aux femmes pendant l'accouchement est controversée en raison des préoccupations liées à l'utilisation inutile d'antibiotiques et à la résistance aux antimicrobiens.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu évaluer les effets de l'administration d'antibiotiques préventifs (c'est-à-dire « prophylactiques ») aux femmes en travail dont la grossesse est avancée d'au moins 28 semaines (c'est-à-dire 28 semaines d’aménorrhée). Nous avons examiné le nombre de femmes et de bébés atteints d'infections, en particulier de sepsis, et le nombre de décès.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant des antibiotiques prophylactiques à un placebo chez des femmes enceintes en travail après 28 semaines d’aménorrhée. Un placebo est une substance inactive qui semble identique à l'antibiotique mais qui n'a pas d'effet thérapeutique. Cela permet aux chercheurs de mesurer l'impact réel de l'intervention.

Les études ont inclus des femmes prévoyant un accouchement par voie basse, pour autant qu'elles n'aient pas de raison médicale spécifique de recevoir des antibiotiques (comme une césarienne prévue ou une infection connue).

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons identifié quatre études portant sur un total de 42 846 femmes enceintes. Les études ont été menées dans 10 pays : le Bangladesh, le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo, la Gambie, le Guatemala, l'Inde, le Kenya, la Zambie et le Pakistan, tous des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Environ la moitié des femmes ont reçu des antibiotiques prophylactiques (une seule dose par voie orale) et l'autre moitié un placebo.

Par rapport au placebo, les antibiotiques prophylactiques :

  • réduisent probablement le nombre de femmes qui développent un sepsis ;

  • n'ont probablement que peu ou pas d'incidence sur le nombre de femmes qui meurent ;

  • ne font que peu ou pas de différence sur le nombre de nouveau-nés qui développent un sepsis ou qui meurent ;

  • ne changent pas ou peu le nombre de femmes qui développent une infection de la lésion périnéale (infection du tissu situé entre le vagin et l'anus) ;

  • ne changent pas ou peu le nombre de bébés admis dans l'unité de soins intensifs néonatals (USIN).

Une seule étude s'est penchée sur la résistance aux antimicrobiens, et nous ne sommes pas convaincus de ses données probantes. L'étude a fait état d'une augmentation à court terme des bactéries résistantes aux antibiotiques dans certains échantillons (lait maternel, écouvillons nasaux ou vaginaux, par exemple) prélevés sur des femmes ayant reçu des antibiotiques par rapport à celles ayant reçu un placebo, mais ces différences ont disparu au bout de 13 mois. Chez les nouveau-nés, la résistance aux antimicrobiens était rare.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avions une confiance modérée ou élevée dans les données probantes concernant le nombre de femmes et de bébés qui ont développé des infections (y compris le sepsis) ou qui sont décédés. Comme indiqué ci-dessus, les données probantes concernant la résistance aux antimicrobiens ne nous inspirent pas confiance. Les schémas de résistance aux antimicrobiens et les pratiques d'utilisation des antibiotiques varient considérablement, et les études se sont principalement concentrées sur l'azithromycine, un antibiotique à large spectre, sans évaluer d'autres options. L'impact à long terme sur la résistance aux antibiotiques reste très incertain et nécessite des recherches supplémentaires.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juillet 2024.

Suzuki D, Yamaji N, Nishimura E, Suzuki H, Ishikawa K, Rahman MO, Makama M, Vogel JP, Ota E

Quels sont les bénéfices et risques des différents traitements de la néoplasie intraépithéliale anale (cellules anormales dans la muqueuse de l'anus et la peau périanale) ?

1 month 1 week ago
Principaux messages

- Il existe plusieurs traitements pour la néoplasie intraépithéliale anale (NIA). Aucun ne s'est avéré meilleur en termes d'élimination de la NIA ou de prévention de sa réapparition.

- Dans l'ensemble, peu de personnes atteintes d'une NIA développeront un cancer anal. Cependant, les personnes recevant un traitement pour la NIA ont un risque plus faible de développer un cancer anal.

Qu'est-ce que la néoplasie intraépithéliale anale ?

La NIA est une affection rare de la peau ou de la muqueuse anale (le tissu humide qui tapisse le canal anal) causée par une infection par le papillomavirus humain. Toutefois, certains groupes de population présentent un risque plus élevé de NIA, notamment les personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les personnes immunodéprimées (c'est-à-dire dont le système immunitaire est plus faible que la normale). La NIA ne présente le plus souvent aucun symptôme, mais peut entraîner des démangeaisons, des saignements ou la sensation d'une masse anale. La NIA n'est pas un cancer, mais les cellules anormales pourraient évoluer en cancer anal (carcinome épidermoïde).

Comment traite-t-on la néoplasie intraépithéliale anale ?

Il existe plusieurs traitements pour la NIA. Elle peut être enlevée chirurgicalement ou détruite par la chaleur au moyen d'appareils de coagulation infrarouge ou d'électrocautérisation (outils qui utilisent la chaleur ou l'électricité pour brûler, sceller ou détruire les tissus en toute sécurité). La NIA peut également être traitée à l'aide de pommades topiques (gels ou crèmes appliqués localement) contenant de l'imiquimod, qui stimule le système immunitaire, ou du fluorouracil, qui arrête la croissance des cellules de la NIA.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons voulu savoir quels sont les meilleurs traitements pour éliminer la NIA, prévenir le développement d'un cancer anal et éliminer le papillomavirus humain. Nous voulions également savoir si les traitements entraînaient des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études qui examinaient et comparaient différents traitements de la NIA et le développement d'un cancer. Nous avons comparé et résumé les résultats, et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude, la précision et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé cinq études éligibles à l'inclusion, impliquant 4 907 participants. Tous les participants aux études étaient des personnes vivant avec le VIH. La plupart étaient des hommes dont l'âge médian se situait entre 45 et 51 ans. Les études ont été menées aux États-Unis, en Espagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

Les principaux résultats proviennent d'une étude comparant les traitements guidés par anuscopie à haute résolution (où un puissant dispositif de grossissement est utilisé pour repérer les zones problématiques dans ou autour de l'anus) à une surveillance active. L'étude a porté sur 4 446 participants et s'est principalement intéressée au développement du cancer anal. Les chercheurs ont constaté que le nombre de personnes atteintes de NIA qui développent un cancer anal est faible, mais aussi que les personnes qui ont reçu un traitement pour la NIA avaient un risque plus faible de développer un cancer anal que celles du groupe surveillance active. Cependant, les données probantes sont très incertaines.

L'étude a également interrogé 124 personnes sur leur qualité de vie liée à la santé pendant leur participation à l'étude. Les chercheurs ont constaté que les personnes du groupe surveillance active ont signalé une détérioration de leur fonctionnement psychologique dans les 28 jours suivant leur participation à l'étude, alors que les personnes du groupe de traitement n'ont signalé aucun changement dans les mesures de la qualité de vie dans le même laps de temps. Cependant, les données probantes sont très incertaines.

2 % (43 sur 2 227) des participants du groupe de traitement et 0,2 % (4 sur 2 219) du groupe surveillance active ont signalé des événements indésirables, principalement des douleurs légères. Cependant, les données probantes sont très incertaines.

L'étude n'a pas évalué d'autres critères de jugement importants, notamment l'élimination de la NIA, l'élimination du papillomavirus humain, la diminution de la gravité de la NIA ou la récidive de la NIA.

Les détails concernant les traitements et les résultats des quatre autres études sont disponibles dans la revue.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons pas confiance dans les données probantes car tous les participants aux études étaient des personnes vivant avec le VIH, alors que la question à laquelle nous voulions répondre était plus large. En outre, les études n'ont pas évalué tous les critères de jugement.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour la précédente revue Cochrane sur les traitements des néoplasies intraépithéliales du canal anal. Ces données probantes sont valables jusqu'en avril 2025.

Pedersen TB, Pachler FR, Rosenberg J, Andresen K

Quels sont les bénéfices et risques de la kétamine et autres antagonistes des récepteurs du N-méthyl-D-aspartate dans le traitement de la douleur chronique ?

1 month 1 week ago
Principaux messages
  • On ne sait pas clairement si la kétamine (administrée par voie veineuse, prise oralement ou appliquée sous forme de crème sur la peau) réduit l'intensité de la douleur, mais elle peut avoir des effets indésirables lorsqu'elle est administrée par voie veineuse.

  • On ne sait pas si la mémantine, le dextrométhorphane, l'amantadine et le magnésium réduisent l'intensité de la douleur ou ont des effets indésirables.

  • Nous avons besoin davantage d'études de meilleure qualité pour étudier les bénéfices et les risques de la kétamine et d'autres antagonistes des récepteurs du N-méthyl-D-aspartate dans le traitement de la douleur chronique.

Qu'est-ce que la douleur chronique ?

La douleur chronique est une douleur qui dure au moins trois mois consécutifs. Il s'agit d'un problème courant qui touche jusqu'à un tiers de la population. La douleur chronique peut être le symptôme de différentes affections ou être inexpliquée. Les personnes souffrant de douleur chronique éprouvent souvent de la fatigue, de l'anxiété, de la dépression et une diminution de leurs capacités et de la qualité de vie.

Que sont les antagonistes des récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA) ?

Les antagonistes des récepteurs NMDA sont un groupe de médicaments qui affectent l'excitabilité des nerfs impliqués dans la douleur et d'autres fonctions cérébrales. Ils comprennent la kétamine, la mémantine, le dextrométhorphane, l'amantadine et le magnésium. Les médecins les utilisent dans le traitement d’un certain nombre de problèmes de santé, y compris la douleur chronique.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la kétamine et d'autres antagonistes des récepteurs NMDA réduisent mieux la douleur qu'un traitement « factice » (placebo), qu'un traitement médical habituel ou qu'un autre médicament. Nous voulions également savoir s'ils étaient associés à des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur la kétamine et d'autres antagonistes des récepteurs NMDA, comparées à un placebo, à un traitement médical habituel ou à un autre médicament, chez des adultes souffrant de douleur chronique. Nous avons comparé et synthétisé les résultats des études, et évalué notre niveau de confiance dans les données probantes en tenant compte les méthodes utilisées et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 67 études portant sur 2 309 personnes souffrant de différents types de douleurs chroniques, notamment de douleurs nerveuses (par exemple, douleurs nerveuses diabétiques, douleurs post-herpétiques), la fibromyalgie et le syndrome douloureux régional complexe. La proportion de femmes dans les études allait de 11 % à 100 %. Trente-neuf études ont porté sur la kétamine, dix sur la mémantine, neuf sur le dextrométhorphane, trois sur l'amantadine et huit sur le magnésium. Soixante-deux études ont comparé ces médicaments à un placebo. La plupart des études provenaient d'Europe, du Royaume-Uni et des États-Unis, et 19 % d'entre elles ont bénéficié d'une forme ou d'une autre de soutien financier de la part de sociétés pharmaceutiques. Les études étaient généralement courtes et ne duraient que quelques mois.

Principaux résultats

Nous ne savons pas si la kétamine (administrée directement par voie veineuse, prise oralement ou appliquée sous forme de crème à la surface de la peau) réduit l'intensité de la douleur. Lorsqu'elle est administrée par voie veineuse, la kétamine peut avoir des effets indésirables tels qu’une perte de contact avec la réalité, des nausées et des vomissements. Nous ne savons pas si la prise de kétamine par voie orale ou appliquée sur la peau entraîne des effets indésirables.

On ne sait pas si la mémantine, le dextrométhorphane et l'amantadine (pris oralement) ou le magnésium (administré directement dans une veine ou pris oralement) réduisent l'intensité de la douleur ou ont des effets indésirables.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous n'avons que peu ou pas confiance dans les données probantes, et ce pour plusieurs raisons. Il est possible que les participants aux études aient su quel traitement ils recevaient. Toutes les études n'ont pas fourni de données sur tous les critères qui nous intéressent. Il n'y avait pas assez d'études pour être certain des résultats de nos critères de jugement, et les études incluses étaient très petites.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont valables jusqu'en juin 2025.

Ferraro MC, Cashin AG, Visser EJ, Abdel Shaheed C, Wewege MA, Wand BM, Gustin SM, O'Connell NE, McAuley JH

La thérapie par ondes de choc de faible intensité est-elle efficace et sûre pour traiter la dysfonction érectile ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages
  • La thérapie par ondes de choc de faible intensité pourrait améliorer les érections à long terme.

  • Elle pourrait également améliorer la fermeté et la rigidité du pénis (rigidité pénienne) à court terme.

  • Les effets secondaires liés au traitement et l'arrêt précoce du traitement dus à ces effets secondaires sont peu fréquents à court terme.

Qu'est-ce que la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile est un problème courant dans lequel un homme a des difficultés à obtenir ou maintenir une érection pendant les rapports sexuels. Elle peut être causée par de nombreux facteurs : d'autres problèmes de santé, des traitements médicaux (certains médicaments ou une intervention chirurgicale sur la prostate), un mode de vie malsain (tabagisme, mauvaise alimentation et manque d'exercice physique), ainsi que la dépression et l'anxiété.

Comment traiter la dysfonction érectile ?

Il existe différentes façons de traiter la dysfonction érectile. Tout d'abord, les médecins peuvent suggérer des changements de mode de vie, comme faire plus d'exercice, avoir une alimentation équilibrée ou arrêter de fumer. En cas d'échec, les médecins peuvent proposer des médicaments. Parfois, si le problème concerne davantage les sentiments ou les relations avec les partenaires sexuels, les médecins peuvent suggérer de parler à un thérapeute. Il existe d'autres traitements, tels que des dispositifs, des injections ou des interventions chirurgicales. Dans cette revue systématique Cochrane, nous nous intéressons à une nouvelle méthode de traitement par ondes de choc.

Qu'est-ce que la thérapie par ondes de choc ?

La thérapie par ondes de choc de faible intensité utilise des ondes sonores pour améliorer la circulation sanguine dans le pénis, ce qui peut favoriser l'érection. Il s'agit d'un traitement simple. Un médecin utilise un petit appareil sur différentes parties du pénis. Le traitement n'est pas douloureux et aucun médicament n'est nécessaire pour insensibiliser la zone. Le traitement dure environ 15 à 20 minutes et se déroule plusieurs fois en l'espace de quelques semaines.

Le terme « thérapie par ondes de choc de faible intensité » souligne la nature sûre de la thérapie. Les ondes de choc à haute intensité sont puissantes et utilisées pour briser des objets tels que les calculs rénaux, mais les ondes à faible intensité sont douces et suffisamment efficaces pour fonctionner sans causer de risques.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si la thérapie par ondes de choc de faible intensité est plus efficace qu'une thérapie factice (un appareil qui fait semblant d'utiliser des ondes de choc). Nous avons examiné :

  • l'efficacité de la thérapie par ondes de choc sur l'érection ;

  • si les personnes arrêtent la thérapie par ondes de choc plus tôt que la thérapie factice ;

  • s'il y a des effets indésirables ;

  • si les patients et leurs partenaires sont satisfaits des résultats du traitement ;

  • si la thérapie par ondes de choc rend le pénis plus rigide ; et

  • si la thérapie par ondes de choc améliore la vie sexuelle.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché toutes les études médicales comparant la thérapie par ondes de choc de faible intensité à une thérapie factice chez des hommes souffrant de dysfonction érectile. Nous avons vérifié les résultats de ces études, les avons résumés et avons évalué notre confiance en eux sur la base de facteurs tels que la qualité de leurs résultats.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 21 études portant sur 1 357 hommes qui ont reçu soit une thérapie par ondes de choc de faible intensité, soit une thérapie factice. Ces hommes étaient âgés de 39 à 65 ans et souffraient de troubles de l'érection depuis 3 à 68 mois.

Résultats principaux

Nous avons constaté qu'à court terme (3 mois ou moins), la thérapie par ondes de choc de faible intensité pourrait avoir une légère amélioration sur les érections, mais probablement insuffisant pour être perçu par les patients. A long terme (plus de 3 mois), elle pourrait améliorer les érections. À court terme, elle pourrait également améliorer la rigidité du pénis. À long terme, elle pourrait avoir un léger effet sur la rigidité du pénis, mais probablement pas assez marqué pour être perçu. Tous les traitements n'ont été utilisés qu'à court terme, mais certains résultats ont été rapportés à long terme. À court et à long terme, la thérapie par ondes de choc de faible intensité pourrait n'avoir que peu ou pas d'effet sur les effets secondaires du traitement ou sur l'arrêt du traitement. Nous n'avons trouvé aucune donnée sur la satisfaction des patients et de leurs partenaires quant aux résultats du traitement ou à leur vie sexuelle.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La confiance que nous accordons à ces résultats est faible, principalement pour les raisons suivantes :

  • les études n'ont pas été très bien faites ;

  • les données probantes ne couvrent pas toutes les personnes, tous les traitements ou tous les critères d'évaluation qui nous intéressent ;

  • les études ont été réalisées sur des hommes souffrant de troubles de l'érection et ont utilisé différentes méthodes de diffusion des ondes de choc ; et

  • les résultats sont très différents d'une étude à l'autre.

Neuf des 21 études ont reçu de l'argent de la part d'entreprises qui fabriquent les appareils permettant d'administrer le traitement par ondes de choc. Cinq études ont déclaré ne pas avoir reçu d'argent de l'industrie, et les autres études n'ont pas précisé si elles avaient reçu de l'argent ou non.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue est à jour jusqu’au 7 juillet 2024.

Ergun O, Kim K, Kim MH, Hwang EC, Blair Y, Gudeloglu A, Parekattil S, Dahm P

Quelle est la précision de l’électroencéphalographie simplifiée et facilement disponible (appelée électroencéphalographie d'amplitude intégrée) pour détecter les crises d’épilepsie chez les nouveau-nés ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages

- L'électroencéphalographie d'amplitude intégrée (EEGa) peut ne pas être suffisamment précise pour identifier les bébés souffrant de crises d'épilepsie et les épisodes de crises d’épilepsie individuels chez un bébé.

- Un traitement basé uniquement sur l'EEGa peut conduire à un traitement inadéquat ou inutile avec des médicaments anticonvulsivants.

Pourquoi est-il important de détecter avec précision les crises d'épilepsie ?

La crise d'épilepsie est une activité électrique anormale et de courte durée du cerveau. Elles sont peu fréquentes, mais constituent un problème grave chez les bébés. Elles surviennent en réponse à des problèmes tels qu'une diminution de l'apport en oxygène ou en sang au cerveau, une hypoglycémie et des infections cérébrales. Les bébés peuvent avoir une ou plusieurs crises d’épilepsie. Chaque crise d’épilepsie peut durer de 10 secondes à plusieurs minutes.

Les crises d'épilepsie chez les bébés peuvent endommager le cerveau et avoir des effets à long terme. Il est donc important d'identifier les crises d’épilepsie avec précision.

Qu'est-ce que le test EEGa ?

L'électroencéphalographie (EEG) est la mesure non invasive des signaux électriques du cerveau. L'enregistrement de l'activité électrique du cerveau à l'aide de 10 à 20 sondes (petits fils attachés à la tête) est le meilleur moyen de détecter les crises d’épilepsie. C'est ce qu'on appelle l'électroencéphalographie conventionnelle, ou EEGc. Cependant, l'EEGc n'est pas toujours facilement disponible dans les unités de soins intensifs néonatales, il est difficile à réaliser et son interprétation nécessite un haut niveau d'expertise.

L'électroencéphalographie d'amplitude intégrée (EEGa) est une forme d'EEG simplifiée et facile à réaliser, mais elle fournit moins d'informations que l'EEGc. L'EEGa est préparée à partir des signaux EEG et ne nécessite que 2 à 4 sondes, que les infirmières néonatales peuvent positionner. Les médecins de chevet qui s'occupent des bébés peuvent interpréter une EEGa pour détecter les crises d'épilepsie.

Il existe différents appareils d'enregistrement d’EEGa : certains utilisent 2 électrodes, alors que d'autres utilisent 4 électrodes. Certains appareils affichent également le signal EEG d’origine à partir duquel l'EEGa a été préparée. L'EEGa peut être préparée à partir d'une EEGc déjà enregistrée à des fins de recherche.

Que voulions‐nous savoir ?

Quelle est la précision de l'EEGa pour identifier les bébés qui ont des crises d'épilepsie et les épisodes de crises individuels chez un nouveau-né ?

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant l'EEGa à l'EEGc pour la détection des crises d'épilepsie chez les nouveau-nés. Nous avons lu en détail la manière dont les études ont été menées et leurs conclusions. Nous avons résumé les résultats et estimé leur fiabilité.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 16 études pertinentes portant sur un total de 562 nouveau-nés. Sur les 16 études, 3 décrivent la précision de l'EEGa uniquement pour l'identification des bébés avec des crises d’épilepsie, 3 pour la détection des crises individuelles, et 10 pour la détection des bébés avec des crises et des crises individuelles.

La durée de l'enregistrement, le nombre de sondes d’EEGa, l'utilisation de signaux non traités de l’EEG, ainsi que la formation et l'expérience des interprètes de l’EEGa varient d'une étude à l'autre.

Dans deux études seulement, les médecins de chevet lisaient l'EEGa, ce qui reflète la pratique clinique réelle. Dans le reste des études, des spécialistes du nouveau-né ont interprété l'EEGa ultérieurement. La méthode d'interprétation ultérieure de l'EEGa n'est pas très utile pour la prise en charge immédiate des bébés.

En moyenne, l'EEGa a permis de détecter 71 bébés sur 100 qui présentaient des crises d'épilepsie. Cela signifie qu'elle n’a pas détecté 29 bébés avec des crises d'épilepsie. Elle a qualifié 16 bébés comme ayant des crises d'épilepsie alors qu'ils n'en avaient pas.

Les études incluses ont fait état d'une précision variable de l'EEGa dans la détection des crises individuelles, allant de 0 à 86 crises correctement détectées sur 100.

Les résultats de la revue suggèrent que l'EEGa pourrait ne pas être suffisamment précise pour identifier les bébés avec des crises d'épilepsie et les épisodes de crises individuels chez un bébé.

Quelles sont les limites des données probantes ?

La revue présentait plusieurs limites, la plus importante étant que les résultats des études variaient considérablement sans raison évidente, ce qui diminue la fiabilité des données probantes. Une autre limite des données probantes était que seules deux études ont rapporté l'effet de l'interprétation de l'EEGa au chevet de la patientèle en situation réelle sur la précision de l'EEGa.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juillet 2022.

Rakshasbhuvankar AA, Nagarajan L, Zhelev Z, Rao SC

Le traitement à la vitamine D chez les femmes enceintes ou allaitantes ou chez les jeunes enfants prévient-il l'asthme de l’enfant ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages

- Les enfants de femmes ayant reçu de fortes doses de vitamine D pendant leur grossesse sont moins susceptibles de développer une respiration sifflante (un sifflement entendu à l'expiration, dû au gonflement, à l'inflammation ou à la constriction des voies respiratoires inférieures) que les enfants dont les mères n'ont pas pris de vitamine D pendant leur grossesse.

- Le traitement par la vitamine D au début de la vie pourrait avoir peu d’effet sur la prévention de l’asthme ou de la respiration sifflante, bien que ces résultats demeurent incertains.

- Les données probantes concernant d'éventuels effets indésirables d'un traitement à la vitamine D chez les femmes enceintes ou allaitantes ou chez les jeunes enfants sont très incertaines.

Contexte

L'asthme est une maladie de l’enfant courante qui affecte les poumons. Les enfants asthmatiques présentent des crises récurrentes de gêne respiratoire, de respiration sifflante et de toux dues à l'inflammation, à la production de mucus et au rétrécissement des voies respiratoires. La dermatite atopique (une maladie inflammatoire chronique de la peau), la sensibilisation aux allergènes et les infections récurrentes des voies respiratoires peuvent contribuer au développement de l'asthme. La vitamine D est un nutriment essentiel qui agit sur le système immunitaire. Des études antérieures ont établi un lien entre un faible statut en vitamine D et un risque accru de maladies allergiques.

Que voulions‐nous découvrir ?

Nous avons voulu savoir si un traitement à la vitamine D en début de vie contribue à prévenir : (a) l'asthme de l’enfant, la respiration sifflante ou les deux ; et (b) les facteurs de risque de l'asthme de l’enfant, notamment la dermatite atopique, les infections des voies respiratoires, la sensibilisation aux allergènes et l'inflammation des voies respiratoires.

Nous avons également cherché à savoir si le traitement à la vitamine D était associé à des effets indésirables.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études évaluant les comparaisons suivantes :

- toute supplémentation en vitamine D comparée à un placebo (médicament inactif) ou à l’absence de traitement chez les femmes enceintes ou allaitantes ;
- toute supplémentation en vitamine D comparée à un placebo ou à l’absence de traitement chez les jeunes enfants ;
- supplémentation en vitamine D à dose élevée comparée à une dose faible ou standard (400 unités internationales/jour ou moins) chez les femmes enceintes ou allaitantes ;
- supplémentation en vitamine D à dose élevée avec la vitamine D à dose plus faible/standard (400 unités internationales/jour ou moins) chez les jeunes enfants.

Les critères de jugement d'intérêt sont l'asthme de l’enfant, la respiration sifflante, la dermatite atopique, les infections des voies respiratoires, la sensibilisation allergique et l'inflammation des voies respiratoires.

Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes d'étude et le nombre de personnes participant à l'étude.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 18 études portant sur un total de 10 611 femmes enceintes, nourrissons, couples mère/nourrisson et enfants jusqu'à l'âge de cinq ans. Quatre études ont comparé toute supplémentation en vitamine D avec un placebo ou l'absence de traitement chez les femmes enceintes, cinq études ont comparé toute supplémentation en vitamine D avec un placebo ou l'absence de traitement chez les jeunes enfants, quatre études ont comparé des doses plus élevées de vitamine D avec des doses plus faibles chez les femmes enceintes et sept études ont comparé des doses plus élevées de vitamine D avec des doses plus faibles chez les jeunes enfants. Les études ont été menées à travers le monde ; la plupart ont été réalisées dans des pays à revenu élevé. L’étude la plus vaste comptait 3 046 participants ; la plus petite en comptait 50. La durée du traitement à la vitamine D variait de 28 jours à deux ans, la plupart des études ayant une durée de traitement de six mois ou moins.

Principaux résultats

Tout traitement à la vitamine D pendant la grossesse peut contribuer à prévenir l'asthme chez l'enfant (1 étude, 236 participants), et un traitement à forte dose de vitamine D pendant la grossesse contribue probablement à prévenir les sifflements respiratoires chez l'enfant (3 études, 1 439 participants).

Le traitement à la vitamine D dans la petite enfance, quelle que soit la dose et la comparaison, pourrait avoir peu d’effet sur l’asthme ou la respiration sifflante, bien que ces résultats demeurent incertains. Un traitement à forte dose de vitamine D pendant la petite enfance pourrait contribuer à prévenir les infections des voies respiratoires (6 études, 2 385 participants).

Le traitement à la vitamine D pendant la grossesse ou la petite enfance, quelle que soit la dose et la comparaison, pourrait n'avoir que peu ou pas d'effet sur la dermatite atopique, la sensibilisation aux allergènes et les marqueurs de l'inflammation des voies respiratoires.

Nous ne savons pas si le traitement à la vitamine D pendant la grossesse ou la petite enfance a des effets indésirables, car les études n'ont fourni que peu d'informations à ce sujet.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Pour les interventions pendant la grossesse, nous avons une confiance modérée dans les effets de la vitamine D à haute dose sur la respiration sifflante et l'asthme. Nous sommes moins confiants quant aux effets de toute supplémentation en vitamine D sur l’asthme, car les données probantes proviennent d’une seule petite étude. Cependant, ces résultats sont limités au traitement prénatal à la vitamine D au cours des deuxième et troisième trimestres ; les effets d’un traitement débutant au moment de la conception ou au premier trimestre demeurent incertains.

Pour les interventions chez les jeunes enfants, nous avons une faible confiance dans nos résultats concernant les effets de la vitamine D, quelle que soit la dose, sur l’ensemble des critères évalués.

Nous avons peu confiance dans les résultats concernant les effets indésirables car les données probantes sont basées sur quelques cas et il n'y a pas eu suffisamment d'études évaluant la plupart des effets indésirables.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont issues d’études incluses jusqu'en octobre 2023.

Patchen BK, Best CM, Boiteau J, Solvik BS, Vonderschmidt A, Xu J, Cohen RT, Cassano PA

Quelles sont les meilleures options d’assistance respiratoire par le nez pour les nourrissons prématurés après retrait de la sonde respiratoire ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages
  • Nous avons constaté que certaines méthodes peuvent être plus efficaces que d'autres pour prévenir l'échec du traitement et la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire dans la trachée, mais les données probantes sont incertaines.

  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour intégrer des directives strictes dans les plans d'étude, tout en comparant les différentes méthodes en utilisant les mêmes pressions d'air, et en incluant davantage de grands prématurés nés avant 28 semaines de grossesse.

Qu'est-ce que l'assistance respiratoire non invasive après l'extubation (retrait de la sonde respiratoire après que le bébé a été mis sous appareil respiratoire) ?

Les bébés prématurés ont souvent besoin d'aide pour respirer car leurs poumons ne sont pas complètement développés. Celle-ci est réalisée en reliant une sonde respiratoire insérée dans la trachée à une machine qui respire pour le bébé. Lorsque la respiration et les poumons du bébé s'améliorent, une assistance respiratoire non invasive, ne nécessitant pas de sonde respiratoire, est mise en place. Elle est administrée par le nez (appelé nasal) pour soutenir la respiration.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous avons comparé les informations disponibles dans la littérature médicale sur sept types d'assistance respiratoire nasale (chacun utilisant différentes combinaisons de débits, de pressions et de durées de flux) afin de déterminer lequel est le plus efficace chez les nourrissons prématurés après le retrait d'une sonde respiratoire pour prévenir l’échec du traitement (lorsque la respiration du bébé s'aggrave et qu'une aide supplémentaire, comme plus d'oxygène ou une sonde respiratoire, sont nécessaires), réduire la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire (pour aider à la respiration) et diminuer la gravité des problèmes pulmonaires de longue durée .

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons revu les études comparant différentes combinaisons de débits, de pressions et de durées de flux utilisées pour soutenir la respiration des nourrissons prématurés (moins de 37 semaines de grossesse) après le retrait de la sonde respiratoire.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé 54 études portant sur 6 995 bébés prématurés et comparant différents types d'assistance respiratoire non invasive.

La ventilation nasale à pression positive intermittente (utilisant deux niveaux de pression avec de courtes bouffées d'air) peut réduire le risque d'échec du traitement et peut éviter la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire, par rapport à la ventilation nasale à pression positive continue (un flux d'air régulier) ou à la canule nasale à haut débit (air administré par de petits tubes à des débits plus élevés). La ventilation oscillatoire non invasive à haute fréquence (en délivrant de petites respirations rapides) réduit probablement le risque d'échec du traitement et prévient probablement la nécessité de réinsérer une sonde respiratoire par rapport à la pression positive continue nasale (un flux d'air régulier) ou à la canule nasale à haut débit (de petits tubes à des débits plus élevés). En outre, la ventilation oscillatoire à haute fréquence non invasive, qui permet d'effectuer de petites respirations rapides, peut réduire le risque de problèmes pulmonaires de longue durée.

Notre niveau de confiance des données probantes était modéré à faible, et nous n'avons pas pu tirer de conclusions fermes.

Ces résultats sont similaires lorsque l'on considère le groupe des bébés nés à 28 semaines de grossesse ou plus. En revanche, aucune différence n'a été observée chez les bébés nés à moins de 28 semaines de grossesse, bien que les résultats étaient trop peu nombreux dans cette population.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Les données probantes sont limitées pour les grands prématurés nés à moins de 28 semaines de grossesse. Les études variaient également dans la manière dont elles comparaient les différentes méthodes, en particulier en ce qui concerne les niveaux de débit des voies respiratoires. Ceci peut avoir affecté les résultats. Enfin, nous n'avons que peu ou pas confiance en certains résultats en raison de divers problèmes liés à la manière dont les études ont été menées.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en janvier 2024.

Razak A, Shah PS, Kadam M, Borhan S, Mukerji A

Quels sont les bénéfices et risques des antagonistes du facteur de nécrose tumorale alpha (anti-TNF) dans le traitement de la maladie de Crohn chez l'enfant ?

1 month 2 weeks ago
Principaux messages

- L'infliximab (un anti-TNF) pourrait entraîner une légère augmentation de l'induction de la rémission clinique (absence de symptômes perceptibles) et de la rémission endoscopique (absence d'inflammation visible lors de l'examen du côlon) par rapport au traitement conventionnel.

- Il existe peu de données probantes en faveur de l'utilisation d'antagonistes du facteur de nécrose tumorale alpha (anti-TNF) pour l'induction d'une rémission chez les enfants atteints de la maladie de Crohn.

- D'autres études de meilleure qualité sont nécessaires pour comparer les anti-TNF avec d'autres traitements et pour préciser le bon moment, la posologie et d'autres détails liés à ce traitement.

Comment la maladie de Crohn est-elle traitée chez l’enfant ?

Les options de traitement initial de la maladie de Crohn chez l'enfant sont les stéroïdes, la nutrition entérale (mélange spécial d'aliments liquides contenant tous les nutriments nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels), les immunomodulateurs (substances qui modifient l'activité du système immunitaire) et parfois les médicaments biologiques (médicaments fabriqués à partir d'organismes vivants) tels que les anti-TNF.

En raison de l'évolution plus agressive de la maladie de Crohn chez les enfants et de l'inflammation parfois importante, les anti-TNF sont fréquemment utilisés.

Que voulions‐nous savoir ?

Nous voulions savoir si les anti-TNF sont sûrs et efficaces pour le traitement d'induction de la maladie de Crohn chez les enfants. Le traitement d'induction fait référence à la phase initiale de médication utilisée pour réduire l'inflammation et donc les symptômes afin de provoquer une rémission (lorsque les symptômes de la maladie s'atténuent ou disparaissent complètement).

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études portant sur les anti-TNF en tant que traitement d'induction par rapport à un traitement conventionnel (stéroïdes ou nutrition entérale), à un placebo (traitement factice) ou à l'absence de traitement chez les enfants atteints de la maladie de Crohn. Nous avons résumé les résultats des études et évalué notre confiance dans les données probantes, sur la base de facteurs tels que les méthodes et la taille des études.

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous n'avons trouvé qu'une seule étude incluant 100 enfants atteints de la maladie de Crohn, âgés de 3 à 17 ans, traités en première intention (première étape de la prise en charge de la maladie) par infliximab (un anti-TNF) (50 enfants) ou par un traitement conventionnel (stéroïdes [prednisolone orale] ou nutrition entérale exclusive) (50 enfants). L'étude a été menée dans trois pays européens. Les enfants ont été suivis pendant un an.

Les résultats suggèrent que l'infliximab peut entraîner une légère augmentation de l'induction de la rémission clinique (absence de symptômes perceptibles) et de la rémission endoscopique (absence d'inflammation observée lors de l'examen du côlon) par rapport au traitement conventionnel. L'étude incluse ne s'est pas intéressée à la morbidité (maladie) ou aux décès liés à la maladie de Crohn, quelle qu'en soit la cause, ni aux effets indésirables graves ou bénins.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Nous avons peu confiance dans les données probantes car il est possible que les participants de l’étude savaient quel traitement ils recevaient ; l'étude incluse était de petite taille ; et il n'y a pas assez d'études pour être certain des résultats.

Des études de plus grande envergure portant sur les bénéfices et les risques des anti-TNF par rapport au traitement conventionnel pour les enfants atteints de la maladie de Crohn active sont nécessaires. Parmi les critères de jugement importants à prendre en compte figurent la morbidité, le décès et les effets indésirables graves.

Dans quelle mesure ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en juin 2024.

Sepúlveda A, de la Piedra Bustamante MJ, Orlanski-Meyer E, Villarroel del Pino LA, Olivares Labbe MT, Gana JC
Checked
9 hours 48 minutes ago
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